Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Merci pour les compliments, ça fait plaisir.
- Lee Van Cleef
- Inside Man
- Messages : 11712
- Inscription : ven. 28 nov. 2008 19:31
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
"Bon écoute, Lee, t'as rendu de fiers services à la nation, toussa-toussa, mais tu sais ce qu'on dit :
place aux jeunes ! Alors pendant que je tiendrai la boutique comme un grand, toi, tu couleras des
jours heureux dans la Maison de Repos du Boulevard Cinezik. Cépabo, ça ?"
-
- Quiet Man
- Messages : 6
- Inscription : ven. 21 juin 2024 10:05
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
A noter, pour bien profitter de l'été, un épisode spécial de "la donna invisibile" sur ennio et l'eau, de quoi se réhydrater.
https://campusgrenoble.org/podcast/la-d ... o-et-leau/
https://campusgrenoble.org/podcast/la-d ... o-et-leau/
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
La tête qu' Estwood tire dans cette scène c'est du grand artLee Van Cleef a écrit : ↑mer. 24 juil. 2024 19:43
"Bon écoute, Lee, t'as rendu de fiers services à la nation, toussa-toussa, mais tu sais ce qu'on dit :
place aux jeunes ! Alors pendant que je tiendrai la boutique comme un grand, toi, tu couleras des
jours heureux dans la Maison de Repos du Boulevard Cinezik. Cépabo, ça ?"
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Ecoute de Wolf après avoir vu l'un peu nanardesque film de Mike Nichols. Superbe BO. Une ambiance horrifique magnifiquement soutenue. Le thème principal n'est pas des plus mémorables mais fonctionne parfaitement et s'habille parfois du thème d'amour réussi et de sonorités électroniques ou plus tribales. On ne s'ennuie pas une seconde. Ma reproche tout de même c'est justement l'utilisation de ses sons électroniques répétés, qu'on entendait la même année dans Disclosure de Levinson. Mais là où dans Disclosure ça avait un sens avec le côté numérique du film, ici ça fait plus nécéssité d'époque qu'autre chose. Un peu dommage. Sinon un chouette album.
- Lee Van Cleef
- Inside Man
- Messages : 11712
- Inscription : ven. 28 nov. 2008 19:31
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Nom d'un katana en acier gaufré ! Il était grand temps ! Après des kyrielles de posts démoralisants où Rico nous confiait quelle jouissance morbide était la sienne à s'esquinter les tympans contre la tartuferie Star Wars et les furoncles de la Franckduboscsploitation, notre galapiat a fini par en avoir jusque-là d'ingurgiter avec force bruits de succion répugnants le même brouet coagulé. Place donc au Maestro, ainsi qu'à Maurice Jarre un peu plus loin, tous deux au meilleur (ou tout proche) de leur forme. Avec un brin de chance, Roy Budd et Toru Takemitsu leur emboîteront vite le pas — et pourquoi pas ?
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Sur Wolf, je vous rejoins, ayant toujours adoré cette BO pleine de mystères, de violence et de sentiments. Et le film selon moi est loin d’être un navet ou un nanard, malgré son peu de succès.
A coté des passages intenses, ce que je préfère, c’est le love theme, discret, un peu triste, qui n’ose pas se dévoiler entièrement… Il est heureusement décliné en nombreuses versions.
Le côté nébuleux, rêveur (ou cauchemardesque) de certains autres passages, m’a toujours fait de l’effet.
Bref, il serait grand temps, 30 ans après, que cette musique sorte de façon plus complète. Il reste des inédits ? Evidemment !
A coté des passages intenses, ce que je préfère, c’est le love theme, discret, un peu triste, qui n’ose pas se dévoiler entièrement… Il est heureusement décliné en nombreuses versions.
Le côté nébuleux, rêveur (ou cauchemardesque) de certains autres passages, m’a toujours fait de l’effet.
Bref, il serait grand temps, 30 ans après, que cette musique sorte de façon plus complète. Il reste des inédits ? Evidemment !
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
De manière complétiste, ce serait pas mauvais d'avoir une intégrale. Mais je trouve l'album original déjà rudement bien équilibré et je pense qu'un trop plein pourrait lui desservir et amener plus de répétitions. Car déjà dans la version normale, sans que ça soit dérangeant pour autant, on entend déjà pas mal le thème principal et le thème d'amour.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Les expanded de Morricone sont souvent bourratifs , certains albums ne faisant que décliner un même thème a l'envie. On peut dire que la plus part de ses scores édités contenaient en général l'essentiel de ce qu'il avait a entendre en dehors des films. J'ignore si Ennio réorchestrait ses partitions pour reconstituer des enregistrements plus facile d'écoute en dehors du film , quelqu'un est au courant ?
Je ne parle pas des suites composées par avance comme Red Sonja ou le réalisateur pouvait piocher pour illustrer les scènes de son film.
Je ne parle pas des suites composées par avance comme Red Sonja ou le réalisateur pouvait piocher pour illustrer les scènes de son film.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Je n'ai rien de source sure mais Morricone disait qu'il voulait qu'on retienne sa musique comme de la musique absolue, donc ça m'étonnerait pas qu'il ait travaillé sur certaines de ses BO.Scorebob a écrit : ↑sam. 31 août 2024 18:29 Les expanded de Morricone sont souvent bourratifs , certains albums ne faisant que décliner un même thème a l'envie. On peut dire que la plus part de ses scores édités contenaient en général l'essentiel de ce qu'il avait a entendre en dehors des films. J'ignore si Ennio réorchestrait ses partitions pour reconstituer des enregistrements plus facile d'écoute en dehors du film , quelqu'un est au courant ?
Je ne parle pas des suites composées par avance comme Red Sonja ou le réalisateur pouvait piocher pour illustrer les scènes de son film.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Tout dépend de quels films il s'agit, mais sans parler de "musique composées par avance", la question ne se pose pas dans la plupart des cas. Comme vous le savez, dans la tradition du ciné italien (et même européen), différente du "wall to wall" calé à l'image américain, Morricone écrivait quelques thèmes adaptés au film et différentes variations purement musicales, voire des plages d'impro (pour les scènes d'angoisse des gialli par ex.), afin que le monteur du film puisse faire son choix et caler tout ça tranquilos avec des fondus. A la limite, on pourrait dire que l'album "version ultra complète" était composé avant, et que le film était illustré à partir de ça, l'album LP se limitant alors à une sélection (faite par Morricone et/ou l'éditeur, j’imagine que ça dépend des cas), des "retouches" limitées pouvant se faire au niveau du mixage pour la stéréo, ou un peu de montage dans le cas des impros. Même pour ses films américains, il pouvait procéder ainsi (Les incorruptibles en est une belle illustration), mais bien sûr il y a des aussi des partitions plus longues et complexes écrites scène par scène au moins en partie, il faudrait voir au cas par cas si Morricone les retravaillait spécifiquement, lui-même, pour ses albums... Je pense au duel final de Le Bon, la Brute et le Truand, par exemple, qui est bien documenté. Mais avait-il du temps pour ça, vu sa productivité ? Pas sûr, du moins pour 90% de sa disco pléthorique.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Merci pour ces précisions messieurs.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Visionnage de There's a Noose Waiting for you, Trinity !, aussi appelé The Return of Clint the Stranger ou en italien Il Ritorno di Clint Il Solitario (ça en fait des titres )
Petit western de seconde zone pas inintéressant avec il faut le remarquer Klaus Kimski. Je dis visionnage et pas écoute car de ce que j'ai compris et écouté, dans ce film il n'y a aucune musique originale excepté le thème principal et donc pas d'album. Le reste de la BO est des morceaux empruntés à des films comme Companeros ou Le Bon la Brute et le Truand. Je ne savais pas qu'on avait le droit de faire ça. Visiblement Morricone avait autre chose à foutre, notamment car le thème principal n'est pas non plus hyper emballant. Il reste un bon travail d'arrangement du maestro italien, car le choix des morceaux est pertinent et il y a plusieurs scènes où l'on s'étonne à reconnaitre que la musique fonctionne bien. Bon, le soucis quand on est béophile, c'est qu'on reconnait les musiques Mais je pense que pour un gars lambda la BO doit bien passer sur le film.
https://open.spotify.com/intl-fr/track/ ... 83613c47be
(Pas trouvé de lien Youtube du thème principal, donc je met le Spotify)
Petit western de seconde zone pas inintéressant avec il faut le remarquer Klaus Kimski. Je dis visionnage et pas écoute car de ce que j'ai compris et écouté, dans ce film il n'y a aucune musique originale excepté le thème principal et donc pas d'album. Le reste de la BO est des morceaux empruntés à des films comme Companeros ou Le Bon la Brute et le Truand. Je ne savais pas qu'on avait le droit de faire ça. Visiblement Morricone avait autre chose à foutre, notamment car le thème principal n'est pas non plus hyper emballant. Il reste un bon travail d'arrangement du maestro italien, car le choix des morceaux est pertinent et il y a plusieurs scènes où l'on s'étonne à reconnaitre que la musique fonctionne bien. Bon, le soucis quand on est béophile, c'est qu'on reconnait les musiques Mais je pense que pour un gars lambda la BO doit bien passer sur le film.
https://open.spotify.com/intl-fr/track/ ... 83613c47be
(Pas trouvé de lien Youtube du thème principal, donc je met le Spotify)
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Le générique début provient de I crudeli (Les cruels) : tu évoquais ça comme thème principal ?
Lien :
Quel mélange de musiques dans ce film ! Il y a même Tepepa ! C'est typiquement le genre de films où il n'est pas intervenu et où la production a tenu à réutiliser de la musique existante...
Pour répondre à la question précédente, les versions album sont très nombreuses chez Morricone : il aimait bien concevoir un disque avec bon nombre de versions album, mais pas tous les morceaux.
Quelques exemples : Mon nom est Personne, Le clan des Siciliens, La cité de la joie,...
Ainsi lorsqu'on a les expanded ou intégrales, on découvre ces versions films qui étaient cachées...
Lien :
Quel mélange de musiques dans ce film ! Il y a même Tepepa ! C'est typiquement le genre de films où il n'est pas intervenu et où la production a tenu à réutiliser de la musique existante...
Pour répondre à la question précédente, les versions album sont très nombreuses chez Morricone : il aimait bien concevoir un disque avec bon nombre de versions album, mais pas tous les morceaux.
Quelques exemples : Mon nom est Personne, Le clan des Siciliens, La cité de la joie,...
Ainsi lorsqu'on a les expanded ou intégrales, on découvre ces versions films qui étaient cachées...
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Non je parlais du thème que j'ai mis en lien Spotify. Et vu que je n'ai pas encore vu I Crudeli je ne l'ai pas reconnu. Non parce que le thème d'amour viens de Companeros.PatrickB a écrit : ↑dim. 8 sept. 2024 19:07 Le générique début provient de I crudeli (Les cruels) : tu évoquais ça comme thème principal ?
Lien :
Quel mélange de musiques dans ce film ! Il y a même Tepepa ! C'est typiquement le genre de films où il n'est pas intervenu et où la production a tenu à réutiliser de la musique existante...
Mais c'est bizarre quand même car il est vraiment crédité comme compositeur sur le générique du film. Drôle d'histoire ce film, je vois pas comment ça peut se faire ce genre de truc.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Comme dit l'ami ParickB, le Maestro n'a certainement jamais travaillé sur ce film. Son nom apparait au générique car seules ses musique de précédentes productions sont utilisées dans le film. De ce que j'ai lu, ce sont les partitions suivantes qui ont été réutilisées tout ou partie :
I CRUDELI (Les Cruels, 1967)
VAMOS A MATAR, COMPANEROS (Compañeros, 1970)
DA UOMO A UOMO (La mort était au rendez-vous, 1967)
et peut-être quelques autres.....
Pareil mésaventure est déjà arrivée à d'autres compositeurs. Je pense notamment à Jerry Goldsmith qui a vu son nom apparaitre au générique de La loi de la haine (The Last Hard Men, 1976) sans qu'il ne participa de près ou de loin à la musique du film.
I CRUDELI (Les Cruels, 1967)
VAMOS A MATAR, COMPANEROS (Compañeros, 1970)
DA UOMO A UOMO (La mort était au rendez-vous, 1967)
et peut-être quelques autres.....
Pareil mésaventure est déjà arrivée à d'autres compositeurs. Je pense notamment à Jerry Goldsmith qui a vu son nom apparaitre au générique de La loi de la haine (The Last Hard Men, 1976) sans qu'il ne participa de près ou de loin à la musique du film.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Pratique honteuse du cinéma fauché , je me souviens des bandes sonores des vieux films de Kung Fu de Hong Kong dont les musiques piochaient allégrement dans tout le répertoire mondial sans forcément de pertinence ce qui a du beaucoup inspiré Tarantino dans son vidéo club.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Oui mais justement, s'agissait-il d'enregistrements faits expressément pour l'album (comme JW peut en faire), ou de versions/mixages alternatifs parmi X autres, différents de ceux choisis pour le film mais réalisés en même temps et qui auraient pu s'y trouver ? C'est la question que nous nous posions.PatrickB a écrit : ↑dim. 8 sept. 2024 19:07 Pour répondre à la question précédente, les versions album sont très nombreuses chez Morricone : il aimait bien concevoir un disque avec bon nombre de versions album, mais pas tous les morceaux.
Quelques exemples : Mon nom est Personne, Le clan des Siciliens, La cité de la joie,...
Ainsi lorsqu'on a les expanded ou intégrales, on découvre ces versions films qui étaient cachées...
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Mais aucun compositeur n'était crédité.Scorebob a écrit : ↑lun. 9 sept. 2024 12:10 Pratique honteuse du cinéma fauché , je me souviens des bandes sonores des vieux films de Kung Fu de Hong Kong dont les musiques piochaient allégrement dans tout le répertoire mondial sans forcément de pertinence ce qui a du beaucoup inspiré Tarantino dans son vidéo club.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Avoir des certitudes sur ce sujet est difficile car il faut alors voir des preuves de version disque.Dadid a écrit : ↑lun. 9 sept. 2024 13:10 Oui mais justement, s'agissait-il d'enregistrements faits expressément pour l'album (comme JW peut en faire), ou de versions/mixages alternatifs parmi X autres, différents de ceux choisis pour le film mais réalisés en même temps et qui auraient pu s'y trouver ? C'est la question que nous nous posions.
J’ai vu quelques feuilles d’enregistrement qui ont ces mentions, avec la composition des morceaux pour le disque, mêlant versions du film et pour disque, comme Mon nom est Personne.
Des articles d’une personne ayant participé à des projets de disques permettent aussi d’identifier des versions disque.
Elles sont d’ailleurs évidentes (et prouvées) pour 2 Belmondo et d’autres :
- Le professionnel : Le vent, le cri (la version longue présente dès le 1er disque)
- Le marginal : Thème classique, qui lorgne vers le film précédent et son thème
- Le clan des Siciliens : Tema italiano (3’35) qui ouvre les disques initiaux, et vraisemblablement Tema per Le Goff (le plus long, du disque initial)
Outre ces films, certains livrets de CD expliquent le processus de création d’un ou plusieurs morceaux, conçus pour le film puis finalement non utilisés (ce qui n’entre pas dans le critère mais qui, sans cette info, aurait pu) et les morceaux conçus pour le disque (exemple de « Sahara » qui cumule les deux).
Nous n’avons pas souvent, bien sûr, ces infos de première main, qui peuvent figurer parfois sur les livrets ou les disques eux-mêmes (« versione disco »/disc version), mais nous pouvons deviner certains morceaux, avec des critères (cumulatifs) :
- Le morceau n’est pas dans le film
- Il utilise l’un des grands thèmes principaux
- Par rapport aux autres versions, il a une apparence plus « propre », moins fonctionnelle, avec une durée adaptée au disque (3 mn et plus),
Ce n’est qu’un faisceau d’indices, mais c’est mieux que rien.
Puisque ça a l’air de vous intéresser, nous pourrons développer ce petit sujet dans un écrit futur, ici ou là…
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Visionnage et écoute de La Bataille d'Alger, super film au passage. Le thème est mythique, je l'avais déjà entendu, donc je savais dans quoi j'entrais quand j'ai commencé le film. Mais il reste très impressionnant sur les images, marche militaire un peu menaçante, qui parfois se mélange presque aux sons de mitraillettes. Passé cette dinguerie, on a plusieurs thèmes, celui d'Ali, assez simple mais efficace et qui bénéficie de beaucoup de développements sur l'album, tantot triste, tantot tragique. On a plusieurs motifs de tensions et d'action atonaux, jamais inintéressants mais pas non plus ce qu'a fait le maestro de plus mémorable. Et deux trois morceaux plus émouvants. Ce qui fait vraiment plaisir ici est la construction de l'album qui alterne bien entre développements intéressants et morceaux originaux et qui a une bonne durée de 40 minutes. Bon, le thème principal écrase largement tout le reste, mais l'album reste assez génial et nous offre de beaux développements.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Visionnage (en salle, pure dinguerie, meilleur film que j'ai vu ce mois ci) et écoute de The Thing de Morricone et Carpenter. Après le film, j'avais fais quelques recherches sur la musique qu'on entendait dans le film. Après avoir constaté que Carpenter avait écrit pas mal de musiques additionnelles, je me suis mis en quête d'une édition avec les musiques des deux gars. Je suis tombé sur YT sur un Complete Recordings, double programme d'un peu moins de deux heures avec en partie 1 le score normal (donc le score de Morricone et les 4 lost cues de Carpenter) et en partie 2 le score complet présent dans le film. Après m'être tapé les 2h de BO, je sentais que je n'avais pas réussi pleinement à me faire un avis sur le score de Morricone. Donc, après avoir écouté les Lost Cues de Carpenter présentes dans ses anthologies, un peu plus tard dans la journée j'ai réécouté l'album normal de Morricone de 50 minutes. Quand j'ai fait tout ça, je me sentais enfin l'esprit clair pour avoir un avis sur la musique.
Donc. Morricone a parfaitement répondu aux possibles exigences de Carpenter (en tout cas, celles que j'imagine). Ambiances d'horreur feutrés, pistes électroniques minimalistes, lignes mélodiques claires et simplicité apparente dans les mélodies. Rarement le maestro ce sera autant adapté à son cinéaste. Dépassant son propre style en y intégrant des éléments de Carpenter, on assiste vraiment à une composition sans équivalent chez le compositeur. Le suspense monte progressivement, explosant rarement réellement restant sourd, dérangeant, surprenant. Les parties électroniques paraissent simples au premier abord et développent au fur et à mesure une horreur plus complexe, et probablement hyper efficace à l'image, si tout aurait été utilisé dans le film. Enfin, les parties d'horreur construisent des thèmes immédiatement reconnaissables et très parlants (on regrette notamment l'absence du thème Bestiality, exceptionnel dans ce que ça illustre, à l'écran.)
Donc comme je l'ai dit plusieurs fois, une partie du score présent à l'image est composé par Carpenter. Et franchement, c'est plus faible. Même pour du Carpenter c'est assez basique. Quelques montées de suspense synthétiques efficaces à l'image et deux trois bidouillage électroniques habituels chez Carpenter, mais c'est assez oubliable. Surtout fonctionnel à l'écran, mais en isolée c'est pas fou. C'est quand on écoute le score du film qu'on constate la dinguerie qu'on a loupé. Une bonne partie du score est composé par Carpenter, mais étonnamment, les deux partitions fonctionnent assez bien ensemble. Mais la partie de Morricone est découpée en petits bouts, éparpillée entre les morceaux électroniques et alors que plusieurs pistes sont absentes, d'autres sont répétées (Despair notamment qui suit le chien).
Ce que j'en retiens au final, c'est surtout le thème principal de Morricone, modifié sur le film par Carpenter en plus gros synthé et ralenti, et la partition de Morricone, assez exceptionnelle, qui a su s'adapter tout en gardant sa touche et en proposant une BO d'une subtilité rare chez le maestro.
Donc. Morricone a parfaitement répondu aux possibles exigences de Carpenter (en tout cas, celles que j'imagine). Ambiances d'horreur feutrés, pistes électroniques minimalistes, lignes mélodiques claires et simplicité apparente dans les mélodies. Rarement le maestro ce sera autant adapté à son cinéaste. Dépassant son propre style en y intégrant des éléments de Carpenter, on assiste vraiment à une composition sans équivalent chez le compositeur. Le suspense monte progressivement, explosant rarement réellement restant sourd, dérangeant, surprenant. Les parties électroniques paraissent simples au premier abord et développent au fur et à mesure une horreur plus complexe, et probablement hyper efficace à l'image, si tout aurait été utilisé dans le film. Enfin, les parties d'horreur construisent des thèmes immédiatement reconnaissables et très parlants (on regrette notamment l'absence du thème Bestiality, exceptionnel dans ce que ça illustre, à l'écran.)
Donc comme je l'ai dit plusieurs fois, une partie du score présent à l'image est composé par Carpenter. Et franchement, c'est plus faible. Même pour du Carpenter c'est assez basique. Quelques montées de suspense synthétiques efficaces à l'image et deux trois bidouillage électroniques habituels chez Carpenter, mais c'est assez oubliable. Surtout fonctionnel à l'écran, mais en isolée c'est pas fou. C'est quand on écoute le score du film qu'on constate la dinguerie qu'on a loupé. Une bonne partie du score est composé par Carpenter, mais étonnamment, les deux partitions fonctionnent assez bien ensemble. Mais la partie de Morricone est découpée en petits bouts, éparpillée entre les morceaux électroniques et alors que plusieurs pistes sont absentes, d'autres sont répétées (Despair notamment qui suit le chien).
Ce que j'en retiens au final, c'est surtout le thème principal de Morricone, modifié sur le film par Carpenter en plus gros synthé et ralenti, et la partition de Morricone, assez exceptionnelle, qui a su s'adapter tout en gardant sa touche et en proposant une BO d'une subtilité rare chez le maestro.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
En ce sens Haricolin, tu as bien de la chance de faire le chemin de découverte que j'ai fait (et que la plupart d'entre nous ont fait depuis des lustres) de la partition déléguée par Carpenter de "The thing". Il faudrait des pages et des pages pour disséquer le score complexe de Morricone qui respecte (et en même temps transgresse) les codes d'une musique électronique obsessionnelle austère. Morricone a réussi un grand exploit : on reconnaît sa patte intègre (et pour ma part quasiment sa meilleure œuvre) et on repère aussi un hommage (un simple clin d'oeil sans renoncement) à Carpenter. Pour le coup, c'est du Morricone non soumis à Carpenter mais se servant avec grand respect de lui pour affirmer son style. Du grand Morricone et la version Varèse est la seule qui vaille avec la cauchemardesque focale kaléidoscopique de Struzan.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
En dépit de cette conclusion quelque peu déconcertante au vu de la carrière du Maestro - sauf à considérer la subtilité du numéro d'équilibriste stylistique, en effet - , je ne peux que rejoindre Alcibiade dans son propos. Sans avoir ma préférence, The Thing a incontestablement quelque chose de particulier.
- Lee Van Cleef
- Inside Man
- Messages : 11712
- Inscription : ven. 28 nov. 2008 19:31
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
De mon côté, à cette bien curieuse assertion, une onde spasmodique s'en est venue assimiler ma paupière supérieure gauche à un pauvre store délabré en proie au vent.