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Derivière continue d’utiliser le jeu vidéo pour parfaire son exploration des noirceurs de l’âme humaine. Il multiplie ainsi les prises de risque, enchaine les expérimentations les plus folles en termes d’instrumentation, sans jamais perdre de vue qu’il faut avant tout servir son sujet. Attention : l’aridité du résultat pourrait effrayer les plus fragiles d’entre vous !
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Ce qui est passionnant ici, derrière le décor musical parfois indus, les traits solistes (violoncelle, cymbalum, flûte basse) et le recours ponctuel à un chœur, c’est assurément l’ambivalence de la mise en musique, entre âpreté et séduction. Olivier Derivière ne maîtrise pas seulement son sujet, il le rehausse avec classe.
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Dominée par un violon maléfique et carnassier, Vampyr paye son tribut aux illustres gothiques l’ayant enfanté : on pense à Kilar (Dracula, mais aussi The Ninth Gate), Elfman (Wolfman), Jones (From Hell), Goldenthal (Interview With The Vampire)… Il lui manque cependant leur épaisseur orchestrale, leur sens du récit, leur variété.
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Vous le savez maintenant, le nom de Derivière adossée à un titre de jeu vidéo implique une qualité certaine. Vampyr n’échappe pas à la règle : entre le ton donné d’emblée par le violoncelle et l’ambiance profonde et sans concession, notre compatriote brille d’intelligence musicale, tout simplement.
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Derivière revisite le mythe vampirique en faisant porter toute l’émotion sur le violoncelle (Kilar ou Goldenthal ne sont pas loin), occasionnellement secondé par un piano, une flûte ou des voix. Tout l’environnement autour est porté par une électronique sombre, métallique. Vibrant et labyrinthique, et d’une poésie funèbre.
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