Psycho IV: The Beginning (Graeme Revell)

Itinéraire d'un Enfant Gâté

Disques • Publié le 10/09/2010 par

Psycho IV: The BeginningPSYCHO IV: THE BEGINNING (1990)
PSYCHOSE IV : LE COMMENCEMENT
Compositeur :
Graeme Revell
Éditeur : Inédit

 

 

3 out of 5 stars

Après les expérimentations de Carter Burwell sur Psycho III, les producteurs ont dû hésiter un long moment avant de trouver à qui confier la musique de Psycho IV : The Beginning (Psychose IV), pour lequel ils désiraient un évident retour aux sources. Ils se sont alors de nouveau adressés à un jeune compositeur en tout début de carrière : Graeme Revell, auteur du score très remarqué de Dead Calm (Calme Blanc). Pour Psycho IV, Revell ne se complique pas la vie et reprend une large part des morceaux composés par Herrmann en les adaptant et en les modifiant quelque peu, si bien qu’on pourrait comparer son travail à celui d’Elfman et Bartek pour le remake que réalisera plus tard Gus Van Sant. Les orchestrations varient ici et là et surtout les tempi d’exécution sont beaucoup plus lents. La volonté de renouer avec le film d’Hitchcock ne fait aucun doute et l’on peut se féliciter que la production ait préféré le retour au symphonique plutôt qu’au synthétiseur. Cependant, on regrette que les choix musicaux n’aient pas témoigné d’une plus grande originalité (peut-être le compositeur n’en a-t-il pas eu l’occasion) : en effet, les thèmes originels de Prelude, The City, Marion And Sam, Temptation, The Madhouse, The Peephole, The Stairs et The Murder sont tous recyclés ad nauseam, agrémentés tantôt d’une introduction tantôt d’une conclusion inédite. Il suffit à Revell de faire pleurer et gémir les cordes jusqu’à saturation et le tour est joué…

  

Le Bates Motel en 1990

 

Heureusement, à certains moments, le musicien a carte blanche pour explorer de nouvelles directions : lors de certaines séquences renvoyant à la jeunesse de Norman, il s’amuse à imiter les tubes jazzy de l’époque pour un résultat tout à fait satisfaisant. Plus loin, il élabore des mélodies de son cru avec un art consommé du pastiche : le thème élégiaque et pastoral associé à la relation du jeune Norman et de sa mère fait tout autant penser à Goldsmith qu’à Herrmann, tandis que les longs morceaux dramatiques, qui ajoutent à l’orchestre de cordes, des cuivres, des cloches ainsi que des percussions, donnent carrément l’impression d’avoir été écrits par l’auteur de Cape Fear (Les Nerfs à Vif) lui-même. Quant à la dernière partie du film, très tendue, elle aligne les tours de force virtuoses à tel point qu’il est difficile de croire que c’est vraiment Graeme Revell, auteur de tant de scores mineurs par la suite, qui a produit dès le début de sa carrière – et pour un téléfilm – un exercice de style symphonique aussi réussi. Avec Dead Again de Patrick Doyle et Final Analysis (Sang Chaud pour Meurtre de Sang-Froid) de George Fenton, Psycho IV : The Beginning se positionne sans doute parmi les scores de thriller « à la Herrmann » les plus convaincants. Il est donc fort regrettable qu’aucun album ne soit disponible…

 

Olivia Hussey

Gregory Bouak
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