La Commissaire

[Chapichapo]

Les éditions Montparnasse viennent d'éditer l'unique film du cinéaste Alexandre Askoldov intitulé "la commissaire".
Ce film tourné en 1967 a été interdit par l'union Soviétique et son relais Russe pendant 40ans.
Son sujet : une commissaire de l'armée rouge enceinte, termine sa maternité dans la maison d'une famille juive. Au contact de cette famille elle devient la femme qu'elle n'a jamais été bousculant momentanément son sens des priorités.
Ce film dont l'action se situe en 1927 a été interdit pour ses audaces formelles (séquence surréaliste de soldats fauchant une dune ensablée...) son contenu idéologique (flash forward de la déportation des juifs en 1941 sous le regard absent des populations Russes) ) et probablement la partition musicale de Alfred Schnitke tellurique et grinçante.
Adaptant une oeuvre de jeunesse de Vassili Grossman "Dans la ville de Berditchev", cette oeuvre est unique et mérite d'être découverte ,ne serait ce que par son destin maudit largement commenté par son réalisateur.

[Lee Van Cleef]

Avec un titre comme celui-ci, nous aurions pu avoir affaire à une sexy comedy italienne où Edwige Fenech, en fliquette de choc sanglée dans un uniforme trop court d'au moins deux tailles, aurait mis la délinquance juvénile au pas (et au garde-à-vous par la même occasion). Une affiche disons "suggestive" dessinée par Renato Casaro ou Enzo Sciotti pour épicer le tout, et tu pouvais être certain, ami Chapi, que quelques-uns des satyres écumant UnderScores se seraient fendu de commentaires enthousiastes. Sauf qu'en la circonstance, l'aridité slave risque surtout de faire office de repoussoir... Dommage, car la bande-annonce gracieusement offerte par les gars de Montparnasse a quelque chose de rude et d'hypnotique, qui invite à sauter le pas. En tout cas, pour t'être intéressé de près à une oeuvre aussi confidentielle, le vieux Van Cleef ne peut que te tirer son chapeau, Chapi (comment ? Ouais je sais, elle craint sévère, cette vanne).

[Misquamacus]

Van Cleef ne peut que te tirer son chapeau, Chapi (comment ? Ouais je sais, elle craint sévère, cette vanne).

Non ! C'est magnifique !

[Lee Van Cleef]

Être ainsi adoubé par Misqua en personne, le jovial monarque de la vanne qui fait se gondoler même le linoléum, je n'en suis toujours pas revenu ! Mais trêve de forfanteries, je ne passais dans le coin que pour remercier le sagace Chapi, qui a eu bien raison de prendre fait et cause pour ce passionnant La Commissaire. A mon tour, je ne peux que recommander à la cantonade une fusion si vaillamment opérée entre le réalisme d'un quotidien souillé par la guerre et les escapades oniriques, presque mystiques, dont le cinéma russe possédait jadis le secret.