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Oliver Stone a-t-il eu peur de submerger son film dans le pathos ? Quoi qu’il en soit, Delerue a fait le job, et brillamment. Son Platoon dépasse même largement le cadre du film : c’est un requiem dédié aux victimes de la guerre, de toutes les guerres. Merci à Quartet de nous offrir enfin un remastering correct de cette belle œuvre crépusculaire.
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Du thème-adagio plus ou moins morcelé, inspiré de Barber, aux intonations tendues qui la parcourent, il y a dans la proposition de Delerue une douleur sourde qui vaut tous les discours. Qu’Oliver Stone l’ait largement laissée de côté dénote un sacré manque de discernement. Sans être irréprochable, la restauration sonore est bienvenue.
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Delerue, sans doute entraîné par Stone, pousse le mélodrame à son comble. Pour certains, l’émotion est totale et les sanglots extatiques. Pour d’autres, pour moi, la corde casse assez vite, et l’effet est contre-productif. Systématiquement lacrymogène, ce score me laisse pourtant totalement sec.
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Difficile pour n’importe quel compositeur de se mesurer à un morceau tel que celui de Barber, aujourd’hui tellement ancré dans l’imaginaire collectif. En grande partie inutilisée, il est instructif d’entendre la façon de Delerue de tenter de suivre son modèle sans le citer de manière évidente. Un travail d’équilibriste musical et émotionnel qui force le respect.
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Le célébrissime Adagio For Strings, quelque peu dérivé du non moins idiomatique Adagio de Barber, est repris de multiples fois tout au long du score, charcuté qu’il fut par Oliver Stone, mais c’est un vrai délice pour les oreilles ! Ok, faut pas être allergique aux cordes qui pleurent, mais au-delà, ce score reste une belle pierre de l’édifice bâti par Delerue.
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