JACK REACHER (Christopher MacQUARRIE, 2012)

[Bmcready]

Enfin, du GRAND cinéma américain sur nos écrans.
Dès la longue séquence d'ouverture, j'ai tout de suite su que j'allais assister à un sacré bon film.
Que ça fait plaisir de voir une œuvre «mise en scène», avec une notion du cadre et de l'espace, une utilisation non racoleuse de la musique (formidable score de Joe KRAEMER), une superbe photographie (signée Caleb DESCHANEL, rien de moins !), une intrigue suffisamment alambiquée mais passionnante, des scènes d'action lisibles et jouissives (formidable combat de rue entre CRUISE et 5 agresseurs). Du cinéma adulte qui ne prend pas le spectateur pour un gogo. Du cinéma, quoi !
Tom CRUISE est très bien, surtout quand il est bien dirigé (ce qui est le cas ici) et tout le reste du casting est à l'avenant. Mais c'est surtout son « duo » avec le grand Robert DUVALL (lors des dernières séquences) qui est la cerise sur le gâteau. L'alchimie parfaite entre 2 générations de comédiens.

Bravo Mr MacQuarrie ! On en attendais pas moins du scénariste de USUAL SUSPECTS et du réalisateur du remarquable WAY OF THE GUN.
Vivement son prochain film.....

PS : vu le film en VF et ça m'a fait plaisir de réentendre la voix de Dominique PATUREL doublant Robert DUVALL.
Nostalgie quand tu nous tiens.....

[Rik Spoutnik]

On y retrouve la distance que prend Jack Reacher avec sa mission. Tom Cruise le joue tout en décontraction et pas de manière monolithique.

[Misquamacus]

Très bonne surprise. Je ne savais rien de ce film, vu aucune image, et je ne connaissais pas le personnage. Résultat, un divertissement à l'ancienne avec un héros qu'aurait très bien pu jouer un Clint Eastwood jeune. Cruise (que je n'aime que rarement) s'en tire super bien. Histoire solide sans être révolutionnaire mais le scenario prend son temps avec les personnages, sait jouer l’ambiguïté et ménage des scènes d'actions courtes mais spectaculaires et lisibles. Musique elle aussi efficace et old fashion. Robert Duvall est effectivement la cerise sur un gâteau très digeste après les fêtes. Pouce en l'air !

[Odelay]

Tout à fait d'accord avec tout ce qui a été dit sauf pour la musique qui est l'élément qui m'a vraiment énervé. Là, on n'a pas les percu clichées habituelles de chez remote, mais les montées de cordes habituelles avec le même style de thème entendu partout. Punaise, je me suis dit qu'ils avaient oublié d'enlever un temp track pour le thème principal, mais non. Ce ne serait pas désagréable si on entendait ça pour la première fois, mais c'est très très loin d'être le cas. En plus j'ai eu la mauvaise idée chez moi d'enchainer avec un épisode de "Walking dead", et ben c'est exactement la même construction que le générique de la série avec les mêmes utilisation de cordes et une mélodie plus ou moins similaire. Ce qui est énervant c'est que ça vient de nouveaux compositeurs et constater un tel conformisme n'est pas du tout rassurant.

Enfin bon, allez voir le film, il vaut largement le coup et surtout n'arrivez pas en retard car les 10 premières minutes muettes sont absolument formidables.

[Bmcready]

Tout à fait d'accord avec tout ce qui a été dit sauf pour la musique qui est l'élément qui m'a vraiment énervé. Là, on n'a pas les percu clichées habituelles de chez remote, mais les montées de cordes habituelles avec le même style de thème entendu partout. Punaise, je me suis dit qu'ils avaient oublié d'enlever un temp track pour le thème principal, mais non. Ce ne serait pas désagréable si on entendait ça pour la première fois, mais c'est très très loin d'être le cas. En plus j'ai eu la mauvaise idée chez moi d'enchainer avec un épisode de "Walking dead", et ben c'est exactement la même construction que le générique de la série avec les mêmes utilisation de cordes et une mélodie plus ou moins similaire. Ce qui est énervant c'est que ça vient de nouveaux compositeurs et constater un tel conformisme n'est pas du tout rassurant.....

Moi au contraire, j'ai apprécié la musique dans le film et surtout qu'ils aient eu le culot d'utiliser un score symphonique, ce qui - dans ce genre de film - est plutôt rare. Si temp-track il y a, je ne vois (pas de mémoire) ce qu'ils ont bien pu mettre.
Au contraire, j'avais peur d'un score à la Jason "Powell" Bourne et, heureusement cela n'a pas été le cas. Que tu ais trouvé des similitudes avec le thème de Bear McReary sur The Walking Dead, peut-être, mais ça ne m'a pas frappé.
J'ai surtout entendu dans cette fameuse séquence d'ouverture, une tension qui m'a rappelé le John Williams de Black Sunday. Notamment la scène où Marthe Keller est en route pour le stade (remorquant l'engin de mort). Une musique tendue, nerveuse et pleine de suspense comme j'aime.
En ce qui me concerne, CD commandé chez La-La land !

[Lee Van Cleef]

Pourvu que McQuarrie n'attende pas à nouveau douze longues années avant de retourner derrière la caméra ! Le vieux Van Cleef ne se voit pas mariner aussi longtemps pour profiter une fois encore du sens du cadre tranchant du gaillard, de son goût prononcé des intrigues gigognes s'emboîtant avec harmonie (ce qui ne l'empêche pas, hélas, d'en expédier certaines un peu trop à la hâte, sans parler de quelques seconds rôles sacrifiés), d'un savoir-faire indéniable en matière d'action percutante et de cette surprenante aptitude à ménager de concert l'humour noir et de redoutables éclairs de violence (le premier, toujours inattendu, se faisant en règle générale aussitôt malmener par les seconds).

Des regrets demeurent cependant, tel ce méchant plus mort que vif, revenu d'un enfer terrifiant avec un regard fantomatique et presque tous les doigts en moins, qui n'est pas crédible un instant en spécialiste des magouilles immobilières (!), tandis que Robert Duvall bascule trop rapidement dans le rôle balisé du "old timer qui n'aime pas qu'on lui chie dans les bottes", alors que sa rencontre avec Tom Cruise est un modèle d'ambivalence. Et puis il y a ce final, au ton tellement décontracté ("Bon, ça y est, ils sont tous morts. Et si on rentrait s'en payer une bonne tranche de l'Amour est dans le Pré ?") qu'il ferait presque figure de vilain comédon défigurant l'âpre noirceur du récit. Fort heureusement, il n'y a rien là qui soit parvenu à ternir outre mesure le vif plaisir procuré par cet excellent Jack Reacher, que je ne peux que vous recommander, moi aussi, avec grande allégresse.

[Misquamacus]

Finalement ce méchant énigmatique a tout d'un Keyser Söze en plus vieux. Il a l'air très très méchant, des hommes sont prêts à mourir pour lui, il semble sûr de lui et capable de tout. Alors si, avec son aura maléfique, il me semble crédible, ce qui me fait encore plus aimé la fin dans l'algeco.

[Lee Van Cleef]

Bien vu, Grand Sachem : un Keyser Söze décharné, mutilé et plus spectral que jamais, voilà très exactement ce qu'interprète Werner Herzog dans Jack Reacher. Et qu'a donc fait McQuarrie de cette figure purement maléfique ? Il l'a bombardée tête pensante de machinations tristement terre à terre dans le marché des travaux publics ! En toute honnêteté, il y a un gouffre impensable entre l'aura d'outre-tombe que véhicule le personnage à la moindre de ses apparitions et la façon très artificielle dont il s'est trouvé incrusté dans le film, comme si le script l'avait téléporté d'un film d'épouvante gothique sans se soucier le moins du monde de la crédibilité de pareille manoeuvre.

[Misquamacus]

Bin justement. ça laisse planer une aura maléfique sur le personnage. Bien content qu'il soit aussi énigmatique et ainsi dangereux de façon intangible. Non ? Et effectivement, c'est bien ce dingo de Herzog.