Ah, mais toute ma sympathie est également acquise à ce gentil céphalopode ! Le hic est qu'à première vue, il ne fait pas beaucoup plus frémir que le poulpe en caoutchouc avec lequel Buster Keaton a maille à partir dans The Navigator, ce qui serait plutôt du genre à poser de menus soucis dans un film d'aventures voulu plus sérieux qu'un slapstick bon enfant.

Amis du bon goût, soyez les bienvenus, comme à chaque fois, au coeur de l'antre le plus accueillant qui se puisse imaginer ! C'est avec un plaisir toujours aussi vif que le vieux Van Cleef, spécialement à votre intention, a concocté ce test d'endurance rétinien qu'il espère de tout coeur être aussi vicieux que les précédents :

Le crocodile n'est pas si mal ! Il a l'air plus vivant que le pauvre Godzilla en papier mâché.

Dadid a écrit :Le crocodile n'est pas si mal !

Son délit de faciès, pour éhonté qu'il soit, m'inspire une certaine tendresse, je le reconnais. Ceci dit, ses atours écailleux en jettent autrement plus sur la pochette ci-contre, qui serait bien davantage à sa place, celle-là, dans le double inversé du présent topic :

Pas sûr que les écailles du saurien soient ce qui attire au premier regard, mais bon, j’admets qu'il a de la gueule !

Mon cher Lee, je me demande toujours où tu vas chercher ces délicieusement dégueulasses covers de cds ! De ta collection personnelle ?

Sam Lowry a écrit :Mon cher Lee, je me demande toujours où tu vas chercher ces délicieusement dégueulasses covers de cds ! De ta collection personnelle ?

On peut dénicher dans les noirs recoins de mes étagères un certain nombre de spécimens odieusement contrefaits, il n'y a pas de doute. Pour le reste, c'est un question de flair ; le mien, formé à la dure au cours d'intensives années d'une cinéphilie/béophilie pas toujours très orthodoxe, m'a donné jusqu'à présent voluptueuse satisfaction.

Dans un topic voisin (et néanmoins ami ), certains évoquaient la pochette dégueulasse du CD "Sissi"... et je suis bien d'accord avec eux.
Et dans le genre cover dégueu, j'aime bien celle du récent "Gods Of Egypt" du père Beltrami.

Notre joyeux compère Michou ayant manifesté le désir trépignant, sur un topic proche mais au bout du compte peu approprié, de faire étalage de pochettes labellisées "triple mocheté", le vieux Van Cleef s'est résolu presque aussitôt à l'exaucer. Les vilains petits canards qui se bousculent ci-dessous devraient être, à cet effet, d'un secours décisif :

Y'a bien pire que Bride of Frankenstein, quand même !

Pour la pochette du Waxman, c'est moins la composition (d'une si ordinaire banalité qu'elle parvient de justesse à éviter une médiocrité plus corrosive) qui allonge une méchante mornifle aux mirettes raffinées que le vert, régurgité par un estomac en pleine révolution, dont on l'a entièrement barbouillée. Je ne tire pas mon chapeau au type qui porte la responsabilité de cette vomitoire initiative.

Bah... c'était par complémentarité avec le orange du lettrage, tu vois l'idée ? Le mec a voulu bien faire. On peut pas en dire autant de ces collègues sur ton montage...

Le Phenomena n'est pas si mal ! On sent que c'est fait avec des restes, mais le côté bordelo-psychédélique et les couleurs criardes (contrairement à Frankenstein) conviennent bien à Argento (même si cette pochette est plus proche de Suspiria que de Phenomena !)

...Euh... rien que les 4 lettrages différents, trop maigres ou trop gras méritent à eux seuls que la pochette entre dans ce hall of (in)fame !

Justement, pour moi ce lettrage participe au côté bordelo-psychédélique, et on sent au moins que c'est volontaire, il y a un effort créatif pour donnes un côté pop 70'. Mais bon je ne vais pas insister non plus, hein, même si cette pochette me parait plus intéressante que les autres avec leurs montages plats faits en 30 sec, c'est vrai que c'est assez moche !

Pour le vert vomi de Bride of Frankenstein, on peut comprendre (mais pas pardonner, comme dirait Valls ) ce choix car à une époque on teintait presque toujours le monstre de Frankenstein de vert.

La pochette du Goblin me rappelle les jaquettes psychédéliques de compilations trance-goa qui pullulaient dans les années 90

Bienvenue, gentlemen innocents, en ce repaire infâme de la souffrance ! Une fois de plus, vos globes oculaires, révulsés par les indescriptibles tortures que doit subir le bon goût entravé à un chevalet noirci de sang caillé, se tortilleront fébrilement pour fuir loin des orbites où, retenus prisonniers, ils roulent en tous sens avec l'énergie du désespoir tandis que vous les bombardez d'images impies. Ces nouveaux puzzles hétéroclites et culs-de-jatte que surplombent, en guise de titre, d'ahurissants fatras typographiques, m'ont été soufflés par la pochette toute fraîche du Hubris de John Powell, dont le symbolisme astucieusement crypté déchaîne à l'heure actuelle, parmi les plus kamikazes d'entre nous, de bouillantes interprétations.

Les têtes pensantes de Cinema-Kan sont des types à la cool. Ce n'est pas la première fois que je l'affirme avec un rictus madré, et vous pouvez parier vos bas de laine qu'il ne s'agit pas non plus de la toute dernière. N'empêche, sur ce coup-là, il s'en est fallu de diablement peu qu'une crise cardiaque du cerveau ne me fasse mordre la poussière ! De-ci de-là, certes, des fautes de goût diversement juchées sur les barreaux qui graduent l'opprobre ont pu germer, telles des verrues plantées d'un solide poil noir, à la surface des pochettes conçues par le label. Mais, en tournant le dos au délectable poster d'époque de Kyōryū Kaichō no Densetsu (Legend of Dinosaurs) pour favoriser une création maison quelque peu discutable, Cinema-Kan vient de régurgiter dans des flots de bave un bestiau dont on imagine la viande volontiers filandreuse :



Ceci dit, pour qui souhaiterait faire preuve d'un soupçon de mansuétude, il ne serait pas complètement idiot de trouver dans le "zédisme" raffiné de cette illustration le fidèle reflet de la musique de Masao Yagi, que le vieux Van Cleef croit approprié de décrire comme une mixture cosmico-disco-jazzy. Autant dire que la sortie de ce drôle d'objet, prévue pour les semaines à venir, mérite d'intriguer plus d'une oreille flâneuse.

Merci ! J'en ai profité pour zapper sur cette simili-merveille de 1977 dont, étrangement je dois dire, je n'avais entendu parler ni d’Eve ni des dents - ou bien mon cerveau a préféré l'oublier . Tout semble en effet s'y dérouler d'une manière musicalement très cool, heureusement la fin nous ramène aux fondamentaux : une bonne coulée de lave en fusion. Non mais !

Message important (mais alors grave important, le genre cerné par des cônes de signalisation, des gyrophares stroboscopiques et des kilomètres de Rubalise) : tout citoyen d'UnderScores qui n'arborerait pas l'embonpoint douillet et la barbe en cumulonimbus du chat du Cheshire est instamment priée de détourner le regard de la sordide pochette ci-contre, sous peine d'exposer son nerf optique aux affres irréparables de la liquéfaction :

En bon collectionneur gaga, je suis tout de même allé voir ce que c'était. Et il faut bien reconnaitre que la cover est aussi laide que la musique. Musique à base de synthés moisis, de sonorités asiatiques moches, de miaulements de chats, de cris de singes, d'eau qui ruisselle et d'autres bruitages tout aussi étranges. Même moi, je déclare forfait...

Lee, la musique de ton "Legend of Dinosaurs" me tenterait bien, mais bon, ça fait tout de même cher pour un CD.

https://www.musicbox-records.com/4179-l ... merica.jpg
Alors que la musique de McNeely est démentielle !

Celle là n'est pas mal non plus dans le style ratage
Par contre la surprise vient surtout du fait que c'est Conrad Pope qui dirige cette musique.

Romy Schneider défigurée, c'est quand même pathétique une telle couv

Les Allemands aussi ne sont pas fans dans les commentaitres:

"Das Bild von Sissi finde ich auch etwas missglückt. Man was ist "Sissi" für eine schöne junge Frau und dann so etwas"