Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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Ratatouille
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Re: Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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Bon je ne sais pas si on peut l'affubler de film comique... mais c'est une horreur... même avec Silvestri à la musique...
https://www.youtube.com/watch?v=AnVxIFEbzQE
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Lee Van Cleef
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Re: Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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Des trucs de ce genre ne s'expliquent pas. Vous êtes là, par un matin blafard, dans la molle posture d'un naufragé sur votre grabat à demi-éventré, en train d'essayer à la force du poignet de convaincre vos paupières branlantes de se relever, quand tout à coup une idée saugrenue au-delà de l'entendement s'empare de votre esprit avec l'intention d'y rester ventousée. Dans mon cas, l'étrange illumination m'intimait de lancer séance tenante un double-programme Erik Estrada. Ce à quoi j'ai volontiers obtempéré, ne souhaitant en aucune façon passer pour un vil Gaulois réfractaire (du moins, pas auprès de mes propres hémisphères cérébraux). Premier candidat à ce crash-test improvisé, Light Blast, un polar comme son titre ne le sous-entend guère, redevable de toutes ses fragrances nanardes au pétard futuriste incrusté vaille que vaille dans un contexte urbain. Le joujou en question a pour caractéristique redoutable de faire grimper le mercure du thermomètre jusqu'à ébullition, d'où quelques conséquences funestes sur les malheureux à portée de tir, qui fondent aussitôt en d'épaisses coulures de cires. Un effet hautement spécial dont la parenté bâtarde avec le final de Raiders of the Lost Ark ne devrait pas échapper même aux plus encroûtés des philistins...

Sorti de ces roboratifs morceaux de n'importe quoi, le film ne s'avère pas déplaisant, grâce au savoir-faire d'Enzo G. Castellari qui, au mitant des années 80, en avait encore (un peu) sous la pédale. Quant à notre Poncherello favori rempilant en flic de choc, il livre une prestation honnête et paye même de sa personne, notamment lors d'un climax vrombissant où, avouons-le, il semble se demander non sans une certaine angoisse s'il n'aurait pas mieux fait de céder sa place dans l'habitacle à une doublure perruquée.

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Cette friandise promptement gobée, place à Honeyboy, un film de boxe en forme de success story qui doit bien sûr une fière chandelle à Rocky, même si la formule d'émulation, pour appliquée qu'elle soit, dévoile rapidement ses limites exiguës. De là à prétendre en se gaussant à n'en plus pouvoir qu'il s'agit d'un nanar de l'eau la plus boueuse... L'abominable copie, sans doute rescapée d'un bain de produits chimiques, dans laquelle le film m'est apparu m'interdit de me montrer par trop péremptoire à ce sujet. En revanche, son hallucinante version française, gravée dans la glaise verdâtre de la légende suite aux opiniâtres travaux d'exhumation conduits par les gais trublions de Nanarland, fait ressembler Honeyboy comme un frère consanguin à du Z en pleine liquéfaction. Il faut l'entendre, ce pauvre Estrada, pourtant investi dans ce projet au point de l'avoir produit en personne, baragouiner la moindre ligne de dialogue avec un accent hispano-foutrakédélique aux confins de la caricature, pour mesurer combien les embardées labiales d'un comédien de doublage peuvent altérer, remodeler, falsifier ou, comme ici, littéralement torpiller la perception que l'on a d'une œuvre pour l'image.

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BAF
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Re: Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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Alors que les Mousquetaires font leur retour sur le grand écran, j'aimerais vous rappeler l'existence de ce merveilleux nanar qu'est... D'Artagnan de Peter Hyams. Pour vous la faire courte, rien ne va dans ce film. Le scénario empile les scènes les plus clichées et ridicules du cinéma de cape et d'épée. Les dialogues sont complètement à la ramasse. Les acteurs en sur-jeu (Tim Roth impayable en méchant), ou en sous-jeu (Justin Chambers, complètement éteint). La mise en scène est dégueulasse (dans tous les sens du terme). Le montage plus qu'hasardeux (je n'ai jamais vu autant de faux raccords à la minute). Et les combats mâtinés de kung-fu (merci Matrix !) sont... heu... particuliers...

https://www.youtube.com/watch?v=EcmG7XPHGRg
Mais pourquoi y a-t-il autant d'échelles dans cette grange ?!!

Seul point positif : la musique de David Arnold. Je me demande encore comment le gaillard a pu se retrouver sur ce projet !
Scorebob
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Re: Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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Pffff ! Ça ne vaut pas les Mousquetaires du sieur Anderson avec ses bateaux volants et ses gadgets dignes d'un James Bond du 17 -ème siècle , c'est tellement outrancier et décalé que s'en est plaisant. Casting sympathique au demeurant .
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Odelay
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Re: Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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BAF a écrit : ven. 7 avr. 2023 17:20 Alors que les Mousquetaires font leur retour sur le grand écran, j'aimerais vous rappeler l'existence de ce merveilleux nanar qu'est... D'Artagnan de Peter Hyams. Pour vous la faire courte, rien ne va dans ce film. Le scénario empile les scènes les plus clichées et ridicules du cinéma de cape et d'épée. Les dialogues sont complètement à la ramasse. Les acteurs en sur-jeu (Tim Roth impayable en méchant), ou en sous-jeu (Justin Chambers, complètement éteint). La mise en scène est dégueulasse (dans tous les sens du terme). Le montage plus qu'hasardeux (je n'ai jamais vu autant de faux raccords à la minute). Et les combats mâtinés de kung-fu (merci Matrix !) sont... heu... particuliers...

https://www.youtube.com/watch?v=EcmG7XPHGRg
Mais pourquoi y a-t-il autant d'échelles dans cette grange ?!!

Seul point positif : la musique de David Arnold. Je me demande encore comment le gaillard a pu se retrouver sur ce projet !
Une chaine de la TNT l'a diffusé la semaine dernière. J'ai regardé pendant 5 minutes... la reine Deneuve était déguisée en paysanne et avait l'air de s'en foutre complètement dans un semblant de scène d'action. On sentait que personne ne la dirigeait (pourtant Hyams a fait des bons films, mais ce n'était plus le cas dans les années 2000).
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Misquamacus
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Re: Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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... Et n'oublions pas la super version de Stephen Herek en 1993 pour Disney ! :lol:
Un carnage avec un super casting et une chouette musique de Kamen s'il fallait sauver quelque chose...
Et sinon vers un moment nos Mousquetaires quittent Paris en galopant à l'heure de l'apéro et arrivent à Calais à l'heure du goûter. Le Ouigo avant l 'heure. :lol:

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Re: Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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tiens, j'ai justement récupéré le Cd du Disney il y a peu (Kamen). Le D'artagnan par contre m'a fait un Michel Strogoff quand je l'ai vu, je m'en souviens encore.
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Lee Van Cleef
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Re: Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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Trop longtemps que je me bornais à décrire les cercles concentriques d'un prédateur roué autour du mirifique objet, sans me donner la peine de sonner la curée. Ça ne pouvait plus s'éterniser de la sorte ! C'est donc ainsi que j'ai fait mien, enfin, le blouraie de cette formidable obélisque du polar français nommée Le Faucon. Aussi propre qu'un sou neuf, rutilant comme jamais l'occasion ne m'avait été donnée de le voir, le film s'est ouvert à mes yeux écarquillés avec l'émotion impossible à concurrencer des premières fois, alors que je le connaissais déjà bien et lui vouais même un culte rivalisant de ferveur avec les messes noires qu'hébergent en leur sein les dédales sylvestres. D'emblée, on est saisi par la pureté éburnéenne de l'image, où l'iris de Francis Huster flamboie de tout son éclat d'éméraldine. À son personnage de flic "clochardisé", mort-vivant dépourvu du moindre savoir-vivre parmi les hommes, l'acteur croit dur comme fer — et bien davantage encore ! Comme si sa carrière entière, que grommelè-je, comme si le destin de l'humanité en dépendait !

Alors, toute pingrerie jetée aux orties, il se lance dans un numéro hors du quelconque et du médiocre, soupirant, ruminant, envoyant se faire foutre tous les malheureux hères qui croisent sa route, engloutissant d'astronomiques quantités de ces "chizebourgueures" devenus réminiscence des jours heureux, courant après sa Némésis avec une grâce zigzagante que jalouserait même Tom Cruise ! En parlant de jalousie, un fort jeune Vincent Lindon, apparemment décidé à soutenir coûte que coûte la comparaison, en fait des valises gonflées à bloc dans le rôle d'un condé aussi stupide que grande gamelle. Le geste est beau, sans aucun doute, mais futile. Rien ni personne ne peut se mesurer à Huster, et à ses efforts herculéens visant à hisser Le Faucon par-delà l'espace et le temps, au travers de la couche d'ozone plus trouée qu'une vieille mitaine, pour atteindre à l'infini existentialiste qu'abrite, tel un réceptacle capitonné de cernes mauves, le regard insondable de notre héros meurtri. Si, après des paroxysmes pareils, vous n'êtes pas convaincus de vous trouver face à un putain de chef-d'oeuvre...
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Ratatouille
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Re: Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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Oui... à part la musique épique de Talgorn...
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DarkCat
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Re: Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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Tiens, comme vous parlez de cinéma français, je pense à un film que j'ai revu il y a peu.
Je vais peut-être en faire hurler certains, mais je vais mettre "La Guerre des Polices" de Robin Davis dans ce glorieux topic.
Sur le papier, ce film de 1979 met l'eau à la bouche, en proposant de nombreux points positifs: casting, scénario, personnages, etc. Hélas, lors du visionnage, c'est carrément la douche froide.
On commence par une séquence avec Marlène Jobert nue. Certes, c'est visuellement agréable, mais cela n'a aucun intérêt scénaristique. C'est purement racoleur. Et finalement, ça donne le ton ! Surtout qu'après, on a aussi le droit au début d'une scène de viol toujours avec Jobert. La pauvre...
S'enchaînent ensuite des séquences et des dialogues naviguant entre l'inutile et l'étrange. Quant au final, c'est du grand n'importe quoi.
Bref, on passe vraiment à côté de ce qui aurait pu/dû être un grand film. Et c'est finalement ça qui m'agace le plus.
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Lee Van Cleef
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Re: Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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DarkCat a écrit : jeu. 31 août 2023 18:46 On commence par une séquence avec Marlène Jobert nue. Certes, c'est visuellement agréable, mais cela n'a aucun intérêt scénaristique. C'est purement racoleur. Et finalement, ça donne le ton ! Surtout qu'après, on a aussi le droit au début d'une scène de viol toujours avec Jobert. La pauvre...
Vu ce film il y a une paire de siècles. Pas conservé des masses de souvenirs. Maintenant, grave envie de le revoir ! Merci, le chat du Cheshire.
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Ratatouille
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Re: Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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Le dernier Indy peut-il rentrer dans cette catégorie ?
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PatrickB
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Re: Ridicule, risible, ringue et Dieu seul sait quoi d'autre

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Lee Van Cleef a écrit : mer. 30 août 2023 15:49 Trop longtemps que je me bornais à décrire les cercles concentriques d'un prédateur roué autour du mirifique objet, sans me donner la peine de sonner la curée. Ça ne pouvait plus s'éterniser de la sorte ! C'est donc ainsi que j'ai fait mien, enfin, le blouraie de cette formidable obélisque du polar français nommée Le Faucon. Aussi propre qu'un sou neuf, rutilant comme jamais l'occasion ne m'avait été donnée de le voir, le film s'est ouvert à mes yeux écarquillés avec l'émotion impossible à concurrencer des premières fois, alors que je le connaissais déjà bien et lui vouais même un culte rivalisant de ferveur avec les messes noires qu'hébergent en leur sein les dédales sylvestres. D'emblée, on est saisi par la pureté éburnéenne de l'image, où l'iris de Francis Huster flamboie de tout son éclat d'éméraldine. À son personnage de flic "clochardisé", mort-vivant dépourvu du moindre savoir-vivre parmi les hommes, l'acteur croit dur comme fer — et bien davantage encore ! Comme si sa carrière entière, que grommelè-je, comme si le destin de l'humanité en dépendait !

Alors, toute pingrerie jetée aux orties, il se lance dans un numéro hors du quelconque et du médiocre, soupirant, ruminant, envoyant se faire foutre tous les malheureux hères qui croisent sa route, engloutissant d'astronomiques quantités de ces "chizebourgueures" devenus réminiscence des jours heureux, courant après sa Némésis avec une grâce zigzagante que jalouserait même Tom Cruise ! En parlant de jalousie, un fort jeune Vincent Lindon, apparemment décidé à soutenir coûte que coûte la comparaison, en fait des valises gonflées à bloc dans le rôle d'un condé aussi stupide que grande gamelle. Le geste est beau, sans aucun doute, mais futile. Rien ni personne ne peut se mesurer à Huster, et à ses efforts herculéens visant à hisser Le Faucon par-delà l'espace et le temps, au travers de la couche d'ozone plus trouée qu'une vieille mitaine, pour atteindre à l'infini existentialiste qu'abrite, tel un réceptacle capitonné de cernes mauves, le regard insondable de notre héros meurtri. Si, après des paroxysmes pareils, vous n'êtes pas convaincus de vous trouver face à un putain de chef-d'oeuvre...
Merci Lee...
Convaincus, oui, on l'était déjà par Antoine de Caunes qui déclarait dans feu "Nulle part ailleurs" : "Le Faucon : un vrai film !"
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