Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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revpop
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par revpop »

A l'aube du 6 juillet 2020, Dieu est tombé à nos pieds. The End.

J'ai déterré non pas la hache de guerre mais une compilation de plus de 220 titres d'Ennio (période 1964-1978) que j'avais faite vers 2005-2006 après avoir re-découvert ce dernier
à la fois par les critiques sur feu le site Scopia mais aussi par la découverte, cette fois-ci, d'un univers nouveau et flamboyant à l'écoute des somptueuses compilations Mondo Morricone.
J'ai donc réactualisé cette compile en allégeant son contenu (améliorant je pense sa qualité) mais en introduisant aussi d'autres BO (oh combien si nombreuses) que je ne connaissais pas à cette époque.
Juste avant mes vacances d'été j'en étais à l'année 1975. J'ai posté ses best of par année sur le site Funkology où j'ai l'habitude d'écrire sur une de mes musiques préférées (soul/funk) (si cela peut vous intéresser j'ai fait des Best Of des années 1968 jusqu'à 1973, regroupant plus de 200 albums de ce genre).
Je compte poursuivre année après année .. (Il faut savoir que j'ai reconstitué les années des BO en m'appuyant sur le site chimai.com). Jusqu'à quand ? je ne sais, jusqu'à ce que mort s'en suive surement ...

En attendant, pendant mes vacances, j'ai découvert votre site et j'ai surtout découvert un véritable gisement d'or. Oh combien je me suis senti petit face au savoir abyssal d'un Janus
dont j'ai un profond respect, à la glose de Rodolphe738, entomologiste on ne peut plus sourcilleux, et surtout à la gouaille fanfaronesque et sans fin d'un Lee van Cleef qui cache malgré tout une expertise à la lame d'acier !
Durant ces heures de lecture où les nuits semblaient si courtes, j'y ai trouvé une somme fabuleuse d'informations, de suggestions, de querelles d'idées et de goûts, de best of sous forme
de liste de films, mais pas d'anthologie de titres sous forme de playlist comme il est commun d'en faire maintenant.
C'est en quelque sorte mon hommage à Ennio Morricone.

Maintenant le rideau tombe. Place à la musique.

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Pour les années 61-64 j'ai encensé sept Bandes originales comprenant quinze titres fabuleux :

Quatre titres de Per un pugno di dollari, El greco
Deux titres de I Malamondo, E la donna creo l’uomo
Un titre de Il successo, I basilischi , La voglia matta

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 61-64 d'Ennio Morricone

Ce sont ses premières années, ses dures années d'apprentissage.
Dans une marée de trucs insipides voire indigestes, il y eut heureusement quelques miracles : je ne vous parle pas de la première rencontre avec Sergio Leone, décisive oh combien,
une BO devenu l'archétype des BO de Western, mais des choses inattendues comme El Greco, une bande-son symphonique avec son cortège de voix d'anges (et de démons), peut-être l'un des plus beaux scores "classique" que j'ai entendu d'Ennio, et déjà en 1963 s'il vous plaît, et puis ce film La voglia matta, un de ses tout tout premiers, comment le décrire ? :
portant un voile blanc léger dans l'air, une jeune fille splendide aux yeux bruns danse, légère, dans les ruelles de Rome sous un air de chabada morriconien ...(Je rêvassais, bien sur n'ayant point vu le film)

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Pour l'année 1965 j'ai encensé dix Bandes originales comprenant dix-sept titres fabuleux :

Quatre titres de Per qualche dollaro in più
Deux titres de Il ritorno di Ringo, Slalom, Thrilling, La Battaglia di Algeri
Un titre de Agente 077 : Missione Bloody Mary, Menage all’italiana, Idoli controluce, Sette pistole per i Mac Gregor, Una pistola per Ringo

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1965 d'Ennio Morricone

Année dominée par la seconde collaboration avec Sergio Leone, mais c'est l'année également où tout ce qui pouvait être en gestation commence à exploser !
Que dire du morceau "Violence" que l'on retrouve sur un western spaghetti ! un monument de plus de six minutes dont l'effroi qui parcourt l'échine est digne d'un Krzysztof Eugeniusz Penderecki ! Plus violent tu meurs !
Que dire des expérimentations pop de Slalom où Ennio ouvre sa boite de crayons de couleur !
Que dire des thèmes ténébreux de La Bataille d'Alger !
Que dire des morceaux qui anticipent les merveilles easy listening de La Donna Invisible et, qui plus est, sont introuvables sur le net comme "La regola del gioco (instrumental)" et "Le Meno Importanti (version longue)" !

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Pour l'année 1966 j'ai encensé dix Bandes originales comprenant vingt titres fabuleux :

Quatre titres de Il buono, il brutto, il cattivo
Trois titres de La resa dei conti, Uccellacci e uccellini
Deux titres de I crudeli, Svegliati e uccidi, Come imparai ad amare le donne
Un titre de Mi vedrai tornare, Un fiume di dollari, Navajo Joe , The Bible

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1966 d'Ennio Morricone

C'est l'année Western par excellence, cinq scores magnifient cette playlist comme un coucher de soleil sur le grand canyon. Cinq énormes scores qui ont pour réalisateur la trinité des Sergio ! Du plus célèbre western (Il buono, il brutto, il cattivo) au moins connu (Un fiume di dollari). Les thèmes sont tellement forts que je n'ai pas hésité à mettre quelques variations !
Mais j'ai aussi une pensée émue pour quelques rares BO moitié pop, moitié bossa comme Come imparai ad amare le donne et Mi Vedrai Tornare, de parfaites inconnues, fraiches, pétillantes, pleines de nostalgies et qui irradient les plages de Rio !

-- Edit --
Je rajoute l'épique, de plus de dix minutes, le terrifiant "The Mountain" qui n'a pas été utilisé dans The Bible de John Huston. Morceau repris dans The Secret of Sahara de 1987.
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Pour l'année 1967 j'ai encensé neuf Bandes originales comprenant treize titres fabuleux :

Trois titres de Danger : Diabolik !
Deux titres de Faccia a faccia, Matchless
Un titre de Dalle Ardenne all’inferno, Il giardino delle delizie, Ad ogni costo, Da uomo a uomo, OK Connery, L’harem

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1967 d'Ennio Morricone

Entre les feux d'artifice Pop et kitch, tout en voix criardes, détonations, blondes pulpeuses, breaks insensés (Danger Diabolik !, OK Connery, "Adonai") et les envolées stridentes et baroques des thèmes westerniens (Facca a Faccia, Da uomo a uomo), l'année 1967 comporte aussi quelques Ovnis dont celui du film du barbu Marco FerreriGato Barbieri, l'homme au chapeau, enflamme son saxophone sulfureux sur un thème hautement langoureux ! On dirait le Stan Getz symphonique de l'album Focus.

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Pour l'année 1968 j'ai encensé Onze Bandes originales comprenant vingt-six titres fabuleux :

Six titres de C'era una volta il West
Quatre titres de Vergogna schifosi
Trois titres de Il grande Silenzio, Scusi, facciamo l’amore, Alibi
Deux titres de Comandamenti per un gangster
Un titre de Escalation, E per tetto un cielo di stelle, Un bellissimo novembre, Teorema, Il mercenario

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1968 d'Ennio Morricone

Je pense que 1968 est l'année de la révélation d'Ennio auprès du monde entier, due en grande partie au sidérant succès planétaire du plus célèbre western au monde. Pour autant cette année ne peut se réduire à l'impact de ce film; tout ce qui était en germe déjà depuis quelques années a fleuri ici à tout va en un fabuleux bouquet de toutes les couleurs !
Vous voulez encore du Western alors vous avez Il grande Silenzio, E per tetto un cielo di stelle, Il mercenario, du polar violent vous avez Comandamenti per un gangster, du psyché complètement barré alors c'est Escalation ou Teorema mais si vous voulez aussi du lounge, alors celui-ci cotoie les sommets comme si les dialogues d'Eric Rohmer se retrouvaient dans les plans rouge sang de cris et chuchotements d'Ingmar Bergman, et vous avez là une longue suite, un long défilé comme Vergogna schifosi, Alibi, Un bellissimo novembre etc ...

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Pour l'année 1969 (mon année préférée !) j'ai encensé seize Bandes originales comprenant trente-et-un titres fabuleux + un inédit :

Sept titres de La donna invisible (pratiquement ma BO préférée)
Cinq titres de Metti una sera a cena
Trois titres de L’assoluto naturale, Le Clan des Siciliens, Uccidete il vitello grasso e arrostitelo
Deux titres de L'Uccello dalle piume di cristallo, La stagione dei sensi, Senza sapere niente di lei, Gli Intoccabili
Un titre de Sai cosa faceva Stalin alle donne, Un esercito di cinque uomini
Et l'inédit se nomme "L’Ultimo" (que l'on retrouve sur une des compiles Mondo Morricone)

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1969 d'Ennio Morricone

Que dire de cette année, c'est l'année "Mondo" par excellence, les plus beaux thèmes lounge sont là couchés sur un lit aux draps de velours pourpre, la voix d'Edda est irrésistible, elle brille litteralement sous les sunlights. Mais attention les lumières cachent des drames épouvantables. Puis il y a les incontournables comme le clan des siciliens, qui n'a pas siffloté sur ce film ! Pour autant ne pas oublier les stridences par exemple d'un Uccello dalle piume di cristallo ...

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Pour l'année 1970 j'ai encensé neuf Bandes originales comprenant vingt-et-un titres fabuleux :

Cinq titres de Le foto proibite di una signora per bene
Quatre titres de Città violenta
Deux titres de Una lucertola con la pelle di donna, Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto, iVamos a matar compañeros, La moglie più bella
Un titre de Giochi particolari (grosse rareté), Il gatto a nove code, Gott mit uns

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1970 d'Ennio Morricone

Apparemment l'année 1970 est un moins grand cru comparé aux deux années monolithiques qui l'entourent; mais c'est tout relatif eu égard aux nombreux chefs-d'oeuvre qui la composent
où l'on retrouve tout ce que l'on aime chez Morricone : bossa nova, pop, industriel, avant-garde, western et symphonie.

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Pour l'année 1971 (l'autre grande année) j'ai encensé quinze Bandes originales comprenant trente-trois titres fabuleux :

Six titres de Giù la testa
Cinq titres de Le Casse
Trois titres de Maddalena, Veruschka, Incontro
Deux titres de Sacco e Vanzetti, Quatre mosche di velluto grigio, Giornata nera per l’ariete, La Tarantola dal Ventre nero
Un titre de La corta notte delle bambole di vetro, La classe operaia va in paradiso, Forza G, Lui per lei (rareté), Sans mobile apparent

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1971 d'Ennio Morricone

Ce sera surement l'année la plus gorgée de saveurs, la plus épicée, la plus politique, la plus effrayante ...
Et en plus elle dure plus de 134 minutes, ce sera assurément la plus longue des compiles d'Ennio. Pas la peine de la décrire, il suffit de lire les noms sur la playlist : les yeux s'ouvrent de joie, les oreilles fleurissent !

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Pour l'année 1972 j'ai encensé quatorze Bandes originales comprenant vingt titres fabuleux :

Trois titres de La banda J & S, Un uomo da rispettare
Deux titres de Il diavolo nel cervello, La cosa buffa
Un titre de Che c'entriamo noi con la rivoluzione?, D'amore si muore, Il maestro e Margherita, Anche se volessi lavorare che faccio ? , Cosa avete fatto a Solange?, Chi l’ha vista morire ?, I Bambini ci chiedono perchè, Le due stagoni della vita, Bluebeard, L'Attentat.

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1972 d'Ennio Morricone

Ici point de grands films ou de BO universellement connues, mais plutôt une myriade de morceaux dispersés comme une constellation d'étoiles par une nuit d'été; de morceaux légèrement mystérieux, à peine visibles durant toutes ces années mais qui sont ancrés dans notre inconscient musical.

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Pour l'année 1973 j'ai encensé six Bandes originales comprenant quatorze titres fabuleux :

Quatre titres de Il sorriso del grande tentatore
Trois titres de Il mio nome è Nessuno, le Serpent
Deux titres de Revolver
Un titre de La propriétà non è più un furto, Crescete e moltiplicatevi

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1973 d'Ennio Morricone

Cette année, avare en BO fournies, n'oublie pas de tutoyer les sommets avec la fin du cycle western (Il mio nome è Nessuno), son chant de cygne ?, une saillie policière de plus de douze minutes (Revolver), ample et détonant comme un Norman Whitfield, une scène érotique très, très chaude (Crescete e moltiplicatevi) et puis surtout un OVNI sorti de nulle part ou plutôt si d'un nunsploitation où l'on entend les chants, les cris et les soupirs mêlés des vierges et des nonnes, poursuivies dans les couloirs sombres d'un couvent moyenâgeux par des guitares fuzz, des pianos apocalytiques et des basses d'outre-tombe : Il sorriso del grande tentatore est son nom !

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Pour l'année 1974 j'ai encensé neuf Bandes originales comprenant treize titres fabuleux :

Quatre titres de Milano odia : la polizia non puo sparare
Deux titres de Le Secret, La Cugina
Un titre de Allonsanfan, Macchie solari, Spasmo, Space 1999, Il Giro del mondo degli innamorati di Peynet, Le Trio infernal

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1974 d'Ennio Morricone


Pas d'OVNI cette fois-ci mais que des valeurs sures avec une des meilleures BO policières italiennes (Milano odia : la polizia non puo sparare) qui fait suite à Un uomo da rispettare de Michele Lupo et à Revolver de Sergio Sollima, trilogie extraordinaire de punch et d'intensité, par contre je n'ai pas osé mettre la version de plus de quinze minutes, peur d'effrayer la sensibilité de plus d'un auditeur.

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Pour l'année 1975 j'ai encensé neuf Bandes originales comprenant quinze titres fabuleux :

Trois titres de La Faille, Un genio, due compari, un pollo
Deux titres de Peur sur la ville, L’ultimo treno della notte
Un titre de Storie di vita e malavita, Gente di rispetto, Leonor, Per le antiche scale, l'inédit Labbra di lurido blu

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1975 d'Ennio Morricone

Cette année, pour moi, marque le pas même si nous avons là encore quelques classiques ( le Verneuil, le Damiani ) mais aussi de belles surprises comme ce giallo L'Ultimo treno della notte sortie en France sous le nom La Bête tue de sang froid ou en Belgique La Chienne du train de nuit, tout un programme, programme hautement stressant pour ceux qui ont la phobie des trains de nuit. Ecoutez, vous verrez ! terrifiant comme un tunnel sans fond !
J'ai ajouté au dernier moment la BO dont les masters ont disparu et qui n'est jamais sortie. Il s'agit de Labbra di lurido blu de Guido Petroni, petite pépite avec la voix sublime d'Edda.
J'ai ajouté également un morceau de Leonor ("Angela E Valeria AKA Leonor") qui a été réutilisé dans la BO La Venexiana de 1986.


Entracte.

"Il manque dans cette brillante sélection un peu d'Ennio symphonique, le musicien aux mille doigts, ou même des morceaux un tant soit peu dissonants, me suis-je fait comprendre, cher ami ?" aurait dit le maître Janus ! Ne soyez pas pressé cher maître l'année 1976 nous réserve quelques bonnes surprises dans ce sens !
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Gizmo
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Gizmo »

Superbe, c'est en effet un hommage absolument superbe que tu nous présente ici : et comme toi je suis fan absolu de "la donna invisibile", je la compte parmi ses 5 plus belles BO
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Mortimer
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Mortimer »

Bel hommage, ça sent le gros fan de Morricone. Personnellement je serais incapable de sortir ne serait ce que 10 titres pour faire un classement.
Plus on est nombreux à penser la même chose,
moins il vient à l'idée qu'on pourrait tous avoir tort.
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Patrick59
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Patrick59 »

Janus ne vient plus.
Grazie di esistere (Merci d'exister)
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Bmcready
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Bmcready »

Bien belle "compilation" :)
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Dadid
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Dadid »

Oui, bien joué, on sent une exploration méthodique de l’œuvre du Maestro. Car des belles compil, avec Morricone, on peut en faire tant qu'on en veut ! Comme le démontre - entre autres - la remarquable box 12 CD de chez GDM dans laquelle il m'arrive souvent de puiser un CD, totalement au hasard... et n'être jamais déçu. :D
revpop
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par revpop »

Merci pour tous vos encouragements ! cela m'engage à continuer ce lourd travail ...
Dommage que Janus ne vienne plus visiter ce super site, j'aurais aimé qu'il me dispense de ses remarques et de ses suggestions ...
Concernant les compilations existantes sorties sur le marché j'ai toujours été un peu déçu sur leurs contenus sauf la trilogie des Mondo Morricone qui a été, elle, une véritable révélation.
Mais je suis ouvert à toute proposition.

A suivre ...
revpop
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par revpop »

Pour l'année 1976 j'ai encensé huit Bandes originales comprenant dix-neuf titres fabuleux :

Quatre titres de Il deserto dei Tartari, Novecento
Deux titres de L'eredità Ferramonti, L'agnese va a morire, San Babila ore 20: un delitto inutile, René la Canne, Per amore
Un titre de La donne della domenica

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1976 d'Ennio Morricone


Magnifique année qui fait la part belle à l'inspiration symphonique d'Ennio avec quatre scores dont deux sont des véritables chefs d'oeuvre.
En tout premier lieu, Il deserto dei Tartari est un émerveillement de cordes et de cuivres où l'on sent une telle tension dans l'attente de l'inconnu sauvage, comme une musique emprisonnée au sein d'un vaste désert - des murailles, quelques fenêtres et l'horizon où flamboie un soleil éternel - une telle tension qui culmine dans une pièce pour piano solo dans laquelle les cristallines notes sont comme suspendues dans le temps ! Un fil de perles !
Le révolutionnaire Novecento de Bertolucci a été conçu dans la même soie, ici c'est un festival de concerto pour piano et orchestre à la Rachmaninov où le piano illumine les lustres Murano du Palais d'Hiver de Saint Pétersbourg tandis que les zébrures hallucinantes des violons déboulonnent le Cavalier d'Airain.
Mais comme chaque année Ennio se veut éclectique, il peignera ses toiles avec des pigments de piano-jazz, des marches soit burlesque soit funèbre, et des superbes thèmes dolce vita !

Après cette année miracle; qu'en sera-t-il pour la suivante ? Je crains, je crains ...Le faut-il ?
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PatrickB
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par PatrickB »

Grand merci, Revpop, c'est pertinent et bienvenu.
Craindre 1977 ? Evidemment ! Sauf qu'il faut sauver Il prefetto di ferro, d'accord ?

Chacun a son Panthéon de BO de Morricone, mais je retiendrai pour en citer peu dans les périodes commentées, La resa dei conti, La califfa, le clan des Siciliens, Peur sur la ville, Novecento, Il deserto dei Tartari (oui, riche année 1976 !). Pour cette même année, je rappelle le nouveau CD de BEAT pour L'agnese..., pour lequel ils m'ont demandé d'écrire le livret.

Parmi les spécialistes/grands admirateurs de Morricone, tu ne m'as pas repéré car j'interviens (trop) peu, étant pris par le fanzine qui lui est consacré et d'autres activités.
Sois donc le bienvenu pour nous rejoindre sans formalité (et gratis), et surtout lire ce que nous produisons à 7-8 rédacteurs de différentes nationalités, tous les 6 mois environ, en anglais.
Le récent n° 19 vient de sortir en-ligne, disponible ici : http://www.chimai.com/index.cfm?screen=register
Il suffit d'entrer un email et créer un mot de passe, pour accéder au pdf, et celui des autres n°.

Contenu principal :
- Homages, tributes by artists, film muisc lovers and fans to the memory of legendary Ennio
- Exclusive interview with Stéphane Lerouge, part 2
- CD review: Two Mules for Sister Sara
- Exclusive interview with great guitarist Battisti d'Amario
- RAI archives: arrangements for conductors Barzizza and Luttazzi
- Duccio Tessari-Morricone : the post western period (after 1965)
- Dixon's chronicles on Los Hermanos Rigual and Curiosities (bootlegs, acetates and odd items)

Vous verrez que nous connaissons maintenant le guitariste de Sierra Torride ! Hélas trop tard pour que La La land le mentionne dans son CD...
Bonne lecture.
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Mortimer
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Mortimer »

PatrickB a écrit : Pour cette même année, je rappelle le nouveau CD de BEAT pour L'agnese..., pour lequel ils m'ont demandé d'écrire le livret.
Ah c'est donc toi ! Je n'avais pas fait le rapprochement. J'ai acheté ce CD il n'y a pas longtemps. Un peu court sans Goot mit uns mais bon. Au moins je l'écoute plus souvent.
Plus on est nombreux à penser la même chose,
moins il vient à l'idée qu'on pourrait tous avoir tort.
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Lee Van Cleef
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Lee Van Cleef »

Après cette année miracle; qu'en sera-t-il pour la suivante ? Je crains, je crains ...Le faut-il ?
Craindre 1977 ? Evidemment !
Libre à vous, mes vindicatifs enfants, de vous cuirasser d'acier clouté et de protéger votre dôme crânien d'un lourd casque de hockey pour faire au cru 1977 l'accueil le moins amène qui se puisse imaginer. Pour ma part, je préfère néanmoins laisser mon katana somnoler paisiblement au fin fond de son fourreau et ouvrir en grand mes bras chenus, afin d'étreindre dans un débordement d'émotion le trio létal composé de ces "petites choses" que sont Orca, Exorcist II et Holocaust 2000 — rien que ça.
revpop
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par revpop »

Vous ne m'en voudrez pas mais au contraire d'individus louches aux yeux exorbités, aux cerveaux embrumés de musiques hérétiques, holocaustes, terroristes, où nagent même des léviathans,
au contraire donc le doux revpop a un coquelicot à la place du cerveau. Pour 1977, n'ayez crainte, il y aura place aux mélodies dociles, béates, qui frémissent, gambadent sur votre peau comme
le doux alizé. Et çà Morricone sait très bien le faire. Aussi. "il faut de tout pour faire un monde" radotait la mammie du doux revpop ...
En conséquence 1977 sera plein de surprises, assurément ! Y aura même une BO inédite sur ce forum, même Janus n'en a jamais parlée ?!?
PatrickB a écrit :Parmi les spécialistes/grands admirateurs de Morricone, tu ne m'as pas repéré car j'interviens (trop) peu,
Si si ! Bien sur ! un contributeur au site chimai, le site qui représente pour moi la bible des connaissances sur Ennio, qui, exprès (voire exclusivement) pour revpop, a classé ses films par année, je ne peux le rater !
Je le connaissais aussi en 2005-2006, période où j'ai commencé à compiler, mais à cette époque, c'est un autre site (dont le nom m'échappe) qui avait servi de fil conducteur à mes recherches, un site (italien ?) fourre-tout, la navigation étant antédiluvienne mais il était déjà très riche en infos... Pour finir, c'est le site chimai qui m'a fait découvrir dernièrement une rareté de 1975 : le Labbra di lurido blu de Guido Petroni. Merci à vous !

Sur ces entrefaites, le doux revpop repartit dans sa sombre cave, évita quelques marches glissantes, appuya sur le ON de son vieux REVOX A77 Mk IV et s'abandonna à l'écoute de la dizaine de scores composés en 1977 et rien que pour lui, lui avait confié Ennio, rien que pour son cerveau de coquelicot.
revpop
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par revpop »

Pour l'année 1977 j'ai encensé sept Bandes originales comprenant vingt titres fabuleux :

Quatre titres de Orca
Trois titres de Il prefetto di ferro, Exorcist II: The Heretic, Il gatto, Stato interessante
Deux titres de Holocaust 2000, Il mostro

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1977 d'Ennio Morricone

Oublions nos craintes rapidement, 1977 est une très belle et sacrée année; elle a, comme chaque an ses classiques, cette fois-ci les thèmes sombres sont de sortie, comme Orca (le chant des baleines est-il aussi beau ?), Exorcist II: The Heretic (le fouet de la terreur qui claque), Il prefetto di ferro (l'un des meilleurs thèmes d'action), Holocaust 2000 (jamais entendu un "Jesus" aussi freaks), mais aussi d'autres scores qui lui font honneur, et qui sont plus, comment dire, pétillants ou mélancoliques; et là j'ouvre mon bouquet de coquelicots de toutes les couleurs : ici jaune solaire comme Il gatto ou là comme le trop méconnu Stato interessante, bleu comme Il mostro et pour finir rouge sang comme Corleone à qui j'attribue la palme de la plus belle mélodie de l'année ex aequo avec le somptueux Orca.

L'année suivante va se caractériser par l'arrivée en force des scores composés pour la télévision. Le cinéma a t-il tourné le dos à Ennio pour qu'il ne compose plus que des Cage aux folles ?
A suivre ...

-- EDIT --

Corleone sort de la playlist Best Of 77 car il est tout bonnement sorti en 1978.
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Lee Van Cleef
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Lee Van Cleef »

revpop a écrit :et pour finir rouge sang comme Corleone à qui j'attribue la palme de la plus belle mélodie de l'année ex aequo avec le somptueux Orca.
Un superbe thème, en effet, que celui de Corleone, ample et poignant... Tu sembles en revanche omettre ce petit détail, monsieur Pop, qu'il n'a pas été ciselé en 1977 par les mains magiques du Maestro, mais l'année suivante.
revpop
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par revpop »

Comme je l'écrivais dans un post précédent, toutes les dates sont reprises sur chimai.com où sévit notre forumeur PatrickB. Voir ici : Corleone
Même si il est vrai que le film est sorti en novembre 1978 ... Si il y a véritablement erreur il serait sympa de l'en avertir, à vous de jouer maitre pistoléro ou katana ! ;)

Mais ça reste un thème éblouissant ! Attention je tiens à préciser, si vous n'avez pas eu la curiosité d'aller sur le site où je poste les titres et les extraits de la playlist, que le thème primé est "Addio a Palermo" et ses deux déclinaisons "Addio al Figlio" et "Alla Donna", thème si fort que les trois variations sont incluses dans la playlist (comme Orca d'ailleurs); donc attention à ne pas confondre dans cette BO avec l'autre thème majeur qui lui s'appelle "Corleone" !
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PatrickB
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par PatrickB »

Merci pour cette fournée 1977 ... pour laquelle je suis passé un peu trop vite sur Orca, évidemment (jamais pu entrer dans les diableries de The Heretic, sauf mélodie). Bien vu de faire connaitre le méconnu "Stato interessante".

En effet, un film de 1978 s'est glissé inexplicablement ("Corleone"). D'ailleurs, "Il prefetto di ferro" du même réalisateur date de 1977.
En se basant sur les données chimai.com, il semble qu'il y ait une erreur car le film est sorti en novembre 1978, ce qui a laissé largement le temps de composer dans l'année !
Didier THUNUS, le webmestre de ce site, suit presque exclusivement imdb (même parfois dans ses erreurs) pour avoir une base indiscutable. C'est une position ... discutable :mrgreen: mais qui se tient. Là où ça se complique, c'est qu'il date l'oeuvre (la musique enregistrée du film) à l'année de première sortie (ou diffusion TV), ou à l'année précédente pour une sortie en début d'année.
Je n'ai pas pu le faire changer d'avis, mais je suis pour un classement par année de sortie stricto sensu (donnée publique indiscutable) avec précision de l'enregistrement lorsqu'on l'a (souvent dans les notes/crédits de Bob H attachés au film, sur le site, d'après les disques, films et documents, interviews).
A part quelques notes et crédits, j'interviens sur le site surtout via le fanzine Maestro, que j'anime (de France) avec le Belge Didier.

Revpop, n'aurais-tu pas oublié "Autostop rosso sangue" pour au moins un morceau phare, vu le caractère sauvage et original de cette BO, à l'orchestration très marquée, et qui détonne dans sa filmo ?
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Si j'ai bien compris il y aurait nul doute à dire que la musique de Corleone soit de 1978 et non de 1977. D'autant plus que IMDB date le film de 1978 lui aussi.
Cela doit être une erreur de frappe de la part de Didier ... Il en sera pardonné !
Je vais de ce pas rectifier le tir comme dirait Corleone.
Si vous avez vu d'autres erreurs depuis le début de ces Best Of, n'hésitez pas à me le remonter.
PatrickB a écrit :Revpop, n'aurais-tu pas oublié "Autostop rosso sangue" pour au moins un morceau phare, vu le caractère sauvage et original de cette BO, à l'orchestration très marquée, et qui détonne dans sa filmo ?
Non je n'ai pas oublié, PatrickB, c'est au dernier moment que j'ai effacé son nom sur l'ardoise de ce Best Of, j'y avais mis le sauvage "Corsa Oltre I Cento"; de même le morceau "Autostop Rosso Sangue" figurait dans la première sélection d'une quarantaine de titres ...en dehors de ces deux titres j'avoue ne pas être fan de cette BO trop américana et pas assez morricone.
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PatrickB
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par PatrickB »

Comme vous le savez peut-être, Peur sur la ville sort à nouveau, cette fois-ci en double vinyl et augmenté de 2 morceaux inédits + suite découpée en vrais morceaux.
Avec certains, cette édition m’intéresse, pour un film et une musique culte.
J’ai contacté le label Wewantsounds (français, comme son nom ne l’indique pas) pour savoir leurs conditions en achat groupé, après l’opération « Record Day » en magasin du 28 aout.
En effet, comme c’était prévu, des sites proposent le titre, assez cher. Le moins cher est à 34 € + 8 € de port.

Wewantsounds nous fait un prix groupé par objet à 25 € + 11 € de port, soit 36 € pour la France. C’est avantageux.
Ceux qui souhaitent se joindre peuvent m’envoyer un message privé, pour voir ensemble les modalités : soit paiement centralisé chez moi, soit paiement individuel au distributeur, et dans tous les cas, envoi individuel chez chacun. Il faut se faire confiance pour vouloir participer, mais ceux qui me connaissent et les acheteurs/vendeurs comme Shardar et Kirk peuvent attester.

Si intéressés, merci de ne pas trainer pour la réponse : on bouclera les engagements de commande ce week end (05-06/09/2020), avant que la spéculation se mette en marche.

Voila, à vous.
Kirk
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Kirk »

l faut se faire confiance pour vouloir participer, mais ceux qui me connaissent et les acheteurs/vendeurs comme Shardar et Kirk peuvent attester.
Je l'atteste ;)

D'ailleurs, j'en profite. Rappelle moi quel était le conseil lecture que tu m'avais donné sur le coffret DECCA de Morricone? Celui qui sonnait Herrmann...

Amitiés
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PatrickB
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par PatrickB »

Kirk a écrit : Rappelle moi quel était le conseil lecture que tu m'avais donné sur le coffret DECCA de Morricone? Celui qui sonnait Herrmann...
Amitiés
Merci, Kirk. Il s'agit de "La sconosciuta", film de Tornatore (2006), mais il n'est pas dans le coffret 18 CD Decca.
C'est un CD à part (italien). On verra si l'atmosphère, l'orchestration te plaisent. En tout cas il estimait Herrmann, car il avait dit avoir étudié (bien avant) la partition de "Psycho", et était admiratif de sa clarté et de son écriture.
Scorebob
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Oeuvre de jeunesse du maestro pour la télévision:



revpop
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Pour l'année 1978 j'ai encensé onze Bandes originales comprenant vingt-quatre titres fabuleux :

Quatre titres de L’immoralità
Trois titres de Days of Heaven, Noi lazzaroni, Corleone, Cosi' come sei
Deux titres de Invito allo sport, Il Prigioniero
Un titre de Le Mani sporche, One Two Two, 122, rue de Provence, La Cage aux folles, Dove vai in vacanza?

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1978 d'Ennio Morricone

L'année de la Cage aux folles est une des années les plus fructueuses d'Ennio Morricone; est-ce du à la qualité du film de Molinaro ? Non je ne le pense pas, c'est peut-être l'arrivée en force du monde de la télévision (RAI) qui a donné carte blanche à son génie.

Au delà de la correspondance avec la séquence de l'incendie dans les Moissons du ciel, une montée flamboyante d'adrénaline sans précédent sur plus de sept minutes, Ennio n'a pas cessé cette année d'allumer des feux de toutes sortes. Les feux de l'amour avec ces langoureuses variations sensuelles dans L’immoralità, des notes de piano qui finissent comme des feux de Bengale, ou comme dans Cosi Come Sei où les piano, guitare, flûte - solistes de génie - se lovent autour de la mélodie tel le serpent licencieux autour d'une branche d'or. Il y a les voix surnaturelles, inhumaines, renversantes dans le téléfilm inconnu Noi lazzaroni qui s'élèvent bien au delà du thème musical, qui embrasent comme la voix du feu. Et puis les feux de la mafia qui s'éteignent, la fin d'une dynastie, sur une longue plainte mélancolique qui n'en finit jamais dans Corleone.
Du feu au soleil, la transition est facile, Ennio nous concocte également quelques éclats & sourires de Bossa Nova que l'on retrouve dans un documentaire sportif (Invito Allo Sport) et la Cage aux folles. Et pour finir on rira à gorge déployée sur "Laringomania" dans Dove vai in vacanza? !
Quel parcours parcouru le long de cette année dantesque !

Et comment va se comporter l'année suivante ? Prolifique, toujours ...
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PatrickB
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par PatrickB »

Scorebob a écrit :Oeuvre de jeunesse du maestro pour la télévision:



Si on retient qu'il était jeune à 42-43 ans, ce qui est assez vrai, oui ! :mrgreen:
http://www.chimai.com/index.cfm?module= ... V&id=58554

Ce documentaire a longtemps été daté 1961, puis 1977 : en fait il date de 1971, année durant laquelle il avait pourtant autre chose à faire avec Le casse, Il était une fois la révolution, Verushka, Incontro et autres classe ouvrière et le premier Aldo Lado...

1978 ? En-dehors de La cage aux folles qui met tout le monde d'accord (mais on dépasse pas le 1, OK ?), Days of Heaven (Les moissons du ciel), Cosi come sei et Noi lazzaroni, font à eux seuls une grande année.
revpop
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par revpop »

Pour l'année 1979 j'ai encensé neuf Bandes originales comprenant vingt-quatre titres fabuleux :

Cinq titres de Dedicato al mare Egeo
Quatre titres de I... comme Icare
Trois titres de Il giocattolo, Il prato, Viaggio con Anita
Deux titres de Bloodline, Windows
Un titre de Buone notizie, Il ladrone

Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1979 d'Ennio Morricone

1979, dernière année des seventies, c'est le merveilleux voyage avec Ennio qui continue, voyage aux mille sensations, aux mille impressions.
- L'érotique Dedicato al mare Egeo y remporte la palme : une jeune femme au visage de porcelaine habillée d'un kimono jaune lacéré d'un coup d'archet vengeur, des gémissements féminins dodécaphoniques, un saxo furieux digne de Sonny Rollins et un disco funk orgiaque sous les sunlights.
- L'angoissant I... comme Icare : une envolée de clavecins innocents qui fuit dans les couloirs des arcanes du pouvoir.
- L' oppressant Il giocattolo : la petite musique d'une multitude de jouets mécaniques aussi terrifiante qu'un coeur qui bat dans le noir.
- Le printanier Il prato : entre l'ombre et la lumière, le son somptueux d'une flûte au-dessus des herbes hautes et ruisselantes d'une pluie d'orage, jusqu'à une sarabande folle de milliers de flûte telle une bacchanale énivrante.
- L'ingénue Viaggio con Anita : retour de la Dolce Vita, les loggias sont noyées de soleil et une contrebasse ronde et lourde aux échos infinis les traverse. Renversant.
- Le terrifiant Bloodline : Un tempo d'effroi dans la nuit où les stacattos de violons telle une bande d' Hells angels déferlent sur les âmes apeurées.
- Windows : une mélodie sublime menée par le tic-tic d'un clavecin, enrobée par des cordes onctueuses et le souffle luxuriant d'une trompette Bacharach.
- Buone notizie : bienvenue ici à la fanfare pittoresque et bariolée aux effluves balkaniques.
- Le "Debora" de "Il ladrone" : un dernier hommage aux morceaux lounge de la fin des années soixante. De la classe et brillantissime.


A l'orée des années 80, c'est le temps des bilans : depuis le début de la carrière d'Ennio, près de 250 BO écoutées, 154 retenues dans ce Best Of et 324 titres compilés !

Après les magiques sixties et les royales seventies, comment vont se comporter les eighties ?
revpop
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Je remercie Christophe Olivo de m'avoir fait parvenir le spécial Morricone du fanzine Leitmotiv (le fameux Opus 21). Quel travail de la part du pape du Bis, Christophe Lemaire ! plus de 200 chroniques de BO avec toujours la même plume alerte et acérée ! un trésor de lecture !
De plus, pour l'année 1979, Christophe a mis en évidence, comme moi, une BO incomprise, suspecte et mésestimée par le clan des spécialistes qui a pour nom Dedicato al mare Egeo; Il est, par exemple, très lyrique sur les bouleversants soli de violons qui parsèment ce score !

En dehors de ce fanzine et de Maestro du site chimai existe t-il d'autres revues de passionnés d'Ennio ?
En élargissant quelque peu le spectre, existe t-il cette fois-ci des livres (en français si possible) qui seraient considérés comme une bible pour ces mêmes aficionados ?
N'en ayant lu aucun pour ma part. Par contre je pense plus particulièrement à Ma musique, ma vie chez Séguier, volumineuse biographie mais y a t-il une étude de ses BO ?, Ennio Morricone Perspective d'une oeuvre chez l'Harmattan, et Ennio Morricone. Biographie de Anne Lhassa, Jean Lhassa.

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