Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Publié : dim. 6 juin 2010 21:24
Je n'ai pas su attendre et je viens d'écouter ASSASSINIO SUL PONTE (aka IL GIUDICE E IL SUO BOIA). Même si la pochette
du cd laisse entrevoir un giallo,il n'en est rien,en réalité. Il s'agit d'une partition essentiellement mélodique qui révèle un
MORRICONE ironique,pour ne pas dire sarcastique,ludique et décontracté. Il faudrait vraiment que je redécouvre ce film car
si on tient compte de l'approche très décalée du compositeur,il ne peut être question d'un thriller ordinaire,plutôt une satire
policière avec beaucoup d'humour noir et peut-être de burlesque.(?)
parmi les morceaux les plus marquants,il y a ce "Fuga in Svizzera",dans sa version longue,plage 8,où BACH y est clairement cité, ironisé et modernisé. Le thème du Maître du Baroque est joué à l'orgue,alors que,successivement,mandoline,basson, petite percussion,clavecin et même une flûte à bec,sur un ton espiègle,viennent y greffer leurs motifs. "Notte cromatica" délivre une ambiance enjouée et dynamique. Les voix y sont ouvertement moqueuses. "Cadusa e ripresa" qui est un peu le seul thème d'atmosphère proprement dit,revient dans des déclinaisons sans cesse renouvelées,parfois par de belles combinaisons instrumentales. "Meditazione melodica" porte très bien son titre,caractéristique de l'écriture morriconienne: exposition de la mélodie,par ailleurs très belle,voix masculines éthérées,une partie centrale sublimée par un glissement des cordes que le compositeur italien emploie souvent. "Affresco con bambino" en propose une version plus ironique grâce à l'apport d'une voix d'enfant. "Sul ponte di Istambul",plage 1,thème très agréable avec la voix cristalline d'EDDA Dell'ORSO,ne bénéficie d'aucune déclinaison,de celle qui aurait su esquiver une mandoline un peu < gondole-à-Venise>,alors que les plages "Balletto...col morte","Troppo triste per essere allegro" et "Fox astratto",en offrent de fameuses,notamment la première citée ( Pl.29). Belle association d'instruments et d'une voix masculine,pour un ballet miniature,ludique,joyeux et communicatif...C'est le genre d'extrait qui,écouté le matin au pied du lit,vous met de bonne humeur le reste de la journée.
La fanfare conclusive ne rompt en rien avec l'humeur de l'ensemble. Elle en est le point d'orgue,l'ultime marche des bons et des méchants,et c'est encore une voix d'enfant espiègle qui nous la rend bancale et grotesque.
Au final,beaucoup d'inédits pour une partition très divertissante et très agréable à écouter. Les 76 minutes passent très bien,
seules les vingt secondes restantes sont un peu longues...
du cd laisse entrevoir un giallo,il n'en est rien,en réalité. Il s'agit d'une partition essentiellement mélodique qui révèle un
MORRICONE ironique,pour ne pas dire sarcastique,ludique et décontracté. Il faudrait vraiment que je redécouvre ce film car
si on tient compte de l'approche très décalée du compositeur,il ne peut être question d'un thriller ordinaire,plutôt une satire
policière avec beaucoup d'humour noir et peut-être de burlesque.(?)
parmi les morceaux les plus marquants,il y a ce "Fuga in Svizzera",dans sa version longue,plage 8,où BACH y est clairement cité, ironisé et modernisé. Le thème du Maître du Baroque est joué à l'orgue,alors que,successivement,mandoline,basson, petite percussion,clavecin et même une flûte à bec,sur un ton espiègle,viennent y greffer leurs motifs. "Notte cromatica" délivre une ambiance enjouée et dynamique. Les voix y sont ouvertement moqueuses. "Cadusa e ripresa" qui est un peu le seul thème d'atmosphère proprement dit,revient dans des déclinaisons sans cesse renouvelées,parfois par de belles combinaisons instrumentales. "Meditazione melodica" porte très bien son titre,caractéristique de l'écriture morriconienne: exposition de la mélodie,par ailleurs très belle,voix masculines éthérées,une partie centrale sublimée par un glissement des cordes que le compositeur italien emploie souvent. "Affresco con bambino" en propose une version plus ironique grâce à l'apport d'une voix d'enfant. "Sul ponte di Istambul",plage 1,thème très agréable avec la voix cristalline d'EDDA Dell'ORSO,ne bénéficie d'aucune déclinaison,de celle qui aurait su esquiver une mandoline un peu < gondole-à-Venise>,alors que les plages "Balletto...col morte","Troppo triste per essere allegro" et "Fox astratto",en offrent de fameuses,notamment la première citée ( Pl.29). Belle association d'instruments et d'une voix masculine,pour un ballet miniature,ludique,joyeux et communicatif...C'est le genre d'extrait qui,écouté le matin au pied du lit,vous met de bonne humeur le reste de la journée.
La fanfare conclusive ne rompt en rien avec l'humeur de l'ensemble. Elle en est le point d'orgue,l'ultime marche des bons et des méchants,et c'est encore une voix d'enfant espiègle qui nous la rend bancale et grotesque.
Au final,beaucoup d'inédits pour une partition très divertissante et très agréable à écouter. Les 76 minutes passent très bien,
seules les vingt secondes restantes sont un peu longues...