Tobe Hooper...

Cet été n'aura décidément fait preuve d'aucune clémence à l'égard des vénérables maîtres de l'épouvante américaine. Voilà maintenant ce gros benêt de Leatherface tristement orphelin...

http://www.msn.com/fr-fr/divertissement ... ocid=ientp

Au final des langues se sont toute de même déliées pour attribuer la réelle paternité de POLTERGEIST non au défunt Tobe HOOPER mais bien à Steven SPIELBERG.

http://www.msn.com/en-us/movies/news/a- ... li=BBnb7Kz

Oui mais ça tout le monde le savais déjà. Tobe Hooper ne se résume pas à ça.

A force de visiter presque quotidiennement ce topic pour y répandre des brassées de roses noires, le vieux Van Cleef pourra bientôt opérer sa reconversion dans les pompes funèbres... Aujourd'hui, celle qui me tire des larmes et fouaille douloureusement mon âme nostalgique n'est autre que Mireille Darc, femme de tête et non ravissante potiche, dont les rôles les plus marquants, apparentés presque tous à la comédie populaire, ont eu pour malséante tendance de faire oublier quelle élégante icône de l'érotisme elle était sans conteste.

Drôle de scène d'ailleurs, puisque Pierre Richard raconte qu'il était très anxieux de jouer avec une pointure comme Mireille Darc. Il demanda alors à Yves Robert de lui présenter la grande sauterelle avant le tournage. Ce dernier se débrouilla pour repousser sans cesse cette rencontre, jusqu'au tournage de cette scène, la première où Pierre Richard rencontra "en vrai" Mireille Darc, en ignorant absolument la tenue qu'elle allait porter... Résultat, le gros plan sur le visage ahuri du futur Pignon n'est absolument pas feint ! Bien joué Yves Robert...

Et sinon... "Vous savez, quand un monsieur inconnu ramène chez vous votre mari mort, dynamite la salle de bains et jette les visiteurs par la fenêtre, on prend l'habitude de ne plus s'étonner de grand-chose !" Amaranthe, alias Mireille Darc dans "les Barbouzes" de George Lautner, dialogues de Michel Audiard. La grande époque, celle des Cadors et des pinces sans-rire. Adieu Mireille.

Il est des visages qui n'ont jamais vraiment monopolisé pour leur seule vanité l'omniscient oeil de la caméra, et qui malgré tout occupent dans nos mémoires une place de choix. Ceux de Harry Dean Stanton, taillé à coups âpres de faucille, et de Gastone Moschin, massif et rond, appartiennent de longue date à cette charismatique fratrie. Et comme un seul homme ou presque, les deux comédiens ont choisi (manière de parler) de s'éclipser pour toujours. Adieu donc, à l'encasquetté laconique d'Alien et au gangster "melvillien" de Milano Calibro 9, au bouleversant homme sans ombre de Paris, Texas et au grand enfant virtuose de la mornifle d'Amici Miei. Ils ne seront pas oubliés de sitôt.

"Bon, attention les gars, Danielle Darrieux vient de casser sa pipe, alors vous allez me mitonner
un hommage aux p'tits oignons, parce que le cinéma, hein, on en connait un rayon. Z'avez quoi
en stock, là tout de suite ? Pièce Montée ? C'est pas un de ces foutus machins en noir et blanc
qui sentent le renfermé, j'espère... Allez, vendu ! Et puis avec un peu de chance, Jean-Pierre
Marielle trépassera dans la foulée, comme ça on pourra recaser le bouzin bien tranquillement."

On le voit, nos respectables chaînes se sont livrées à un brainstorming de force 10 afin d'honorer la mémoire de la dame patronnesse du cinéma et du théâtre français, cent ans tout juste et bien davantage encore de personnages incarnés avec le mélange de force tranquille et de sensibilité fragile dont elle fit profiter plusieurs générations — de metteurs en scène, de comédiens, de spectateurs. M'enfin, on pourra toujours se faire violence et tenter de voir le verre à moitié plein : l'immense Darrieux a eu droit à un petit quelque chose, contrairement à Umberto Lenzi, l'un des rois du bis italien, parti dans le même temps sur la pointe des pieds. C'est con, un petit Cannibal Ferox balancé en catastrophe sur TF1, ç'aurait pu faire sensation.

Aaaah ! "Cannibal Ferox" ! Maître étalon du nanard cosmique ! ça en prime et c'est tout le CSA qui pète sa pile ! (Glorieuse idée donc !)
Adios Umberto et Adieu Madame Darrieux.

Cannibal Ferox dont la musique, bouillonnante d'incomparables saveurs, n'est rien de moins, si je ne me fourvoie pas, Grand Sachem, que ton favorite soundtrack ever ! Ah ! là là, que d'émotions...

Mais quelle mémoire !

Cannibal Ferox c'est pas une marque d'aliments pour chiens ?

https://www.priceplow.com/chaos-and-pai ... erox-amped

Ah ben non en fait c'est une sorte de fortifiant à base de...

J'avais eu la chance de rencontrer les frères Taviani lors d'une projection de "Good Morning Babylon" à l'institut Lumière et de leur serrer la main et de les féliciter pour une scène formidable du film sur la musique de "La Pie Voleuse" de Rossini (compositeur et accessoirement inventeur de la recette du Tournedos qui porte son nom) Une perte pour le cinéma. Vittorio Taviani nous a quitté.

L'acteur R. Lee Ermey qui avait crevé l'écran dans "Full Metal Jacket" vient de nous quitter aussi. Il avait ensuite enchaîné pas mal de rôle similaire (son passé d'ancien soldat sans doute...) mais pas que.

Peu importe que vous vous absteniez durant des mois, comme je l'ai fait dernièrement sous le coup d'une mauvaise volonté condamnable, de tenir à jour les macabres registres de la Grande Faucheuse ! Celle-ci, en bonne fourmi ouvrière qu'elle a toujours été, ne désarmera pas pour autant. Ebrouons-nous donc enfin et gratifions d'une pensée, même avec plusieurs rames de retard, Brad Harris (l'un des surhommes huilés du muscle opera transalpin et, ma foi, pas le plus monolithique), John Hillerman (alias le très smart Higgins, l'autre moustache aristocratiquement taillée de Magnum), Patrick Béthune (la voix française de Jack Bauer, les aminches !), Ray Lovelock (sympathique trogne du cinéma populaire italien, à qui il manquait cependant le "truc" d'un Fabio Testi ou d'un Franco Nero), Robert Hirsch (qui fut essentiellement (sur)actif sur les planches, mais n'en abandonna pas moins au cinéma français un souvenir bien plus vivace que celui d'une silhouette sans visage), Mona Fong (la redoutable prêtresse de la Shaw Brothers, dont le flair et le sens aiguisé des affaires firent beaucoup pour le rayonnement du légendaire studio hongkongais), Alain Jessua (éternel électron libre de notre beau cinéma, qu'aguichaient irrésistiblement les odeurs de soufre), Dorothy Malone et John Gavin (tous deux beaux et charismatiques, tous deux portés au firmament par Douglas Sirk), Lewis Gilbert (réalisateur de sa Gracieuse Majesté dont le talent, assurément à redécouvrir, ne saurait être circonscrit à la maison 007), Christophe Salengro ("Viendez au Groland, viendez !"), Juraj Herz (véritable figure de proue du cinéma tchèque, accro à l'humour noir et au grand angle cauchemardesque)... et bien sûr, les inoubliables yeux d'émeraude de Stéphane Audran, ancienne égérie tour à tour brûlante et glaciale de son Claude Chabrol de mari. Le numéro totalement lâché qu'elle offre à Tavernier dans Coup de Torchon n'a jamais été moins que supra-jubilatoire.

Le dernier Tonton Flingueur nous a quitté. Ciao Venantino Venantini. Ciao Bello !

Deux immenses réalisateurs sont partis : Nicolas Roeg le 23/11 et Bernardo Bertolucci ce jour. Si je ne devais retenir qu'un seul film pour résumer le talent de ses deux hommes... "Ne vous retournez pas" pour Roeg, "1900" pour Bertolucci . Quelles belles vies !

Hasard funèbre, je songeais ces temps-ci à entamer le visionnage, régulièrement différé par la faute de je ne sais trop quelle flemmardise intellectuelle de ma part, d'une des oeuvres les plus secrètes de Roeg : Bad Timing. Il me sera aujourd'hui bien difficile de la découvrir sans un serrement de coeur, à la pensée d'un cinéaste qui ne parvint jamais vraiment à s'ouvrir le chemin pavé de marbre et de lapis-lazuli du Panthéon. Sans doute son oeuvre, qui ne s'apparente en rien à un pot de confiture attendant sagement d'être étiqueté, ne réclamait-elle guère une unanime canonisation. De manière assez curieuse, Bertolucci, lui, y réussit, alors qu'on ne peut pas dire à son propos qu'il était le dernier à fouiller la merde. L'époustouflant Il Conformista, le film qui m'a abasourdi davantage que nul autre dans sa carrière, le révélait à son meilleur, affamé de préciosité esthétique mais froidement lucide, soignant la forme jusqu'à la maniaquerie totale mais n'oubliant pas qu'au sein de ce cadre florissant, des personnages se mouvaient et des passions violentes fermentaient puis, au choix, éclataient ou se momifiaient.

Penny Marshall vient de nous quitter.
https://www.reuters.com/article/us-peop ... SKBN1OH25Z

le video youtube est tres interessant, merci pour partager ce lien.

De rien pour dire merci. C'est plaisir d'offrir à toi.

C'est curieux chez les marins bretons, ce besoin de faire des phrases ! !

hips !

Jean-Pierre Marielle nous a quitté...

Une grande perte pour le cinéma français, c’était un acteur que j’appréciais particulièrement : beaucoup de grands et petits rôles ou il était toujours juste