Michael Kamen (1948-2003)

[Ratatouille]

https://www.youtube.com/watch?v=_Jtpf8N5IDE
Pourquoi Kamen dirige l'orchestre si il 'y a rien à dire sur la partition ? Et surtout chapeau aux allumeurs de bougies...

[Lee Van Cleef]

Tout zélateur que je me targue d'être de Michael Kamen, la vérité nue m'exhorte à reconnaître que X-Men, en son temps, ç'avait été une affaire promptement classée. Pas assez "super", pas suffisamment "héroïque", timorée de surprenante façon eu égard au kaléidoscope de pouvoirs mutants saturant l'écran, la musique m'avait surtout déconcerté et, pour tout dire, affligé d'un début de somnolence. Vingt ans plus tard, me voici barbotant à nouveau dans les eaux grises et froides d'une partition foncièrement introvertie, dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle n'aura pas vu fleurir des cohortes d'émules dans son sillage. Le thème forcément spectaculaire qu'on attendait de pied-ferme pour les élèves du professeur Xavier a beau répondre présent (et de bien belle manière), la propension qu'a la musique de ne marcher presque tout du long qu'en catimini ne risquait guère de faire des petits dans le créneau, aujourd'hui chargé à bloc, du comic book movie. Une fois de plus, les longueurs récurrentes que n'a pu éviter Kamen (souvent enclin au remplissage lorsqu'il lui était commandé de fournir des wagons entiers de notes) m'ont laissé ici et ailleurs sur le carreau, l'oeil quelque peu vitreux. Mais le mets de choix que représente l'intégrale confectionnée par La-La Land m'a finalement ouvert au charme secret de X-Men. Une sorte de séduction renfrognée, sujette à bien des affres, et résolue à ne pas se laisser amadouer par le premier béophile venu... mais sans conteste réelle.

[Scorebob]

Ben quoi? C 'est bien ou pas au final ?

[Misquamacus]

Ben quoi? C 'est bien ou pas au final ?

[Mortimer]

Ben quoi? C 'est bien ou pas au final ?

Ca me parait pourtant clair, à moins de ne plus rien comprendre du tout :

Mais le mets de choix que représente l'intégrale confectionnée par La-La Land m'a finalement ouvert au charme secret de X-Men.

[Lee Van Cleef]

Et vous, mes vaillants compagnons, qu'avez-vous donc pensé de la bête ? Oui, il faut bien me résoudre à tenter d'extorquer des aveux que personne ne paraît désireux de faire spontanément. X-Men est l'archétype même de l'intégrale messianique attendue l'écume aux mandibules depuis maints éons et qui, le jour de la délivrance enfin venu, laisse place au terrible silence dans lequel se claquemurent les nécropoles. Seul Dadid est passé en trombe pour nous dire qu'il trouvait la zique chiante.

[Scorebob]

Ben quoi? C 'est bien ou pas au final ?

Ca me parait pourtant clair, à moins de ne plus rien comprendre du tout :

Mais le mets de choix que représente l'intégrale confectionnée par La-La Land m'a finalement ouvert au charme secret de X-Men.

Je taquine, la prose du vieux Lee pouvant pour le novice demeurer très hermétique et difficile a décrypter un satisfecit exprimé de façon plus triviale , genre "c'est de la bombe les mecs!" en queue de texte pourrait aider a bien saisir qu'en fait le vénérable cacochyme qui a avalé un dictionnaire à trouvé la chose assez à son goût au final.

[Misquamacus]

Et vous, mes vaillants compagnons, qu'avez-vous donc pensé de la bête ? Oui, il faut bien me résoudre à tenter d'extorquer des aveux que personne ne paraît désireux de faire spontanément. X-Men est l'archétype même de l'intégrale messianique attendue l'écume aux mandibules depuis maints éons et qui, le jour de la délivrance enfin venu, laisse place au terrible silence dans lequel se claquemurent les nécropoles. Seul Dadid est passé en trombe pour nous dire qu'il trouvait la zique chiante.

Bin... http://www.underscores.fr/chroniques/un ... ael-kamen/

[Rork]

Pour ma part, j'attends encore de le recevoir...

[Lee Van Cleef]

Et vous, mes vaillants compagnons, qu'avez-vous donc pensé de la bête ? Oui, il faut bien me résoudre à tenter d'extorquer des aveux que personne ne paraît désireux de faire spontanément. X-Men est l'archétype même de l'intégrale messianique attendue l'écume aux mandibules depuis maints éons et qui, le jour de la délivrance enfin venu, laisse place au terrible silence dans lequel se claquemurent les nécropoles. Seul Dadid est passé en trombe pour nous dire qu'il trouvait la zique chiante.

Bin... http://www.underscores.fr/chroniques/un ... ael-kamen/

Oui, je sais bien, Grand Sachem. A cent lieues de moi l'intention de remettre ton noble sacerdoce en question. Mais notre joyeuse petite bande ne saurait être réduite, que l'on me corrige sur l'instant si je me fourvoie, au corps d'élite de l'UnderScorama.

[Misquamacus]

Absolument ! Mais avec ta vue au plus bas, je pensais que tu n'avais pas... vu !

[Edern]

Je me rappelle avoir voulu intervenir dans je ne sais plus quel fil après que quelqu'un ait indiqué s'être ennuyé à l'écoute de X-Men. Bon, je ne saurais certainement pas apporter quoi que ce soit d'intéressant, mais j'ai écouté et réécouté cette réédition un moins une bonne vingtaine de fois depuis sa réception...
Comme l'a souligné Lee, je me rappelle avoir lu la déception de beaucoup en 2000 à l'écoute du travail de Kamen, mais je n'étais pas de ceux-là. J'avais adoré le score à sa parution, dans le film et en album. Son aspect étrange, hybride de manière organique, mutante diront certains, notamment grâce à l'utilisation d'un violoncelle électrique (il me semble que c'en est un), souvent utilisé pour le motif associé à Mystique. Mais il y a plein d'éléments électroniques propres à Kamen qui semblent distordre le son (Rogue's Kiss ou Bar Fight) et qui peuvent rappeler d'anciennes partitions (certaines scènes de suspense de Die Hard sur le toit).
C'est un score de super-héros et en même temps, ce n'est pas un score à proprement parlé héroïque à la manière de Superman, Batman ou quelques années avant la sortie de X-Men, The Phantom, The Shadow ou Judge Dredd. Il y a un aspect plus introspectif, plus ambigu (le Finale d'origine tout en finesse et en délicatesse interrogative), mais toujours appuyé par un tissu thématique totalement kamenesque. Certains trouvent que le score se traîne par moments ou ne semble aller nulle part, mais je n'éprouve pas cela car je parviens toujours à m'accrocher aux idées musicales et sonores présentes tout au long du score. Avec en premier lieu, bien sûr, le superbe thème de d'amour autour de Wolverine/Jean Grey/Rogue dont les variations sur l'édition LLL valent pour moi seules l'achat, notamment celle au hautbois (Jean and Logan (Alternate) sur le CD 2).
Bref... C'est assez amusant finalement de se rendre compte que l'album d'époque reflétait bien les pièces d'origine de Kamen (ou du moins ses versions préférées), plutôt que les versions modifiées plusieurs fois tout au long de la production et entendues dans le film.

[Lee Van Cleef]

Remerciades à tire-larigot, mon Trooper ! Voilà qui fait diantrement plaisir à lire.

[Krull]

Ouaip, d'autant que je suis totalement d'accord

[Lee Van Cleef]

Il faut se faire une raison : John McTiernan et le cinéma, c'est une histoire qui n'appartient plus qu'au passé. Damnée affaire Pellicano, responsable de la mise au ban du plus formidable théoricien du film d'action moderne... En 2014, la case prison enfin liquidée, l'on pouvait encore se bercer de chimères et croire qu'aucune turpitude juridique ne barrerait plus le passage à son retour derrière la caméra. Les interviews tombaient dru (davantage, en tout cas, que lors de ces années passées au summum du box-office), les festivals se répandaient en génuflexions pétries de respect, comme par exemple celui de Deauville, où certains journalistes, exaltés à l'idée de confesser le grand homme, s'escrimèrent à porter la discussion sur le cinéma quand lui préférait vitupérer contre une Amérique coupable de tous les vices. Entre deux factums pour le moins paranoïaques, McTiernan dispensa cependant quelques concentrés de sagesse, dont l'un, abordant Die Hard et reproduit ci-dessous par les mains trémulantes du vieux Van Cleef, touche directement à un autre monstre sacré :

Vous parlez du film comme d'une comédie, mais il y a aussi de réels moments d'intensité…
Bien sûr. La bande-son de Michael Kamen est conçue pour jouer sur plusieurs variations : comique, tragique… Mais la plupart du temps, si vous écoutez sa musique, vous vous rendez compte qu'il entretient une distance ironique avec l'action. Il vous dit parfois : "OK, on est dans une épopée, c'est dramatique…" Puis il vous dit aussitôt : "mais regardez, c'est du grand spectacle, ce ne sont que des foutaises !" Il passe sans cesse d'un regard à l'autre. Michael était un type très drôle, il portait cette ironie en lui. Et il fumait des tonnes d'herbe. C'est peut-être l'herbe qui l'a emporté, mais ça l'a certainement aidé pour la musique ! (rires)

Les Die Hard n'ont pas vraiment de thème principal, d'ailleurs.
Non, parce que l'idée n'est pas de glorifier un héros d'action. C'est ce que je vous disais sur John McClane : ce n'est pas un héros national. La bande-son ne se fixe pas sur un seul thème redondant, elle s'adapte à l'espace, et à la tonalité de l'histoire.

[Dadid]

Après la découverte de son apport intégral à Lifeforce, un travail de (larges) rustines personnel et talentueux qui parvient à déployer ses ailes avec aplomb tout en se fondant dans l’œuvre impérissable de Mancini, je me suis revu Münchhausen dans sa nouvelle édition BD chez ESC. Et bon sang de baron, j'ai déjà dû en parler ici mais il manque des morceaux remarquables sur l'album... Aussi bien des petites musiques "de caractère" que, par exemple, des scènes de la bataille finale utilisant un thème "Turc", sans compter l'intro, le finale différent, et toutes sortes de variations ou autres mixages par rapport à l'album. Je crois que Kamen a fait un gros travail de mixage/retouches sur ce dernier, que l'enregistrement avec le "Graunke" a été compliqué... Je dois avoir une interview d'époque de Kamen qui en parle, tout en louant le trompettiste qui est en effet excellent et qui a dû voir ses parties enfler à vue d’œil ! Heureusement, le côté orchestral un peu foutraque passe bien dans ce contexte. J'adorerais que LLL ou un autre nous ponde une intégrale de ce bijou fantasque... ça doit faire partie de mes derniers "Graals" (connus, l'inconnu restant le Graal ultime), pour une partition que je place bien au dessus - pour mon plaisir d'écoute - de n'importe quel Die Hard. C'est, pour moi, un des trésors de sa décennie.

[Fabthelaw]

Il faut se faire une raison : John McTiernan et le cinéma, c'est une histoire qui n'appartient plus qu'au passé. Damnée affaire Pellicano, responsable de la mise au ban du plus formidable théoricien du film d'action moderne... En 2014, la case prison enfin liquidée, l'on pouvait encore se bercer de chimères et croire qu'aucune turpitude juridique ne barrerait plus le passage à son retour derrière la caméra. Les interviews tombaient dru (davantage, en tout cas, que lors de ces années passées au summum du box-office), les festivals se répandaient en génuflexions pétries de respect, comme par exemple celui de Deauville, où certains journalistes, exaltés à l'idée de confesser le grand homme, s'escrimèrent à porter la discussion sur le cinéma quand lui préférait vitupérer contre une Amérique coupable de tous les vices. Entre deux factums pour le moins paranoïaques, McTiernan dispensa cependant quelques concentrés de sagesse, dont l'un, abordant Die Hard et reproduit ci-dessous par les mains trémulantes du vieux Van Cleef, touche directement à un autre monstre sacré :

Je profite d'un bref passage par ici pour ouvrir un petit hors-sujet, et déclarer que ce message du vieux Van Cleef, pourtant pas si ancien (le message ), a semble-t-il déjà mal vieilli.

[Lee Van Cleef]

Je profite d'un bref passage par ici pour ouvrir un petit hors-sujet, et déclarer que ce message du vieux Van Cleef, pourtant pas si ancien (le message ), a semble-t-il déjà mal vieilli.

Ah, ces âmes éternellement candides... Faites-leur l'aumône d'une épingle à nourrice, elles la brandiront d'un geste triomphal en prétendant détenir Excalibur la Mirifique ! Ami Fabulous Fab, je ne vois dans ce petit billet (qui m'était déjà passé sous les yeux un peu plus tôt dans le mois) qu'un triste rata sorti vingt fois du four à micro-ondes. L'arlésienne Tau Ceti Foxtrot n'a connu pour avancée majeure ces dernières années que son changement de titre, et l'autre projet nouvellement annoncé paraît condamné d'office à l'existence fantomatique du development hell. Crois-moi, je donnerais cher, très, pour me fourvoyer dans les grandes lignes. Mais mon verdict reste immuable : John McTiernan est un cinéaste fini.

[Lee Van Cleef]

Et bon sang de baron, j'ai déjà dû en parler ici mais il manque des morceaux remarquables sur l'album... Aussi bien des petites musiques "de caractère" que, par exemple, des scènes de la bataille finale utilisant un thème "Turc", sans compter l'intro, le finale différent, et toutes sortes de variations ou autres mixages par rapport à l'album.

C'est toujours une ineffable joie que de voir ainsi érigé le panégyrique du mémorable Munchausen de Gilliam et Kamen, ce bric-à-brac à peine croyable d'inventions toutes plus schmuntz les unes que les autres, jetées pêle-mêle pour former des strates de traviole, des étages dépourvus du moindre panneau indicateur, et donner naissance par un ultime prodige d'équilibrisme à une tour de Pise tachée d'autant de couleurs que l'arc-en-ciel. L'ami Dadid vient d'ailleurs de me donner l'envie d'un ixième visionnage, ne serait-ce que pour juger par moi-même si les carences de l'album sont vraiment plurielles comme il le prétend. Je me remémore surtout la bataille contre les Turcs, dont le track-listing omet quelques soubresauts à grand spectacle symphonique, tout en proposant en manière de palliatif des passages que l'on n'entend point à l'image.

[Fabthelaw]

Ah, ces âmes éternellement candides... Faites-leur l'aumône d'une épingle à nourrice, elles la brandiront d'un geste triomphal en prétendant détenir Excalibur la Mirifique !

J'assume volontiers, je suis bien de ceux-là !
Et ma foi... qui vivra verra

[Shardar]

Le 10 février 1990, Michael Kamen à la direction d'orchestre et Eric Clapton à la guitare interprétaient à Londres le Guitar Concerto, composé par Kamen mais que Clapton n’interpréta plus jamais.

Kamen expliquait en 1999 que Clapton avait appris la mort de son jeune fils Conor en mars 1991 alors que les deux amis travaillaient justement sur une sortie professionnelle du concerto. Cette tragédie fut à l'origine de la chanson "Tears of Heaven". Kamen expliquait que c'était lui qui avait reçu l'appel et qu'il avait dû tendre le téléphone à Clapton à qui on annonçait l'horrible nouvelle. Après ça, Clapton se mit à chanter du blues et Kamen finit par se résoudre à réenregistrer le Concerto for Guitar avec Tomoyasu Hotei à la guitare en 1997 (sorti au Japon en 1998) car Clapton ne voulait plus entendre parler du concerto.

Sorti cette semaine en LP et en CD, l'album 24 Nights Orchestral d'Eric Clapton propose comme le titre l'indique la partie de ces concerts mythiques au Royal Albert Hall pendant laquelle Michael Kamen dirigeait le National Philharmonic Orchestra sur scène, avec Clapton et ses musiciens. Outre les tubes de Clapton, on trouve sur le disque 1 la captation de Edge of Darkness, co-composé par Clapton et Kamen. Et enfin le Concerto for Guitar fait sa première apparition officielle* sur le disque 2. Un DVD du concert complète l'édition en double CD.
*Il existe une CD "flibustier" sorti au Japon en 2005 mais j'en ignore la qualité sonore.

[Nameless1138]

Très intéressant, merci ! J'adore ce concerto !

[Misquamacus]

J'avais vu ça, oui. Superbe sortie, superbe coffret.

[Misquamacus]

[Misquamacus]

Je viens de m'écouter le fameux concerto joué avec Clapton, et plus largement le CD 3 avec Michaël Kamen qui conduit le National Philharmonic Orchestra, et c'est une claque !
Kamen est parti bien trop tôt. Il prouve ici qu'il était un compositeur magnifique doublé d'un arrangeur incroyable (faut entendre les autres classique de Clapton à la sauce Kamen).