Django unchained
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Re: Django unchained
Le souci avec le cinéma de QT, c'est que bon nombre de spectateurs pensent qu'il a inventé le cinéma !! Je me souviens d'un Michel Denisot lui déclarant qu'il était le dieu du cinéma !! Souvent les influences de Tarantino sont inconnues des critiques qui l'encensent. Il en va de même pour ces béos. Mais le réal n'y est pour rien au final.
Mais Tarantino ne fait pas que des collages, il est également critique de jacquettes !
Mais Tarantino ne fait pas que des collages, il est également critique de jacquettes !
Re: Django unchained
Attends un peu que Rodolphe revienne et tu vas voir.Wyatt Earp a écrit :J'ai écouté certaines des partitions de Morricone dont tu parles et, franchement, hormis un thème par-ci par-là, pour moi c'est du pilotage automatique.


Plus sérieusement, d'un point de vue purement artistique, il y a du vrai dans ce que tu dis, ce qui n'empêche pas une pléiade de très beaux thèmes comme lui seul sait les trousser dans le génie qu'on lui connait, et quelques sursauts fabuleux tels que les titres que j'avais cités plus haut. Du pilotage automatique comme KAROL et E RIDENDO L'UCCISE, j'en veux bien tous les jours, moi!

Wyatt Earp a écrit :Dommage qu'il ne consacre pas à des séries TV US, tiens, il y aurait de quoi faire... Imagine Morricone sur Les Borgias !
Oui, une série comme LES BORGIAS aurait certainement favorisé un meilleur dépassement de lui-même que ne lui permit un film italien comme COME UN DELFINO réalisé par Stefano Reali, avec lequel il a l'air très ami. LENINGRAD lui permettra peut-être (sûrement) le sursaut artistique souhaité. Et j'attends beaucoup de ce qu'il a composé pour le tout dernier Tornatore.
Pour le cinéma de Tarentino, j'y verrais assez... un certain... Carlo Siliotto. Il y a chez ce compositeur un sens du lyrisme, de l'incisif et de la dérision. Après tout, je peux bien proposer un compositeur italien, non mais!

- Austin Powers
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Re: Django unchained
Je viens de repenser que Robert Rodriguez avait composé le score de Kill Bill 2. D'après mes souvenirs, il s'en était plutôt bien sorti.
L'excellent score du mauvais Desperado 2 était également plaisant. Et vu l'amitié entre les 2 hommes,peut être que Rodriguez et Tarantino recollaboreront dans le futur.
L'excellent score du mauvais Desperado 2 était également plaisant. Et vu l'amitié entre les 2 hommes,peut être que Rodriguez et Tarantino recollaboreront dans le futur.
- Wyatt Earp
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Re: Django unchained
J'apprécie certaines choses qui se font aujourd'hui, mais si, c'était mieux avant. Plus riche, surtout.DarkCat a écrit :Wyatt, tu ne vas pas nous la faire à "c'était mieux avant" ou "tous les bons musiciens ont disparu" ?!? Là, sur ce coup, tu me surprends.Wyatt Earp a écrit :Ah bon ? Qui ?
Les films de Tarantino sont à l'ancienne. Qui, actuellement, est capable de composer de la musique à l'ancienne ?![]()
Tu sais très bien que ce n'est pas parce que les majors ne l'utilisent pas, que la "nouvelle" (même si je n’apprécie guère ce terme) génération de bons compositeurs n'existe pas.
De but en blanc, je pense à des gens comme Ryan Shore, Andrew Lockington ou encore Michael Wandmacher, pour ne citer que trois noms, qui pourraient très bien mettre en musique les films de Tarantino.
Mais effectivement pour cela, il faudrait peut-être que le réalisateur arrête de se mater le nombril et regarde autour de lui.
Quant aux compositeurs que tu cites, c'est pas trop mal, ce qu'ils composent, mais bon, c'est pas très mémorable non plus. J'y rajouterai Jeff Grace, d'ailleurs, mais pour moi ça reste des compositeurs de seconde zone.
- Wyatt Earp
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Re: Django unchained
J'espère qu'il est parti se faire soigner. Ce type est taré.Janus a écrit :Attends un peu que Rodolphe revienne et tu vas voir.Wyatt Earp a écrit :J'ai écouté certaines des partitions de Morricone dont tu parles et, franchement, hormis un thème par-ci par-là, pour moi c'est du pilotage automatique.![]()
![]()
Re: Django unchained
Oui, ce compositeur est intéressant. Le cinéma de Tarentino lui permettrait peut-être d'exploser et de passer ainsi de seconde à première zone. Une rencontre peut parfois être déterminante.Wyatt Earp a écrit :J'y rajouterai Jeff Grace,
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Re: Django unchained
Red Canvas et Sky Captain ou Monte Christo c'est plutôt old school je trouve.mais Peterson et Shearmur ??
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Re: Django unchained
D'accord, il existe encore des compositeurs capables de petits prodiges. Mais d'un autre côté, essayez donc de dégotter parmi eux le bon génie qui parviendrait à émuler les magnificences "westerniennes" de Morricone ou Bacalov dont Tarantino est si friand ! On pourra toujours me rétorquer que celui-ci n'avait justement qu'à frapper à la porte des intéressés, mais le second coule une retraite sereine tandis que le premier n'est sans doute plus animé des dispositions d'esprit adéquates. Ne reste plus alors à l'ami "Quouennetine" qu'à faire son petit marché au sein de l'immense répertoire transalpin, avec des réussites diverses. Plusieurs des morceaux sélectionnés pour Inglorious Basterds m'ont paru plutôt artificiels et déplacés à l'image, mais l'élégie de Navajoe Joe, qui accompagne les derniers pas de David Carradine à la fin de Kill Bill, fait carrément mouche.
- Lee Van Cleef
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Re: Django unchained
Maintenant, si Tarantino avait pu se résoudre par le passé à confier le destin musical de ses films à tel ou tel compositeur en activité, je dois dire que j'aurais bigrement aimé entendre ce que le Joe Kraemer brillant et survolté de Way of the Gun serait parvenu à offrir au Volume 1 de Kill Bill, à Inglorious Basterds et tant qu'à faire à ce Django Unchained tout frais.
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Re: Django unchained
Le meilleur choix serait pour moi Beltrami. 3:10 To Yuma renvoie directement à Morricone sans le singer et pourrait parfaitement faire l'affaire. De toute façon je suis pour que Marco signe l'intégralité des scores hollywoodiens!!
- Wyatt Earp
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Re: Django unchained
Oui, ben quand t'auras écouté son Jack Reacher, tu changeras peut-être d'avis.Lee Van Cleef a écrit :Maintenant, si Tarantino avait pu se résoudre par le passé à confier le destin musical de ses films à tel ou tel compositeur en activité, je dois dire que j'aurais bigrement aimé entendre ce que le Joe Kraemer brillant et survolté de Way of the Gun serait parvenu à offrir au Volume 1 de Kill Bill, à Inglorious Basterds et tant qu'à faire à ce Django Unchained tout frais.
Re: Django unchained
Je partage ton point de vue et je trouve qu'il s'est inspiré intelligemment de Morricone sur 3:10 To Yuma, mais sans le singer comme tu le dis si bien. Beltrami est un musicien habile et intelligent.Austin Powers a écrit :Le meilleur choix serait pour moi Beltrami. 3:10 To Yuma renvoie directement à Morricone sans le singer et pourrait parfaitement faire l'affaire.
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Re: Django unchained
Nom d'un katana en papier aluminium ! C'est vraiment aussi déplorable que ce que l'on a déjà pu en dire, alors...Wyatt Earp a écrit :Oui, ben quand t'auras écouté son Jack Reacher, tu changeras peut-être d'avis.Lee Van Cleef a écrit :Maintenant, si Tarantino avait pu se résoudre par le passé à confier le destin musical de ses films à tel ou tel compositeur en activité, je dois dire que j'aurais bigrement aimé entendre ce que le Joe Kraemer brillant et survolté de Way of the Gun serait parvenu à offrir au Volume 1 de Kill Bill, à Inglorious Basterds et tant qu'à faire à ce Django Unchained tout frais.
Re: Django unchained
Le talent de Tarantino ce n'est pas d'avoir bon goût en matière de musique mais c'est de savoir très bien les utiliser dans ses films. L'autre jour je suis tombé par hasard sur une scène du dernier film de Farouggia (une comédie romantique avec Cornillac) et il avait mis comme musique l'une des plus belles chansons jamais enregistrées, le "Simply Beautiful" d'Al Green. Oui Farouggia a très bon goût mais c'était n'importe quoi, c'était "je mets une de mes chansons préférées et la séquence géniale elle va se faire toute seule du coup". Et bien non, c'était totalement plat. Par contre Tarantino va savoir adapter toute sa mise en scène par rapport au titre qu'il aura choisi. Le passage de "Twisted Nerve" dans Kill Bill est un petit bijou grâce à la musique, à la réalisation qui suit la structure du morceau d'Herrmann, à toute la mise en scène qui va sublimer le morceau. Idem pour le Woomack ou même la scène du shopping mall avec Randy Crawford dans Jackie Brown; pour "Son of preacher man" de Dusty avec les pieds de Thurman ou du concours avec C. Berry dans "Pulp Fiction", du "Cat people" dans "Inglorious"... Bref à chaque fois on dit il a bon goût, mais non, pas seulement, il montre qu'il a une capacité rare à adapter ses images pour qu'elles profitent au plus haut point de ces musiques.
Maintenant, on aimerait qu'il prenne de véritables risques et que surtout il ne fasse pas des déclarations imbéciles et honteuses comme à Cannes il y a deux ans sur le fait qu'il ne voudra jamais qu'un compositeur vienne poser sa musique écrite spécialement sur SES images (heureusement que tous les cinéastes ne réagissent pas comme ça et que certains sont un peu plus courageux sinon il n'aurait jamais eu de BO dans lesquelles il aurait pu piocher!). Je suis sûr qu'au fond de lui il aimerait qu'il y ait un vrai thème qui revient à plusieurs reprises et dont on pourrait dire "c'est le thème d'un film de Tarantino" et non "en vrai ça vient de...".
Il y a qq'un qui avait réussi à avoir une très belle partition originale qui servait parfaitement son film qui se déroulait dans les 70s: Sofia Coppola avec "Virgin Suicide" de AIR. Des instrumentaux sous influences des Pink Floyd, de Morricone (le sublime "ce matin là) et qui pourtant n'étaient pas dans le décalque et avaient une vraie personnalité moderne. Elle avait pris des risques, ça avait payé autant artistiquement que commercialement. On aimerait que Tarantino ait ce courage quitte à multiplier les compositeurs sur un même film.
Maintenant, on aimerait qu'il prenne de véritables risques et que surtout il ne fasse pas des déclarations imbéciles et honteuses comme à Cannes il y a deux ans sur le fait qu'il ne voudra jamais qu'un compositeur vienne poser sa musique écrite spécialement sur SES images (heureusement que tous les cinéastes ne réagissent pas comme ça et que certains sont un peu plus courageux sinon il n'aurait jamais eu de BO dans lesquelles il aurait pu piocher!). Je suis sûr qu'au fond de lui il aimerait qu'il y ait un vrai thème qui revient à plusieurs reprises et dont on pourrait dire "c'est le thème d'un film de Tarantino" et non "en vrai ça vient de...".
Il y a qq'un qui avait réussi à avoir une très belle partition originale qui servait parfaitement son film qui se déroulait dans les 70s: Sofia Coppola avec "Virgin Suicide" de AIR. Des instrumentaux sous influences des Pink Floyd, de Morricone (le sublime "ce matin là) et qui pourtant n'étaient pas dans le décalque et avaient une vraie personnalité moderne. Elle avait pris des risques, ça avait payé autant artistiquement que commercialement. On aimerait que Tarantino ait ce courage quitte à multiplier les compositeurs sur un même film.
Re: Django unchained
Quentin Tarentino est un plasticien merveilleux, un réalisateur extrêmement talentueux sur le plan formel, et pour cela je l'admire beaucoup. C'est un virtuose. Malheureusement c'est aussi un planqué, qui ne met son talent qu'au service de films creux, hommages cinéphiliques sans âme. Il garde ses tripes bien à l'abri derrière ses références au genre, aux genres. C'est un designer. Il produit de magnifiques objets, à la fois modernes et vintage, mais ça reste des objets.
Il a effectivement une attitude postmoderne, mais elle aussi tient souvent plus de la posture que du geste artistique. Il ne revisite pas le genre, comme ont pu le faire par exemple Peckinpah, Eastwood (notamment avec Unforgiven) et même Leone (après tout le western "spaghetti" est un lecture postmoderne du western), il se contente d'en adopter les codes pour y inscrire son goût pour le formalisme virtuose. Gageons que Django unchained ne dérogera pas à la règle, et les trailers qui émaillent la toile me confortent dans cette idée (ils sont d'ailleurs empreints d'un verbiage frisant le logorrhéique qui laisse à craindre qu'il a conservé les pires effets du genre).
Concernant la musique, il me semble évident qu'un réalisateur aussi incapable de produire une œuvre vraiment originale (et à chaque nouveau film j'espère vraiment qu'un jour il osera le faire, qu'il osera enfin se mettre les tripes à nu), est également incapable d'oser une musique originale, se cantonnant confortablement dans la réutilisation de musiques préexistantes, dont ses goûts si sûrs en la matière (ayant les mêmes, il m'est facile d'affirmer cela
) le mettent à l'abri de toute déconvenue.
Et devant cette démarche, le béophile que je suis est ma foi fort partagé :
D'un côté, il m'est agréable de voir (d'entendre) ouvertes à un large public ces merveilleuses compositions que j'affectionne et qui sans cela resteraient cantonnées à la chapelle des connaisseurs (les films qu'elles illustrent étant bien souvent peu prisés (et sans doute avec raison...)).
D'un autre côté, ce n'est jamais sans un certain malaise (d'autant plus grand si je connais le film dont est issue la musique, et plus encore si je l'apprécie) que j'assiste à ce placage de mes musiques favorites sur des scènes pour lesquelles elles n'ont pas été composées, dans un film à la modernité tout de même suffisamment criante pour être en décalage avec le style authentiquement daté de ces compositions. Et ce décalage est malheureusement le ressort dont use bien souvent la parodie, parodie que frisent alors les scènes en question. Ainsi, pour reprendre l’exemple évoqué par ce cher vieux Lee, "The Demise of Barbara and the Return of Joe" utilisé pour la mort de Bill fait effectivement carrément mouche, mais est aussi à la limite du parodique, notamment par résonnance avec l’utilisation du thème du Green Hornet qui pour le coup l’est complètement.
Bref, je ne désespère pas de voir enfin un jour Tarentino réaliser un vrai film personnel, illustré d’une vraie musique originale, et que les deux soient des chefs d’œuvre.
Il a effectivement une attitude postmoderne, mais elle aussi tient souvent plus de la posture que du geste artistique. Il ne revisite pas le genre, comme ont pu le faire par exemple Peckinpah, Eastwood (notamment avec Unforgiven) et même Leone (après tout le western "spaghetti" est un lecture postmoderne du western), il se contente d'en adopter les codes pour y inscrire son goût pour le formalisme virtuose. Gageons que Django unchained ne dérogera pas à la règle, et les trailers qui émaillent la toile me confortent dans cette idée (ils sont d'ailleurs empreints d'un verbiage frisant le logorrhéique qui laisse à craindre qu'il a conservé les pires effets du genre).
Concernant la musique, il me semble évident qu'un réalisateur aussi incapable de produire une œuvre vraiment originale (et à chaque nouveau film j'espère vraiment qu'un jour il osera le faire, qu'il osera enfin se mettre les tripes à nu), est également incapable d'oser une musique originale, se cantonnant confortablement dans la réutilisation de musiques préexistantes, dont ses goûts si sûrs en la matière (ayant les mêmes, il m'est facile d'affirmer cela

Et devant cette démarche, le béophile que je suis est ma foi fort partagé :
D'un côté, il m'est agréable de voir (d'entendre) ouvertes à un large public ces merveilleuses compositions que j'affectionne et qui sans cela resteraient cantonnées à la chapelle des connaisseurs (les films qu'elles illustrent étant bien souvent peu prisés (et sans doute avec raison...)).
D'un autre côté, ce n'est jamais sans un certain malaise (d'autant plus grand si je connais le film dont est issue la musique, et plus encore si je l'apprécie) que j'assiste à ce placage de mes musiques favorites sur des scènes pour lesquelles elles n'ont pas été composées, dans un film à la modernité tout de même suffisamment criante pour être en décalage avec le style authentiquement daté de ces compositions. Et ce décalage est malheureusement le ressort dont use bien souvent la parodie, parodie que frisent alors les scènes en question. Ainsi, pour reprendre l’exemple évoqué par ce cher vieux Lee, "The Demise of Barbara and the Return of Joe" utilisé pour la mort de Bill fait effectivement carrément mouche, mais est aussi à la limite du parodique, notamment par résonnance avec l’utilisation du thème du Green Hornet qui pour le coup l’est complètement.
Bref, je ne désespère pas de voir enfin un jour Tarentino réaliser un vrai film personnel, illustré d’une vraie musique originale, et que les deux soient des chefs d’œuvre.
"Do you feel lucky ?"
Re: Django unchained
Merci Messieurs pour ces remarques contradictoires et constructives, en ce qui concerne KILL BILL le film est tellement énorme que les accents parodiques se justifient car enfin comment Bill justifie t-il le massacre qui déclenche la vengeance impitoyable de la mariée?: "je me suis emporté!". 
