Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Oui, je sais, mon pseudo prête à sourire, et je te suis reconnaissant de ne pas tomber dans le jeu de mot facile. En ce qui concerne l'écran fantastique, j'aime bien citer mes sources, c'est toujours mieux que de paraphraser.
Quant à l'argument, il est tout à fait valable, si on prend en considération que les deux versions n'ont que 3 ans d'écart. Faire une "nouvelle adaptation" (je sais que tu préfères ce terme à remake) alors que la précédente ne date que de 2009, est, d'une certaine manière, chercher "le bâton pour se faire battre". A mon sens, Fincher aurait dû se détacher beaucoup plus du livre, pour ainsi donner libre cours à ses idées.
Dans son film, malheureusement, on retrouve la même structure scénaristique, des décors et des situations similaires à la précédente version. A trop vouloir coller au livre, Fincher s'est cloisonné et ne peut, en définitive, que nous livrer pratiquement la même histoire que celle relatée 3 ans plus tôt, et ce malgré son indéniable talent de metteur en scène.
Quant à l'argument, il est tout à fait valable, si on prend en considération que les deux versions n'ont que 3 ans d'écart. Faire une "nouvelle adaptation" (je sais que tu préfères ce terme à remake) alors que la précédente ne date que de 2009, est, d'une certaine manière, chercher "le bâton pour se faire battre". A mon sens, Fincher aurait dû se détacher beaucoup plus du livre, pour ainsi donner libre cours à ses idées.
Dans son film, malheureusement, on retrouve la même structure scénaristique, des décors et des situations similaires à la précédente version. A trop vouloir coller au livre, Fincher s'est cloisonné et ne peut, en définitive, que nous livrer pratiquement la même histoire que celle relatée 3 ans plus tôt, et ce malgré son indéniable talent de metteur en scène.
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
sauf que l'ambition de ce film n'était surement pas d'être une relecture du roman par Fincher mais juste (enfin, avec la patte Fincher quand même) une adaptation que les américains puissent allez voir (c'est-à-dire un film en anglais et pas en suédois doublé ou sous-titré).
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
et je n'ai toujours pas lu les livres, vu les films et téléfilms suédois ni le Fincher. j'espère qu'il sera encore à l'affiche pendant les vacances scolaires quand on se sera débarrassé des mômes...
Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Effectivement, et c'est bien ce que je reproche à ce film.
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Perso, je trouve que le film manque de zombies, de bimbos et de ninjas !
La seule grosse différence dans la démarche semble être que les Américains acquièrent les droits des films qu'ils veulent adaptés, contrairement aux Indiens.
C'est marrant, mais beaucoup ici semblent le vénérer. Perso, c'est un réalisateur dont les films me laissent froid, voir m'emmerdent passablement. J'ai assez bien apprécié Seven, The Game et Zodiac (et aussi Panic Room, mais là c'est plus pour Jodie Foster), mais ce sont des films que je n'ai vu qu'une fois, et que je n'ai absolument pas envie de revoir.Starfe a écrit :enfin, avec la patte Fincher quand même
Je suis d'ailleurs récemment tombé sur une émission, évoquant le cinéma indien, qui fait exactement la même chose. Les films étrangers sont digérés et resservis à la sauce indienne pour un public indien.Starfe a écrit : une adaptation que les américains puissent allez voir (c'est-à-dire un film en anglais et pas en suédois doublé ou sous-titré).
La seule grosse différence dans la démarche semble être que les Américains acquièrent les droits des films qu'ils veulent adaptés, contrairement aux Indiens.
- Pierrebrrr
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Il faut arrêter de ricaner des américains qui ne vont pas voir les films sous-titrés, je pense qu'il y a autant, voir plus de spectateur de V.O.S.T aux Etats-Unis qu'en France, simplement c'est un public de grandes métropoles, dépendant du bon vouloir des distributeurs. Ce que les américains ne vont pas voir, ce sont les films doublés, il n'y a pas de culture du doublage là-bas. Bien sûr Millénium est un projet de producteur, et que Fincher est embarqué dedans par lui. Mais il ne se serait jamais engagé dedans s'il n'avait pas eu une connexion profonde avec le récit.
Tout ce que vous dîtes du scénario me semble juste. De mon côté, c'est un aspect d'un film qui m'est indifférent à partir du moment où j'y trouve d'autres qualités. Là, on sort un peu du débat sur Millénium seulement. Mais en général, le scénario, je m'en fiche un peu. Je pense qu'un film "parle" de bien d'autres manières, moins directement
On pourrait dire d'une façon plus simple que si Millénium au cinéma s'était limité à la version suédoise, il ne m'en resterait rien. Fincher, lui, quoi qu'on estime qu'il ait volé aux suédois a rendu le film inoubliable. Ce n'est pas une position de principe: quels que soient les efforts d'adaptation fait par Scorcese dans le remake d' Infernal Affairs, auquel je trouve des qualités, je préfère largement l'original de Hong-Kong. Dans le cas de Fincher, oui, je fais partie des gens fasciné par ces films, de plus en plus au fur et à mesure que sa carrière évolue, et je pense que c'est un metteur en scène presque inégalé aux Etats-Unis. Il y a dans Millénium une manière de créer de la tension- par le montage, par des enchainements de plans, par le rapport du montage et de la musique (fabuleuse, j'insiste !) totalement étrangère au film de Oplev.
Et un film, ce ne sera jamais, pour moi, une histoire avant tout. C'est d'abord le regard d'un metteur en scène.
Peut-être, oui, que Fincher aurait dû emmener son récit plus loin que le scénario, mais à quoi bon ? C'est tellement évident que ce n'est pas ce qui l'interesse ...
Et puis j'espère vivement qu'il continuera sur sa lancée, parce qu'avec les deux autres romans, il n'aura pas le choix, il faudra faire un vrai travail d'adaptation (et pas simplement de réduction ) pour faire tenir debout les deux intrigues complètement rocambolesques et assez ridicules des 2 suites.
Dis-donc, finalement le bouche à oreille semble très moyen, pour ce film de Fincher. Je suis un peu surpris...
Tout ce que vous dîtes du scénario me semble juste. De mon côté, c'est un aspect d'un film qui m'est indifférent à partir du moment où j'y trouve d'autres qualités. Là, on sort un peu du débat sur Millénium seulement. Mais en général, le scénario, je m'en fiche un peu. Je pense qu'un film "parle" de bien d'autres manières, moins directement
On pourrait dire d'une façon plus simple que si Millénium au cinéma s'était limité à la version suédoise, il ne m'en resterait rien. Fincher, lui, quoi qu'on estime qu'il ait volé aux suédois a rendu le film inoubliable. Ce n'est pas une position de principe: quels que soient les efforts d'adaptation fait par Scorcese dans le remake d' Infernal Affairs, auquel je trouve des qualités, je préfère largement l'original de Hong-Kong. Dans le cas de Fincher, oui, je fais partie des gens fasciné par ces films, de plus en plus au fur et à mesure que sa carrière évolue, et je pense que c'est un metteur en scène presque inégalé aux Etats-Unis. Il y a dans Millénium une manière de créer de la tension- par le montage, par des enchainements de plans, par le rapport du montage et de la musique (fabuleuse, j'insiste !) totalement étrangère au film de Oplev.
Et un film, ce ne sera jamais, pour moi, une histoire avant tout. C'est d'abord le regard d'un metteur en scène.
Peut-être, oui, que Fincher aurait dû emmener son récit plus loin que le scénario, mais à quoi bon ? C'est tellement évident que ce n'est pas ce qui l'interesse ...
Et puis j'espère vivement qu'il continuera sur sa lancée, parce qu'avec les deux autres romans, il n'aura pas le choix, il faudra faire un vrai travail d'adaptation (et pas simplement de réduction ) pour faire tenir debout les deux intrigues complètement rocambolesques et assez ridicules des 2 suites.
Dis-donc, finalement le bouche à oreille semble très moyen, pour ce film de Fincher. Je suis un peu surpris...
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Dis-moi Pierrebrrr, as-tu trouvé le traitement des personnages convenable dans ce film ? Je veux dire par là que j'ai eu le sentiment que Fincher avait du mal à savoir où orienter son film. Devait-il se concentrer sur l'intrigue, sur le personnage de Daniel Craig, ou celui de Lisbeth ?
Je pense qu'il a souhaité les 3. Mais, paradoxalement son film en est devenu trop superficiel, trop lisse. Le personnage de Lisbeth en est un parfait exemple. C'est bien simple, on ne sait quasiment rien d'elle, ce qui nous empêche d'entrer dans son esprit (mais d'un autre côté cela est peut-être voulu).
A te lire, Pierrebrrr, ce film est abouti, on ne peut faire mieux. Mais alors, pourquoi ai-je eu ce sentiment d'inachevé en regardant ce film ? Ce n'est pas à cause de la fin en queue de poisson (très réussie au passage), je te rassure, mais bien à cause du fait que le film ne mène nul part. Quels en ont été les enjeux ? J'avoue qu'ils m'ont un peu échappé...
Je pense qu'il a souhaité les 3. Mais, paradoxalement son film en est devenu trop superficiel, trop lisse. Le personnage de Lisbeth en est un parfait exemple. C'est bien simple, on ne sait quasiment rien d'elle, ce qui nous empêche d'entrer dans son esprit (mais d'un autre côté cela est peut-être voulu).
A te lire, Pierrebrrr, ce film est abouti, on ne peut faire mieux. Mais alors, pourquoi ai-je eu ce sentiment d'inachevé en regardant ce film ? Ce n'est pas à cause de la fin en queue de poisson (très réussie au passage), je te rassure, mais bien à cause du fait que le film ne mène nul part. Quels en ont été les enjeux ? J'avoue qu'ils m'ont un peu échappé...
- Pierrebrrr
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Oui, j'ai lu sous la plume de JB Thoret, que le film "ne racontait rien", autrement dit, qu'il n'y avait pas une vision du monde forte, un objet esthétique abouti derrière.Je comprends ce qu'il veut dire. De même je comprends bien que tu qualifies le film "d'inabouti", mais de mon point de vue, du point de vue de ce que j'attends d'un film, il ne l'est pas. En caricaturant on pourrait dire qu'il y a deux genres de spectateurs: ceux qui ne supportent que la fin d'un film soit "ratée", ou incohérente, et ceux qui s'en foutent complètement, et pour qui, pourrait-on dire, un film est aussi bien un objet rond, dont le centre serait partout, qu'une pointe tendue vers une fin qui serait forcément l'aboutissement du film et du récit.
Bien sûr, il y a une intrigue policière dans Millénium, qui réclame un traitement appliqué du récit- et je pense que Fincher pour un spectateur un minimum cultivé et attentif (un adulte quoi.) s'acquitte très bien de la tâche.
La qualité d'un film comme Buried, par exemple, est d'avoir une fin très forte par rapport à son sujet, mais serait-elle ratée que ça n'enlèverait rien à la qualité de toutes les scènes qui la précèdent.
Prenons un autre exemple d'un fim fantastique récent, passé assez inaperçu, sauf peut-être par ici: Instinct de Survie (The new daughter)- c'est un film qui à l'air de se pose comme un "fantastique à l'espagnole", avec traitement sérieux, peut d'effets de caméra. La fin du film peut être jugée ratée. Voir l'histoire convenue et sans surprise. Sauf que ça n'a aucune importance: le film, par son ambiance, le point de vue qu'il adopte pour raconter l'évolution de son personnage principal- un père confronté à la puberté de sa fille- rend le film très émouvant, et assez effrayant, si on accepte de se détacher un peu du récit, et d'accepter de le voir comme le portrait d'un homme qui ne peut pas empêcher sa petite fille de devenir une Autre... Mais là encore, ça ne passe pas par la construction dramatique à proprement parler, ni pas les dialogues, ni par le "récit". je reste bine plus sensible à ça qu'à un film démonstratif et construit comme The Woman, de Lucky Mc Kee.
Mais, et je réponds à la deuxième question, c'est évidemment le personnage de Lisbeth Salender qui l'interesse, et non seulement je trouve que oui, les personnages existent, et pas qu'un peu, mais que ce portrait de Salender, entre autres, fait toute la valeur du film. Maintenant, tout dépends de ce dont on a besoin, en tant que spectateur, pour sentir qu'un personnage existe. Le grand succès du moment, en terme de popularité, c'est la narration des séries télés: des intrigues qui exploitent et developpe la psychologie des personnages, exprimée à travers les décisions, dramatisées, qu'ils prennent face aux évènements auxquels les scénaristes les confrontent, et beaucoup de dialogues. Disons que c'est globalement l'économie de la série télé de Millénium. Mais si tu la regardes, tu auras peut-être comme moi l'impression que plus l'intrigue devient rocambolesque, plus, paradoxalement, le spectacle et les personnages se banalisent, simplement à cause de ces choix narratifs.
Un personnage, ça peut exister aussi par l'image: le langage corporel, la silhouette, le costume (et dans l'ensemble, tout ce qui concerne le "design")- aspects de la vie d'un personnage auxquels les animateurs et réalisateurs de films d'animation sont particulièrement sensibles.
Peut-être que c'est une question de sensibilités différentes, mais bien souvent, je suis plus touché par un plan d'un personnage en train de faire quelque chose (ou de ne pas faire quelque chose, regarde comment Milius filme Schwarzenneger dans Conan le Barbare ), même bref, que par 4 scènes dialogués à un moment clef de l'intrigue. Oui, comme tu le dis c'est bien le but du réalisateur, je crois, de nous laisser un peu aux portes de ce personnage. Mais il n'hésite pas non plus à l'illustrer de la manière la plus baroque: tout le générique, c'est le portrait le plus concret de ce qu'on peut faire de l'intériorité de Salender. Et quel meilleur moyen pour nous la rendre à la fois proche et étrangère ?
On peut prendre un autre cinéaste que j'aime beaucoup: Zack Snyder. Ce n'est pas clippeur hystérique. Pas du tout. Dans Watchmen par exemple. Il y a un plan sur Rorschach, au ralenti, le montrant marcher dans l'axe de la caméra. Devant lui, une pute l'invite, souriante, en entrouvrant son décolleté. Il la dépasse, totalement fermé à ce qui l'entoure. Lorsqu'elle passe derrière lui, dans le plan, son visage souriant se transforme en grimace de colère et de mépris, et elle lui envoie un geste insultant, dans le dos. lui continue à marcher. Cette seule scène, sans dialogue (un monologue détaché de l'action, je crois ) me rend Rorschach totalement vivant.
Je pourrais te dire la même chose du dernier plan des quatre cents coups, de bien des images de Gainsbourg, vie héroïque, de Greystoke.
Et cette approche des personnages, je la retrouve chez Fincher. Tout est parlant, tout est juste dans son traitement (et celui de l'actrice) de Lisbeth Salender: le pantalon baggy, la démarche, la façon de s'asseoir. Mais chez Craig aussi: la façon qu'a le personnage de jouer avec ses lunettes me le rend bien plus vivant que ses repliques ironiques ou ses explications sur l'enquête. En entrant dans la salle, je ne croyais pas à Craig. Simplement parce que c'est une armoire à glace et qu'il doit incarner un personnage très cérébral, courageux, mais physiquement faible, et en fait impressionnable (pur un personnage de cinéma)- et le moindre des exploits de Fincher n'est pas d'avoir réussi à "féminiser" l'acteur- c'est quand même un film dans lequel beaucoup de clichés sont intervertis: c'est la princesse qui sauve le héros à la fin, et pas le contraire !
Et, sans faire la midinette, je peux te dire que la fin du film, sa vraie conclusion, je la vois bien sûr dans ce travelling autour du visage de Salender, à l'intérieur de laquelle tout ce qu'elle espérait de Blomqvist s'écroule. Le voilà, finalement, à travers la subjectivité d'un personnage, que le réalisateur embrasse, réduit au même titre que les autres, à n'être qu'un homme qui n'aimait pas les femmes. C'est d'autant plus fort que c'est fait sans effet de manches, mais la vraie conclusion du film je la vois là.
Bien sûr, il y a une intrigue policière dans Millénium, qui réclame un traitement appliqué du récit- et je pense que Fincher pour un spectateur un minimum cultivé et attentif (un adulte quoi.) s'acquitte très bien de la tâche.
La qualité d'un film comme Buried, par exemple, est d'avoir une fin très forte par rapport à son sujet, mais serait-elle ratée que ça n'enlèverait rien à la qualité de toutes les scènes qui la précèdent.
Prenons un autre exemple d'un fim fantastique récent, passé assez inaperçu, sauf peut-être par ici: Instinct de Survie (The new daughter)- c'est un film qui à l'air de se pose comme un "fantastique à l'espagnole", avec traitement sérieux, peut d'effets de caméra. La fin du film peut être jugée ratée. Voir l'histoire convenue et sans surprise. Sauf que ça n'a aucune importance: le film, par son ambiance, le point de vue qu'il adopte pour raconter l'évolution de son personnage principal- un père confronté à la puberté de sa fille- rend le film très émouvant, et assez effrayant, si on accepte de se détacher un peu du récit, et d'accepter de le voir comme le portrait d'un homme qui ne peut pas empêcher sa petite fille de devenir une Autre... Mais là encore, ça ne passe pas par la construction dramatique à proprement parler, ni pas les dialogues, ni par le "récit". je reste bine plus sensible à ça qu'à un film démonstratif et construit comme The Woman, de Lucky Mc Kee.
Mais, et je réponds à la deuxième question, c'est évidemment le personnage de Lisbeth Salender qui l'interesse, et non seulement je trouve que oui, les personnages existent, et pas qu'un peu, mais que ce portrait de Salender, entre autres, fait toute la valeur du film. Maintenant, tout dépends de ce dont on a besoin, en tant que spectateur, pour sentir qu'un personnage existe. Le grand succès du moment, en terme de popularité, c'est la narration des séries télés: des intrigues qui exploitent et developpe la psychologie des personnages, exprimée à travers les décisions, dramatisées, qu'ils prennent face aux évènements auxquels les scénaristes les confrontent, et beaucoup de dialogues. Disons que c'est globalement l'économie de la série télé de Millénium. Mais si tu la regardes, tu auras peut-être comme moi l'impression que plus l'intrigue devient rocambolesque, plus, paradoxalement, le spectacle et les personnages se banalisent, simplement à cause de ces choix narratifs.
Un personnage, ça peut exister aussi par l'image: le langage corporel, la silhouette, le costume (et dans l'ensemble, tout ce qui concerne le "design")- aspects de la vie d'un personnage auxquels les animateurs et réalisateurs de films d'animation sont particulièrement sensibles.
Peut-être que c'est une question de sensibilités différentes, mais bien souvent, je suis plus touché par un plan d'un personnage en train de faire quelque chose (ou de ne pas faire quelque chose, regarde comment Milius filme Schwarzenneger dans Conan le Barbare ), même bref, que par 4 scènes dialogués à un moment clef de l'intrigue. Oui, comme tu le dis c'est bien le but du réalisateur, je crois, de nous laisser un peu aux portes de ce personnage. Mais il n'hésite pas non plus à l'illustrer de la manière la plus baroque: tout le générique, c'est le portrait le plus concret de ce qu'on peut faire de l'intériorité de Salender. Et quel meilleur moyen pour nous la rendre à la fois proche et étrangère ?
On peut prendre un autre cinéaste que j'aime beaucoup: Zack Snyder. Ce n'est pas clippeur hystérique. Pas du tout. Dans Watchmen par exemple. Il y a un plan sur Rorschach, au ralenti, le montrant marcher dans l'axe de la caméra. Devant lui, une pute l'invite, souriante, en entrouvrant son décolleté. Il la dépasse, totalement fermé à ce qui l'entoure. Lorsqu'elle passe derrière lui, dans le plan, son visage souriant se transforme en grimace de colère et de mépris, et elle lui envoie un geste insultant, dans le dos. lui continue à marcher. Cette seule scène, sans dialogue (un monologue détaché de l'action, je crois ) me rend Rorschach totalement vivant.
Je pourrais te dire la même chose du dernier plan des quatre cents coups, de bien des images de Gainsbourg, vie héroïque, de Greystoke.
Et cette approche des personnages, je la retrouve chez Fincher. Tout est parlant, tout est juste dans son traitement (et celui de l'actrice) de Lisbeth Salender: le pantalon baggy, la démarche, la façon de s'asseoir. Mais chez Craig aussi: la façon qu'a le personnage de jouer avec ses lunettes me le rend bien plus vivant que ses repliques ironiques ou ses explications sur l'enquête. En entrant dans la salle, je ne croyais pas à Craig. Simplement parce que c'est une armoire à glace et qu'il doit incarner un personnage très cérébral, courageux, mais physiquement faible, et en fait impressionnable (pur un personnage de cinéma)- et le moindre des exploits de Fincher n'est pas d'avoir réussi à "féminiser" l'acteur- c'est quand même un film dans lequel beaucoup de clichés sont intervertis: c'est la princesse qui sauve le héros à la fin, et pas le contraire !
Et, sans faire la midinette, je peux te dire que la fin du film, sa vraie conclusion, je la vois bien sûr dans ce travelling autour du visage de Salender, à l'intérieur de laquelle tout ce qu'elle espérait de Blomqvist s'écroule. Le voilà, finalement, à travers la subjectivité d'un personnage, que le réalisateur embrasse, réduit au même titre que les autres, à n'être qu'un homme qui n'aimait pas les femmes. C'est d'autant plus fort que c'est fait sans effet de manches, mais la vraie conclusion du film je la vois là.
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Démonstration très fine et sans appel. Ce film gagnerait donc son statut de chef-d'oeuvre en suggérant plus qu'en montrant ?
- Pierrebrrr
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Ah tu aimes bien me relancer toi ! et puis ça marche en plus.
Tu as l'air de vouloir trancher de la valeur de ce film comme si on écrivait pour le guide Michelin. Ce qui compte, il me semble, c'est de pouvoir communiquer sa vision d'un film, après ça ne m'empêche de garder son propre jugement- je n'ai aucun problème avec ton avis sur le film de Fincher.
Qui n'est pas forcément "suggestif"- c'est très graphique, les scènes "horribles" sont traitées dans le champ. Mais je vois ce que tu veux dire. Et c'est effectivement une qualité du film à mes yeux, oui. Je fais partie des amateurs de films un peu vieille école qui pensent que le cinéma est un art du hors-champ, et que cadrer, c'est exclure de l'image.
P.S: en pensant à la liste de plans que j'évoquais plus haut. J'adore King Kong, de Jackson- que je trouve supérieur au Seigneur des Anneaux. Il y a une scène qui résume ce qui est en train de se passer entre Ann Darrow et Jack Driscoll, un plan muet, magnifique: lorsque Carl Denham la filme sur le pont, elle se tourne, sourit au ralenti, son regard croise celui de Driscoll... et tout est dit. C'est un moment de grâce de la filmo, parfois très lourde de Jackson, un moment qui échappe à l'économie du film, le plan pourrait être signifiant en étant plus court, mais Jackson, comme saisi lui-même par la beauté de son actrice, s'attarde. Je trouve ça magnifique.
Tu as l'air de vouloir trancher de la valeur de ce film comme si on écrivait pour le guide Michelin. Ce qui compte, il me semble, c'est de pouvoir communiquer sa vision d'un film, après ça ne m'empêche de garder son propre jugement- je n'ai aucun problème avec ton avis sur le film de Fincher.
Qui n'est pas forcément "suggestif"- c'est très graphique, les scènes "horribles" sont traitées dans le champ. Mais je vois ce que tu veux dire. Et c'est effectivement une qualité du film à mes yeux, oui. Je fais partie des amateurs de films un peu vieille école qui pensent que le cinéma est un art du hors-champ, et que cadrer, c'est exclure de l'image.
P.S: en pensant à la liste de plans que j'évoquais plus haut. J'adore King Kong, de Jackson- que je trouve supérieur au Seigneur des Anneaux. Il y a une scène qui résume ce qui est en train de se passer entre Ann Darrow et Jack Driscoll, un plan muet, magnifique: lorsque Carl Denham la filme sur le pont, elle se tourne, sourit au ralenti, son regard croise celui de Driscoll... et tout est dit. C'est un moment de grâce de la filmo, parfois très lourde de Jackson, un moment qui échappe à l'économie du film, le plan pourrait être signifiant en étant plus court, mais Jackson, comme saisi lui-même par la beauté de son actrice, s'attarde. Je trouve ça magnifique.
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Mais c'est toi qui est venu me chercher, je te rappelle ! La vérité est que je voulais savoir quels étaient les éléments qui te faisaient dire que ce film était un chef d'oeuvre ; éléments qui, de toute évidence, ne m'ont pas sauté aux yeux. Je ne devais pas être dans le même état d'esprit que toi quand je suis allé voir ce film.
- Lepithec
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Complètement d'accord avec Pierrebrrr, j'ai aussi été très impressionné par ce film, non seulement dès le début avec quelques scènes qui caractérisent parfaitement les personnages, mais plus ça avance, plus l'intrigue patine (pour notre plaisir de spectateur), plus je retrouve cette jubilation de l'enquête qui piétine et cette atmopshère à la ZODIAC (définitivement son chef d'oeuvre) avec ce même côté anti-spectaculaire, la bizarrerie de SE7EN, l'élégance et l'intelligence de la mise en scène de THE SOCIAL NETWORK, avec en plus un vrai nouveau sujet que Pierrebrrr a bien cerné : Lisbeth Salander, personnage féminin fort et déterminé, un genre de Mark Zuckerberg au féminin, qui essaie tout au long de l'histoire de maintenir son libre-arbitre et sa liberté envers et contre tout (sur les hommes surtout) mais que la fin laisse effectivement nuancée et amère, et c'est la force du film. J'ai adoré l'ambiance anxiogène et les décors isolés (qui m'ont rappelé THE GHOST WRITER de Polanski, notamment cette scène de cache-cache dans une maison avec des murs en verre, c'est très polanskien comme idée). Bref, c'est effectivement un film de commande mais faut voir comment Fincher se l'ai approprié avec brio.
- Pierrebrrr
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
... Tu me fais plaisir là, je me sens moins seul. Je l'ai revu hier, et comme j'ai revu la version télé suédoise (la série...enfin, j'ai tenu que 3 épisodes ), j'ai trouvé en plus que le Fincher n'était pas si proche dans les choix de scènes du film de Oplev. Je te rejoins sur Zodiac, Lepi, c'est vraiment -encore- un film immense, et dans la carrière de Fincher, et dans le ciné américain tout court. A la fin de Millenium, il y aussi cet effet bizarrement décevant: Harriet a été retrouvée, un tueur en série cessera de nuire, Blomkvist réhabilité, et pourtant, on a le sentiment que les personnages ressortent au mieux inchangés (Blomkvist) au pire, brisés (Salender ).
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- Lee Van Cleef
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Bien qu'elle soit à l'agonie dans les salles françaises, j'ai finalement réussi à ceinturer la bête avant qu'elle ne disparaisse des écrans. Et ce que j'ai découvert est un beau thriller hivernal, aussi froid et scintillant qu'une écharde de glace (encore qu'il ne m'a pas autant happé que le mastoc Rundskop, alias Bullhead, un polar flamand qui a les pieds dans la tourbe et, comme l'on dit de nos jours, déboîte vénère). Je comprends mieux maintenant ce qui a gêné BAF dans cette complexe mosaïque de séquences semblant avoir chacune leur respiration propre, en particulier les passages estampillés "Lisbeth Salander", lesquels se distinguent par leur brièveté clinique et ultra-découpée. Mais ce style, qui ne cherche en rien à séduire au premier regard, m'a semblé en parfaite adéquation avec la vie aride de l'héroïne : elle porte un regard invariablement méfiant sur le monde qui l'entoure, tel un animal traqué ayant développé l'instinct de survie le plus acéré, et paraît n'abandonner aucune empreinte dans des lieux (y compris son appartement) qu'elle traverse à la façon d'un brusque courant d'air. Bref, pour rébarbatifs qu'ils puissent paraître, les oripeaux de Millenium sont ceux d'un film profondément intègre.BAF a écrit :Pour ma part, ce Millénium là n'arrive pas à la cheville du précédent. Tout simplement à cause du fait que Fincher fragmente son récit à l'aide de séquences assez courtes (du moins, c'est ce qui m'a semblé) qui dynamisent le film, tout en rendant, en contrepartie, l'intrigue très difficile à suivre et les personnages peu intéresessants car survolés.
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Et tu vas te sentir encore moins seul du coup... Vu hier et je n'avais pas pris une telle claque depuis... "Le Silence des Agneaux" et là tout est dit pour moi. Je ne connais pas l'univers "Millenium", je n'ai pas vu les films Suédois mais j'ai été comme happé par le film de Fincher et je suis resté schotché devant avec ma p'tite femme qui a adoré aussi (et elle a très bon goût). Tout, j'ai tout aimé dans ce film, et même la musique de "bidule" et "machin" que j'ai du mal à écouté a fini par trouver grâce à mes oreilles. je n'avais pas goûté au dernier opus de Fincher à cause de l'histoire contée (je déteste ce portrait d'abrutis qu'est "The Social Network" tout en reconnaissant le talent évident du réalisateur) Mais là... Allez, sans allusion aucune, une grosse baffe ! "The Artist" et "Millenium" dans le week-end... le pied ! Et merci Lee pour ton analyse tout en finesse de Lysbeth. c'est totalement ce que je ressenti dans le film.Pierrebrrr a écrit :... Tu me fais plaisir là, je me sens moins seul.
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Je reviens sur le film, que j'ai vu il y a quelques jours... Je suis d'accord avec Lee : la vision de ce nouveau Millenium, si elle n'a pas été rébarbative, aurait été pour moi doublement captivante si je n'avais pas découvert le film suédois diffusé sur M6. Tout en louant la maîtrise de Fincher et son traitement de miss Salander, je pense que son langage s'épanouit plus dans Zodiac ou Social Network. Ici, le récit policier, motivé par ce sens de la découpe hyper affuté, gagne en intérêt par rapport à l'adaptation précédente. C'est ce qu'un collègue à moi, qui voue un culte à Fincher (et il a sans doute raison), apprécie chez lui sans pour autant se muer en analyste acharné : ses yeux brillent et il dit "voilà, c'est ça le cinoche que j'aime !" Et je crois que c'est le signe de quelque chose d'assez exceptionnel : la précision chirurgicale et le traitement assez cérébral (et bavard) de Fincher suscitent chez certains une émotion qui n'a rien à voir avec la pure technique.
MAIS il faut quand même rendre à machin ce qui lui appartient : j'ai carrément kiffé l'histoire, l'enquête, le rapport entre Blomkvist et Salander dans l'adaptation suédoise ! Après, c'est le traitement de Lisbeth qui diffère chez Fincher mais ce n'est pas non plus une révolution hein ! Bon, j'ai le cerveau en gruyère en ce moment mais cet aspect "courant d'air", furtif en fait, énigmatique et torturé (que l'on retrouve d'ailleurs dans le générique avec un génie peu commun - comme un générique de Fincher quoi !) m'a paru plus prononcé chez Fincher... bien que je surkiffe la Lisbeth dans "l'autre" film ! Dans mon souvenir fromager, la Lisbeth "suédoise" m'a paru plus volontaire et forte : vers la fin, elle contemple la personne qui occupe la voiture renversée alors que la Lisbeth "américaine" a à peine le temps de réagir...
MAIS il faut quand même rendre à machin ce qui lui appartient : j'ai carrément kiffé l'histoire, l'enquête, le rapport entre Blomkvist et Salander dans l'adaptation suédoise ! Après, c'est le traitement de Lisbeth qui diffère chez Fincher mais ce n'est pas non plus une révolution hein ! Bon, j'ai le cerveau en gruyère en ce moment mais cet aspect "courant d'air", furtif en fait, énigmatique et torturé (que l'on retrouve d'ailleurs dans le générique avec un génie peu commun - comme un générique de Fincher quoi !) m'a paru plus prononcé chez Fincher... bien que je surkiffe la Lisbeth dans "l'autre" film ! Dans mon souvenir fromager, la Lisbeth "suédoise" m'a paru plus volontaire et forte : vers la fin, elle contemple la personne qui occupe la voiture renversée alors que la Lisbeth "américaine" a à peine le temps de réagir...
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Re: Millenium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Visionné le film hier soir et j’ai enfin compris pourquoi le film s’appelait THE GIRL WITH THE DRAGON TATOO et non pas MILLENIUM car il est clair que tout ce qui a pu intéresser émotionnellement FINCHER tient dans le personnage de Lysbeth et dans l’interprétation bouleversante de Rooney Maara.
Je précise avoir vu la première version cinématographique du roman.
Ce qui m’a tout d’abord frappé c’est l’énorme faute de gout du (superbe) générique, on se retrouve avec une version hardcore d’un clip de James Bond, on peut y voir un clin d’œil foireux à Daniel Craig (toujours excellent) ou la maladie de Fincher de transformer son film en long vidéo clip…
Peut être que cela vient du fait que j’ai énormément écouté le triple cd de Reznor et Ross, mais chaque fois que la musique commence, le montage transforme le film en vidéo clip. En plus le mixage met systématiquement le score en avant.
D’où un certain détachement et une fascination purement sensitive de l’œuvre.
On comprend également les sonorités sortant des musiques de jeu SILENT HILL notamment lorsque les photogrammes qu’observe le héros semblent s’animer comme dans un rêve.
Et je voudrais aborder un dernier point, mais qui n’engage que moi et ma tête pleine de vide, mais une phrase me revient tout le temps concernant David Fincher et elle vient d’Alexandre Desplat qui déclarait à propos du cinéaste qu’il avait tout compris sur le fonctionnement de film. On pouvait comprendre par là la compréhension du pouvoir de l’image sur le spectateur ainsi que la parfaite du réalisateur sur ces/ses images.
Les films de David Fincher sont quasiment des œuvres d’Art, parfaitement maitrisé, aucun pictogramme, aucun son n’est laissé au hasard.
Et c’est ce qui fait la force et la faiblesse d’un film comme THE GIRL…
Polar tellement maitrisé qu’il en devient limite abstrait, long vidéoclip superbe et froid d’où la fascination de Fincher pour le personnage de Lysbeth.
A l’instar du réalisateur, elle est géniale et froide… Elle maitrise totalement son sujet mais à un mal fou à se faire comprendre par le monde extérieur autrement que par le sexe (superbe scène d’amour entre les deux héros) comme si Fincher recherchait sa part d’humanité à travers Lysbeth….
Je ne suis pas certains d’être clair dans mon raisonnement ni d’être à l’abris de faire de la psychologie à deux balles, mais je pense que le film est passionnant mais que pour de « mauvaises » raisons (je n’aime pas le terme de « mauvais » ici, mais je n’en trouve pas d’autre.
J’y ai pensé toute la nuit, fut un temps ou Brad Pitt représentait le coté What the Fuck de Fincher et aujourd’hui c’est Lysbeth, qui se bat pour qu’a travers sa fascination pour la machine/belle image on découvre un être humain…
Je m'arrête là mais c'est le genre de film sur lequel il y a des tonnes et et des tonnes de choses à dire... Comme quoi les oeuvres malades de grands metteurs en scene sont parfois plus passionnante que leurs oeuvres qui font plus l'unanimité (SOCIAL NETWORK par exemple)...
Je précise avoir vu la première version cinématographique du roman.
Ce qui m’a tout d’abord frappé c’est l’énorme faute de gout du (superbe) générique, on se retrouve avec une version hardcore d’un clip de James Bond, on peut y voir un clin d’œil foireux à Daniel Craig (toujours excellent) ou la maladie de Fincher de transformer son film en long vidéo clip…
Peut être que cela vient du fait que j’ai énormément écouté le triple cd de Reznor et Ross, mais chaque fois que la musique commence, le montage transforme le film en vidéo clip. En plus le mixage met systématiquement le score en avant.
D’où un certain détachement et une fascination purement sensitive de l’œuvre.
On comprend également les sonorités sortant des musiques de jeu SILENT HILL notamment lorsque les photogrammes qu’observe le héros semblent s’animer comme dans un rêve.
Et je voudrais aborder un dernier point, mais qui n’engage que moi et ma tête pleine de vide, mais une phrase me revient tout le temps concernant David Fincher et elle vient d’Alexandre Desplat qui déclarait à propos du cinéaste qu’il avait tout compris sur le fonctionnement de film. On pouvait comprendre par là la compréhension du pouvoir de l’image sur le spectateur ainsi que la parfaite du réalisateur sur ces/ses images.
Les films de David Fincher sont quasiment des œuvres d’Art, parfaitement maitrisé, aucun pictogramme, aucun son n’est laissé au hasard.
Et c’est ce qui fait la force et la faiblesse d’un film comme THE GIRL…
Polar tellement maitrisé qu’il en devient limite abstrait, long vidéoclip superbe et froid d’où la fascination de Fincher pour le personnage de Lysbeth.
A l’instar du réalisateur, elle est géniale et froide… Elle maitrise totalement son sujet mais à un mal fou à se faire comprendre par le monde extérieur autrement que par le sexe (superbe scène d’amour entre les deux héros) comme si Fincher recherchait sa part d’humanité à travers Lysbeth….
Je ne suis pas certains d’être clair dans mon raisonnement ni d’être à l’abris de faire de la psychologie à deux balles, mais je pense que le film est passionnant mais que pour de « mauvaises » raisons (je n’aime pas le terme de « mauvais » ici, mais je n’en trouve pas d’autre.
J’y ai pensé toute la nuit, fut un temps ou Brad Pitt représentait le coté What the Fuck de Fincher et aujourd’hui c’est Lysbeth, qui se bat pour qu’a travers sa fascination pour la machine/belle image on découvre un être humain…
Je m'arrête là mais c'est le genre de film sur lequel il y a des tonnes et et des tonnes de choses à dire... Comme quoi les oeuvres malades de grands metteurs en scene sont parfois plus passionnante que leurs oeuvres qui font plus l'unanimité (SOCIAL NETWORK par exemple)...