Les inconnus dans la ville

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Chapichapo
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Les inconnus dans la ville

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Richard Fleischer est à l'honneur chez "Carlotta" avec les éditions du "Tueur de Boston" et des "Inconnus dans la ville".
Tourné en 1955 " Les inconnus dans la ville" est un film noir qui s'émancipe du format classique 1.33 pour s'ébattre dans un opulent cinémascope.
Son propos : le braquage d'une banque effectué par 3 malfrats dans la paisible ville minière de Brandenville. Cette description réductrice masque le principal intérêt du film qui est de contourner la description enthomologique des préparatifs du casse en présentant un échantillon d'habitants du cru comme étant les réels "inconnus" tant envers leurs proches qu'envers eux mêmes.
La grande virtuosité de Richard Fleischer est de faire s'interpénétrer avec souplesse la dramaturgie d'un mal être individuel avec la mécanique huilée de l'effraction; le tout convergeant lors de ce "Violent saturday" (titre original).
Comme le dit Nicolas Saada dans son brillant commentaire : "c'est comme si Samuel Fuller s'introduisait dans l'univers de Vincente Minnelli ou vice versa".
Outre le cinémascope qui offre au réalisateur un outil particulièrement efficace pour construire de magnifiques plans séquences et ouvrir des cadres annexes dans le cadre principal, l'image baigne dans un somptueux "technicolor" jouant ce rôle de tenseur dramatique vertigineusement utilisé par Minnelli dans des oeuvres comme"La toile d'araignée" . L'interprétation est gouleyante avec pas moins que Victor Mature, Richard Egan, Stephen Mac Nally, Ernest Borgnine et le sidérant Le Marvin écraseur de mains d'enfant devant l'éternel.
Si on ajoute la partition tendue de Hugo Friedhoffer et l'effet Freudien que procure la trajectoire de trains qui déchirent les diagonales d'écran, vous serez peut être sensible à cette magnifique réédition.
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Lee Van Cleef
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Re: Les inconnus dans la ville

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Entre ceux qui craignent et fuient comme la peste les entêtantes odeurs de naphtaline (soit la quasi totalité des résidents d'UnderScores, c'est à redouter) et une poignée d'autres, familiers des références pointues que tu aimes à citer mais n'éprouvant nul besoin de discourir à leur sujet, j'ai bien peur, malheureux Chapi, que tu ne trouveras ici-bas aucun autre interlocuteur que le vieux Van Cleef... Pour cette fois en tout cas, il s'avère que je connais bien l'excellent thriller dont tu parles, auquel tout amateur qui se respecte de séries B impeccablement filmées et caractérisées devrait accorder 90 minutes de son temps. J'avouerais néanmoins ne pas tout à fait tenir Violent Saturday pour l'un de mes Fleischer de prédilection, la faute, probablement, à ces critiques extatiques que j'avais glanées ça et là et qui le présentaient comme un chef-d'oeuvre mirifique. Ce que je persiste à trouver un brin disproportionné.
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Chapichapo
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Re: Les inconnus dans la ville

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Lee Van Cleef a écrit :Entre ceux qui craignent et fuient comme la peste les entêtantes odeurs de naphtaline (soit la quasi totalité des résidents d'UnderScores, c'est à redouter) et une poignée d'autres, familiers des références pointues que tu aimes à citer mais n'éprouvant nul besoin de discourir à leur sujet, j'ai bien peur, malheureux Chapi, que tu ne trouveras ici-bas aucun autre interlocuteur que le vieux Van Cleef... Pour cette fois en tout cas, il s'avère que je connais bien l'excellent thriller dont tu parles, auquel tout amateur qui se respecte de séries B impeccablement filmées et caractérisées devrait accorder 90 minutes de son temps. J'avouerais néanmoins ne pas tout à fait tenir Violent Saturday pour l'un de mes Fleischer de prédilection, la faute, probablement, à ces critiques extatiques que j'avais glanées ça et là et qui le présentaient comme un chef-d'oeuvre mirifique. Ce que je persiste à trouver un brin disproportionné.
Merci mon cher Lee pour ton retour, j'avais moi même été assez déçu lors du premier visionnage , est ce la magie de cette copie restaurée qui a totalement changé mon jugement, la vérité est certainement entre les 2.
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Bmcready
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Re: Les inconnus dans la ville

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Lee Van Cleef a écrit :Entre ceux qui craignent et fuient comme la peste les entêtantes odeurs de naphtaline (soit la quasi totalité des résidents d'UnderScores, c'est à redouter) et une poignée d'autres, familiers des références pointues que tu aimes à citer mais n'éprouvant nul besoin de discourir à leur sujet, j'ai bien peur, malheureux Chapi, que tu ne trouveras ici-bas aucun autre interlocuteur que le vieux Van Cleef... Pour cette fois en tout cas, il s'avère que je connais bien l'excellent thriller dont tu parles, auquel tout amateur qui se respecte de séries B impeccablement filmées et caractérisées devrait accorder 90 minutes de son temps. J'avouerais néanmoins ne pas tout à fait tenir Violent Saturday pour l'un de mes Fleischer de prédilection, la faute, probablement, à ces critiques extatiques que j'avais glanées ça et là et qui le présentaient comme un chef-d'oeuvre mirifique. Ce que je persiste à trouver un brin disproportionné.
Mais non, vous n'êtes pas tout seul :D
Ci-dessous, un copier-coller de ce que j'avais modestement dit du film sur un autre Topic lors du passage de ce dernier au Cinéma de Minuit de l'ami Brion :

"Violent Saturday (les Inconnus dans la Ville, 1955) est en effet excellent. Le final dans la grange est un grand moment, la violence sèche de Fleischer est un modéle de mise en scène. Les comédiens sont tous formidable, à commencer par Lee Marvin (la brève séquence où il "martyrise" un gamin est mémorable), Ernest Borgnine excellent en Amish.... et même Victor Mature réussi à être bon (avec un jeu plus sobre qu'à l'accoutumé). Une vraie découverte malgré une copie très "floue" (merci France 3 :? ) ! "

Et si le Blouré ( :mrgreen: ) est à la hauteur - visuellement parlant - je passerai peut-être à la caisse pour ce Fleischer ;)
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Soundtrackman
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Re: Les inconnus dans la ville

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Le blouré est de toute beauté ... Comme le film d'ailleurs ...
Pas encore regardé le blouré de L'ETRANGLEUR DE BOSTON mais le film est une bombe absolue et le papa de Jaimie est terrifiant !!!
Franchement, il n'y a pas à hésiter...
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Gizmo
Wrong Man
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Re: Les inconnus dans la ville

Message non lu par Gizmo »

Vu récement et le blu-ray est magnifique!

j'avais découvert ce film quand j'avais une dizaine d'années (debut 70 donc :) ): Je me rapellais d'un film où le bleu dominai et où, c'est vrai, la fin radicale m'avais plutot marquée.

Certes ce n'est pas un chef d'oeuvre (les scènes avec Richard Egan, comédien plutot fade, sont plombantes), mais la dernière demi-heure est quand même redoutablement efficace. Et puis Lee Marvin, Victor Mature, Ernest Borgine et le trop méconnu Stephen MacNally (Quand les tambours s'arrêteront, grand western de série B à découvrir !) sont parfait !
Et n'oublions pas les actrices, Virginia Leith, Margaret Hayes et Sylvia Sidney (une carrière de 60 ans quand même !)

à signaler que ce film à été tourné près d'une veritable mine de cuivre dans une petite ville des environs de Tucson (Arizona)
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Lee Van Cleef
Inside Man
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Re: Les inconnus dans la ville

Message non lu par Lee Van Cleef »

Gizmo a écrit :(Quand les tambours s'arrêteront, grand western de série B à découvrir !)
Et comment ! Une vraie merveille que ce western d'Hugo Fregonese, qui se nourrit d'une tension latente avant de tourner sans crier gare au huit-clos mortel et baigné de feux orangés. Je me suis d'ailleurs parfois demandé si le John Carpenter d'Assault on Precinct 13, ou même de Fog et Prince of Darkness, a eu l'occasion de savourer ce film durant ses jeunes années puis de le ranger dans un coin privilégié de son esprit.
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Dadid
Iron Man
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Re: Les inconnus dans la ville

Message non lu par Dadid »

Je vous rejoint plus que volontiers sur "l'Etrangleur de Boston" et sur cet "Inconnus...' que je savoure à l'avance (il est en commande) à défaut de l'avoir déja vu (contrairement au premier). :D
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