Redécouverte complète (et même en fin de compte découverte totale avec cette réédition expanded Varèse soignée avec une qualité sonore irréprochable et immersive) de ce score qu'est "Love field" qui partage à l'évidence (et a posteriori) un lien fusionnel avec "Forever young" sorti la même année. Les improvisations "jazzy cool" habillent élégamment la composition pour donner le cachet attendu de l'époque et de l'intrigue parfaitement lisse de lutte contre les discriminations sexistes et racistes, la mélodie centrale associée aux deux personnages est d'une tendresse certes commune pour Goldsmith mais fait paradoxalement toujours mouche, les parties électroniques s'intègrent harmonieusement à l'orchestre avec l'emballement traditionnel du compositeur lors des séquences à suspense (avec le superbe "The accident" qui est un renvoi direct à "Léviathan" ou encore "Lost Luggage" qui ravive en fin de plage les accords inimitables à la "Secret of Nimh" lors du sachet perdu d'herbes après la charge de Dragon), des passages intimistes d'une mélancolie soutenue à la "Sleeping with the enemy" aèrent le score ("You win", "Pretending", "We're not alone", "The locket"), des motifs planants et menaçants émaillent subtilement la narration musicale ("The photos", "Roadside accident", "The motel" avec sa charge inaugurale à la "L.A. Confidential"), et la partition toute entière tisse ainsi avec art de la patience et de la chimie musicale un récit parallèle aux images qui se suffit à lui-même. Les 55 minutes se dévorent d'une seule traite et le temps file inexplicablement jusqu'à ce que la "source music" de Bill Payne nous rappelle qu'il nous faut, toutes affaires cessantes, appuyer à nouveau sur la touche "Replay".
Complètement d'accord avec toi. redécouverte. faut dire que le premier CD était vraiment famélique.
« Je ne connais pas la moitié d’entre vous autant que je le voudrais et j’aime moins de la moitié d’entre vous à moitié moins que vous ne le méritez ! »
Le Jerry qu'a finalement révélé The Public Eye, au terme de trente ans de purgatoire, ne nous est bien sûr pas inconnu. C'est l'orfèvre sibyllin de Basic Instinct, de The Vanishing ou encore The Russia House, celui, en d'autres termes, qui se plaisait durant ces années-là à mâchouiller un barreau de chaise tumescent pour donner naissance aux arabesques éthérées de volutes bleutées. Le mystère, les demi-mots accostant un point fuselé d'interrogation, voilà ce qui le passionnait et qu'il s'employait à plus ou moins sobrement musicaliser. Ici, une patine rétro stylise non sans brio un suspense plutôt convenu à bien des égards, mais qui cependant connaît toutes les combines pour exhiber son profil sous un jour systématiquement flatteur. Il en résulte un album qui se déguste d'une traite, abandonnant sur le palais une saveur quelque peu nargueuse de revenez-y tantôt — pas besoin de le dire deux fois au vieux Van Cleef.
« Je ne connais pas la moitié d’entre vous autant que je le voudrais et j’aime moins de la moitié d’entre vous à moitié moins que vous ne le méritez ! »
Yep, voilà un compositeur qui assemblait des notes pour construire et structurer, là où d'autres les étalent et les distordent pour combler le silence.
Bmcready a écrit :Y a pas à dire, 2021 est bien l'année du Maestro.
Content je suis
Eh bien, ça promet ! Effectivement, 2021, jusqu'au bout...
Au risque de passer pour un ignorant, c'est chez quel label ? Tadlow, en raison du ré-enregistrement ?
Bmcready a écrit :Y a pas à dire, 2021 est bien l'année du Maestro.
Content je suis
Eh bien, ça promet ! Effectivement, 2021, jusqu'au bout...
Au risque de passer pour un ignorant, c'est chez quel label ? Tadlow, en raison du ré-enregistrement ?
Bmcready a écrit :Y a pas à dire, 2021 est bien l'année du Maestro.
Content je suis
Eh bien, ça promet ! Effectivement, 2021, jusqu'au bout...
Au risque de passer pour un ignorant, c'est chez quel label ? Tadlow, en raison du ré-enregistrement ?
Non, c'est INTRADA qui gère ce réenregistrement.
Je suis contributeur, et j'ai regretté de ne pas l'avoir été pour Tadlow pour Rozsa king of kings.
Ma foi, JG et LEGEND arrivent encore à me surprendre avec les deux pistes supplémentaires de la nouvelle édition MBR (surtout Darkness Arisen, seulement 45 sec, mais suffisantes pour présenter Darkness dans toute sa darknessitude. The Final Conflict n'est pas loin ! ).
Bref, j’hésitais, mais MBR a eu bien raison de proposer cette édition "définitive".
Kirk a écrit : legend est absolument somptueux. Le son est extraordinaire.
Pour les connaisseurs, le disque 2 contient des version différentes du cd 1 ?
Non, sélection plus courte, agencement différent. Même la petite différence au début de The Unicorn de la version Silva a été corrigée ici, et c'est tant mieux.
Le cd 2 contient la musique du tout premier CD (et LP) sorti chez Filmtrax, sans les deux titres bonus. A l'époque j'étais déjà super content de l'avoir. La version Silva ne viendra que plus tard.