Blackthorn

[Lee Van Cleef]

Harrison Ford n'est pas le seul quasi-septuagénaire à s'être coiffé d'un Stetson et promené à dos de canasson, cet été, et le résultat à l'écran le plus digne d'éloges n'est pas nécessairement celui qui a tiré la plus large couverture médiatique. Blackthorn, coproduction européenne réalisée par Mateo Gil, prolonge avec un bonheur certain le mythe de Butch Cassidy en lui offrant les traits burinés et le charisme irrésistible de Sam Shepard. Imprégné d'un classicisme formel qui fait plaisir à voir (la mise en scène ne s'accorde certes aucune audace, mais reste constamment soignée), le film colle aux bottes du célèbre bandit qui, près de vingt ans après la fameuse escarmouche en Bolivie à laquelle il a en réalité survécu, décide de retourner au pays. Des flash-backs de sa folle odyssée avec the Sundance Kid surgissent ça et là, pas assez longs pour chambouler le rythme du récit "principal", mais du coup trop évasifs quant à un triangle amoureux dont aurait souhaité découvrir toutes les richesses. Néanmoins, ces menus griefs ne sauraient entacher la belle tenue d'un western qui ne manque ni d'émotion, ni d'humour, ni de retentissantes décharges de chevrotine.

[Lepithec]

Beaucoup de belles idées, de belles images, de belles scènes... mais c'est longuet, et un peu tiré par les cheveux... bref le scénario aurait mérité une réécriture sérieuse. Dommage, y'avait du potentiel. Mais Sam Shepard a vraiment la classe.