Trois coups de coeur même si il ne s'agit pas nécessairement de découvertes récentes.
Tout d'abord,j'aimerais évoquer MICHEL LEGRAND et ses magnifiques transcriptions de certaines de ses compositions pour le
cinéma;YENTL,PEAU D'ÂNE,LE MESSAGER,ETE 42,LES PARAPLUIES DE CHERBOURG,pour harpe et orchestre. CATHERINE MICHEL
en est l'heureuse dédicataire. Voici d'ailleurs ce qu'elle nous dit: << Ma collaboration avec MICHEL LEGRAND m'a permis de
concrétiser un vieux rêve : sortir la harpe de son emploi conventionnel.>> Il faut bien se rendre à l'évidence. La harpe n'a pas
énormément de grandes oeuvres à son répertoire,énormément de grands concertos. Il y a bien le CONCERTO POUR FLÛTE ET
HARPE de MOZART et son sublime deuxième mouvement comme se plait à le dire LEGRAND,lui-même. Il y a bien le très
plaisant CONCERTO POUR HARPE de VILLA-LOBOS et aussi,carrément magnifique,celui-là,LE CONCERTO POUR HARPE de
GINASTERA. Ce que fit le compositeur français à partir de sa musique de film est vraiment intéressant et digne de cette
harpiste d'exception. C'est aussi le plaisir de redécouvrir des mélodies immortelles dans un nouveau contexte. J'aime
particulièrement le mariage du clavecin et de la harpe dans LE MESSAGER. D'allure baroque,il s'y dessine quelques moments
musicaux de toute beauté.
Après la beauté pure et limpide des musiques de LEGRAND,la réécoute de IN THE LINE OF FIRE d'ENNIO MORRICONE m'a
apporté par une dimension atonale et démesurée,une excitation presque barbare. Rythmes bancales,évocation d'une grande
ville américaine aux vastes infrastructures. Le morceau "aim high" d'une étonnante modernité,de par sa construction rythmique très spéciale et ses cuivres utilisés par moments comme des klaxons,sorte "d'embouteillage" musical parfaitement
maîtrisé et d'une "laideur" urbaine complètement assumée. MORRICONE va jusqu'au bout de son propos,atonal,cette fois,bien
en marge de tout formatage et guimauve de tout poil. Une petite précision pour son "love theme",car bien qu'il ne s'agisse
pas de la meilleure mélodie écrite par le Maestro,il joue habilement des apparences. On croit y entendre une flûte de pan et,
en réalité,Morricone demanda au musicien de faire sonner sa flûte classique comme une flûte de pan en soufflant dedans d'une certaine façon. Au final,il y a une profonde tendresse dans ce morceau mélodique au caractère hésitant et incertain.
Hésitant et incertain,comme le héros vieilli et essoufflé,interprété par le grand CLINT.
EDWARD SCISSORHANDS de DANNY ELFMAN,histoire de quitter le génie glauque du compositeur transalpin pour une superbe
symphonie féérique,si magnifiquement inspirée,impeccablement écrite et orchestrée. Un régal d'un autre ordre pour mon
oreille éclectique et ravie de ces trois écoutes.Cette musique m'absorbe tellement que lors de la note finale,quand je rouvre
mes yeux,la première chose que je fais,je regarde mes mains.
LONDONER IN NEW YORK de JIM PARKER.