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Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : lun. 23 janv. 2012 10:05
par Pierrebrrr
David Fincher est-il condamné à voir qualifié de chef d'oeuvre tout ce que sa caméra enregistre ?
Mon éblouissement face à son Millenium m'incite à sortir le qualificatif, si je ne savais que son usage, paradoxalement, ne fera que produire l'effet contraire à l'effet souhaité.
Disons juste que Les hommes qui n'aimaient pas les femmes est un film virtuose, bouleversant, sans concession et inoubliable.
On attend évidemment Fincher sur le terrain de Seven, mais c'est tout le contraire ici: on ne trouvera pas thriller moins tape-à-l'oeil que celui-là, hormis un générique, qui comme celui du polar glauque d'il y a plus de 15 ans, met tout le monde à l'amende pour la décennie à venir.
J'ai lu le roman, je ne me rends pas compte à quel point l'enquête (qui m'a semblée assez médiocre, du strict point de vue de l'intrigue policière, à la lecture ) est prenante et compréhensible pour les spectateurs qui ne connaissent pas le livre. il m'a semblé que Fincher ne prend jamais son spectateur pour un imbécile, et n'hésite pas, parfois, à relier des informations à 2H00 de distance, comme lorsqu'il faut faire le lien entre l'emploi de VRP de luxe de Gottried, et des localisations identifiées plus tard (je n'en dit pas plus, je vais me faire engueuler ... ).
Quand on a passé des heures avec les personnages d'un livre, et qu'on les voit incarnés à la seconde à l'écran, il se produit forcément un effet de fascination (surtout quand c'est aussi évidemment réussi qu'ici )qu'on a tendance à mettre au crédit du film. En restant objectif la maitrise de la mise en scène de Fincher, son refus de toute émotion facilement produite, son empathie évidente, totale et plus qu'émouvante pour Lisbeth Salender, propulse le film dans les cimes. Il y a des films, tire-larmes, devant lesquels on aime pleurer dès que les violons nous disent qu'on peut le faire, et puis il y a des films à l'émotion rentrée, qui laissent un noeud dans le ventre, mais dont l'émotion se libère un peu après le spectacle des images, mais avec la force d'une implosion intérieure. C'est exactement ce que j'ai ressenti devant certains plans de Millenium, et je pense en particulier à la dernière scène, lorsque la caméra tourne autour de visage de Lisbeth.
C'est sur ce terrain, paradoxalement, de l'intériorité des personnages que le film enfonce le livre, par un paradoxe curieux: là où le livre, par l'accumulation des monologues intérieurs dressaient (maladroitement) le portrait de Lisbeth, Fincher, lui, en se reposant sur l'interprétation d'une comédienne particulièrement inexpressive (avec son visage, tout le reste parle tellement ) et sur la seule force de sa mise en scène, parvient à nous mettre en contact avec cette intériorité dévastée et reconstruite à l'aveuglette. Ces évidemment avec ce portrait de femme que le film prend toute sa valeur.
Et , là encore bien plus que dans le livre, on ressent à la vision du film ce qui lie les différents récits parallèles du film, et que le titre français illustre si bien. Et au bout du compte, le personnage incarné par Craig, blanc chevalier sans ambiguité, voit dans le film l'ombre portée par ce titre ternir nettement l'éclat son armure
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : lun. 23 janv. 2012 19:43
par Lee Van Cleef
Pierrebrrr a écrit :On attend évidemment Fincher sur le terrain de Seven, mais c'est tout le contraire ici: on ne trouvera pas thriller moins tape-à-l'oeil que celui-là
Ce n'est pas non plus la première fois que Fincher s'attache à prendre à rebours l'esthétique poisseuse et baroque de son mythique
Seven. Certes, les exigences formalistes du cinéaste marquent encore de leur sceau jusqu'au moindre insert de
Zodiac (car c'est bien de ce film dont il s'agit), mais le sentiment qui prédomine reste celui d'une sobriété à l'épreuve de toute esbroufe clinquante. Un peu comme lorsque Scorsese s'était fait violence pour expurger son jubilatoire
King of Comedy des afféteries aussi virtuoses qu'ostentatoires dont il a toujours raffolé... Mais j'attendrais d'avoir vu
Millenium en salle pour me prononcer à son sujet, ce qui ne devrait plus prendre trop de temps eu égard à l'enthousiasme décidément contagieux de ce cher Pierrot.
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : mar. 24 janv. 2012 10:10
par Pierrebrrr
Oui, bien sûr, mais disons qu'à la différence de Zodiac, (et des scènes de meurtre tout de même très stylisées ) le projet de Millenium n'est pas de prendre à rebours un genre, mais bien de s'inscrire dedans, et en ce sens, je rapprocherais plus Millénium de Panic Room, pour ce qui est du projet de mise en scène. Mais je ne crois pas que Fincher se force la main pour filmer de la sorte, je pense que d'une certaine manière, sa mise en scène reste très maniériste, mais d'une façon extrèmement subtile. Voire par exemple, les différentes valeurs de plan qui illustrent l'évolution de la relation Blomqvist/Salender, ou l'usage fait des architectures (aussi bien dans la mise en scène, que par les choix de direction artistique significatifs) qui est dans le prolongement, et tout aussi remarquable, que dans The Social Network.
P.S: méfie-toi de mon enthousiasme Lee, il s'étend jusqu'à la musique, aussi bien dans le film que sur disque !
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : mer. 25 janv. 2012 20:12
par Lee Van Cleef
Pierrebrrr a écrit :le projet de Millenium n'est pas de prendre à rebours un genre, mais bien de s'inscrire dedans, et en ce sens, je rapprocherais plus Millénium de Panic Room, pour ce qui est du projet de mise en scène.
C'est une comparaison plutôt incongrue que tu me proposes là, Pierrot. Louer la sobriété visuelle de
Millenium en prenant pour référence un
Panic Room qui est, à mes yeux, l'un des plus films les plus lourdement stylisés de Fincher, voilà qui me paraît pour le moins nébuleux (et mes réserves à ce sujet ne concernent pas uniquement les fameux loopings numériques à travers l'anse d'une cafetière ou le trou d'une serrure). Mais bon, puisque je ne peux pas croire que le réalisateur se soit cette fois amusé à glisser sa caméra serpentine au creux des piercings de Lisbeth Salander, il doit y avoir une raison plus profonde que seule la vision du film pourrait m'aider à percer à jour. Et ça risque de prendre un peu plus de temps que prévu, avec le nombre de projections que je m'enquille actuellement à la Maison de la Culture du Japon.
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : mer. 25 janv. 2012 21:53
par Pierrebrrr
Il va falloir te déboucher au lance flammes mon vieux !
Je compare Millenium à Panic Room plutôt qu'à Zodiac parce que même si Zodiac est un film de tueur en série, c'est un film éminament personnel pour Fincher, qu'il semble avoir voulu tourner aussi pour faire une sorte d'exercice de style sur le film de tueur en série et déjouer les attentes des spectateurs venu voir un nouveau film de Fincher+tueur psychopathe. Comme Panic Room, Millenium est un trhiller "de commande", face auquel Fincher decide de remplir un cahier des charges, de respecter les codes du genre, bref, de se soumettre aux règles du film de genre. J'aurai pu faire la comparaison avec The Game, aussi. Mais ça s'arrête là, il n'y a rien dans le style qui rapproche Panic Room et Millénium.
Bonnes rêveries dans le monde flottant du soleil levant, cela dit...
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : jeu. 26 janv. 2012 22:36
par Apocaly
J'ai détesté Millénium. Je me suis fait chier pendant 2h40. Je retiens que la mise en scène et le générique du début. Moi qui considère Zodiac comme un chef d'oeuvre, je suis resté de marbre devant ce film.
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : ven. 27 janv. 2012 18:06
par Pierrebrrr
Bon sang, tu dois avoir raison. Il faut que j'aille revoir Millénium pour en avoir le coeur net.
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : ven. 27 janv. 2012 22:16
par Apocaly
Pierrebrrr a écrit :Bon sang, tu dois avoir raison. Il faut que j'aille revoir Millénium pour en avoir le coeur net.
Nan mais franchement, en plus ce remake ne sert à rien, le film de 2009 suffisais.
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : sam. 28 janv. 2012 03:36
par Misquamacus
Tain' ! J'étais pas chaud mais maintenant faut que je le vois absolument !
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : sam. 28 janv. 2012 19:14
par BAF
Pour ma part, ce Millénium là n'arrive pas à la cheville du précédent. Tout simplement à cause du fait que Fincher fragmente son récit à l'aide de séquences assez courtes (du moins, c'est ce qui m'a semblé) qui dynamisent le film, tout en rendant, en contrepartie, l'intrigue très difficile à suivre et les personnages peu intéresessants car survolés.
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : sam. 28 janv. 2012 21:12
par Callahan
Misquamacus a écrit :Tain' ! J'étais pas chaud mais maintenant faut que je le vois absolument !
Ugh Misqua
Comme évoqué par d'autres, tu devrais jeter un oeil à la version de Niels Arden Oplev si ce n’est pas déjà fait. Fincher est pour moi et pour beaucoup il me semble un surdoué et vraisemblablement le ou un des meilleurs réal’ de sa génération. En tout cas je suis un grand fan de ses films réussis !. Mais très honnêtement son Millenium flirte violemment avec son premier accident de parcours : The game au script calamiteux et ridicule (comprends toujours pas comment Fincher a pu s'abandonner à un truc aussi con).
Sans pointer du doigt tous les dysfonctionnements et sans vraiment spoiler, il saute déjà aux yeux (pour ceux évidemment ayant vu les 2 versions) , si on ne prend que le personnage de Lisbeth Salander (magistralement campée par Noomi Rapace dans la version ciné/tv de 2009, on peut comprendre que malgré certains efforts vestimentaires et piercings la gentille Rooney Mara patine un peu) que Fincher a tout simplement lissé, diminué, détourné des séquences révélant la nature exacte et les fêlures de ce personnage central. On se retrouve avec une Lisbeth parfois suiveuse, amoindrie et subissant même l'action !…C’est en comparant ces scènes communes aux deux films, véritables clés de voute de ce personnage à fleur de peau, antisocial, d’une force incroyable et sans concession qu’on se rend vite compte que cela n’est pas malheureusement pas à l’avantage du Fincher...un vrai déficit pour le film. Je ne citerai que la scène de fight dans le métro, la rencontre du duo... provoquée par Salander et non l’inverse (en amenant en plus un élément décisif à l’enquête dans le Opley), les flashbacks très utiles dans le Opley amenant petit à petit à cerner ses traumatismes et l’accident final beaucoup plus en adéquation avec la psychologie du personnage et son jusqu’au-boutisme... Scène d’ailleurs amorçant la montée en puissance du personnage dans les épisodes suivants…
Et je ne parle pas des seconds rôles beaucoup moins marquants et travaillés, ni de Blomkvist et ses oublis, et autres détournements scénaristiques !
Film de commande au script poreux, ni digne de Fincher, ni de Opley, ni de Larsson et ses personnages , mais vraisemblablement faisant la fierté d’Hollywood comme bien souvent.
Evidemment, Opley ne filme pas avec la même virtuosité que Fincher mais c’est tellement peu le propos du film que c’en est risible de voir cette grosse machinerie grippée et sans charme se faire botter les fesses par une série tv nordique...A l'année prochaine
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : dim. 29 janv. 2012 11:53
par Pierrebrrr
Evidemment, je ne peux que m'opposer à ce qui est écrit au dessus. "Pas digne de Larson " ? Enfin, les romans de Stieg Larson sont quand même loin d'être des références littéraires. Il y a 200 ou 300 pages de trop dans chaque volume, les retournements se voient venir à des kilomètres (qui a cru à la lecture du prologue du premier livre que
? Les livre sont avant tout des scénarios prêts à être filmés, ce dont Larson rêvait d'ailleurs.
Maintenant, si on a lu les livres, c'est impossible de souscrire à la Lisbeth de Noomi Rapace- physiquement inadaptée au rôle, et n'ayant, à mon sens , pas compris comment l'incarner. La Lisbeth de Mara est infiniment plus juste.
Puisque tu cite les téléfilms pépères, comparons donc deux scènes.
La rencontre dans le bureau entre Dirch Frode (l'homme à tout faire de Vanger), Dragan Amanscij, et Lisbeth Salender.
Dans le téléfilm, Lisbeth est assise entre les deux hommes, les mains sur la table.
Un des aspects du personnage de Lisbeth Salender, c'est sa detestation des contacts non voulus, sa haine en général des hommes (même si il faut nuancer...), surtout sa volonté de ne communiquer avec personne à son travail (les bureaux de Armanscij, donc ), de rester en retrait, d'être la plus anonyme possible.
C'est donc ce personnage rétif à tout contact non souhaité, amenée au rendez vous uniquement parce que Armanscij le lui a demandé et qu'il est un des très rares hommes qu'elle respecte, qui va s'asseoir entre son son patron et la personne ayant rendez-vous avec lui ?
Dans le film de Fincher, Lisbeth est assise à l'autre bout de la table, les mains sur les genoux, elle n'est pas au centre du plan, mais filmée du point de vue des deux hommes.
On peut multiplier les comparaisons sur toute la durée du film...
Maintenant, on peut penser qu'une succession de plan général/ Plan américain /Gros plan (si il faut souligner une émotion) et des dialogues en champ/contre-champ sont supérieur au travail d'orfèvre de Fincher, je n'ai pas d'arguments, ça doit être une question de goût.
Je continue à trouver le film fascinant, plus qu'émouvant, fin, fort, magistralement filmé (et mis-en musique
Pour ceux qui n'ont pas vu le Millénium de Fincher, je recommanderais d'aller se faire sa propre idée, et d'ouvrir bien grand les yeux.
Cela-dit, The Game, c'est vraiment pas fameux, je suis bien d'accord, et Panic Room non plus d'ailleurs.
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : dim. 29 janv. 2012 13:54
par Link
Maintenant, si on a lu les livres, c'est impossible de souscrire à la Lisbeth de Noomi Rapace- physiquement inadaptée au rôle, et n'ayant, à mon sens , pas compris comment l'incarner. La Lisbeth de Mara est infiniment plus juste.
+ 10000 !!!
Depuis le temps que j'attendais de lire ça !
Au passage, que pensez-vous de sa prestation dans Sherlock Holmes 2 ? Je n'ai rien contre elle précisément, mais je ne l'ai pas trouvée formidable...Curieux de voir ce qu'elle donnera chez Ridley Scott...
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : dim. 29 janv. 2012 14:40
par Pierrebrrr
Je me suis demandé aussi ce qu'ils lui trouvent tous... (enfin, son agent a du talent...)
Mais bon, elle est plus à sa place dans une chose comme Sherlock Holmes 2 (très sympathique goulash cinématographique , au demeurant, à condition d'avoir l'estomac en béton armé ...) Disons, qu'elle y a un rôle plus qu'accessoire, sans interêt (sinon d'avoir une présence féminine dans le script aux côtés des personnages ) et qu'il est donc difficile pour elle d'en tirer profit. Physiquement, elle correspond, elle en fait des caisses dans le genre gitane qui roule les R, mais que faire d'autre dans un film comme celui-là ? Je l'ai plus appréciée là-dedans qu'à la télé suédoise en tous cas.
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : dim. 29 janv. 2012 15:34
par Colwyn
Pierrebrrr a écrit :Evidemment, je ne peux que m'opposer à ce qui est écrit au dessus. "Pas digne de Larson " ? Enfin, les romans de Stieg Larson sont quand même loin d'être des références littéraires. Il y a 200 ou 300 pages de trop dans chaque volume, les retournements se voient venir à des kilomètres (qui a cru à la lecture du prologue du premier livre que
? Les livre sont avant tout des scénarios prêts à être filmés, ce dont Larson rêvait d'ailleurs.
Maintenant, si on a lu les livres, c'est impossible de souscrire à la Lisbeth de Noomi Rapace- physiquement inadaptée au rôle, et n'ayant, à mon sens , pas compris comment l'incarner. La Lisbeth de Mara est infiniment plus juste.
Puisque tu cite les téléfilms pépères, comparons donc deux scènes.
La rencontre dans le bureau entre Dirch Frode (l'homme à tout faire de Vanger), Dragan Amanscij, et Lisbeth Salender.
Dans le téléfilm, Lisbeth est assise entre les deux hommes, les mains sur la table.
Un des aspects du personnage de Lisbeth Salender, c'est sa detestation des contacts non voulus, sa haine en général des hommes (même si il faut nuancer...), surtout sa volonté de ne communiquer avec personne à son travail (les bureaux de Armanscij, donc ), de rester en retrait, d'être la plus anonyme possible.
C'est donc ce personnage rétif à tout contact non souhaité, amenée au rendez vous uniquement parce que Armanscij le lui a demandé et qu'il est un des très rares hommes qu'elle respecte, qui va s'asseoir entre son son patron et la personne ayant rendez-vous avec lui ?
Dans le film de Fincher, Lisbeth est assise à l'autre bout de la table, les mains sur les genous, elle n'est pas au centre du plan, mais filmée du point de vue des deux hommes.
On peut multiplier les comparaisons sur toute la durée du film...
Maintenant, on peut penser qu'une succession de plan général/ Plan américain /Gros plan (si il faut souligner une émotion) et des dialogues en champ/contre-champ sont supérieur au travail d'orfèvre de Fincher, je n'est pas d'arguments, ça doit être une question de goût.
Je continue à trouver le film fascinant, plus qu'émouvant, fin, fort, magistralement filmé (et mis-en musique
Pour ceux qui n'ont pas vu le Millénium de Fincher, je recommanderais d'aller se faire sa propre idée, et d'ouvrir bien grand les yeux.
Cela-dit, The Game, c'est vraiment pas fameux, je suis bien d'accord, et Panic Room non plus d'ailleurs.
Ouaaaa supeeeeer l'analyse ! qu'est ce qu'il est intelligeeeent !
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : lun. 6 févr. 2012 19:46
par BAF
Ah d'accord, je comprends mieux l'acharnement sur ma critique de Millénium.
En ce qui concerne le livre, je m'en remets à vous, vu que je n'en ai pas lu une traître ligne. Mais ce n'est pas une raison pour mépriser ceux qui n'aiment pas le film de Fincher, dont le plus gros défaut, à mon sens, est d'être assez obscur concernant l'histoire, ce qui n'était pas le cas de la première version. Mais peut-être que tout est lié, en fait. Vous avez pu apprécier ce film car vous connaissiez sur le bout des doigts les tenants et aboutissants du scénario, ce qui vous a permis de faire abstraction de la construction narrative, pour vous concentrer davantage sur les personnages.
Je peux tout à fait comprendre cette position, mais, de grâce, éviter la stigmatisation du genre "il n'a pas aimé Millénium de Fincher, donc c'est un crétin qui aurait bien besoin d'un ophtalmo". Tous les goûts sont dans la nature, n'oubliez pas ça.
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : mar. 7 févr. 2012 09:53
par Pierrebrrr
Non, je ne stigmatise personne. Pour avoir un débat un peu vif sur un film il faut donc constamment prendre des gants du genre: "ah mais pardonnez-moi de vous contredire monsieur, votre point de vue est tout à fait respectable, et si je n'en avais pas un autre, opposé, je suis sûr que je l'adapterais volontier etc ...." Je n'ai pas l'impression que le ton employé pour critiquer le film de Fincher chez toi soit particulièrement prévenant.
Je partage tout à fait tes réserves sur le traitement de l'intrigue chez Fincher. Ayant lu les livres, j'ai d'ailleurs dit que je ne me rendais pas bien compte de l'efficacité du développement de l'intrigue policière dans le film américain. De l'avis général, ce n'est pas forcément très clair. Mais par contre, on ne peut pas reprocher à Fincher de prendre son spectateur pour un crétin: certaines informations sont délivrées au détour d'une réplique, au bord d'un plan, et reliées à d'autres bien plus tard dans le film. Et l'intrigue est tellement téléphonée qu'il peut se permettre ce traitement. Mais encore une fois, ce n'est pas ça qui retient mon attention dans le film de Fincher, c'est tout le reste, principalement l'atmosphère et l'ambiance. Encore une fois au jeu des comparaisons avec le téléfilm (c'est la version "série" de 3H que j'ai vue...) suédois, le film américain renvoie constamment son ainé à sa facture télévisuelle: la narration prend bien le temps, toutes les 30 minutes de récapituler les enjeux, les suspects, on te repasse régulièrement le visage de Harriet pour alimenter la rancoeur du spectateur vis à vis du tueur et rappeler qui on chercher, on revient à plusieurs reprises sur le flashback de Mikael (4 ans !!! quelle mémoire !) pour bien établir une motivation personnelle pour le personnage qui soit plus désintéressée etc... Je ne dis pas que c'est nul, c'est même assez efficace, c'est fait pour ça. Simplement, c'est un téléfilm constamment élaboré en fonction du spectateur. Fincher, lui, est un auteur, et ça m’intéresse bien plus.
Mais je n'ai jamais penser qu'à préférer ce film suédois on était un crétin. Peut-être un aveugle ?
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : mar. 7 févr. 2012 13:21
par BAF
Merci pour ce commentaire fort méprisant, Pierrebrr. Pour ta gouverne, si "j'installe les nanars en rang d'oignons pour tirer à boulets rouges dessus", ce n'est nullement par mépris, mais pour faire de l'humour et montrer les défauts. Je ne gagne pas d'argent dessus, c'est juste un hobbie comme un autre, comme toi qui semble te plaire à vénérer Fincher comme un dieu vivant. C'est ton droit, je ne m'attarderai pas là-dessus.
Il est vrai que j'ai peut-être été un peu dur avec le remake de Millénium. Je n'ai pas laissé grande place à l'objectivité, mais, comme tu le dis si bien, il faut savoir être rentre-dedans pour être lu. C'est comme ça, les gens aiment le scandale.
Tu estimes que Fincher a fait un chef d'oeuvre, et que tous ceux qui pensent le contraire sont des aveugles. Tu as raison, Millénium est un chef d'oeuvre. Sauf que c'est un chef d'oeuvre qui emprunte pratiquement le même sentier balisé que le film (ou téléfilm) d'Oplev, et que fatalement il ne recèle aucun effet de surprise...
Voilà, je t'ai fait un propos nuancé, satisfait ?
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : mar. 7 févr. 2012 14:10
par Pierrebrrr
Tu as raison ! et d'ailleurs la polémique aussi fait lire, merci de m'aider à alimenter celle là.
Je crois qu'on peut transformer, par une critique, n'importe quel film en nanar, et faire rire en le faisant. Tant mieux pour ceux que ça déride, tant mieux pour toi si tu te fais plaisir.
Je ne crois pas que ceux qui pense que le film de Fincher SONT DES CRETINS. Je pense par contre qu'on ne peut pas soutenir objectivement qu'il y a plus de mise en scène chez Oplev que chez Fincher. Pour le reste, tout peut être ramené à de la subjectivité. Le film d'Oplev me distrait, le film de Fincher me bouleverse. Et c'est dû à la mise en scène, et à rien d'autre. Qu'onn n'y soit pas receptif, peut-être, mais je peux par contre, sans jugement de valeur, prouver que le film de Fincher est formidablement mis en scène, là ou Oplev à recours à un bréviaire de la mise en scène appliquée à la télévision, sans aucun regard sur ce qu'il filme.
Maintenant, j'attends avec impatience que tu alignes Sucker Punch, parce que celui-là aussi, c'est un chef-d'oeuvre. Et Zack Snyder l'Ange Gabriel.
le même sentier balisé que le film (ou téléfilm) d'Oplev
Là encore, nuançons. Le film de Fincher n'est pas à proprement parler un remake. C'est une autre adaptation du roman de Larson. Il est vrai que beaucoup de choix d'adaptation se recoupent (je pense que Oplev a bénéficié du bon travail de scénario ) mais pas tous. C'est le roman qui intéressait Fincher, pas l'opportunité commerciale. Là on parle d'un cineaste qui a refusé Spider-Man, Fincher n'est pas un Yes-Man (oui, c'est un Dieu vivant, je sais.)
Voilà, je t'ai fait un propos nuancé, satisfait ?
Mieux que ça: HEUREUX. Tu m'as fait un propos nuancé comme personne d'autre avant toi.
comme toi qui semble te plaire à vénérer Fincher comme un dieu vivant. C'est ton droit, je ne m'attarderai pas là-dessus.
Oh oui, il ne vaux mieux pas que tu t'attardes, si tu savais en quoi ça consiste...
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : mar. 7 févr. 2012 14:34
par BAF
Content d'avoir participé à ta polémique. Voilà le débat est clos. Misquamacus, tu peux compter les points :
PIERREBRRR : 1 ; BAF : 0
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : mar. 7 févr. 2012 14:36
par Pierrebrrr
putain c'est tout ? Tu me nuances bien de partout et tu t'arrêtes comme ça ?
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : mar. 7 févr. 2012 15:13
par BAF
Ben oui, vu que "je ne sais pas en quoi ça consiste", autant s'arrêter là.
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : mar. 7 févr. 2012 17:20
par BAF
Bon, nous allons poursuivre cette petite joute verbale, vu que nous sommes ex-aequo selon notre arbitre.
Cela tombe bien, car, j'ai sous la main, un article de l'Ecran Fantastique (assurément le rédacteur doit être aussi myope que moi) :
"Dans le cas de Millénium, la pertinence d'une relecture américaine semble moins évidente [ça, c'est dit]. Malgré leur savoir-faire indéniable et leur implication indiscutable [c'est une critique nuancée, alléluia], David Fincher et son scénariste Steven Zaillan, se contentent souvent d'emprunter des sentiers déjà tracés. Un sentiment mitigé nous étreint donc à la vision de ce film : celui d'assister à une oeuvre noire et magistrale [ça, c'est pour Pierrebrrr], mais nimbée d'un lancinant effet de déjà vu [ça, c'est pour moi]".
En résumé : nous avons tous les deux raison !!!
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : mar. 7 févr. 2012 18:02
par Pierrebrrr
Mais BAF, tu tends les verges (du calme !) pour te faire battre- tu remarqueras ma grande force de caractère: je n'ai pas cédé à la tentation du jeu de mot sur ton pseudo- crois-tu vraiment que pour bétonner un argument il soit bon de citer un redacteur (c'est bien, tu n 'as pas dit journaliste ) de l' Ecran Fantastique ?
J'entends bien pour la millième fois l'argument de la ressemblance avec le film suédois... Mais comment dire: ils sont tous les deux adaptés du même bouquin ! Forcément, ça donne un air de déjà vu ! Qu'est ce que tu veux qu'il fasse le père Fincher ? Il est bien obligé de raconter l'histoire de Millenium, vu que c'est le projet !
Bien sûr, il aurait pu délocaliser l'action (tout le monde aurait bien sûr applaudi si l'intrigue s'était située au Nevada ou au Mexique ?), il aurait bien changer en profondeur certains virages essentiels de l'intrigue... Et tout le monde lui aurait reproché de ne pas adapter Millénium. Vraiment, je ne comprends pas cet argument.
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Publié : mar. 7 févr. 2012 18:22
par Lee Van Cleef
Une joute verbale qui ne manque pas de piquant, ma parole ! Je déplore d'autant plus de ne pouvoir y prendre part, le katana au clair : mes pérégrinations cinématographiques au pays du Soleil Levant vampirisant à l'heure actuelle l'essentiel de mon temps libre, mes chances de voir sur grand écran l'objet du scandale s'amenuisent chaque jour un peu plus.