Bond vs Bourne : un premier papier sur QoS

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Walden
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Bond vs Bourne : un premier papier sur QoS

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(Le Monde du 31 octobre)


James Bond, espion dépassé ?


Tenté par un scénario à la Jason Bourne, " Quantum of Solace ", de Marc Forster, déçoit


C'est votre mère ? ", demande la jeune femme en apercevant M, la directrice des services secrets britanniques. " Non, mais il lui arrive de se prendre pour ma mère ", répond James Bond. Ça, c'est de la psychologie, 007 est comme tout le monde, avec un moi, un ça et un surmoi. Que le client se rassure, Quantum of Solace est aussi livré avec son lot de tueries et de destructions. Le quota de décors exotiques est respecté, tout comme celui des James Bond Girls, la brave fille sainement sexy (l'Anglaise Gemma Arterton) et la créature exotique et ambiguë (Olga Kurylenko).

Marc Forster, réalisateur suisse installé à Hollywood (A l'ombre de la haine, Neverland, Les Cerfs-Volants de Kaboul), était donc chargé de mettre en oeuvre ce cahier des charges contradictoire, qui donne une âme à James Bond sans le priver des plaisirs de sa profession de tueur à gages au service de Sa Majesté. Le résultat frustrera aussi bien ceux qui aiment leur 007 saignant que les amateurs d'espions modernes, pétris de contradictions, dont le principal représentant est Jason Bourne, le héros amnésique incarné par Matt Damon dans la trilogie réalisée par Doug Liman puis Paul Greengrass.

Quantum of Solace se présente comme la suite de la précédente aventure de Bond, Casino Royale, qui avait marqué les débuts du nouveau 007 : blond, brutal mais un peu coeur d'artichaut. Interprété par Daniel Craig, ce James Bond se faisait torturer physiquement par Le Chiffre et sentimentalement par Vesper Lynd (Eva Green). Un film plus tard, le souvenir de cet amour ne s'est pas effacé chez notre héros, qui se console en abattant systématiquement les agents adverses.

Tout commence dans les règles de l'art : au terme d'une série de cascades, Bond liquide le premier de ces suspects pendant le Palio siennois, la célèbre course de chevaux sur la place principale de la ville. Mais déjà quelques signes donnent l'alerte : le montage est haché, la caméra tressaute, la lumière est naturaliste. Pas besoin d'être psychiatre pour établir le diagnostic : James Bond souffre d'un complexe d'infériorité face à Jason Bourne.

Les promoteurs de l'entreprise 007 - les inusables producteurs Michael G. Wilson et Barbara Broccoli, les scénaristes Paul Haggis, Neal Purvis et Robert Wade, qui avaient écrit Casino Royale - sont trop malins pour se laisser aller à l'imitation pure et simple. Mais ce souci de n'être pas assez moderne travaille tout le film.

Prenez le méchant. Il veut bien sûr devenir le maître du monde. Mais il n'est pas psychotique, ni monstrueux physiquement. Bien sûr que non, puisque Dominic Greene, dirigeant d'une multinationale, a les traits de notre Mathieu Amalric. Sa Greene Corporation fait mine de préserver l'environnement, tout en asservissant les nations. Et comme on est dans le monde réel, Dominic Greene ne se contentera pas d'une république bananière imaginaire, mais va préparer un vrai coup d'Etat en Bolivie, avec l'appui de la CIA.


FLIRT AVEC LA RÉALITÉ


Voilà où en est James Bond : à lutter contre l'impérialisme américain, à soutenir la fraction proeuropéenne du gouvernement britannique. C'est sur ce chemin, qui le mène de Haïti (un rôle tenu avec brio par la République de Panama) aux déserts andins, qu'il rencontre Camille, fille d'un opposant assassiné par une ganache bolivienne, devenue la maîtresse de Greene dans l'espoir d'approcher le meurtrier de son père.

Ce flirt avec la réalité n'est pas sans conséquences sur le plaisir du spectateur. Les costumes de Bond jurent avec les tenues quechua traditionnelles, tout comme le jeu d'Amalric, empreint de sa filmographie, ne sied guère à la psychose caricaturale de son personnage.

Le titre a priori indéchiffrable du film aurait dû mettre la puce à l'oreille. Quantum of Solace se traduit par " Quantum de réconfort ". Il est emprunté à une nouvelle méconnue de Ian Fleming dans laquelle Bond et un ami dissertent sur le rapport confort-passion dans les relations amoureuses. Le scénario du film dissimule le sujet sous des allusions à un mystérieux Quantum, encore plus redoutable que la Greene Corporation jusqu'à ce que l'épilogue du film, très moral, montre que le propos de cette suite un peu superflue à Casino Royale était bien d'apporter du baume au coeur meurtri de James Bond. Mais un homme apaisé mérite-t-il encore son permis de tuer ?

Thomas Sotinel



Quantum of Solace

de Marc Forster

Film américano-britannique.

Avec James Craig, Olga Kurylenko, Mathieu Amalric, Judi Dench. (1 h 46.)
BRAINSTORM main title (James Horner)
http://www.youtube.com/watch?v=HMj_80T6cyg
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Emissary
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Re: Bond vs Bourne : un premier papier sur QoS

Message non lu par Emissary »

Bond, Bourne, ce sont de gros lourdauds. On sait bien chez les espions, qui a la vraie classe:

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Misquamacus
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Re: Bond vs Bourne : un premier papier sur QoS

Message non lu par Misquamacus »

Bourne c'est ce film avec le copain de l'endive aussi crédible en super espion que moi en ballerine ? J'ai vu la moitié du premier, ouais... Il paraît qu'il y en a eu deux autres...
Sinon, niveau classe, y'a lui aussi :

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Emissary
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Re: Bond vs Bourne : un premier papier sur QoS

Message non lu par Emissary »

Il chante beaucoup moins bien et il boit beaucoup moins bien.
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Odelay
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Re: Bond vs Bourne : un premier papier sur QoS

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Misquamacus a écrit :Bourne c'est ce film avec le copain de l'endive aussi crédible en super espion que moi en ballerine ?
Ben dis donc, tu dois alors être première danseuse étoile à l'Opéra de Paris!
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Misquamacus
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Re: Bond vs Bourne : un premier papier sur QoS

Message non lu par Misquamacus »

:mrgreen:
Du tout ! Je suis avant-centre, c'est dire !
Enfin bref, l'autre endive a trouvé son jambon. :lol:
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