Bruce Almighty (John Debney)

I've got the power

Disques • Publié le 02/03/2012 par

Bruce AlmightyBRUCE ALMIGHTY (2003)
BRUCE TOUT-PUISSANT
Compositeur :
John Debney
Durée : 50:05 | 13 pistes
Éditeur : Varèse Sarabande

 

3 out of 5 stars

En 2003, l’année où débute sa fructueuse collaboration avec Jon Favreau, le très prolifique John Debney retrouve également Tom Shadyac après l’expérience réussie de Liar Liar (Menteur, Menteur) en 1997. Sa partition pour Bruce Almighty (Bruce Tout-Puissant) est conçue comme une musique de comédie romantique dans la plus pure tradition hollywoodienne, agrémentée d’une large dose de féérie tout à fait bienvenue. Toujours parfaitement orchestré, une heureuse garantie lorsqu’il est question de Debney, ce score ne pourra que satisfaire les amateurs. Le thème principal, joliment lyrique, est exposé dès AB Positive dans une version des plus délicates et chatoyantes à grand renfort de flûtes sucrées, de piano et de violons. Les glissandi de harpe et de clochettes ainsi que les chœurs discrets permettent d’apporter à ce thème toute sa charge de magie et d’émerveillement, tandis que l’orchestre se lance dans des crescendos majestueux. La même mélodie sera reprise plusieurs fois par la suite et habilement déclinée sur des modes plus malicieux et exubérants afin de refléter avec justesse l’enthousiasme du héros et son exaltation face à la découverte de ses pouvoirs divins. Les morceaux associés à Dieu s’avèrent quant à eux plus mesurés et solennels, chargés d’une belle émotion et de toute la sagesse associée au personnage.

 

Les moments de grande débauche orchestrale se font finalement plus rares que ce qu’on aurait pu attendre, les séquences dans lesquelles Bruce fait usage de ses pouvoirs étant plutôt illustrées soit par des chansons (la plus marquante étant évidemment The Power), soit par des compositions intimistes ou du mickey mousing. Outre les scènes finales, forcément portées sur l’apothéose, un passage s’avère néanmoins fort mémorable, bien que très court : celui où Bruce joue aux Dix Commandements en écartant sa soupe tel Dieu ouvrant la Mer Rouge. Épique et dantesque, cette scène est marquée par un orchestre ronflant et apocalyptique et des chœurs massifs de toute beauté. Hélas, ce morceau ne figure pas sur l’album édité par Varèse Sarabande, et c’est là que réside le principal problème de cette bande originale : Debney n’a eu droit qu’à un quart d’heure de score sur l’album. Le reste est évidemment consacré aux chansons de circonstance, certes sympathiques mais qu’il est tellement aisé de se procurer ailleurs… Certains jugeront qu’étant donné l’extrême classicisme de Bruce Almighty, seize minutes suffisent largement, mais les fans du compositeur regretteront qu’une fois encore, la frilosité des producteurs n’ait pas offert à John Debney un plus large espace d’expression. C’est pourquoi le compositeur et ses agents ont édité un disque promotionnel contenant une dizaine de minutes supplémentaires : c’est beaucoup mieux ainsi, mais la diffusion de ce disque est hélas très confidentielle…

  Bruce Almighty

Gregory Bouak
Les derniers articles par Gregory Bouak (tout voir)