I’LL ALWAYS KNOW WHAT YOU DID LAST SUMMER (2006)
SOUVIENS-TOI… L’ÉTÉ DERNIER 3
Compositeur : Justin caine Burnett
Éditeur : Promo
Troisième volet d’une franchise déjà exsangue après le second, affublé d’un titre ridiculement long qui a donné lieu à quantité de parodies, I’ll Always Know What You Did Last Summer (Souviens-toi… l’Été dernier 3) sort directement en DVD. La seule bonne nouvelle concernant ce navet programmé aurait pu être le choix du compositeur puisqu’il s’agit de Justin Caine Burnett, assistant régulier de Zimmer depuis Broken Arrow jusqu’à The Prince Of Egypt (Le Prince d’Égypte) et auteur du score très honorable – mais surtout entièrement symphonique – de Dungeons & Dragons (Donjons et Dragons) en 2001. Malheureusement, happé par la nullité ambiante, Justin Burnett est loin de marcher sur les traces de ses glorieux prédécesseurs et livre pour le film de Sylvain White un score digne d’une série Z. Autre conséquence désastreuse des restrictions budgétaires ou bien choix délibéré de la part du réalisateur et du compositeur, la musique est entièrement électronique. Exit l’orchestre symphonique et les envolées magistrales des deux partitions précédentes, place maintenant à des synthétiseurs sonnant plus cheap que ceux de John Carpenter ! Au-delà de cet aspect purement instrumental qui confère au score un aspect vieilli, fauché et en appauvrit considérablement les possibilités, il y a ici un réel problème d’inspiration car on sait qu’avec trois fois rien des compositeurs tels que Tomandandy ou Clint Mansell auraient fait bien mieux que cela.
Juste après When A Stranger Calls (Terreur sur la Ligne) de James Dooley, Justin Burnett serait-il encore la preuve que les compositeurs de Remote Control n’ont décidément rien à dire dans le domaine horrifique ? Il est possible que oui. Le générique de début, marqué par des grosses boîtes à rythme et des imitations de guitare électrique très hard rock, s’avère plutôt correct, tentant une esquisse de mélodie confiée à une voix féminine remixée qui réapparaîtra à la toute fin du film. De même, une petite minute country ici et là arrive à retenir l’attention ; mais pour le reste, aucun thème, aucune mélodie, aucun sens de la dramatisation et du suspense, et encore moins de talent pour susciter l’angoisse chez le spectateur ! Il reste seulement de longs passages atmosphériques dont rien ne se distingue sinon une langueur morne, reflet de l’ennui qui émane de l’écran. On n’a jamais peur, cela va de soi, et l’on n’est jamais emporté par la musique, même lors des rares scènes de poursuite qui font entendre un brouhaha électronique des plus désagréables et maladroits. La déception est de taille et prouve combien toute cette production n’avait pas lieu d’être. Il est cette fois fort compréhensible que le score n’ait pas été édité. Quant à l’avenir du compositeur, on lui souhaite de connaître des jours plus radieux…