Forrester a écrit :Alors, en ecrivant mon precedent post, ma reflexion etait axée sur la façon d'être des personnages: je pense (mais c'est peut-être illusoire) que Tyler est plus abordable de Morricone.
Si je n'avais pas rencontré le second plusieurs fois, je penserais peut-être comme toi dans la mesure où l'apparence joue plutôt en faveur de l'Américain. Par exemple, si j'avais croisé à Virgin Antoine Duhamel, je pense que j'aurais pu vaincre ma grande timidité et l'aborder facilement. Pourquoi Virgin? Parce que j'y ai croisé, il y a plusieurs années, Ennio Morricone et son épouse. Là, bien que je l'avais déjà rencontré à Maastricht et lors de concerts antérieurs, je n'ai pas osé...Il faut dire que celui-ci ne parle ni français ni anglais et que je ne parlais pas du tout l'italien. Il y avait la barrière de la langue, ce qui est déjà un obstacle majeur. Toutefois, lorsque je l'ai rencontré une première fois au Casino de Paris, j'avais été intimidé par sa froideur apparente, surtout ses yeux qui vous fixent profondément derrière des lunettes qui les grossissent un peu trop. Puis, très vite, on se rend compte qu'il y a un feu sous la glace. Une fois qu'il est en confiance, il devient très convivial et attentif. A Maastricht, il fut même très hospitalier et coopératif, répondant à toutes nos questions. Il a toujours reconnu être un timide maladif et c'est vrai qu'il donne parfois l'impression d'être un peu trop sur la défensive. Mais, comme sa musique la plus personnelle, l'homme est froid à l'extérieur, de la braise volcanique à l'intérieur, un compositeur ambigu pas si simple à définir...
Brian Tyler ne me paraît ni prétentieux ni ambitieux, ni ambigu, ni génial, c'est-à-dire à l'image de sa musique...
Forrester a écrit :Mais maintenant que tu en parles, l'elegance de mon message peut aussi s'appliquer à la direction d'orchestre.
Chez Morricone, comme je l'ai écrit, je trouve sa méthode sobre, voire statique et précise, pas particulièrement élégante, mais pas inélégante non plus...une force tranquille, on va dire... Je ne trouve pas non plus que la méthode Tyler soit élégante...décomplexée, tape-à-l'oeil et narcissique, sans aucun doute...Toutefois, elle m'agace moins que celle de Vincent Spano même si ce dernier dirige généralement une musique qui me parle nettement plus.
Forrester a écrit :Ceci dit, je serais intéressé de savoir ce que tu penses de Dudamel.
Comme je l'ai écrit, je ne m'intéresse guère aux chefs d'orchestre, n'allant que très peu en concert et n'écoutant la plupart du temps qu'en audio. J'ai bien quelques oeuvres dirigées par lui mais n'en ai qu'une connaissance audio. Ce qui est sûr c'est que jamais je ne me déplacerai à un concert pour un chef d'orchestre comme certains le font. Il n'y a guère que par le DVD où je fais davantage attention à la gestuelle du chef d'orchestre. J'y fais plus attention par la force des choses, c'est-à-dire par le fait que la caméra s'arrête plus longtemps sur lui en le filmant de face ou de biais. J'ai en DVD une oeuvre d'Osvaldo Golijov que j'aime beaucoup, autant d'un point-de-vue musical que visuel... à l'exception de Vincent Spano qui en est justement le conducteur. Il est le panneau de signalisation au centre d'un superbe paysage. C'est comme ça que j'ai été agacé par son jeu...euh...son surjeu (ou m'apparaissant comme tel), devrais-je dire...
Dadid a écrit :Dudamel a composé une BO pas vraiment passionnante. Mais je dirais qu'il l'a fait sans esbroufe et même une certaine modestie, en prenant conseil auprès de John Williams, c'est donc plutôt un bon début.
C'est vrai qu'il manque quelque chose pour en faire un premier jet incontournable, cependant, cette première B.O. n'en demeure pas moins colorée et attachante. C'est déjà bien plus proche de mes goûts que ce que propose en général Tyler.
