Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Avez-vous des exemples précis de cinéastes clamant leur admiration pour le travail de leurs collègues...ou au contraire manifestant tout leur dédain face aux oeuvres de leurs "rivaux"?
Example,Bertrand Tavernier évoquant en Septembre 2005 pour le site Dvdclassik ses enthousiasmes et déceptions américains...:
"Pour De Palma, nous avons écrit un très long texte, louant certains films ; mais je serais finalement encore plus sévère aujourd’hui : je trouve ses derniers films absolument nuls. C'est vrai que l'on est sévère avec John Carpenter. Ce qu’il fait me semble tellement facile, ces lents travellings à la steadycam dans des rues désertes, sa réappropriation du sérial et de la série B (le fade "Jack Burton dans les griffes du Mandarin")… C’était marrant quand c’était Roger Corman qui offrait une contre culture, mais maintenant ces films, ces genres sont devenus officiels, institutionnels. Et l'intérêt s'émousse .
(...)
"Si aujourd’hui on nous reproche d’être durs avec ces réalisateurs, c’est que leurs derniers films sont généralement assez pauvres. Les derniers films de Coppola sont tout de même franchement décevants, que ce soit "Jack" ou "The Rainmaker". Steven Spielberg, pareil : certains films m’épatent, comme et puis j’ai le malheur d’enchaîner sur "Amistad", et catastrophe : c’est plat, raté et chose rare pour un film de procès, ennuyeux. On a écrit beaucoup de bien des "Dents de la Mer", de "Duel", voire de "La Liste de Schindler". Mais je trouve "Le Soldat Ryan" très discutable. Evidemment, la scène d’ouverture est très impressionnante - même s’il y a une idée de mise en scène impardonnable : les deux ou trois contre-champs sur les mitrailleuses allemandes…"
(...)
"une fois le débarquement terminé, "Le soldat Ryan" est un petit film de patrouille sans intérêt : il y a, sur le même thème, une trentaine de films américains bien plus réussis ("Cote 465", "Bastogne", "Fixed Bayonnets" de Fuller...). Dans cette seconde partie, Spielberg accumule les stéréotypes, voire les clichés, que ce soit sur la guerre ou la France. D’une manière générale, je trouve que la plupart des cinéastes du Nouvel Hollywood font des films extraordinairement décevants aujourd’hui : leur carrière vire même parfois au désastre. Regardez Sidney Pollack. Ou encore Michael Cimino… Cimino, c’est une catastrophe.
La presse omet toujours de le dire, mais Cimino s’est détruit tout seul, par mégalomanie, et cela donne les films qu’il a fait par la suite."
(...)
"Il y a de temps en temps des surprises de taille : "Eternal Sunshine of the Spotless Mind", "I Was Josh Polonski’s Brother", "Rushmore", "Sideways" ou "Ray" de Taylor Hackford, dont j'avais aimé certains films. Sans compter tous ces documentaristes dans la lignée d'Errol Morris Et évidemment quelques grands cinéastes continuent : Clint Eastwood en premier lieu dont les deux derniers films sont magnifiques, Steven Soderbergh, Robert Altman, le Scorsese d’"A Tombeau Ouvert", David Lynch, les frères Coen, le Michael Mann de "Révélations", Tim Burton malgré quelques ratages. Oliver Stone aussi, un cinéaste curieux qui a souvent été à côté de la plaque, mais dont les derniers films sont parfois passionnants, que ce soit "U-Turn" ou "Nixon". Je vois par ailleurs des cinéastes se disperser : Ang Lee avec "Hulk" par exemple, ou capituler.
(...)
"Quand je vois "Batman Begins", je me dis qu’il y a trente réalisateurs américains interchangeables qui pourraient faire ça : où est la place de Christopher Nolan, cinéaste pourtant intéressant, dans ce dispositif de mise en scène et cette masse d’effets spéciaux ? Le problème est le suivant : Walsh et Hawks étaient nourris des classiques de la littérature antique, la nouvelle génération, elle, est gavée de sous-produits, de comics, ou de films Z de la Shaw Brothers. Je ne peux pas dire que je sois foncièrement contre, puisque cette culture peut donner de grands films comme ceux de Quentin Tarantino (encore que "Kill Bill" me semble vide et marque les limites de ces sources d'inspiration), mais aussi beaucoup d'œuvres décervelées."
Example,Bertrand Tavernier évoquant en Septembre 2005 pour le site Dvdclassik ses enthousiasmes et déceptions américains...:
"Pour De Palma, nous avons écrit un très long texte, louant certains films ; mais je serais finalement encore plus sévère aujourd’hui : je trouve ses derniers films absolument nuls. C'est vrai que l'on est sévère avec John Carpenter. Ce qu’il fait me semble tellement facile, ces lents travellings à la steadycam dans des rues désertes, sa réappropriation du sérial et de la série B (le fade "Jack Burton dans les griffes du Mandarin")… C’était marrant quand c’était Roger Corman qui offrait une contre culture, mais maintenant ces films, ces genres sont devenus officiels, institutionnels. Et l'intérêt s'émousse .
(...)
"Si aujourd’hui on nous reproche d’être durs avec ces réalisateurs, c’est que leurs derniers films sont généralement assez pauvres. Les derniers films de Coppola sont tout de même franchement décevants, que ce soit "Jack" ou "The Rainmaker". Steven Spielberg, pareil : certains films m’épatent, comme et puis j’ai le malheur d’enchaîner sur "Amistad", et catastrophe : c’est plat, raté et chose rare pour un film de procès, ennuyeux. On a écrit beaucoup de bien des "Dents de la Mer", de "Duel", voire de "La Liste de Schindler". Mais je trouve "Le Soldat Ryan" très discutable. Evidemment, la scène d’ouverture est très impressionnante - même s’il y a une idée de mise en scène impardonnable : les deux ou trois contre-champs sur les mitrailleuses allemandes…"
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"une fois le débarquement terminé, "Le soldat Ryan" est un petit film de patrouille sans intérêt : il y a, sur le même thème, une trentaine de films américains bien plus réussis ("Cote 465", "Bastogne", "Fixed Bayonnets" de Fuller...). Dans cette seconde partie, Spielberg accumule les stéréotypes, voire les clichés, que ce soit sur la guerre ou la France. D’une manière générale, je trouve que la plupart des cinéastes du Nouvel Hollywood font des films extraordinairement décevants aujourd’hui : leur carrière vire même parfois au désastre. Regardez Sidney Pollack. Ou encore Michael Cimino… Cimino, c’est une catastrophe.
La presse omet toujours de le dire, mais Cimino s’est détruit tout seul, par mégalomanie, et cela donne les films qu’il a fait par la suite."
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"Il y a de temps en temps des surprises de taille : "Eternal Sunshine of the Spotless Mind", "I Was Josh Polonski’s Brother", "Rushmore", "Sideways" ou "Ray" de Taylor Hackford, dont j'avais aimé certains films. Sans compter tous ces documentaristes dans la lignée d'Errol Morris Et évidemment quelques grands cinéastes continuent : Clint Eastwood en premier lieu dont les deux derniers films sont magnifiques, Steven Soderbergh, Robert Altman, le Scorsese d’"A Tombeau Ouvert", David Lynch, les frères Coen, le Michael Mann de "Révélations", Tim Burton malgré quelques ratages. Oliver Stone aussi, un cinéaste curieux qui a souvent été à côté de la plaque, mais dont les derniers films sont parfois passionnants, que ce soit "U-Turn" ou "Nixon". Je vois par ailleurs des cinéastes se disperser : Ang Lee avec "Hulk" par exemple, ou capituler.
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"Quand je vois "Batman Begins", je me dis qu’il y a trente réalisateurs américains interchangeables qui pourraient faire ça : où est la place de Christopher Nolan, cinéaste pourtant intéressant, dans ce dispositif de mise en scène et cette masse d’effets spéciaux ? Le problème est le suivant : Walsh et Hawks étaient nourris des classiques de la littérature antique, la nouvelle génération, elle, est gavée de sous-produits, de comics, ou de films Z de la Shaw Brothers. Je ne peux pas dire que je sois foncièrement contre, puisque cette culture peut donner de grands films comme ceux de Quentin Tarantino (encore que "Kill Bill" me semble vide et marque les limites de ces sources d'inspiration), mais aussi beaucoup d'œuvres décervelées."
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Je ne sais pas de quand est datée cette interview mais je trouve cette analyse assez juste sur l'ensemble des points de vue des réalisateurs cités...et surtout les "écarts" de certains réalisateurs prométeurs en début de carrière et qui se sont éloigné de leur talent vers des films pitoyables. Tavernier a trouvé le mot juste concernant certains réalisateurs "ils ont capitulé" c'est la raison pour laquelle j'aime le côté intransigeant de ce réalisateur. Même s'il "rame" financièrement pour monter ses productions Tavernier reste fidèle à son Cinéma.
Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Septembre 2005.BarryTheBest a écrit :Je ne sais pas de quand est datée cette interview
Les réalisateurs Nicolas Saada et Olivier Assayas parlent de leurs enthousiames cinéphiliques...:
Nicolas Saada:
The thing
John Carpenter
Je pense que Carpenter est un des cinq ou six plus grands cinéastes vivants, qui n’est d’ailleurs pas reconnu à sa juste valeur. Son statut aujourd’hui est injuste. Je ne comprends pas comment des cinéastes comme Cronenberg et Tarantino sont aujourd’hui à ce point reconnus et comment un type comme Carpenter n’a pas sa place dans l’institution. C’est plus que jamais un Maverick, un Johnny Cash du cinéma. J’ai eu la chance de le rencontrer et je le connais un peu. Quand je pense à lui, je suis toujours un peu triste et révolté. The thing est l’un des films les plus tendus et malins du cinéma. Parce qu’il fait des pics de spectaculaire pour, par la suite, construire des scènes de suspense sur rien. Il met le paquet sur un effet spécial et après il vous fait flipper 30 minutes avec deux fils électriques et un peu de sang. Ce que j’aime chez John, c’est comment il dose la mise en scène. En cela, j’ai été influencé par lui.
Ne le dis à personne
Guillaume Canet
J’aime bien Ne le dis à personne. Parce que c’est l’histoire de quelqu’un qui veut raconter quelque chose à travers autre chose. Et qui y arrive. Ce que je retiens plutôt du film, c’est son style. Comment Guillaume construit le film sur ces moments de vide. On quitte le film pour atteindre des sensations pures et à la limite, ça nous suffit amplement ! Et j’aime quand ce film sort un peu de sa narration. Et puis, il m’impressionne par son audace physique. Y’a un truc de sportif dans le cinéma de Guillaume qui m’épate un peu.
Les patriotes
Éric Rochant
Je l’ai vu à Cannes en 1994 et j’avais adoré le film. Il m’avait bluffé. Je l’ai revu très souvent depuis. C’était un film incompris, injustement boudé par la critique à sa sortie. Et aujourd’hui, ce film est érigé en référence. C’est un film qui parle merveilleusement de l’espionnage comme recherche introvertie sur soi et non pas comme enjeu simplement politique. Ce qui est très beau dans le film c’est sa façon de parler d’Israël : de son rêve, de son désir, de sa douleur car le film est très honnête là-dessus. Et à titre personnel, ce film m’a profondément touché.
Les enchaînés
Alfred Hitchcock
Je l’ai vu assez jeune. Ca a été l’une des bases de mon film, Espion(s). Je l’ai beaucoup revu. Je trouvais que Cary Grant était extrêmement cruel avec Ingrid Bergman alors que c’est quand même lui qui l’a poussée à épouser Claude Rains alors qu’elle ne l’avait pas demandé. Il lui en veut presque d’avoir accepté la mission, alors que l’objet de sa mission au Brésil, c’est qu’elle l’épouse. Et je me suis demandé : que ce serait-il passé si Cary Grant était arrivé au Brésil pour sa mission et que Bergman était déjà mariée à Claude Rains. C’est là que j’ai commencé à tirer le fil d’une autre hypothèse et que j’ai construit Espion(s) comme une variation personnelle de ce point précis des Enchaînés.
Le syndrome de Stendhal
Dario Argento
Argento y exprime tout son désarroi,toute sa solitude aussi.
Film insensé,comme on en voit peu,oeuvre triviale et raffinée,teintée d'un humanisme inattendu,Argento n'aurait tourné dans sa carrière que les dix premières minutes du "Syndrome de Stendhal" qu'elles suffiraient amplement à le qualifier de maître.
L'oeuvre d'Argento,une des plus dérangeantes et poétiques que le cinéma nous ait données,n'a toujours pas trouvée sa "bonne place".
Parce qu'ils ne sont pas réductibles à de simples appareils théoriques,ou a de purs objets formels,les films d'Argento échappent à l'appropriation immédiate et un peu rigide qui dicte le goût des cinéphiles.
Olivier Assayas:
Irréversible (Gaspar Noé) : (silence)… Disons que je trouve que, en tout cas, Gaspar Noé a un talent plastique qui est… grand. Et très personnel. C’est rare, c’est très rare. La bande-son est très bien, elle a été faite par les Daft Punk si je ne me trompe pas (par Thomas Bangalter, l’un des deux Daft Punk, ndlr). Je dirai que la limite, alors que je trouve que Gaspar Noé a un talent dont on aimerait qu’il dépasse ça, c’est qu’il s’enferme dans une espèce de satisfaction de transgression en tant que fin en soi. Voilà, je trouve que la question de la transgression en tant que fin en soi est intéressante. Elle est intéressante en tant que chemin. Pour aller ailleurs.
La grande bouffe (Marco Ferreri) : J’ai adoré La grande bouffe à l’époque, je sais que c’est un film qui m’a vraiment fasciné. Hélas, je ne vais pas pouvoir vous en dire beaucoup plus parce que je ne l’ai pas revu depuis. C’est vraiment des souvenirs d’adolescence, collés à toutes sortes de sensations que sont les années 70 : l’adolescence, le lycée, la marginalité de l’époque et je serai curieux aujourd’hui de revoir ce film pour voir comment il s’est transformé.
Invasion Los Angeles (John Carpenter) :
Bon. John Carpenter est un très grand cinéaste, pour lequel j’ai une profonde admiration. À tous égards. C’est le premier cinéaste auquel j’ai eu l’impression de me rattacher quand j’ai voulu faire du cinéma. Quand j’ai commencé à faire mes premiers courts métrages, y’avait un film que j’admirais, c’était Assaut. C’était sorti beaucoup plus tard en France, je l’avais vu à Londres et ce film m’avait scié. C’est du cinéma qui a la même énergie que la musique que j’écoutais, plutôt du punk rock. J’ai trouvé ça chez lui, ou chez Cronenberg à l’époque de Rage ou de Frissons, ou chez Wes Craven. Cette école là du cinéma d’épouvante était juste, pertinente, dans l’époque. Invasion Los Angeles appartient à la période la plus forte de Carpenter. Il y a eu des hauts et des bas dans sa carrière mais c’est un grand cinéaste.
Toujours Olivier Assayas, admirateur du cinéma de Michael Mann,et plus mitigé sur le cinéma de M Night Shyamalan (dans les Inrockuptibles 461):
J'avais beaucoup aimé LE SOLITAIRE qui est un très grand film et j'avais vu ses films suivants mais pour moi c'est vraiment avec HEAT et REVELATIONS que son cinéma a décollé. HEAT est un film d'une ampleur tragique grandiose et REVELATIONS un film terrible sur la solitude,l'effrondrement d'un homme,c'est vraiment déchirant sur l'intimité d'un personnage.
Les deux films suivants,ALI et COLLATERAL sont très beaux,mais peut être moins accomplis. En tout cas,ils représentent les deux pistes complémentaires de son cinéma. L'un, COLLATERAL,est purement melvillien. C'est un film de genre, avec une matière triviale,à savoir un scénario qu'il n'a pas écrit et dont les ficelles sont énormes. Malgré ces charnières pas dignes de lui,le film réussit des envolées de poésie nocturne absolument stupéfiantes. Il y a vraiment une vision,mélancolique,hallucinée,d'un monde dévasté.
Dans ALI,le film est très bien écrit,mais un peu écrasé au montage. Le film existe par la puissance d'incarnation des acteurs,de densité des personnages y compris secondaires,d'amour des personnes.
Ce sont les deux forces de son cinéma,d'un côté l'oeil,la poésie purement visuelle d'un grand styliste; de l'autre l'épaisseur humaine de son regard,le sens fulgurant de l'incarnation. Les deux conjugués en font pour moi l'artiste le plus passionnant en activité à Hollywood".
(...)
"La scène finale de COLLATERAL,qui n'est éclairée que par l'extérieur,où tout est à la limite de la visibilité,à partir de la situation conventionnelle d'une femme traquée dans le noir,est époustouflante. On est dans l'abstraction poétique de cette peur,de cette inquiétude,de la ville la nuit. Et ce pur plaisir formel ne nous fait pas pour autant sortir du film.
Ce que fait Mann avec la technique de la haute définition,qui permet de filmer au bord de l'obscurité,est dingue. (...)
La scène de la boite de nuit est également hallucinante. C'est un peu une scène comme SCORSESE n'est probablement plus capable aujourd"hui d'en tourner" (...)
" M.Night SHYAMALAN m'intéresse,j'aimais beaucoup SIXIEME SENS,mais de plus en plus ses films ressemblent à des épisodes de LA QUATRIEME DIMENSION. il a remporté un immense succès avec SIXIEME SENS parce que le public était soulagé qu'on le libère de l'accélération rythmique éffrénée des films américains industriels. Tout à coup,on soufflait,c'était très beau.
Mais depuis,il a un peu abimé son cinéma en exploitant une formule."
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Qu'est-ce que j'aimerais retrouver cet article de Première (il me semble) datant d'une quinzaine d'année et se pliant au même exercice avec quelques-uns de nos "grands" noms du cinéma français se défoulant pour la plupart sur la carrière d' Eastwood...
"Un jeune con est assurément plus dangereux qu'un vieux con car il a tout l'avenir devant lui"
Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Claude Chabrol déjà,qui tapait gentiment sur "Sur la route de Madison"!Callahan a écrit :Qu'est-ce que j'aimerais retrouver cet article de Première (il me semble) datant d'une quinzaine d'année et se pliant au même exercice avec quelques-uns de nos "grands" noms du cinéma français se défoulant pour la plupart sur la carrière d' Eastwood...
Egalement sur "Mort à Venise","Razorback" de Mulcahy...
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Je rejoins Tavernier sur les piètres qualités du trop bavard et consensuel Amistad, dont les seules scènes (très) réussies se concentrent toutes à bord du navire où gronde la mutinerie. Mais pour le reste, je tombe littéralement des nues. C'est à croire que les connaissances de notre ami Bertrand en matière de films de procès s'arrêtent à ces deux mètres-étalons du genre, 12 Angry Men de Sidney Lumet et La Vérité de Clouzot. Il suffit de se pencher sur le cinéma américain des années 90, qui a vu fleurir des quantités décourageantes de films de procès insipides, désespérément chiants et mollassons, pour réaliser l'étendue des dégâts. Car enfin, pour un A Civil Action admirablement écrit, mis en scène et interprété, combien de téléfilms anémiques, grimés vaille que vaille en oeuvres de prestige ? A mon sens, le film de procès est un genre des plus délicats à aborder, que seuls les artistes les plus aguerris peuvent réussir à dompter sans arracher au spectateur d'interminables baillements.Guillaume a écrit :et puis j’ai le malheur d’enchaîner sur "Amistad", et catastrophe : c’est plat, raté et chose rare pour un film de procès, ennuyeux.
Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Pascal "Martyrs" Laugier semble lui aussi un peu mitigé sur le cinéma de Spielberg:
J'adore la partie thriller pur de Munich.
La préparation et les attentats. J'ai trouvé ça incroyable à voir. Ca ressemble au cinéma américain des années 70, celui que j'aime le plus, comme un bon vieux Schlesinger... Après, dès que le film devient une réflexion idéologique, censé disserter sur le bien et le mal, je trouve ça assez faible.
Sinon, bien sûr que Spielberg est un immense metteur-en-scène. C'est simplement que je n'aime pas du tout l'homme qu'il est devenu. Et ce qu'il a fait du cinéma de studio américain. Lui et son copain George. Et Indy 4 est un crachat dans la gueule à tous les fans. Perso, je sui sorti au bout de quarante minutes.
Christophe Gans sur Brian De Palma,Paul Verhoeven,Francis Ford Coppola (fanzine Phantom paru en 1996,hors-série consacré à feu Starfix):
Ce n'est pas un hasard si la carrière de Verhoeven a suivi celle de De Palma. Leurs deux carrières sont bâties sur le cynisme et c'est ce qui est en train de les tuer. Voir RAISING CAIN ou BASIC INSTINCT,c'est quand même effrayant en comparaison avec leurs premières oeuvres respectives.
CARLITO'S WAY m'a abasourdi: c'est son pire film. C'est effrayant de bout en bout. Voir la pétasse de Martin Bregman,Penelope Ann Miller,filmée avec des filtres de merde comme un film des années 70 avec Barbra Streisand réalisé par Arthur Hiller,tu te demandes "Comment le cinéaste qui m'a fait aimé le cinéma en est arrivé à cette daube infâme? c'est monstrueux,c'est le zéro absolu du cinéma.
(...) Tant qu'il se complaisait dans son cynisme mais qu'il restait sur la frange,c'était parfait car il faisait des films en réaction contre le reste de la production américaine. CARLITO'S WAY est un film dans la m..... C'est insupportable. J'en ai autant pour le DRACULA de Coppola. Quand je vois ce genre de films,je me demande si j'aime encore le cinéma.
Et puis heureusement,quelques jours après,je vois un bon film et je me dis que ce n'est pas moi qui débloque!
J'adore la partie thriller pur de Munich.
La préparation et les attentats. J'ai trouvé ça incroyable à voir. Ca ressemble au cinéma américain des années 70, celui que j'aime le plus, comme un bon vieux Schlesinger... Après, dès que le film devient une réflexion idéologique, censé disserter sur le bien et le mal, je trouve ça assez faible.
Sinon, bien sûr que Spielberg est un immense metteur-en-scène. C'est simplement que je n'aime pas du tout l'homme qu'il est devenu. Et ce qu'il a fait du cinéma de studio américain. Lui et son copain George. Et Indy 4 est un crachat dans la gueule à tous les fans. Perso, je sui sorti au bout de quarante minutes.
Christophe Gans sur Brian De Palma,Paul Verhoeven,Francis Ford Coppola (fanzine Phantom paru en 1996,hors-série consacré à feu Starfix):
Ce n'est pas un hasard si la carrière de Verhoeven a suivi celle de De Palma. Leurs deux carrières sont bâties sur le cynisme et c'est ce qui est en train de les tuer. Voir RAISING CAIN ou BASIC INSTINCT,c'est quand même effrayant en comparaison avec leurs premières oeuvres respectives.
CARLITO'S WAY m'a abasourdi: c'est son pire film. C'est effrayant de bout en bout. Voir la pétasse de Martin Bregman,Penelope Ann Miller,filmée avec des filtres de merde comme un film des années 70 avec Barbra Streisand réalisé par Arthur Hiller,tu te demandes "Comment le cinéaste qui m'a fait aimé le cinéma en est arrivé à cette daube infâme? c'est monstrueux,c'est le zéro absolu du cinéma.
(...) Tant qu'il se complaisait dans son cynisme mais qu'il restait sur la frange,c'était parfait car il faisait des films en réaction contre le reste de la production américaine. CARLITO'S WAY est un film dans la m..... C'est insupportable. J'en ai autant pour le DRACULA de Coppola. Quand je vois ce genre de films,je me demande si j'aime encore le cinéma.
Et puis heureusement,quelques jours après,je vois un bon film et je me dis que ce n'est pas moi qui débloque!
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Moi, c'est quand je vois SILENT HILL, que je me demande si j'aime encore le cinéma. Mais heureusement quelques jours après je revois BASIC INSTINCT et ça va mieux.Guillaume a écrit :
Christophe Gans sur Brian De Palma,Paul Verhoeven,Francis Ford Coppola (fanzine Phantom paru en 1996,hors-série consacré à feu Starfix):
Ce n'est pas un hasard si la carrière de Verhoeven a suivi celle de De Palma. Leurs deux carrières sont bâties sur le cynisme et c'est ce qui est en train de les tuer. Voir RAISING CAIN ou BASIC INSTINCT,c'est quand même effrayant en comparaison avec leurs premières oeuvres respectives.
CARLITO'S WAY m'a abasourdi: c'est son pire film. C'est effrayant de bout en bout. Voir la pétasse de Martin Bregman,Penelope Ann Miller,filmée avec des filtres de merde comme un film des années 70 avec Barbra Streisand réalisé par Arthur Hiller,tu te demandes "Comment le cinéaste qui m'a fait aimé le cinéma en est arrivé à cette daube infâme? c'est monstrueux,c'est le zéro absolu du cinéma.
(...) Tant qu'il se complaisait dans son cynisme mais qu'il restait sur la frange,c'était parfait car il faisait des films en réaction contre le reste de la production américaine. CARLITO'S WAY est un film dans la m..... C'est insupportable. J'en ai autant pour le DRACULA de Coppola. Quand je vois ce genre de films,je me demande si j'aime encore le cinéma.
Et puis heureusement,quelques jours après,je vois un bon film et je me dis que ce n'est pas moi qui débloque!
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
De toute manière s'il fallait compter sur Gans pour nous faire aimer le cinéma on se serait (presque) tous mis à la... pétanque ou au jokariWyatt Earp a écrit : Moi, c'est quand je vois SILENT HILL, que je me demande si j'aime encore le cinéma. Mais heureusement quelques jours après je revois BASIC INSTINCT et ça va mieux.
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
ça me gonfle pour ma part les avis des cinéastes sur les autres. Ils n'ont qu'à aller bosser, cette bande fainiasses au lieu de parler des autres. Surtout que dans le tas, y'en a qui ferait bien de se taire. Voir même de changer de métier.
« Je ne connais pas la moitié d’entre vous autant que je le voudrais et j’aime moins de la moitié d’entre vous à moitié moins que vous ne le méritez ! »
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Je n'ai rien contre Gans : c'est un type intéressant et j'aime bien ce qu'il fait (à part SILENT HILL, donc). Pareil pour Laugier. Ce sont de vrais fans de films de genre. Mais ce sont aussi d'anciens journalistes de cinéma, et je suis bien placé pour savoir que les journalistes de cinéma, ça dit parfois beaucoup de conneries !
Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
disons que c'est plus stimulant de les lire dans leurs enthousiasmes que dans leurs rejets un peu lapidaires..Misquamacus a écrit :ça me gonfle pour ma part les avis des cinéastes sur les autres. Ils n'ont qu'à aller bosser, cette bande fainiasses au lieu de parler des autres. Surtout que dans le tas, y'en a qui ferait bien de se taire. Voir même de changer de métier.
Je préfère Tarantino quand il défend une pépite méconnue plutôt que quand il déblatère sur "Collateral" et "Miami Vice" de Mann
A ce titre,le bouquin de Tavernier/Coursodon sur le ciné américain donne envie de (re)découvrir pas mal d'oeuvres un peu oubliées...comme dit Tavernier "je préfère parler des films que j'aime que parler de ceux que je n'aime pas!"
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Qu'est-ce qu'il a dit sur MIAMI VICE, Tarantino ?
Sinon Tavernier a bien raison. S'il y a un truc que j'aime pas dans mon boulot, c'est bien quand on me confie la critique d'un film que j'ai pas aimé. Quoique PARANORMAL ACTIVITY, par exemple, je ne serais pas contre vomir dessus sur une page entière !
Sinon Tavernier a bien raison. S'il y a un truc que j'aime pas dans mon boulot, c'est bien quand on me confie la critique d'un film que j'ai pas aimé. Quoique PARANORMAL ACTIVITY, par exemple, je ne serais pas contre vomir dessus sur une page entière !
Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
des idioties!Wyatt Earp a écrit :Qu'est-ce qu'il a dit sur MIAMI VICE, Tarantino ?
Cinematically Speaking…”
by David Michael
Film Ink Magazine
August 2007
Page 15
When asked about which 2006 movie he liked the least, Quentin Tarantino responded:
“Now, hands down, the movie I hated the most of this last year was Miami Vice. That was a piece of *beep* For so long, Michael Mann has been one of the truly great auteurs in Hollywood cinema, but I also thought that Collateral was a sell-out piece of *beep* He was reeling from Ali, so he obviously wanted to make a movie with the biggest movie star in the world. So he gets the first script that comes along and it’s like a poor man’s Michael Mann script. Just so he can make a hit with Tom Cruise! So I thought, ‘Okay, he’ll get his *beep* together again on Miami Vice…’ [Gasps] Collateral is The Insider compared to Miami Vice! Miami Vice is one of the dumbest, most *beep*-up, most uninvolving, no chemistry, ugly looking movies I’ve EVER seen in my life! I just had such a big emotional feeling about that film! That movie looked like such *beep* That cinematographer [Oscar winning Aussie Dion Beebe] is so vastly untalented. I mean, that blue smeary *beep* Apparently ugly is the new black!”
Olivier Marchal et Frédéric Schoendorffer lors de la promo de "Truands" et du tournage de "MR 73" ont également bien tapé sur "Miami Vice" (et "les infiltrés" de Scorsese),faudrait que je retrouve le lien vidéo...
sinon,toujours à propos de Mann,je crois que Friedkin est un peu jaloux que le réalisateur de "Miami Vice" lui aie "chipé" le projet "Dragon rouge"...à l'époque dans la revue Positif Friedkin déclarait:
"Selon moi Michael Mann a réduit "Dragon rouge" à un exercice de style bruyant"
- Callahan
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Je n'ai rien contre Gans non plus, il a eu le mérite de passer de l'autre côté et on peut dire que l'enthousiasme ne fait pas tout... Maintenant un Carlito's Way ou un Dracula ça ne concourt définitivement pas dans la même catégorie que ses pignolades avec Dacascos !Wyatt Earp a écrit :Je n'ai rien contre Gans : c'est un type intéressant et j'aime bien ce qu'il fait (à part SILENT HILL, donc).
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
J'aimais déjà pas beaucoup Tarantino en tant que personnage, mais là, c'est la totale...Guillaume a écrit :des idioties!Wyatt Earp a écrit :Qu'est-ce qu'il a dit sur MIAMI VICE, Tarantino ?
Cinematically Speaking…”
by David Michael
Film Ink Magazine
August 2007
Page 15
When asked about which 2006 movie he liked the least, Quentin Tarantino responded:
“Now, hands down, the movie I hated the most of this last year was Miami Vice. That was a piece of *beep* For so long, Michael Mann has been one of the truly great auteurs in Hollywood cinema, but I also thought that Collateral was a sell-out piece of *beep* He was reeling from Ali, so he obviously wanted to make a movie with the biggest movie star in the world. So he gets the first script that comes along and it’s like a poor man’s Michael Mann script. Just so he can make a hit with Tom Cruise! So I thought, ‘Okay, he’ll get his *beep* together again on Miami Vice…’ [Gasps] Collateral is The Insider compared to Miami Vice! Miami Vice is one of the dumbest, most *beep*-up, most uninvolving, no chemistry, ugly looking movies I’ve EVER seen in my life! I just had such a big emotional feeling about that film! That movie looked like such *beep* That cinematographer [Oscar winning Aussie Dion Beebe] is so vastly untalented. I mean, that blue smeary *beep* Apparently ugly is the new black!”
Olivier Marchal et Frédéric Schoendorffer lors de la promo de "Truands" et du tournage de "MR 73" ont également bien tapé sur "Miami Vice" (et "les infiltrés" de Scorsese),faudrait que je retrouve le lien vidéo...
sinon,toujours à propos de Mann,je crois que Friedkin est un peu jaloux que le réalisateur de "Miami Vice" lui aie "chipé" le projet "Dragon rouge"...à l'époque dans la revue Positif Friedkin déclarait:
"Selon moi Michael Mann a réduit "Dragon rouge" à un exercice de style bruyant"
Quant à Friedkin, je lui en ai parlé de Mann justement il y a de cela quelques mois, et il aime bien MANHUNTER, en fait. Il faut dire que les deux cinéastes se sont réconciliés depuis...et qu'ils doivent beaucoup l'un à l'autre.
Quant au réal de cette sombre merde qu'est TRUANDS, ça me fait bien marrer qu'il casse MIAMI VICE et THE DEPARTED...
Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Sur le tournage de MR 73,Olivier Marchal lui avait interpellé un de ses techniciens:Wyatt Earp a écrit :Quant au réal de cette sombre merde qu'est TRUANDS, ça me fait bien marrer qu'il casse MIAMI VICE et THE DEPARTED...
"comment oses-tu porter le t-shirt du plus mauvais film de Michael Mann?"...
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Ca m'embête ! J'aime bien le mec et ce qu'il fait, mais MIAMI VICE est l'un de mes films préférés...
Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Encore un peu de Christophe Gans (et son compère Christophe Lemaire) à propos de James Cameron dans le Starfix des 80's:
Donc c'est TERMINATOR qui a empoché le Grand Prix d'Avoriaz 1985. Ce croisement de CONAN et de MAD MAX a eu le don de perturber nos chers jurés composés d'ailleurs aux trois-quarts de personnalités chétives couinant à qui mieux leur trouille à la vue d'un tricostéril usagé. Mais passons sur cette tradition séculaire...Donc TERMINATOR...personnellement,j'aime bien ce film parce qu'on ne s'y emmerde pas et c'est déjà beaucoup.
Mais enfin,le réalisateur James Cameron qui nous avait déjà gratifié du mémorable PIRANHAS 2,LES TUEURS VOLANTS n'a rien d'un Ridley Scott. C'est l'artisan besogneux qui compense à fond sur sa bande sonore. Chacun y va de son explosion gazeuse et le public d'applaudir à tout rompre le choeur paroissial. Un grand prix,quoi!
Christophe Lemaire dans sa critique du film:
TERMINATOR est une série B,un peu facile dans son contenu et vraiment bien ringardos à certains moments.
Voir,par exemple,les flashes-forward (flashbacks dans le futur),de Los Angeles post-atomique digne d'un épisode de SAN KU KAI avec ses maquettes pourraves de tanks destructeurs.
Schwarzenegger dans le rôle du Terminator n'est pas triste non plus. A ce niveau-là,ne ratez surtout pas le début où vous pourrez le voir débarquer fraîchement du futur,tout nu et tout fier (d'être tout nu),surplombant de nuit la ville de Los Angeles du haut d'une colline (non sans avoir amoché trois punks) l'air de dire: "J'arrive les mecs,ça va charcler!"
Le problème,une fois de plus,et ce malgré ses évidentes qualités techniques,c'est que TERMINATOR est un peu lourdingue,beauf et reaganien. De la jubilation facile,simpliste mais pas très sympa. En fait,TERMINATOR doit être pris pour ce qu'il est: un film d'action simple et efficace.
Christophe Gans à propos d'"Aliens":
Le mauvais cinéma américain est davantage encore à sens unique: ALIENS le fait culminer dans l'invraisemblance:
tous ces marines confrontés à une horde de créatures quasi-invincibles,diaboliques,rigoureusement non-humaines,ont le dixième des états d'âme et des craintes des héros d'un petit film de guerre comme BAIONETTES AU CANON,signé il est vrai par Samuel Fuller,un type qui y était allé. Et qui en était revenu...
ALIENS s'attache en fait à créer une race extra-terrestre pour mieux la passer au lance-flammes,pour arroser de purée d'acier la panse maternelle de la Reine-Alien et les oeufs à l'ombre de l'abdomen translucide. Dégueu.
ALIENS est un génocide organisé en foire à bestiaux où les monstres ne sont qu'un leurre. Leurre assez efficace puisque la presse américaine qui s'était mobilisée contre le "fascisme" de RAMBO 2 applaudit aujourd"hui à tout rompre les carnages d'ALIENS. Elle oublie un peu vite que James Cameron avait précisément écrit le Stallone et elle refuse d'admettre qu'ALIENS est cent fois moins bien réalisé et mille fois plus nocif que le retour du vet au Viet!
Donc c'est TERMINATOR qui a empoché le Grand Prix d'Avoriaz 1985. Ce croisement de CONAN et de MAD MAX a eu le don de perturber nos chers jurés composés d'ailleurs aux trois-quarts de personnalités chétives couinant à qui mieux leur trouille à la vue d'un tricostéril usagé. Mais passons sur cette tradition séculaire...Donc TERMINATOR...personnellement,j'aime bien ce film parce qu'on ne s'y emmerde pas et c'est déjà beaucoup.
Mais enfin,le réalisateur James Cameron qui nous avait déjà gratifié du mémorable PIRANHAS 2,LES TUEURS VOLANTS n'a rien d'un Ridley Scott. C'est l'artisan besogneux qui compense à fond sur sa bande sonore. Chacun y va de son explosion gazeuse et le public d'applaudir à tout rompre le choeur paroissial. Un grand prix,quoi!
Christophe Lemaire dans sa critique du film:
TERMINATOR est une série B,un peu facile dans son contenu et vraiment bien ringardos à certains moments.
Voir,par exemple,les flashes-forward (flashbacks dans le futur),de Los Angeles post-atomique digne d'un épisode de SAN KU KAI avec ses maquettes pourraves de tanks destructeurs.
Schwarzenegger dans le rôle du Terminator n'est pas triste non plus. A ce niveau-là,ne ratez surtout pas le début où vous pourrez le voir débarquer fraîchement du futur,tout nu et tout fier (d'être tout nu),surplombant de nuit la ville de Los Angeles du haut d'une colline (non sans avoir amoché trois punks) l'air de dire: "J'arrive les mecs,ça va charcler!"
Le problème,une fois de plus,et ce malgré ses évidentes qualités techniques,c'est que TERMINATOR est un peu lourdingue,beauf et reaganien. De la jubilation facile,simpliste mais pas très sympa. En fait,TERMINATOR doit être pris pour ce qu'il est: un film d'action simple et efficace.
Christophe Gans à propos d'"Aliens":
Le mauvais cinéma américain est davantage encore à sens unique: ALIENS le fait culminer dans l'invraisemblance:
tous ces marines confrontés à une horde de créatures quasi-invincibles,diaboliques,rigoureusement non-humaines,ont le dixième des états d'âme et des craintes des héros d'un petit film de guerre comme BAIONETTES AU CANON,signé il est vrai par Samuel Fuller,un type qui y était allé. Et qui en était revenu...
ALIENS s'attache en fait à créer une race extra-terrestre pour mieux la passer au lance-flammes,pour arroser de purée d'acier la panse maternelle de la Reine-Alien et les oeufs à l'ombre de l'abdomen translucide. Dégueu.
ALIENS est un génocide organisé en foire à bestiaux où les monstres ne sont qu'un leurre. Leurre assez efficace puisque la presse américaine qui s'était mobilisée contre le "fascisme" de RAMBO 2 applaudit aujourd"hui à tout rompre les carnages d'ALIENS. Elle oublie un peu vite que James Cameron avait précisément écrit le Stallone et elle refuse d'admettre qu'ALIENS est cent fois moins bien réalisé et mille fois plus nocif que le retour du vet au Viet!
Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Cosmatos meilleur metteur en scène que Cameron...?Elle oublie un peu vite que James Cameron avait précisément écrit le Stallone et elle refuse d'admettre qu'ALIENS est cent fois moins bien réalisé
On ne me l'avait jamais faite, celle-là !
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Hola ! Pas si vite... Attendons que Gans est réalisé un bon film pour pouvoir critiquer.
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Guillaume a écrit :Encore un peu de Christophe Gans à propos de James Cameron dans le Starfix des 80's:
Donc c'est TERMINATOR qui a empoché le Grand Prix d'Avoriaz 1985. Ce croisement de CONAN et de MAD MAX a eu le don de perturber nos chers jurés composés d'ailleurs aux trois-quarts de personnalités chétives couinant à qui mieux leur trouille à la vue d'un tricostéril usagé. Mais passons sur cette tradition séculaire...Donc TERMINATOR...personnellement,j'aime bien ce film parce qu'on ne s'y emmerde pas et c'est déjà beaucoup.
Mais enfin,le réalisateur James Cameron qui nous avait déjà gratifié du mémorable PIRANHAS 2,LES TUEURS VOLANTS n'a rien d'un Ridley Scott. C'est l'artisan besogneux qui compense à fond sur sa bande sonore. Chacun y va de son explosion gazeuse et le public d'applaudir à tout rompre le choeur paroissial. Un grand prix,quoi!
Christophe Gans à propos d'"Aliens":
Le mauvais cinéma américain est davantage encore à sens unique: ALIENS le fait culminer dans l'invraisemblance:
tous ces marines confrontés à une horde de créatures quasi-invincibles,diaboliques,rigoureusement non-humaines,ont le dixième des états d'âme et des craintes des héros d'un petit film de guerre comme BAIONETTES AU CANON,signé il est vrai par Samuel Fuller,un type qui y était allé. Et qui en était revenu...
ALIENS s'attache en fait à créer une race extra-terrestre pour mieux la passer au lance-flammes,pour arroser de purée d'acier la panse maternelle de la Reine-Alien et les oeufs à l'ombre de l'abdomen translucide. Dégueu.
ALIENS est un génocide organisé en foire à bestiaux où les monstres ne sont qu'un leurre. Leurre assez efficace puisque la presse américaine qui s'était mobilisée contre le "fascisme" de RAMBO 2 applaudit aujourd"hui à tout rompre les carnages d'ALIENS. Elle oublie un peu vite que James Cameron avait précisément écrit le Stallone et elle refuse d'admettre qu'ALIENS est cent fois moins bien réalisé et mille fois plus nocif que le retour du vet au Viet!
Tiens donc ! Lui qui disait l'autre jour être fan de Cameron depuis ses débuts...
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Tiens, je pensais la même chose !!Misquamacus a écrit :Hola ! Pas si vite... Attendons que Gans est réalisé un bon film pour pouvoir critiquer.
Après, je ne pense pas qu'il y ait un seul critique (professionnel ou bénévole) qui n'ait pas ce genre de casserole au cul. Et puis, tout cela est souvent écrit dans le feu de l'instant (ou suivant certain(e)s intérêts/obligations). Mais c'est clair, que cela fait toujours rire. Surtout quand les gens souffrent d'amnésie, et affirment le contraire de ce qu'ils ont écrit.
Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
oui.."Aliens a profondément marqué l'histoire de Starfix"...c'est sûr,quand voit l'avis de Gans et les notes attribuées au film dans la revueWyatt Earp a écrit :Tiens donc ! Lui qui disait l'autre jour être fan de Cameron depuis ses débuts...
Sylvain Bohy: 0 (médiocre)
Christophe Gans: -1 (mauvais)
Nicolas Boukhrief: -1 (mauvais)
Christian Copin: 0 (médiocre)
Christophe Lemaire: 1 (moyen)
Frédéric Albery Lévy: -1 (mauvais)
Hélène Merrick: 1 (moyen)
François Cognard: 3 (excellent)
Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...
Gans aimait/aime bien Cosmatos je crois,il avait même été l'un des rares à apprécier "Cobra" dans Starfix.Link a écrit :Cosmatos meilleur metteur en scène que Cameron...?Elle oublie un peu vite que James Cameron avait précisément écrit le Stallone et elle refuse d'admettre qu'ALIENS est cent fois moins bien réalisé
Pour ma part,j'aime bien son "Of unknown origin" ("terreur à domicile" en vf) et j'aimerais bien voir son fameux "Pont de Cassandra".
Enfin,pour en revenir à Starfix,ils auront quand même contribué à faire (re)découvrir à leur lectorat dans les années 80 des cinéastes un peu mésestimés ou méconnus comme Michael Mann,Carpenter,Argento,Peter Weir,Cronenberg,McTiernan,Romero,Claude Miller,Friedkin,Verhoeven,John Hughes...ce qui n'est pas rien!