Rattrapage de Il Disprezzo (le Mépris en italien), dont j'ai appris l'existence tout récemment grâce à Total Trax. La BO de remplacement de Piccioni est volontairement très éloignée de celle de Delerue. Très jazzy easy listening, assez tropicale par instant et majoritairement menée par une orgue. Pas vraiment de thème qui ressort mais plus une ambiance. Pour être honnête j'ai du mal à imaginer le film avec cette musique somme toute assez simple dans son pouvoir d'évocation. Mais en tant que telle, y a quelques développements bien intéressants et on ne passe pas un mauvais moment.
Piero Piccioni
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Re: Piero Piccioni
Nul doute qu'il me satisferait bigrement de vérifier si Uomini Contro est à la hauteur de sa réputation, laquelle le prétend d'égale valeur au Paths of Glory de Kubrick. C'est assez dire qu'on doit être là face à un sommet éprouvant du "film-de-guerre-contre-la-guerre", cette succursale finalement pas si courtisée du récit soldatesque. À elle seule, la musique de Piccioni, collaborateur parmi les plus précieux dont ait jamais disposé Francesco Rosi, emprisonne déjà les bottes des fantassins sacrifiés de la Der des Ders dans l'étau gluant d'une mer de boue, là où s'enlisent pour mourir l'idéalisme et les honneurs. Tous les poncifs martiaux, cuivres carnassiers, trépidations de caisse claire et tutti quanti accourent à l'appel du compositeur, mais dépouillés de leur héroïque fracas sous la pointe incisive d'un archet indiciblement triste ; n'en existe plus, au bout de la route, qu'un spectre blême et glacé, une marche moins triomphale que funèbre vers l'oubli du néant.