Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Publié : jeu. 27 août 2020 13:24
A l'aube du 6 juillet 2020, Dieu est tombé à nos pieds. The End.
J'ai déterré non pas la hache de guerre mais une compilation de plus de 220 titres d'Ennio (période 1964-1978) que j'avais faite vers 2005-2006 après avoir re-découvert ce dernier
à la fois par les critiques sur feu le site Scopia mais aussi par la découverte, cette fois-ci, d'un univers nouveau et flamboyant à l'écoute des somptueuses compilations Mondo Morricone.
J'ai donc réactualisé cette compile en allégeant son contenu (améliorant je pense sa qualité) mais en introduisant aussi d'autres BO (oh combien si nombreuses) que je ne connaissais pas à cette époque.
Juste avant mes vacances d'été j'en étais à l'année 1975. J'ai posté ses best of par année sur le site Funkology où j'ai l'habitude d'écrire sur une de mes musiques préférées (soul/funk) (si cela peut vous intéresser j'ai fait des Best Of des années 1968 jusqu'à 1973, regroupant plus de 200 albums de ce genre).
Je compte poursuivre année après année .. (Il faut savoir que j'ai reconstitué les années des BO en m'appuyant sur le site chimai.com). Jusqu'à quand ? je ne sais, jusqu'à ce que mort s'en suive surement ...
En attendant, pendant mes vacances, j'ai découvert votre site et j'ai surtout découvert un véritable gisement d'or. Oh combien je me suis senti petit face au savoir abyssal d'un Janus
dont j'ai un profond respect, à la glose de Rodolphe738, entomologiste on ne peut plus sourcilleux, et surtout à la gouaille fanfaronesque et sans fin d'un Lee van Cleef qui cache malgré tout une expertise à la lame d'acier !
Durant ces heures de lecture où les nuits semblaient si courtes, j'y ai trouvé une somme fabuleuse d'informations, de suggestions, de querelles d'idées et de goûts, de best of sous forme
de liste de films, mais pas d'anthologie de titres sous forme de playlist comme il est commun d'en faire maintenant.
C'est en quelque sorte mon hommage à Ennio Morricone.
Maintenant le rideau tombe. Place à la musique.
--
Pour les années 61-64 j'ai encensé sept Bandes originales comprenant quinze titres fabuleux :
Quatre titres de Per un pugno di dollari, El greco
Deux titres de I Malamondo, E la donna creo l’uomo
Un titre de Il successo, I basilischi , La voglia matta
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 61-64 d'Ennio Morricone
Ce sont ses premières années, ses dures années d'apprentissage.
Dans une marée de trucs insipides voire indigestes, il y eut heureusement quelques miracles : je ne vous parle pas de la première rencontre avec Sergio Leone, décisive oh combien,
une BO devenu l'archétype des BO de Western, mais des choses inattendues comme El Greco, une bande-son symphonique avec son cortège de voix d'anges (et de démons), peut-être l'un des plus beaux scores "classique" que j'ai entendu d'Ennio, et déjà en 1963 s'il vous plaît, et puis ce film La voglia matta, un de ses tout tout premiers, comment le décrire ? :
portant un voile blanc léger dans l'air, une jeune fille splendide aux yeux bruns danse, légère, dans les ruelles de Rome sous un air de chabada morriconien ...(Je rêvassais, bien sur n'ayant point vu le film)
--
Pour l'année 1965 j'ai encensé dix Bandes originales comprenant dix-sept titres fabuleux :
Quatre titres de Per qualche dollaro in più
Deux titres de Il ritorno di Ringo, Slalom, Thrilling, La Battaglia di Algeri
Un titre de Agente 077 : Missione Bloody Mary, Menage all’italiana, Idoli controluce, Sette pistole per i Mac Gregor, Una pistola per Ringo
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1965 d'Ennio Morricone
Année dominée par la seconde collaboration avec Sergio Leone, mais c'est l'année également où tout ce qui pouvait être en gestation commence à exploser !
Que dire du morceau "Violence" que l'on retrouve sur un western spaghetti ! un monument de plus de six minutes dont l'effroi qui parcourt l'échine est digne d'un Krzysztof Eugeniusz Penderecki ! Plus violent tu meurs !
Que dire des expérimentations pop de Slalom où Ennio ouvre sa boite de crayons de couleur !
Que dire des thèmes ténébreux de La Bataille d'Alger !
Que dire des morceaux qui anticipent les merveilles easy listening de La Donna Invisible et, qui plus est, sont introuvables sur le net comme "La regola del gioco (instrumental)" et "Le Meno Importanti (version longue)" !
--
Pour l'année 1966 j'ai encensé dix Bandes originales comprenant vingt titres fabuleux :
Quatre titres de Il buono, il brutto, il cattivo
Trois titres de La resa dei conti, Uccellacci e uccellini
Deux titres de I crudeli, Svegliati e uccidi, Come imparai ad amare le donne
Un titre de Mi vedrai tornare, Un fiume di dollari, Navajo Joe , The Bible
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1966 d'Ennio Morricone
C'est l'année Western par excellence, cinq scores magnifient cette playlist comme un coucher de soleil sur le grand canyon. Cinq énormes scores qui ont pour réalisateur la trinité des Sergio ! Du plus célèbre western (Il buono, il brutto, il cattivo) au moins connu (Un fiume di dollari). Les thèmes sont tellement forts que je n'ai pas hésité à mettre quelques variations !
Mais j'ai aussi une pensée émue pour quelques rares BO moitié pop, moitié bossa comme Come imparai ad amare le donne et Mi Vedrai Tornare, de parfaites inconnues, fraiches, pétillantes, pleines de nostalgies et qui irradient les plages de Rio !
-- Edit --
Je rajoute l'épique, de plus de dix minutes, le terrifiant "The Mountain" qui n'a pas été utilisé dans The Bible de John Huston. Morceau repris dans The Secret of Sahara de 1987.
--
Pour l'année 1967 j'ai encensé neuf Bandes originales comprenant treize titres fabuleux :
Trois titres de Danger : Diabolik !
Deux titres de Faccia a faccia, Matchless
Un titre de Dalle Ardenne all’inferno, Il giardino delle delizie, Ad ogni costo, Da uomo a uomo, OK Connery, L’harem
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1967 d'Ennio Morricone
Entre les feux d'artifice Pop et kitch, tout en voix criardes, détonations, blondes pulpeuses, breaks insensés (Danger Diabolik !, OK Connery, "Adonai") et les envolées stridentes et baroques des thèmes westerniens (Facca a Faccia, Da uomo a uomo), l'année 1967 comporte aussi quelques Ovnis dont celui du film du barbu Marco Ferreri où Gato Barbieri, l'homme au chapeau, enflamme son saxophone sulfureux sur un thème hautement langoureux ! On dirait le Stan Getz symphonique de l'album Focus.
--
Pour l'année 1968 j'ai encensé Onze Bandes originales comprenant vingt-six titres fabuleux :
Six titres de C'era una volta il West
Quatre titres de Vergogna schifosi
Trois titres de Il grande Silenzio, Scusi, facciamo l’amore, Alibi
Deux titres de Comandamenti per un gangster
Un titre de Escalation, E per tetto un cielo di stelle, Un bellissimo novembre, Teorema, Il mercenario
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1968 d'Ennio Morricone
Je pense que 1968 est l'année de la révélation d'Ennio auprès du monde entier, due en grande partie au sidérant succès planétaire du plus célèbre western au monde. Pour autant cette année ne peut se réduire à l'impact de ce film; tout ce qui était en germe déjà depuis quelques années a fleuri ici à tout va en un fabuleux bouquet de toutes les couleurs !
Vous voulez encore du Western alors vous avez Il grande Silenzio, E per tetto un cielo di stelle, Il mercenario, du polar violent vous avez Comandamenti per un gangster, du psyché complètement barré alors c'est Escalation ou Teorema mais si vous voulez aussi du lounge, alors celui-ci cotoie les sommets comme si les dialogues d'Eric Rohmer se retrouvaient dans les plans rouge sang de cris et chuchotements d'Ingmar Bergman, et vous avez là une longue suite, un long défilé comme Vergogna schifosi, Alibi, Un bellissimo novembre etc ...
--
Pour l'année 1969 (mon année préférée !) j'ai encensé seize Bandes originales comprenant trente-et-un titres fabuleux + un inédit :
Sept titres de La donna invisible (pratiquement ma BO préférée)
Cinq titres de Metti una sera a cena
Trois titres de L’assoluto naturale, Le Clan des Siciliens, Uccidete il vitello grasso e arrostitelo
Deux titres de L'Uccello dalle piume di cristallo, La stagione dei sensi, Senza sapere niente di lei, Gli Intoccabili
Un titre de Sai cosa faceva Stalin alle donne, Un esercito di cinque uomini
Et l'inédit se nomme "L’Ultimo" (que l'on retrouve sur une des compiles Mondo Morricone)
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1969 d'Ennio Morricone
Que dire de cette année, c'est l'année "Mondo" par excellence, les plus beaux thèmes lounge sont là couchés sur un lit aux draps de velours pourpre, la voix d'Edda est irrésistible, elle brille litteralement sous les sunlights. Mais attention les lumières cachent des drames épouvantables. Puis il y a les incontournables comme le clan des siciliens, qui n'a pas siffloté sur ce film ! Pour autant ne pas oublier les stridences par exemple d'un Uccello dalle piume di cristallo ...
--
Pour l'année 1970 j'ai encensé neuf Bandes originales comprenant vingt-et-un titres fabuleux :
Cinq titres de Le foto proibite di una signora per bene
Quatre titres de Città violenta
Deux titres de Una lucertola con la pelle di donna, Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto, iVamos a matar compañeros, La moglie più bella
Un titre de Giochi particolari (grosse rareté), Il gatto a nove code, Gott mit uns
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1970 d'Ennio Morricone
Apparemment l'année 1970 est un moins grand cru comparé aux deux années monolithiques qui l'entourent; mais c'est tout relatif eu égard aux nombreux chefs-d'oeuvre qui la composent
où l'on retrouve tout ce que l'on aime chez Morricone : bossa nova, pop, industriel, avant-garde, western et symphonie.
--
Pour l'année 1971 (l'autre grande année) j'ai encensé quinze Bandes originales comprenant trente-trois titres fabuleux :
Six titres de Giù la testa
Cinq titres de Le Casse
Trois titres de Maddalena, Veruschka, Incontro
Deux titres de Sacco e Vanzetti, Quatre mosche di velluto grigio, Giornata nera per l’ariete, La Tarantola dal Ventre nero
Un titre de La corta notte delle bambole di vetro, La classe operaia va in paradiso, Forza G, Lui per lei (rareté), Sans mobile apparent
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1971 d'Ennio Morricone
Ce sera surement l'année la plus gorgée de saveurs, la plus épicée, la plus politique, la plus effrayante ...
Et en plus elle dure plus de 134 minutes, ce sera assurément la plus longue des compiles d'Ennio. Pas la peine de la décrire, il suffit de lire les noms sur la playlist : les yeux s'ouvrent de joie, les oreilles fleurissent !
--
Pour l'année 1972 j'ai encensé quatorze Bandes originales comprenant vingt titres fabuleux :
Trois titres de La banda J & S, Un uomo da rispettare
Deux titres de Il diavolo nel cervello, La cosa buffa
Un titre de Che c'entriamo noi con la rivoluzione?, D'amore si muore, Il maestro e Margherita, Anche se volessi lavorare che faccio ? , Cosa avete fatto a Solange?, Chi l’ha vista morire ?, I Bambini ci chiedono perchè, Le due stagoni della vita, Bluebeard, L'Attentat.
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1972 d'Ennio Morricone
Ici point de grands films ou de BO universellement connues, mais plutôt une myriade de morceaux dispersés comme une constellation d'étoiles par une nuit d'été; de morceaux légèrement mystérieux, à peine visibles durant toutes ces années mais qui sont ancrés dans notre inconscient musical.
--
Pour l'année 1973 j'ai encensé six Bandes originales comprenant quatorze titres fabuleux :
Quatre titres de Il sorriso del grande tentatore
Trois titres de Il mio nome è Nessuno, le Serpent
Deux titres de Revolver
Un titre de La propriétà non è più un furto, Crescete e moltiplicatevi
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1973 d'Ennio Morricone
Cette année, avare en BO fournies, n'oublie pas de tutoyer les sommets avec la fin du cycle western (Il mio nome è Nessuno), son chant de cygne ?, une saillie policière de plus de douze minutes (Revolver), ample et détonant comme un Norman Whitfield, une scène érotique très, très chaude (Crescete e moltiplicatevi) et puis surtout un OVNI sorti de nulle part ou plutôt si d'un nunsploitation où l'on entend les chants, les cris et les soupirs mêlés des vierges et des nonnes, poursuivies dans les couloirs sombres d'un couvent moyenâgeux par des guitares fuzz, des pianos apocalytiques et des basses d'outre-tombe : Il sorriso del grande tentatore est son nom !
--
Pour l'année 1974 j'ai encensé neuf Bandes originales comprenant treize titres fabuleux :
Quatre titres de Milano odia : la polizia non puo sparare
Deux titres de Le Secret, La Cugina
Un titre de Allonsanfan, Macchie solari, Spasmo, Space 1999, Il Giro del mondo degli innamorati di Peynet, Le Trio infernal
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1974 d'Ennio Morricone
Pas d'OVNI cette fois-ci mais que des valeurs sures avec une des meilleures BO policières italiennes (Milano odia : la polizia non puo sparare) qui fait suite à Un uomo da rispettare de Michele Lupo et à Revolver de Sergio Sollima, trilogie extraordinaire de punch et d'intensité, par contre je n'ai pas osé mettre la version de plus de quinze minutes, peur d'effrayer la sensibilité de plus d'un auditeur.
--
Pour l'année 1975 j'ai encensé neuf Bandes originales comprenant quinze titres fabuleux :
Trois titres de La Faille, Un genio, due compari, un pollo
Deux titres de Peur sur la ville, L’ultimo treno della notte
Un titre de Storie di vita e malavita, Gente di rispetto, Leonor, Per le antiche scale, l'inédit Labbra di lurido blu
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1975 d'Ennio Morricone
Cette année, pour moi, marque le pas même si nous avons là encore quelques classiques ( le Verneuil, le Damiani ) mais aussi de belles surprises comme ce giallo L'Ultimo treno della notte sortie en France sous le nom La Bête tue de sang froid ou en Belgique La Chienne du train de nuit, tout un programme, programme hautement stressant pour ceux qui ont la phobie des trains de nuit. Ecoutez, vous verrez ! terrifiant comme un tunnel sans fond !
J'ai ajouté au dernier moment la BO dont les masters ont disparu et qui n'est jamais sortie. Il s'agit de Labbra di lurido blu de Guido Petroni, petite pépite avec la voix sublime d'Edda.
J'ai ajouté également un morceau de Leonor ("Angela E Valeria AKA Leonor") qui a été réutilisé dans la BO La Venexiana de 1986.
Entracte.
"Il manque dans cette brillante sélection un peu d'Ennio symphonique, le musicien aux mille doigts, ou même des morceaux un tant soit peu dissonants, me suis-je fait comprendre, cher ami ?" aurait dit le maître Janus ! Ne soyez pas pressé cher maître l'année 1976 nous réserve quelques bonnes surprises dans ce sens !
J'ai déterré non pas la hache de guerre mais une compilation de plus de 220 titres d'Ennio (période 1964-1978) que j'avais faite vers 2005-2006 après avoir re-découvert ce dernier
à la fois par les critiques sur feu le site Scopia mais aussi par la découverte, cette fois-ci, d'un univers nouveau et flamboyant à l'écoute des somptueuses compilations Mondo Morricone.
J'ai donc réactualisé cette compile en allégeant son contenu (améliorant je pense sa qualité) mais en introduisant aussi d'autres BO (oh combien si nombreuses) que je ne connaissais pas à cette époque.
Juste avant mes vacances d'été j'en étais à l'année 1975. J'ai posté ses best of par année sur le site Funkology où j'ai l'habitude d'écrire sur une de mes musiques préférées (soul/funk) (si cela peut vous intéresser j'ai fait des Best Of des années 1968 jusqu'à 1973, regroupant plus de 200 albums de ce genre).
Je compte poursuivre année après année .. (Il faut savoir que j'ai reconstitué les années des BO en m'appuyant sur le site chimai.com). Jusqu'à quand ? je ne sais, jusqu'à ce que mort s'en suive surement ...
En attendant, pendant mes vacances, j'ai découvert votre site et j'ai surtout découvert un véritable gisement d'or. Oh combien je me suis senti petit face au savoir abyssal d'un Janus
dont j'ai un profond respect, à la glose de Rodolphe738, entomologiste on ne peut plus sourcilleux, et surtout à la gouaille fanfaronesque et sans fin d'un Lee van Cleef qui cache malgré tout une expertise à la lame d'acier !
Durant ces heures de lecture où les nuits semblaient si courtes, j'y ai trouvé une somme fabuleuse d'informations, de suggestions, de querelles d'idées et de goûts, de best of sous forme
de liste de films, mais pas d'anthologie de titres sous forme de playlist comme il est commun d'en faire maintenant.
C'est en quelque sorte mon hommage à Ennio Morricone.
Maintenant le rideau tombe. Place à la musique.
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Pour les années 61-64 j'ai encensé sept Bandes originales comprenant quinze titres fabuleux :
Quatre titres de Per un pugno di dollari, El greco
Deux titres de I Malamondo, E la donna creo l’uomo
Un titre de Il successo, I basilischi , La voglia matta
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 61-64 d'Ennio Morricone
Ce sont ses premières années, ses dures années d'apprentissage.
Dans une marée de trucs insipides voire indigestes, il y eut heureusement quelques miracles : je ne vous parle pas de la première rencontre avec Sergio Leone, décisive oh combien,
une BO devenu l'archétype des BO de Western, mais des choses inattendues comme El Greco, une bande-son symphonique avec son cortège de voix d'anges (et de démons), peut-être l'un des plus beaux scores "classique" que j'ai entendu d'Ennio, et déjà en 1963 s'il vous plaît, et puis ce film La voglia matta, un de ses tout tout premiers, comment le décrire ? :
portant un voile blanc léger dans l'air, une jeune fille splendide aux yeux bruns danse, légère, dans les ruelles de Rome sous un air de chabada morriconien ...(Je rêvassais, bien sur n'ayant point vu le film)
--
Pour l'année 1965 j'ai encensé dix Bandes originales comprenant dix-sept titres fabuleux :
Quatre titres de Per qualche dollaro in più
Deux titres de Il ritorno di Ringo, Slalom, Thrilling, La Battaglia di Algeri
Un titre de Agente 077 : Missione Bloody Mary, Menage all’italiana, Idoli controluce, Sette pistole per i Mac Gregor, Una pistola per Ringo
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1965 d'Ennio Morricone
Année dominée par la seconde collaboration avec Sergio Leone, mais c'est l'année également où tout ce qui pouvait être en gestation commence à exploser !
Que dire du morceau "Violence" que l'on retrouve sur un western spaghetti ! un monument de plus de six minutes dont l'effroi qui parcourt l'échine est digne d'un Krzysztof Eugeniusz Penderecki ! Plus violent tu meurs !
Que dire des expérimentations pop de Slalom où Ennio ouvre sa boite de crayons de couleur !
Que dire des thèmes ténébreux de La Bataille d'Alger !
Que dire des morceaux qui anticipent les merveilles easy listening de La Donna Invisible et, qui plus est, sont introuvables sur le net comme "La regola del gioco (instrumental)" et "Le Meno Importanti (version longue)" !
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Pour l'année 1966 j'ai encensé dix Bandes originales comprenant vingt titres fabuleux :
Quatre titres de Il buono, il brutto, il cattivo
Trois titres de La resa dei conti, Uccellacci e uccellini
Deux titres de I crudeli, Svegliati e uccidi, Come imparai ad amare le donne
Un titre de Mi vedrai tornare, Un fiume di dollari, Navajo Joe , The Bible
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1966 d'Ennio Morricone
C'est l'année Western par excellence, cinq scores magnifient cette playlist comme un coucher de soleil sur le grand canyon. Cinq énormes scores qui ont pour réalisateur la trinité des Sergio ! Du plus célèbre western (Il buono, il brutto, il cattivo) au moins connu (Un fiume di dollari). Les thèmes sont tellement forts que je n'ai pas hésité à mettre quelques variations !
Mais j'ai aussi une pensée émue pour quelques rares BO moitié pop, moitié bossa comme Come imparai ad amare le donne et Mi Vedrai Tornare, de parfaites inconnues, fraiches, pétillantes, pleines de nostalgies et qui irradient les plages de Rio !
-- Edit --
Je rajoute l'épique, de plus de dix minutes, le terrifiant "The Mountain" qui n'a pas été utilisé dans The Bible de John Huston. Morceau repris dans The Secret of Sahara de 1987.
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Pour l'année 1967 j'ai encensé neuf Bandes originales comprenant treize titres fabuleux :
Trois titres de Danger : Diabolik !
Deux titres de Faccia a faccia, Matchless
Un titre de Dalle Ardenne all’inferno, Il giardino delle delizie, Ad ogni costo, Da uomo a uomo, OK Connery, L’harem
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1967 d'Ennio Morricone
Entre les feux d'artifice Pop et kitch, tout en voix criardes, détonations, blondes pulpeuses, breaks insensés (Danger Diabolik !, OK Connery, "Adonai") et les envolées stridentes et baroques des thèmes westerniens (Facca a Faccia, Da uomo a uomo), l'année 1967 comporte aussi quelques Ovnis dont celui du film du barbu Marco Ferreri où Gato Barbieri, l'homme au chapeau, enflamme son saxophone sulfureux sur un thème hautement langoureux ! On dirait le Stan Getz symphonique de l'album Focus.
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Pour l'année 1968 j'ai encensé Onze Bandes originales comprenant vingt-six titres fabuleux :
Six titres de C'era una volta il West
Quatre titres de Vergogna schifosi
Trois titres de Il grande Silenzio, Scusi, facciamo l’amore, Alibi
Deux titres de Comandamenti per un gangster
Un titre de Escalation, E per tetto un cielo di stelle, Un bellissimo novembre, Teorema, Il mercenario
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1968 d'Ennio Morricone
Je pense que 1968 est l'année de la révélation d'Ennio auprès du monde entier, due en grande partie au sidérant succès planétaire du plus célèbre western au monde. Pour autant cette année ne peut se réduire à l'impact de ce film; tout ce qui était en germe déjà depuis quelques années a fleuri ici à tout va en un fabuleux bouquet de toutes les couleurs !
Vous voulez encore du Western alors vous avez Il grande Silenzio, E per tetto un cielo di stelle, Il mercenario, du polar violent vous avez Comandamenti per un gangster, du psyché complètement barré alors c'est Escalation ou Teorema mais si vous voulez aussi du lounge, alors celui-ci cotoie les sommets comme si les dialogues d'Eric Rohmer se retrouvaient dans les plans rouge sang de cris et chuchotements d'Ingmar Bergman, et vous avez là une longue suite, un long défilé comme Vergogna schifosi, Alibi, Un bellissimo novembre etc ...
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Pour l'année 1969 (mon année préférée !) j'ai encensé seize Bandes originales comprenant trente-et-un titres fabuleux + un inédit :
Sept titres de La donna invisible (pratiquement ma BO préférée)
Cinq titres de Metti una sera a cena
Trois titres de L’assoluto naturale, Le Clan des Siciliens, Uccidete il vitello grasso e arrostitelo
Deux titres de L'Uccello dalle piume di cristallo, La stagione dei sensi, Senza sapere niente di lei, Gli Intoccabili
Un titre de Sai cosa faceva Stalin alle donne, Un esercito di cinque uomini
Et l'inédit se nomme "L’Ultimo" (que l'on retrouve sur une des compiles Mondo Morricone)
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1969 d'Ennio Morricone
Que dire de cette année, c'est l'année "Mondo" par excellence, les plus beaux thèmes lounge sont là couchés sur un lit aux draps de velours pourpre, la voix d'Edda est irrésistible, elle brille litteralement sous les sunlights. Mais attention les lumières cachent des drames épouvantables. Puis il y a les incontournables comme le clan des siciliens, qui n'a pas siffloté sur ce film ! Pour autant ne pas oublier les stridences par exemple d'un Uccello dalle piume di cristallo ...
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Pour l'année 1970 j'ai encensé neuf Bandes originales comprenant vingt-et-un titres fabuleux :
Cinq titres de Le foto proibite di una signora per bene
Quatre titres de Città violenta
Deux titres de Una lucertola con la pelle di donna, Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto, iVamos a matar compañeros, La moglie più bella
Un titre de Giochi particolari (grosse rareté), Il gatto a nove code, Gott mit uns
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1970 d'Ennio Morricone
Apparemment l'année 1970 est un moins grand cru comparé aux deux années monolithiques qui l'entourent; mais c'est tout relatif eu égard aux nombreux chefs-d'oeuvre qui la composent
où l'on retrouve tout ce que l'on aime chez Morricone : bossa nova, pop, industriel, avant-garde, western et symphonie.
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Pour l'année 1971 (l'autre grande année) j'ai encensé quinze Bandes originales comprenant trente-trois titres fabuleux :
Six titres de Giù la testa
Cinq titres de Le Casse
Trois titres de Maddalena, Veruschka, Incontro
Deux titres de Sacco e Vanzetti, Quatre mosche di velluto grigio, Giornata nera per l’ariete, La Tarantola dal Ventre nero
Un titre de La corta notte delle bambole di vetro, La classe operaia va in paradiso, Forza G, Lui per lei (rareté), Sans mobile apparent
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1971 d'Ennio Morricone
Ce sera surement l'année la plus gorgée de saveurs, la plus épicée, la plus politique, la plus effrayante ...
Et en plus elle dure plus de 134 minutes, ce sera assurément la plus longue des compiles d'Ennio. Pas la peine de la décrire, il suffit de lire les noms sur la playlist : les yeux s'ouvrent de joie, les oreilles fleurissent !
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Pour l'année 1972 j'ai encensé quatorze Bandes originales comprenant vingt titres fabuleux :
Trois titres de La banda J & S, Un uomo da rispettare
Deux titres de Il diavolo nel cervello, La cosa buffa
Un titre de Che c'entriamo noi con la rivoluzione?, D'amore si muore, Il maestro e Margherita, Anche se volessi lavorare che faccio ? , Cosa avete fatto a Solange?, Chi l’ha vista morire ?, I Bambini ci chiedono perchè, Le due stagoni della vita, Bluebeard, L'Attentat.
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1972 d'Ennio Morricone
Ici point de grands films ou de BO universellement connues, mais plutôt une myriade de morceaux dispersés comme une constellation d'étoiles par une nuit d'été; de morceaux légèrement mystérieux, à peine visibles durant toutes ces années mais qui sont ancrés dans notre inconscient musical.
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Pour l'année 1973 j'ai encensé six Bandes originales comprenant quatorze titres fabuleux :
Quatre titres de Il sorriso del grande tentatore
Trois titres de Il mio nome è Nessuno, le Serpent
Deux titres de Revolver
Un titre de La propriétà non è più un furto, Crescete e moltiplicatevi
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1973 d'Ennio Morricone
Cette année, avare en BO fournies, n'oublie pas de tutoyer les sommets avec la fin du cycle western (Il mio nome è Nessuno), son chant de cygne ?, une saillie policière de plus de douze minutes (Revolver), ample et détonant comme un Norman Whitfield, une scène érotique très, très chaude (Crescete e moltiplicatevi) et puis surtout un OVNI sorti de nulle part ou plutôt si d'un nunsploitation où l'on entend les chants, les cris et les soupirs mêlés des vierges et des nonnes, poursuivies dans les couloirs sombres d'un couvent moyenâgeux par des guitares fuzz, des pianos apocalytiques et des basses d'outre-tombe : Il sorriso del grande tentatore est son nom !
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Pour l'année 1974 j'ai encensé neuf Bandes originales comprenant treize titres fabuleux :
Quatre titres de Milano odia : la polizia non puo sparare
Deux titres de Le Secret, La Cugina
Un titre de Allonsanfan, Macchie solari, Spasmo, Space 1999, Il Giro del mondo degli innamorati di Peynet, Le Trio infernal
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1974 d'Ennio Morricone
Pas d'OVNI cette fois-ci mais que des valeurs sures avec une des meilleures BO policières italiennes (Milano odia : la polizia non puo sparare) qui fait suite à Un uomo da rispettare de Michele Lupo et à Revolver de Sergio Sollima, trilogie extraordinaire de punch et d'intensité, par contre je n'ai pas osé mettre la version de plus de quinze minutes, peur d'effrayer la sensibilité de plus d'un auditeur.
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Pour l'année 1975 j'ai encensé neuf Bandes originales comprenant quinze titres fabuleux :
Trois titres de La Faille, Un genio, due compari, un pollo
Deux titres de Peur sur la ville, L’ultimo treno della notte
Un titre de Storie di vita e malavita, Gente di rispetto, Leonor, Per le antiche scale, l'inédit Labbra di lurido blu
Pour plus d'infos, tous les titres retenus et des extraits c'est ici :
Best Of 1975 d'Ennio Morricone
Cette année, pour moi, marque le pas même si nous avons là encore quelques classiques ( le Verneuil, le Damiani ) mais aussi de belles surprises comme ce giallo L'Ultimo treno della notte sortie en France sous le nom La Bête tue de sang froid ou en Belgique La Chienne du train de nuit, tout un programme, programme hautement stressant pour ceux qui ont la phobie des trains de nuit. Ecoutez, vous verrez ! terrifiant comme un tunnel sans fond !
J'ai ajouté au dernier moment la BO dont les masters ont disparu et qui n'est jamais sortie. Il s'agit de Labbra di lurido blu de Guido Petroni, petite pépite avec la voix sublime d'Edda.
J'ai ajouté également un morceau de Leonor ("Angela E Valeria AKA Leonor") qui a été réutilisé dans la BO La Venexiana de 1986.
Entracte.
"Il manque dans cette brillante sélection un peu d'Ennio symphonique, le musicien aux mille doigts, ou même des morceaux un tant soit peu dissonants, me suis-je fait comprendre, cher ami ?" aurait dit le maître Janus ! Ne soyez pas pressé cher maître l'année 1976 nous réserve quelques bonnes surprises dans ce sens !