Également ! J'en ai déjà écouté une bonne moitié. Tout un pan du cinoche s'étale glorieusement de part et d'autre des enceintes grâce à cette musique, principalement axée sur son fameux motif viking qui a marqué une génération de gamins (celle qui m'a précédé), mais pas que. Si ce motif est répétitif dans sa nature même et revient régulièrement, on (re)découvre d'autres mélodies et motifs, dont un chant viking bien carré digne d'être entonné à tue-tête un soir de beuverie ou de finale de rugby (ou les deux ensembles). On est assez loin de la gutturalité ancrée dans la terre gelée des Banner Saga de Wintory. Nascembene fuit l'aridité et le côté minéral de certaines pages de Sibelius par exemple. Les Vikings est hollywoodien comme on l'aime, premier degré sans grand souci de réalisme, il déploie son grand livre d'images en laissant de côté ses envies d’expérimentations électroniques (bien qu'il ait bidouillé des sons en jouant sur la vitesse de la bande de l'enregistrement original), et c'est finalement tant mieux.
Il ne fallait guère plus que ce premier témoignage étourdi de bonheur pour submerger les maxillaires du vieux Van Cleef de sécrétions poisseuses. Comme on dit outre-Atlantique avec un si pittoresque sens de la formule, "it's Ragnarök time !"
J'ajoute que ce qu'il me restait à découvrir m'a autant plu, même si rien de nouveau n'est venu enrichir la sauce, et que l'ensemble est bâti sur "peu" d’éléments (enfin, c'est relatif). Autres trouvailles de cette édition : une version de "Eric Is Rescued by Odin’s Daughters" (un de mes 2-3 morceaux préférés) délestée de ses percussions, qui n'en devient que plus féérique, et en bonus un "Main Theme From Barabbas" au rythme de boléro envoutant. Ce seul morceau, par sa limpidité, sa capacité à vous tenir et vous entrainer loin de votre salon tout au long de ses 5 mn avec la simplicité des grandes BO populaires tout en étant musicalement construit avec un grand savoir-faire, fait honte à 90% de la production musicale actuelle.
Le meilleur morceau de ce disque serait donc le bonus ? Ce serait injuste envers les Vikings, mais disons qu'il "ressort" de par son style, que c'est un complément idéal qui en appelle plus... Oui, j'en redemande.
J'ai un peu peur que, sur la longueur du cd, le motif récurrent de ces VIKINGS me colle une bonne indigestion... A ceux qui ont reçu le cd : est-ce le cas ? Y-a-t-il suffisamment de variations ?
Un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru. (Pierre DAC)
Et bien disons qu'il faut l'aimer ce thème, il revient souvent, et est déjà assez répétitif par lui-même - il s'incruste vite dans le cerveau. Mais hors ses itérations les plus spectaculaires il se présente sous diverses formes, l'ensemble du score vaut largement le coup (hors ce thème) et s'avère moins répétitif que bien des Morricone par exemple. Je conseille la découverte, au pire tu peux te faire une jolie sélection. Et puis ça ne te fera que 301 CDs à déballer.
je n'avais pas fait le rapprochement. L’arrangement dans Barabbas transforme cet air médiéval en musique de "peplum", quitte à presque virer au western spaghetti par instants, et ne déparerait d'ailleurs pas dans Conan le Barbare ! Mais en effet à la base c'est bien ça.
Non, c'est bien le même morceau sans les paroles latines en plus rapide et mis en musique. Les crédits du cd attribuent la musique "originale" à Nascimbene alors qu'il s'agit d'un arrangement manifeste et sans citer "l'emprunt" à ce Kyrie qui je crois n'a pas d'auteur attesté .
Scorebob a écrit :Les crédits du cd attribuent la musique "originale" à Nascimbene alors qu'il s'agit d'un arrangement manifeste et sans citer "l'emprunt" à ce Kyrie qui je crois n'a pas d'auteur attesté .
C'est bien une musique "originale" à mes yeux, même si basée mélodiquement sur une page médiévale. Le résultat final est tout de même très différent ! Ce genre d'emprunt n'est pratiquement jamais cité par les compositeurs, à commencer par Rozsa...
Oui. Mais où s'arrête l'emprunt si on conserve juste la mélodie quand on modifie le tempo et qu'on modifie les harmonies et le contrepoint ? Hein ? Je vous le demande.
Un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru. (Pierre DAC)
L'auteur étant mort depuis 1200 ans au moins j'imagine qu'il ne rentrera pas en contestation avec les ayants droits de Nascimbene sur cette question majeure à notre époque de plagias et emprunts éhontés dans la musique populaires.
Encore faut il savoir qui c’est ! C’est comme le fameux Dies iræ qu'on peut entendre dans pas mal de score y compris dans des œuvres classiques. Connaît- on l’auteur ?
Mortimer a écrit :C’est comme le fameux Dies iræ qu'on peut entendre dans pas mal de score y compris dans des œuvres classiques. Connaît- on l’auteur ?
Bah non. Chant grégorien aussi. Et comme la plupart d'entre eux, c'est inconnu.
Un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru. (Pierre DAC)
Mortimer a écrit :Oui il a du oublié de le déposer à la SACEM
Yep, ça me semble naturel pour un compositeur de citer des vieux airs populaires ou religieux, musiques traditionnelles, etc. Tant qu'il ne s'agit pas d'un auteur répertorié ça ne me choque pas.
Alors, pardon pour continuer le HS, mais le plus bel exemple d'intégration du DIES IRAE reste celui de Goldsmith pour THE OMEN (la base du thème, pas la mélodie mais ce que jouent les violoncelles et le piano, c'est une version du Dies Irae).
Un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru. (Pierre DAC)