YuHiRa a écrit : Il y a plusieurs compositeurs dans cette liste (j'en dénombre au moins 3, voire 4 - que je ne citerai pas
![Sourire :)](./images/smilies/icon_e_smile.gif)
) qui sont très limités musicalement.
Taboulez a écrit :Moi je veux bien mettre les pieds dans le plat et les citer
![M. Vert :mrgreen:](./images/smilies/icon_mrgreen.gif)
: Elfman, Poledouris, Conti, Desplat
Bah, si vous allez par là, j'en connais d'autres de la liste qui sont aussi limités musicalement. Tiens, prenons Shore par exemple (que j'aime beaucoup par ailleurs, là n'est pas la question) : si vous prenez un extrait de la partition de LORD OF THE RINGS, vous serez surpris de voir à quel point sa musique est écrite en blocs verticaux (je ne sais plus qui avait d'ailleurs fait cette remarque fort judicieuse dans ce forum, et je m'en excuse). On peut dire que c'est le style approprié pour le film ou pas, bien entendu, mais quand on constate que ce schéma d'écriture se répète sur 90% de ses musiques de film, on peut se poser des questions....
Presque tous les compositeurs de musique de film sont "limités musicalement" et, selon moi, c'est inhérent au support visuel : un compositeur ne peut presque jamais être innovant dans un film (on peut trouver des contre-exemples bien entendu : récemment, Christophe Young sur SINISTER par exemple), la musique de film répond à des codes et des tics précis qui excluent quasiment toujours de faire autre chose qu'une approche post-romantique (Korngold, Williams...) ou postmoderniste (Young, Shore...) et parfois certains compositeurs (Horner, Goldsmith...) ont eu l'occasion de marier les deux. Et puis Zimmer est arrivé et a, au moins pendant un temps, réussi un mariage (qui comporte certaines qualités) en fusionnant l'aspect pop/rock de la musique de film des années 70-80 (Moroder, Faltermayer et j'en passe) avec un héritage vaguement hollywoodien des années où l'orchestre symphonique était la règle dans le milieu. Zimmer a appliqué les codes basiques du rock (limitation des accords, division d'un orchestre symphonique en 3 gros ensembles qui ne se mélangent jamais (d'où la "pauvreté du son symphonique" de Zimmer) : le rythme est donné exclusivement par les cordes et les percussions, les claviers essentiellement pour les mélodies et les cuivres qui remplacent la basse du groupe de rock) dans le domaine de la musique de film orchestrale. Bien entendu, je caricature car on peut trouver dans sa musique de belles exceptions. Mais cette division artificielle de son orchestre explique le peu d'emploi qu'il peut faire de la section des vents, par exemple....
Bon, je m'égare un peu. Pour en revenir à Zimmer sur ce nouveau Spiderman, moi ça ne m'étonne pas beaucoup. En revanche, je crains fort de retrouver ce "son à la" Dark Knight / Man Of Steel qui, je trouve, ne sied pas tellement à l'idée que je me fais du super-héros. Mais c'est vrai aussi que cette vague de pseudo-réalisme dans le film de super-héros, associée à la frilosité des producteurs en musique de film, fait que ce "son" là est en demande. Mais un jour viendra où tout le monde s'en sera lassé. Et là, Zimmer devra retourner à ce qu'il sait faire de mieux : trouver des idées sonores pour habiller un film et pas juste faire du "fonctionnel".....