BAF a écrit :mais point de scénario à l'horizon !

Que nenni, il y en a bel et bien un, qui tient dans sa ligne de mire les grandes fresques criminelles américaines. Mais à voir le récit étirer sur deux longues heures trente des rebondissements voulus "dramatiques" et les états d'âme lénifiants de bonshommes bien creux, on aurait encore préféré qu'à l'instar de son grand frère, ce second épisode mise tout sur la castagne effrénée, et basta !

Nous n'avons pas dû voir le même film cher Lee... Et c'est fort possible, car le film que j'ai vu ne dure qu'1h30 ! Encore une histoire de montage différent entre les pays, sûrement.

La foutue cataracte qui opacifie mes yeux jadis d'aigle explique fort probablement que j'ai cru déchiffrer The Raid 2 en lieu et place d'Ong-Bak 2. Nom d'un katana en mousse synthétique ! La fin est proche pour le vieux Van Cleef... N'empêche, mon analyse n'est, à bien y réfléchir, pas complètement hors sujet. Dans les deux cas, nous avons affaire à un film croulant sous les horions acrobatiques et auquel son géniteur décide d'offrir une suite, disons, moins avare de "substance". Laquelle prendra l'apparence d'un polar opératique claudiquant pour The Raid, et d'un étrange salmigondis qui se voudrait désespérément spirituel pour Ong-Bak. La "quête intérieure" (les guillemets sont vraiment de rigueur) d'un Tony Jaa chevelu et dépenaillé n'est d'ailleurs, dans cette séquelle, que le prélude à un troisième épisode bouffi de prétention, qui a pourtant soulevé assez d'enthousiasme pour que certains esprits perturbés le qualifient de "2001 du film d'arts martiaux". Se dérouiller le muscle zygomatique, de temps à autre, ne peut pas faire de mal.

Lee Van Cleef a écrit :La foutue cataracte qui opacifie mes yeux jadis d'aigle explique fort probablement que j'ai cru déchiffrer The Raid 2 en lieu et place d'Ong-Bak 2.

Je me disais aussi que quelque chose clochait.

"Horns" : Superbe d'adaptation, tout ce qu'une adaptation doit être. Aja respecte complètement l'esprit du roman et surtout de l'histoire mais s’approprie le sujet, structure le récit (qui était déjà déstructuré) à sa façon pour le rendre plus cinématographique et signe là une grande réussite ! Excellente surprise, je crois que j'ai préféré le film au roman qui avait un gros ventre mou un peu gênant. Et en plus Radcliffe, absolument habité, trouve le rôle de sa vie ! Un comble pour un gars qui a (mal) joué (au début) Harry Potter. à voir de toute urgence, un film original comme ça ne se croise pas tous les jours.

Après le père, il était donc écrit que le fils goûterait lui aussi à la médecine d'Hollywood. Pour un début, Joe Hill peut estimer avoir été bien traité avec Horns. La plupart des qualités mises en exergue par le Grand Sachem sont en effet bien réelles, à commencer par l'interprétation d'un Daniel Radcliffe très impliqué (mais peut-être un peu jeune pour qu'on puisse déjà parler du "rôle de sa vie") et une mise en scène soignée, qui nous gratifie notamment d'un superbe plan d'ouverture au cours duquel le héros entame sa descente littérale aux enfers. Maintenant, les couacs ne manquent pas. Car si la première partie, de loin la plus fidèle au bouquin, tient en haleine en plus de nous soutirer quelques rires graveleux, la seconde s'effiloche inexorablement sous le poids des conventions du revenge movie et d'un pseudo-suspense expurgé de toute efficacité (Hill levait rapidement le voile sur l'identité du meurtrier, alors qu'Alex Aja a la très mauvaise idée de tergiverser plus que de raison). Fin du fin, si l'on peut dire, le climax est carrément saboté par des CGI ridicules (le sort réservé au méchant est un grand moment de poilade involontaire) et des effets gore malvenus, que le réalisateur de Haute Tension et Piranha 3D, de toute évidence résolu à prouver par tous les moyens qu'il ne s'est pas embourgeoisé, a jugé bon de nous balancer à la figure. Bilan mitigé, me concernant, donc.

Misquamacus a écrit :"Horns" : Superbe d'adaptation, tout ce qu'une adaptation doit être. Aja respecte complètement l'esprit du roman et surtout de l'histoire mais s’approprie le sujet, structure le récit (qui était déjà déstructuré) à sa façon pour le rendre plus cinématographique et signe là une grande réussite ! Excellente surprise, je crois que j'ai préféré le film au roman qui avait un gros ventre mou un peu gênant. Et en plus Radcliffe, absolument habité, trouve le rôle de sa vie ! Un comble pour un gars qui a (mal) joué (au début) Harry Potter. à voir de toute urgence, un film original comme ça ne se croise pas tous les jours.

Sinon il y a également "Young man with a horn" de Michael Curtiz tourné en 1950 avec Kirk Douglas,Lauren Bacall…librement inspiré de la vie du trompettiste de jazz Bix Beiderbecke. Un pur moment de bonheur, mais je m'égare .

Heuuuu... J'ai pas compris.

Misquamacus a écrit :Heuuuu... J'ai pas compris.

Il n'y a affectivement rien à comprendre, j'ai juste rebondi sur le mot "horn" pour signaler ce beau film du trop sous estimé et prolifique cinéaste Hollywoodien Michael Curtiz.

Ah ok ! c'est moi le boulet, je n'avais pas fait le rapprochement... "La femme aux Chimères", c'est ça ? Faut que j'y jette un œil alors !

Nous autres, curieux animaux de la gent masculine, possédons un vivier incroyablement garni de fantasmes pas forcément très avouables. Dans nos songes humides, les femmes ont déjà été habillées de tous les postiches imaginables : l'infirmière gironde, vouée corps (surtout corps, pour tout dire) et âme au bien-être de ses patients ; la fliquette toujours prompte à jouer de sa paire de menottes ; l'institutrice sévère réservant aux cancres des châtiments autrement plus imaginatifs que le bonnet d'âne ; la bunny girl sautillante et pleine d'entrain ; la nonne encline à de coquines entorses à ses voeux de chasteté, et j'en passe... Jean Rochefort, son truc à lui dans Le Mari de la Coiffeuse, c'est, comme l'indique le titre de ce très joli "petit" film, la blouse échancrée et les mains agiles des spécialistes de l'arrangement capillaire. Dit comme ça, tout ceci a l'air bien innocent. Mais il se dégage de cette histoire un vrai parfum de sensualité, troublant et ourlé d'une discrète fantaisie, pour lequel on remerciera à portions égales la mise en scène chiadée de Patrice Leconte et la somptueuse Anna Galiena. Quant à notre Jeannot national, il a le rythme (oriental) dans la peau !

Il est temps de mettre des chenilles à vos tanks pour aller voir "Fury" de David Ayer, dernier opus de l'excellent David Ayer "End of watch", de plus servi par une excellente musique de Steven Price.

Excellente dans le film, tu veux dire ? Parce que sur album...

Chapichapo a écrit :Il est temps de mettre des chenilles à vos tanks pour aller voir "Fury" de David Ayer, dernier opus de l'excellent David Ayer "End of watch", de plus servi par une excellente musique de Steven Price.

Malgré un scénario très, mais alors très attendu, le film se laisse voir grâce à une mise en scène efficace et parfois inspirée (la séquence d'ouverture) et un impressionnant travail sur la bande son.
Le casting est excellent (mention spéciale - pour ma part - à Shia Leboeuf)
Par contre, le score de Price m'a semblé être un peu (beaucoup ?) à côté de la plaque (piano et cordes + sound design).
Reste qu'on est très loin du film de char ultime qu'est La Bête de Guerre (The Beast of War, 1988) de Kevin Reynolds

...ou de CROIX DE FER du grand Sam.
Le seul gros reproche que j'ai à faire au film, que j'ai vu ce matin, c'est la soupe post-moderne à la Craig Armstrong pondue par Price.

C'est pas sympa pour Craig Armstrong.

Salut les copains,
J'ai vu le film dont tout le monde va parler. Ben c'est une catastrophe quasi intégrale, le Interstellar de Melon Nolan.
J'espère ne pas trop lire à droite à gauche combien c'est "prodigieux" "universel" "sublime" "touché par la grâce" "Le regard vers les étoiles" "du cinéma pur" et toutes les bêtises habituelles dès que la hype a frappé. ça va me rendre tout triste.

Ce que j'ai préféré, à ma grande surprise, c'est la très belle musique d'Hansi, même si elle est sur la fin construite de façon systématique en crescendo, mais c'est le film et le montage qui suggèrent ça, il est vrai. Et il faut aimer la musique d'église. mais franchement, c'est vraiment auprès de Nolan que Zimmer me semble encore capable de renoncer à ses formules les plus voyantes. Et faire même preuve ici d'une certaine grâce.

Vu aussi. D'accord concernant Zimmer (faudra que j'écoute l'album car quelques morceaux vers la fin tabassent bien), mais pas du tout concernant le film, qui vire de la sf pure au surnaturel magique via un lien émotionnel* qui fonctionne beaucoup chez moi. Après le film ne tient pas beaucoup debout, et s'il ménage des séquences de suspense vraiment efficaces elles s'avèrent parfois un peu trop fonctionnelles. Mais encore une fois, si on se laisse aller par l'émotion simple du projet, c'est vraiment un beau moment. Du sous-Satoshi Kon et du sous-Spielberg, ça reste pas mal.


(*attendez d'entendre l'explication d'un élément de sf incompréhensible qui se justifie d'une manière pour le moins... naïve... mais quand on est dans le truc, on marche. Si non, alors il y a de quoi passer un mauvais moment...)

C'est sûr, le film de Nolan est typiquement de ceux qui va diviser sur le mode "si t'aimes pas, c'est que t'es tout sec à l'intérieur". Pour ma part, le film franchit bien trop souvent, et allègrement, la frontière entre sentiments et sentimentalisme, émotion et pornographie lacrymale, sensibilité et sensiblerie niaise. Nolan reste très maladroit dans le mélo, et ici, ça apparaît plus forcé que jamais. Et c'est typiquement le genre de film ou le mensonge hollywoodien m'est insupportable, alors que par exemple, j'adore Field of Dreams, film pas si éloigné, quand on y songe, mais qui maîtrise ses effets. Interstellar, c'est le ballet des hippopotames de Fantasia.

Ballet qui peut paraître plein de grâce selon l'œil qui le regarde.

Même si je préfère de très loin FIELD OF DREAMS, le film m'a beaucoup ému, et j'ai justement retrouvé dans son côté mélo le Hollywood d'antan, qui n'a pas peur d'y aller à fond dans le genre. Le côté SF m'a également séduit. Pour l'instant, c'est mon Nolan préféré. Et McConaughey est, comme toujours, assez prodigieux dans cet ETOFFE DES HEROS profondément romantique. Un blockbuster intimiste dans les années 2000, c'est précieux.

Le film clive sur des noeuds impossibles à trancher objectivement. Si tu veux, il y a des moments du film où j'étais en larmes- parce que c'est ça la force d'Hollywwod: j'appartiens à la classe moyenne d'un pays occidental, j'ai grandi dans un grand amour de la culture américaine, je suis père, j'aime et j'ai aimé des femmes, j'ai même étéé moi-même un enfant (si si !) comment ne pas être ému ? Par moment, c'est même la musique à elle seule qui m'a mis les larmes aux yeux. Mais ça ne m'empêche pas de voir qu'en terme de cinéma, il n'y a presque rien là-dedans. La façon dont s'y prend Nolan pour nous émouvoir est facile, vraiment facile. Et très peu de romantisme là-dedans, désolé. Bien sûr il y a pire, on n'est jamais dans le cynisme de certains blockbusters sous vide. Mais j'ai eu de bout en bout le sentiment que Nolan ne s'interessait qu'à ce qu'il nous faisait, et pas à ce que lui avait envie de nous dire. Pour le coup, c'est le film de lui que j'aime le moins !

vu qu'en général je pense exactement le contraire de toi sur les films actuels, je devrait adorer cet Interstellar !

Mon pauvre ! Mais fais-toi plaisir, c'est fait pour ça le cinéma.

Vu le fameux "Unrated Cut" de EXPENDABLES 3, on annonçait un film bien plus violent et sanglant R-Rated (relançant au passage la polémique des classifications PG-13 pourries au cinéma U.S.,
genre WORLD WAR Z), et comme la version ciné précédente, le R-Rated est un sacré arnaque !!! Le film n'a rien de plus sanglant ou de plus violent : les scènes sont justes un brin plus longues, notamment durant la bataille finale où l'on aperçoit quelques détails en plus - notamment pour la mort du bras droit de Gibson, qui se prend cette fois-ci un couteau dans le dos, alors qu'on ne voyait rien dans la version ciné - et c'est tout. On se demande où sont passées les 6 minutes supplémentaires, tellement le film en version "uncut" ressemble à la version cinéma ! Pour moi, ça reste un film d'action soft bâclé et réalisé sans aucun brio, sans aucun talent.

Au final, EXPENDABLES 3 est une sacré déception de bout en bout, aussi bien dans une forme que dans une autre, et pour un fan de la franchise comme moi, c'est assez déplorable !
Stallone a d'ailleurs reconnu avoir fait une sacré erreur concernant le classement PG-13 du film au cinéma, je pense que c'est toute la conception même du film qui est une grosse erreur.
Vu le bide financier du film, Sly a intérêt a mettre les bouchées doubles sur le 4ème opus, sinon, la franchise sera enterrée pour de bon !