"Oh, j'allais oublier un p'tit détail, m'sieur..."
Nous ne saurons hélas jamais de quel ultime "détail" voulait nous entretenir notre lymphatique limier. Mais peut-être cherchait-il une dernière fois à rappeler que sa carrière à l'écran, loin de ne se limiter qu'à un Cabriolet bringuebalant, un imperméable antédiluvien et un cigare au divin arôme, l'avait amené à oeuvrer sous les ordres d'une foultitude de grands cinéastes. John Cassavetes (son pygmalion cinématographique), Wim Wenders, Frank Capra, William Friedkin, Robert Aldrich, Blake Edwards... Parfois propulsé au sommet de l'affiche, mais le plus souvent second couteau inestimable (ce qui lui a valu d'être nominé deux années consécutives à l'Oscar du meilleur second rôle, repartant à chaque fois bredouille), Peter Falk a prouvé en bien des occasions qu'il méritait d' être reconnu au-delà de l'étroit enclave dans lequel l'avait confiné l'immense popularité de Columbo.
On notera d'ailleurs, curieuse anecdote, que l'excellent éditeur Wild Side venait tout juste de sortir un luxueux coffret dédié à
Wind Across the Everglades (La Forêt Interdite), un film d'aventure à tendance écologique de Nicholas Ray qui, si je ne me trompe, marque la première apparition au cinéma du regretté comédien.