CHERI....Colette, Stephen Frears et...et....Michelle Pfeiffer.....Haaaaaaaa....attention les yeux, attention le cœur....on l'avait vu dans un film sublime ces dernières années, WHITE OLEANDER, et Michelle était toujours....une beauté diaphane, une diva du cinéma, délicate, sensible, fragile...la movie star puissance 1000, une déesse de la pellicule....
Dès les premières minutes, le ton enjoué et volubile de Stephen Frears donne le rythme (il s'offre même le rôle du narrateur le bougre !), montage vif, musique de comédie, élégante, ironique, Kathy Bates monumentale, des comédiens joyeux baignés par une très belle lumière...le ton est badin, la musique nous prend par la main dans cette joyeuse sarabande jusqu'à l'acte fatale....le baiser entre le jeune Chéri et la belle Michelle....tout d'un coup la musique s'arrête...pour mieux marquer le coup...ce baiser faussement anodin est le début de l'aventure amoureuse....
l'histoire commence vraiment à ce moment là, avec ses phases d'euphorie et de désespoir...Frears jongle très finement avec la joie et le tristesse mais jamais ne se laisse tenter par un pathos inconvenant, il laisse à ses comédiens le soin de nous déployer une gamme infinie d'émotions....
Le cinéaste prend un malin plaisir à capter l'expression extravertie du langage corporel dans une mise en scène théâtrale, ou les tourments intérieurs de ses personnages, surtout de ses deux comédiennes, Michelle ou de Kathy Bates, qu'il filme avec gourmandise, dans un cadre d'une grande beauté. Il nous laisse souvent savourer l'expression du visage de ses comédiennes sans recours au plan rapproché mais en leur laissant le soin de nous faire passer mille sentiments par un simple regard ...extraordinaire façon de nous faire aimer l'art des comédiens
Le film séduit les yeux dans une ambiance très impressionniste, si vous aimez Monet, Renoir ou Manet, ce film sera un enchantement...Mais plus encore, les tourments des deux amants a quelque chose de beau et de troublant...Impossible pour le mâle que je suis de ne pas s'identifier à ce jeune homme qui tombe malgré lui amoureux d'une Michelle Pfeiffer / Léa certes marquée par les années mais qui est toujours l'incarnation d'une beauté radieuse, d'un tempérament aussi solaire et généreux, animée par une passion dans laquelle elle s'abandonne, qui l'épanouit et la fait souffrir
beauté radieuse ? Hmmm...le cliché serait trop facile, car la réflexion sur le temps qui passe est là, l'angoisse de la beauté passée, la crainte de ne plus plaire, le désir d'une jeunesse éternelle......Comme la lumière du film, les sentiments ne sont jamais d'un même ton, l'ombre et la lumière se jugent et s'affrontent sans cesse...La dernière et longue séquence sur le visage de Michelle en dit long sur le crépuscule de sa beauté....
Darius Khondji à la photo, Alexandre Desplat à la musique, la production est de très haute volée...Certaines idées d'Alexandre titillent les oreilles, que ce soit l'élaboration du thème au violon (ou l'alto), ou cette figure musicale (la sixte napolitaine ?) qui évoque le style Elliot Goldenthal, que l'on entend souvent....certaines séquences sont assez marquantes, surtout dans un film qui donne à la musique un rôle à sa hauteur
...Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !
Charles Baudelaire, La Beauté
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