J. Edgar

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Lee Van Cleef
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J. Edgar

Message non lu par Lee Van Cleef »

Bah alors, Grand Sachem ? Toi qui te consume d'admiration pour le grand Clint, comment se fait-il que tu n'aies toujours pas griffonné la moindre foutue ligne à propos de son dernier-né ? Personnellement, je guettais la chose avec une vive appréhension, ayant été passablement refroidi par la béatitude incolore d'Invictus et la désinvolture à la lisière du je-m'en-foutisme de Hereafter. Mais si J. Edgar n'est pas exempt de défauts fâcheux, il tombe à point nommé pour prouver que le dernier grand cinéaste classique d'Hollywood en a encore sous la semelle. Le portrait qu'il brosse de l'inamovible patron du F.B.I. est souvent complexe et fertile en passionnantes ambigüités, même s'il ne parvient pas réellement à trouver l'équilibre adéquat entre la grossière charge pamphlétaire dans laquelle aurait sombré le Oliver Stone des mauvais jours et les trémolos sucrés dont raffole l'Usine à rêves. Certes, l'ambitieux Hoover (interprété par un Di Caprio marchant avec une aisance confondante sur les plates-bandes du De Niro transformiste de jadis) étale au grand jour sa duplicité retorse et sa perpétuelle soif de gloriole, mais le film fait sciemment l'impasse sur les méthodes expéditives qu'il prônait à ses fameux G-Men (rien d'autre que des tueurs avec un badge, pour pas mal d'entre eux) ou sa croisade lancée contre les homosexuels.

Lui-même en était pourtant un, de ces vils sodomites qu'il souhaitait à toute force éradiquer. Tel est du moins l'angle dramatique (très controversé) qu'Eastwood a choisi d'adopter, offrant ainsi au film nombre de ses plus belles scènes. La valse-hésitation sentimentale à laquelle se livrent Hoover et son fidèle second (Armie Hammer, impressionnant d'assurance enjôleuse et de fragilité rentrée) est le coeur authentique de J. Edgar, à tel point qu'il n'est pas interdit de penser qu'elle a bien davantage embrasé l'intérêt du réalisateur que la seule perspective de se coltiner à une ample fresque historique. Ce qui ne l'a nullement empêché, entendons-nous, de fignoler ce dernier point, comme l'attestent le montage aussi enlevé qu'harmonieux d'une matière narrative fournie et les multiples va-et-vient temporels, plus fluides, moins maladroits que dans Flags of Our Fathers. Qu'on se le dise, ce vieux salopard de Clint n'est pas mort, et il n'a pas fini d'en remontrer à un paquet de ses confrères !
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Misquamacus
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Re: J. Edgar

Message non lu par Misquamacus »

M'en parle pas... Je suis dans une période où hélas je n'ai absolument pas le temps d'aller au cinoche... Et j'en souffre ! Vivement que je puisse me délecter du dernier opus du grand Clint...
« Je ne connais pas la moitié d’entre vous autant que je le voudrais et j’aime moins de la moitié d’entre vous à moitié moins que vous ne le méritez ! »
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Misquamacus
Darkman
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Re: J. Edgar

Message non lu par Misquamacus »

Vu. Et d'accord avec Lee sur tous les points.
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