Georges Delerue

[Haricolin]

Au oui tiens, sympa le "Train postal", je ne connaissais pas (à moins que... est-ce sur la long box Delerue ?), l'influence de l'époque, sans doute. La valse est bien plus habituelle.

Oui ça m'a surpris aussi. mais c'est bien fait quand même et on retient presque plus ça que le reste au final (et la chanson évidemment).

[Mortimer]

Au oui tiens, sympa le "Train postal", je ne connaissais pas (à moins que... est-ce sur la long box Delerue ?), l'influence de l'époque, sans doute. La valse est bien plus habituelle.

Le morceau figure sur le cd Universal consacré à Gerard Oury : La grande vadrouille (Georges Auric), Le corniaud, Le cerveau(Georges Delerue)

[Dadid]

Merci, je ne l'ai pas celui-là !

[Haricolin]

Ecoute de Le Corniaud, aussi ressorti récemment. Longtemps que je l'attendais celui-ci. Delerue prend un peu de distance avec l'humour et fait une musique plus romantique, assez ample sur les débuts. On a tout de même un morceau assez amusant et bien rythmé et surtout une intelligence dans l'orchestration et les sonorités choisies, la BO a vraiment une identité propre.

[Ratatouille]

Ce n'est pas du Delerue... ce ne serait pas du Rossini non plus... mais c'est LE morceau du film...

[Haricolin]

Ce n'est pas du Delerue... ce ne serait pas du Rossini non plus... mais c'est LE morceau du film...

Oui, une petite merveille cette scène. Mais bon, j'écoutais l'album pour la musique de Delerue, même si ça fait plaisir d'avoir ce morceau pour finir l'album

[Ratatouille]

Ce qui n'empêche que la musique de Delerue est loin de ce qu'il a pu faire après !

[Haricolin]

Ce qui n'empêche que la musique de Delerue est loin de ce qu'il a pu faire après !

Je sais pas. Je ne connais pas bien ce qu'il a fait après. Moi en tout cas ça me plait déjà bien ce qu'il fait là

[Lee Van Cleef]

Ecoute de Le Corniaud, aussi ressorti récemment. Longtemps que je l'attendais celui-ci. Delerue prend un peu de distance avec l'humour et fait une musique plus romantique, assez ample sur les débuts.

Du romantisme, sans nul doute, mais pas celui qui piquera d'un nœud papillon le velours frémissant du smoking ou jettera de délicieux éclats mauves sous la vertigineuse échancrure de la robe du soir. Non, ici, Delerue est plutôt du genre à barbouiller de riantes couleurs méditerranéennes des piles de cartes postales — mais, comme l'a dit Rico, avec un sens judicieusement dosé de l'équilibre qui le voit flirter à chaque instant avec le dépaysement facile et dégoulinant, sans jamais pourtant y dégringoler. Idem quant à ce qui touche aux fourbes stratagèmes du Bègue et de tout ce que le casting contient de fruits blets, prétexte à la roublardise chaloupée d'un saxophone sis à équidistance des atmosphères louches et de l'amusoire bon enfant. Dommage, au vu de la forme que tenait Delerue, qu'on ne lui ait point permis de se frotter au dynamic duo Respighi et Rossini, auquel, j'en suis convaincu, il en eût remontré avec l'élégance et la fantaisie que nous lui connaissons.

[Ratatouille]

C'est là où j'ai craqué pour Delerue...



On peut avoir du Mépris pour moi... mais cela a réveillé un volcan dans mon corps...

Et mon grand-père qui n'aimait pas la musique de film mais plus le classique... c'est le seul CD que je pouvais passer quand je faisais mes révisions d'examens chez lui...

[DarkCat]

Sur France Culture, on parle du compositeur : Hommage à Georges Delerue, modernité et éternité.

[Hellboy]

Ça intéresse quelqu'un parmi vous de voir la programmation complète des deux concert prévus à la Maison de la Radio ? (ils n'ont pas tout mis sur leur site...)

[Dadid]

Mais bien sûr ! ça peut aider pour préparer un petit compte-rendu, éventuellement.

[Haricolin]

Visionnage et écoute de Le Mépris, classique des classiques donc. Le thème principal est évidemment mythique, même si comme dans le film un peu trop répété dans l'album. On a tout de même le droit à des pistes plus tragiques aussi réussies et une très bonne réinterprétation du Traffic Quintet pour finir.

[Dadid]

Le concert de vendredi soir ayant hélas été annulé pour cause de grèves - ça m'était déjà arrivé pour un concert Legrand, faut-il que ça tombe toujours sur la BO ? -, le concert de samedi a paru bien court, et surtout, incomplet, tout en réservant quelques surprises.

Le programme fut excellemment défendu par le toujours précis et énergique Philippe Béran à la baguette, face à un Orchestre National de France aux cuivres cinglants et virtuoses, en particulier. Les cordes auraient pu être renforcées pour rendre cette section plus riche et sonore, en comparaison de leur mise en avant fréquente chez Delerue, mais ça ne m'a pas dérangé plus que ça. Solistes impeccables eux aussi, que ce soit les vents (ils ont de quoi exprimer avec Delerue), les guitaristes (beau duo sur Jacquou le croquant, Alice Taglioni (oui, elle n'est pas seulement actrice) et Laurent Levesque au piano, Stéphane Guillaume au saxo (Descente aux enfers et son ambiance polar/film noir), ou le premier violon solo Luc Héry dans le concerto "d'adieu" du compositeur. Précautionneusement annoncé par le chef comme une œuvre moderniste, Mouvement concertant (1990) fut ma surprise du concert, certes relativement moderne dans son écriture - comprendre "moins mélodique" - comparé au lyrisme naturel du compositeur, mais d'un caractère dramatique, éloigné de tout rigorisme dodécaphonique ou d'autres écoles conceptuelles.

Comme tout ceci fut suivi d'un repas en bonne compagnie, où j'ai eu le plaisir d'échanger entre autres avec notre Galactus béophile Haricolin, la soirée fut parfaite !

- Suite Philippe de Broca
Cartouche, Chère Louise, Le Diable par la queue, Chouans !
Laurent Levesque, piano

- Suite Agnès Varda (création)
Documenteur, Du coté de la cote
Alice Taglioni, piano

- L'Important, c'est d'aimer (suite en trois mouvements, 1975)
Ballade dérisoire, Largo, Désespoir et violence

- Le Mépris (suite en trois mouvements, 1963)
Ouverture, Générique, Theme de Camille

- Interlude (1968)

- Mouvement concertant (œuvre de concert, 1989-90)

- Suite séries télévisées (création)
Thibaud ou les croisades, Jacquou le croquant, Les Rois maudits, Paul Gauguin

- Descente aux enfers (1986)
Stéphane Guillaume, saxophone alto

- Diên Biên Phu (Concerto de l'adieu, 1992)
Luc Héry, violon soliste

- en rappel : Le Retour de l'étalon noir / Black Stallion Returns (1983)

[Bmcready]

Merci pour ton résumé Dadid.
J'ai cru comprendre que le 1er concert annulé de vendredi est reporté sur la prochaine saison 2025-2026 et que le concert d'hier sera visible début mai sur Arte.

[Dadid]

La saison 25-26 étant bouclée et les places en vente, ce sera j'imagine sur 26-27.

D'après le livret, diffusion le 1er mai à 20h sur France Musique et leur site, puis dispo en réécoute sur radio France. Ils évoquent aussi un direct puis redif sur Arte TV, mais je n'y crois guère : je n'ai vu aucune caméra. Ou bien elles étaient toutes sous mon balcon...

[Haricolin]

La saison 25-26 étant bouclée et les places en vente, ce sera j'imagine sur 26-27.

D'après le livret, diffusion le 1er mai à 20h sur France Musique et leur site, puis dispo en réécoute sur radio France. Ils évoquent aussi un direct puis redif sur Arte TV, mais je n'y crois guère : je n'ai vu aucune caméra. Ou bien elles étaient toutes sous mon balcon...

Comme le concert du vendredi avait été annulé, il était marqué que les deux retransmissions radios étaient aussi annulés. Mais je n'ai pas vérifié si c'était encore marqué pareil samedi.

Sinon je suis d'accord sur toute la ligne avec Dadid. Aussi très impressionné par le Mouvement Concertant. Et très content d'avoir pu te rencontrer (et aussi Cadfael).
La hype de la prochaine fois.

[Bmcready]

LETTRE ADRESSEE A RADIO-FRANCE après l’annulation du concert (à Marc Voinchet, Matia Federico Papi, Mathilde Regimbaud, Diane Dewrangel)

"Lettre de ma soeur à Radio France , cela met encore plus en colère et en rage . Si certains veulent aussi écrire je vous communiquerais le mail .

Bonjour,

À l’issue d’une semaine épuisante de tensions et d’incertitudes, je vous écris car je ne peux pas taire les sentiments de frustration, d’incrédulité, de déception et de tristesse qu’ont généré la journée de vendredi 11 avril et l’annulation en dernière minute du concert-hommage à mon père, programmé pour le centenaire de sa naissance : « La nuit américaine : Georges Delerue, un géant du cinéma », concert auquel j’étais invitée à participer en tant que pianiste.

Le concert du lendemain était intitulé « Le mépris », et, même si le mot est fort, je ne peux m’empêcher de trouver qu’il s’applique assez bien à la situation imposée vendredi au public et aux musiciens.

Faut-il rappeler que le concert du 11 était complet depuis des semaines, et que le public s’était déplacé de toute la France, de Belgique, d’Italie, d’Angleterre, à grand frais, planifiant et payant le trajet aller-retour et l'hébergement dans une des villes les plus chères d’Europe ?

Pour les musiciens invités, cela a représenté aussi un investissement majeur en temps, énergie et organisation, d’une part pour se mettre au service de Radio-France, mais surtout dans la perspective de partager, entre musiciens et avec un public de fidèles, des œuvres rarement – voire jamais – jouées en concert, qui témoignent de la richesse de la musique de Georges Delerue.

Faut-il rappeler qu’un centenaire, par définition, se célèbre une fois par siècle, donc une fois dans une vie ?

Faut-il rappeler aussi que le programme du concert de vendredi était le seul à faire entendre des aspects majeurs de la carrière de Delerue et de sa contribution au 7ème art ?

- Sa longue collaboration et son amitié avec François Truffaut

- Sa contribution et son soutien au cinéma d’auteur français, à travers les films « Quelque Part quelqu’un » et « Jamais plus toujours » de Yannick Bellon

- Des thèmes comme «Trois petites notes de musique» ou «Radioscopie», devenus avec le temps si représentatifs d'une partie de la culture populaire

- Son apport au meilleur de Hollywood, à travers la partition de « Salvador »

- La grande diversité de son langage musical, du jazz aux esthétiques post-tonales et atonales, que reflète l’écriture pour orchestre et chœur de « Quelque part quelqu’un » et « Police python »

Le droit de grève est un droit social fondamental, c’est un fait. Si les raisons données à cette grève sont certainement justifiées, la pertinence de l’avoir maintenue à Radio-France le 11 avril - tout en ayant permis que soit assurée la répétition générale le matin même - est à interroger :

- Un mouvement social de deux jours avait déjà eu lieu une dizaine de jours auparavant

- L’examen du projet de loi par l’Assemblée avait été reporté d’au moins plusieurs semaines, donc quel impact direct et immédiat sur l’examen du texte pouvait-on attendre d’une grève le 11 ?

- France-Télévision avait de son côté levé son préavis de grève la veille

- La médiatisation de cette journée de grève - apparemment peu suivie - a été très faible

Le seul effet tangible de ce mouvement aura été de pénaliser et d’aliéner un public de mélomanes qui attendait depuis des mois l’occasion offerte par ce centenaire de célébrer la musique d’un compositeur cher au cœur de beaucoup mais peu joué.

Il y a une réelle disproportion entre ce qui a pu être obtenu par la grève du 11 (rien, puisque l’examen du texte étant reporté, il faudra renouveler la grève lors des débats à l’Assemblée) et la portée et signification réelles du concert qui aurait dû se tenir ce soir-là : un événement reflétant la mission culturelle et publique de Radio-France, un hommage à un compositeur français important né il y a cent ans, un concert complet depuis des semaines, attirant un large public y compris de l’étranger.

Ce concert sera probablement reporté à une date ultérieure en fonction du planning de Radio-France, donc à l’horizon 2027, hors célébrations du centenaire.

Les fidèles de Georges Delerue et de sa musique : ses proches, ses compagnons de route, et ceux qui ont grandi avec sa musique, se retrouvent surtout désormais dans ma génération - celle de la soixantaine - et dans la génération qui me précède, et qui s’approche ou a dépassé 80 ans. Ce sont des temps de la vie où l’on fait moins de plans à long terme car on sait avoir moins de temps devant soi…

Je vous remercie de m’avoir lue et d'avoir peut-être mieux réalisé la signification de l’annulation de ce concert. Si du point de vue de l’entreprise Radio-France, l’annulation d’un concert dans la saison est une goutte d'eau dans l’océan, sachez que cela restera, pour beaucoup, une source de regrets et d'incompréhension.

Quelques mots de remerciements et d'excuse sincères de la part de Radio-France seraient, j'en suis sûre, appréciés par les musiciens qui se sont impliqués avec fierté dans ce projet.

Vous avez mon accord pour transmettre cette lettre à toutes vos équipes, y compris aux musiciens de l'orchestre, grévistes ou non, avec qui nous avions l'occasion de créer un événement inoubliable.


Cordialement,

Claire Delerue"

[Haricolin]

Les gens qui s'énervent sur des grèves a ce point, c'est chaud quand même.
Ça fait vraiment égoïste comme message.

[Indiana]

Je peux comprendre le point de vue.
Faire une grève en sachant pertinemment que cela ne sert à rien car pas utile au niveau timing c'est maladroit et un peu débile à mon sens. Elle ne critique pas le droit de grève. Elle explique surtout, d'après ce que j'ai compris, le manque de considération et de logique de Radio France concernant cette grève alors qu'un concert inédit et complet était programmé. Et après on s'étonne que la culture se meurt en France.

Le pire c'est avoir fait les répétitions le matin même...

Le service public est de pire en pire, et des situations comme celle là ne vont pas arranger la réputation des fonctionnaires.

[Bmcready]

Les gens qui s'énervent sur des grèves a ce point, c'est chaud quand même.
Ça fait vraiment égoïste comme message.

????? Ami Haricolin, pour ma part je trouve que ses arguments sont plus que valables et justifiés. Tant de travail, d'investissement ruinés à la dernière minute en plus.....
Les grèves en France (surtout dans le secteur public) ont une forte tendance à m'agacer. Prendre les gens en otage m'a toujours horripilé. Sous prétexte que les revendications des grévistes sont de NOUS défendre, on nous "tape" dessus tout en disant qu'on se bat pour nous. Foutage de gueule !
En résumé : Service Publique, NON ! Sévice Publique, OUI !

[Haricolin]

????? Ami Haricolin, pour ma part je trouve que ses arguments sont plus que valables et justifiés. Tant de travail, d'investissement ruinés à la dernière minute en plus.....
Les grèves en France (surtout dans le secteur public) ont une forte tendance à m'agacer. Prendre les gens en otage m'a toujours horripilé. Sous prétexte que les revendications des grévistes sont de NOUS défendre, on nous "tape" dessus tout en disant qu'on se bat pour nous. Foutage de gueule !
En résumé : Service Publique, NON ! Sévice Publique, OUI !

Je trouve ça un peu fort, car ça critique quand même les grévistes. Car on parle quand même de l'indépendance même de Radio France qui est remise en jeu par le projet de loi. Je trouve ça fort de café de les attaquer là dessus, surtout que bien que ça reste un évènement, ce n'est pas non plus l'évènement de l'année que le concert Delerue. Forcément ça emmerde les gens, mais c'est le principe des grèves. Accuser de mépris les grévistes, c'est quand même délégitimer leur combat.

[Haricolin]

Je peux comprendre le point de vue.
Faire une grève en sachant pertinemment que cela ne sert à rien car pas utile au niveau timing c'est maladroit et un peu débile à mon sens. Elle ne critique pas le droit de grève. Elle explique surtout, d'après ce que j'ai compris, le manque de considération et de logique de Radio France concernant cette grève alors qu'un concert inédit et complet était programmé. Et après on s'étonne que la culture se meurt en France.

Le pire c'est avoir fait les répétitions le matin même...

Le service public est de pire en pire, et des situations comme celle là ne vont pas arranger la réputation des fonctionnaires.

J'ai trouvé cet article de Ouest France qui explique plutôt bien pourquoi ils continuaient le mouvement. Et je ne trouve pas leur justification si débile que ça.

Et je suis d'accord que c'est chiant d'avoir cette annulation. Pour les gens qui devaient y participer, pour la famille Delerue, pour les spectateurs. Mais j'ai envie de vous dire "C'est le jeu ma pauvre Lucette !".

[Bmcready]

????? Ami Haricolin, pour ma part je trouve que ses arguments sont plus que valables et justifiés. Tant de travail, d'investissement ruinés à la dernière minute en plus.....
Les grèves en France (surtout dans le secteur public) ont une forte tendance à m'agacer. Prendre les gens en otage m'a toujours horripilé. Sous prétexte que les revendications des grévistes sont de NOUS défendre, on nous "tape" dessus tout en disant qu'on se bat pour nous. Foutage de gueule !
En résumé : Service Publique, NON ! Sévice Publique, OUI !

Je trouve ça un peu fort, car ça critique quand même les grévistes. Car on parle quand même de l'indépendance même de Radio France qui est remise en jeu par le projet de loi. Je trouve ça fort de café de les attaquer là dessus, surtout que bien que ça reste un évènement, ce n'est pas non plus l'évènement de l'année que le concert Delerue. Forcément ça emmerde les gens, mais c'est le principe des grèves. Accuser de mépris les grévistes, c'est quand même délégitimer leur combat.

On sera pas d'accord sur ce point A près de 60 balais, j'en ai vu passer des grèves. Autant je suis très compréhensif concernant des grévistes qui se battent pour ne pas perdre leur emploi, autant quand il s'agit du Service Publique je vois et j'entends toujours les mêmes discours. Comme tu dis : "leur combat", pas le notre (et c'est pareil pour la SNCF)
Bref, comme dirait Roger Murtaugh, "Je suis trop vieux pour ces conneries"