Maniac (Rob)

L'homme qui n'aimait pas les femmes

La décade prodigieuse • Publié le 28/01/2019 par

ManiacMANIAC (2012)
MANIAC
Compositeur :
Rob (Robin Coudert)
Durée : 47:03 | 21 pistes
Éditeur : Music Box Records (2015)

 

3.5 out of 5 stars

 

Allons bon ! Un revival de plus sur la liste, aussi longue désormais qu’un rouleau de parchemin, des classiques eighties d’un cinéma populaire qu’Hollywood semble vouloir essorer jusqu’à l’ultime goutte. Mais celui-ci, parmi les plus casse-gueule pourtant, entend bien tirer son épingle du jeu. L’usage extensif de la vue à la première personne est une manière originale de se démarquer de l’intimidant modèle, comme l’est tout autant, voire davantage, la bouille poupine d’Elijah Wood (Frodo Baggins himself) se substituant à la gueule fracassée de Joe Spinell. Quant à savoir si le téméraire dispositif porte réellement ses fruits… Une chose est certaine, Rob, en fervent admirateur de l’original, ne s’économise pas. On retrouve bien sûr chez lui une grosse part de cette crasse sonore qui colle aux oreilles, de l’efficacité absolument pas apprêtée qui transforma jadis le style sans relief de Jay Chattaway en une arme tout aussi fatale que le surin du fameux maniaque. Mais il profite de l’aubaine pour accommoder ces beaux restes électroniques de sa propre sensibilité, volontiers opaque et mystérieuse, à la façon d’un John Carpenter, référence incontournable, ou même d’un Giorgio Moroder, dont on croit parfois retrouver, au travers d’un motif à l’obsédante récurrence, le thème de Scarface. A force d’exhumation patiente, l’humanité enfouie du personnage titre finit par saillir, laide à faire peur, mais aussi pitoyablement pathétique.

  « Tu me donnes ton 06, ou pas ? »

Benjamin Josse
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