Ben tiens, c'est trop bon ! Je vais même sauter sur l'occasion !
En fin de compte il s'agissait bien d'une intervention badine à ne pas prendre au sérieux, puisque (entre nous soit dit) j'ai continué à acheter compulsivement bien trente « productions » estampillées « Zimmer » après « Gladiator » ; « score » que je considère comme ce point de rupture tragique entre le Zimmer qui m'était familier et le Zimmer baroudeur et pompeux qui m'est singulièrement étranger.
Mais hors de question de répandre à nouveau les flammèches de la discorde entre les supporteurs et les détracteurs de Zimmer (comme on pourrait le faire pour un Thomas Newman, un Horner, Danny Elfman, un Priesner, un Powell, un Ottman, et consorts).
Simplement qu'il y a des brouilles qui ne se réparent jamais, même si quelques sursauts peuvent éventuellement éveiller l'attention ou la sympathie. Les affinités musicales sont comparables aux affinités concrètes et affectives. Si un point limite a été franchi, même avec la meilleure volonté du monde, les tentatives de rapprochement seront laborieuses et gênées, et les "retrouvailles-épousailles" se solderont inévitablement par des échecs répétés ; et autant achever sincèrement la relation que de la maintenir ainsi sous perfusion artificielle.
Bref, je n'ai aucunement envie de me faire une idée de ce "Wonder woman" : après « Dark Phoenix » (auquel j'ai échappé, et aucun son n'est parvenu jusqu'à moi), après « Blade runner 2049 » (que je n'aurais jamais dû acquérir), après « Dunkerk » (que je n'ai pas acquis), après « Chappie » (que j'ai osé écouter), après « Amazing Spider-man 2 » (que j'ai malencontreusement rencontré sur "Youtube"), « Rush » (que j'ai jeté), etc. Je refuse de me laisser prendre à nouveau par des promesses de renaissance miraculeuse.
Mais par-delà les jugements à l'emporte-pièce qu'on pourrait tous prononcer, je suis revenu depuis bien longtemps sur cette idée que je pensais (à tort) comme ayant une valeur fondatrice de tout esprit critique et de toute tolérance : l'extirpation des préjugés !
En réalité, je crois (et ceci surtout dans un monde idéologique comme le nôtre) qu'il faut savoir parfois s'enferrer dans le préjugé pour garder son indépendance. Un préjugé assumé consciemment s'appelle une conviction, et si les préjugés ont la dent dure, les convictions sont encore plus enracinées et fatales. Dès lors, et c'est la force (et toute la dangerosité aussi) des convictions : plus besoin de vouloir nous raisonner à partir du principe de bon sens « il faut toujours se faire une idée sur un score pour pouvoir le juger » qui est également un principe commercial et culturel. L'idée étant déjà faite et la conviction arrêtée depuis longtemps après bien des tolérances et des chances accordées de rachat, ce beau principe est balayé d'un seul revers victorieux de la main : « Ce n'est désormais plus mon affaire ! J'ai justement mieux à faire ! » dirait Ponce Pilate. Toute nouvelle velléité « créatrice » sera dès lors (par prévention, par avance, par opiniâtreté de la volonté) fermement et puissamment condamnée puisque le compositeur est devenu "cordialement" honni.
Mais je n'ai par contre jamais dit que « Badezimmer » ne pouvait pas être emprunté par d'autres, mais pour ma part Zimmer restera celui qui est mort ; celui de « Paperhouse », de « Fools of fortune », de « A world apart », de « Rain man », de « Black rain », de « Radio Flyer », de « Pacific Heights », de « Regarding Henri », de « Thelma et Louise », de « Green Card », de « Beyond Rangoon » et même de « K2 ».
Que nos préjugés puissent encore nous protéger des souillures de l'âme !
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") mais par exemple j'aime beaucoup "Rush" que je trouve excellent. Je suis prêt à me laisser convaincre. Si c'est bon, c'est bon. Qu'importe le compo ! Je ne cours pas derrière Balfe, mais je trouve son "His Dark Material" formidable. Je n'aime pas du tout Debney mais son récent "Come Away" est somptueux. Son meilleur travail avec "L'ïle auux pirates" pour moi. Comme quoi...
