Oui, tu as raison, Kevin95. Je me suis emmêlé les pinceaux. Il faut vraiment que je révise mes classiques.Kevin95 a écrit :Attention Da uomo a uomo (La mort était au rendez-vous) est de Giulio Petroni (Germi est un réalisateur de comédies et de drames de série A).
De mémoire, je ne crois pas qu'il y ait de scènes neigeuses dans le Petroni. De la pluie oui (la formidable introduction) mais point de neige.
Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Je reviens sur « En mai, fais ce qu’il te plait » qui est l’actualité, avant la grosse pièce plus rude et dense de « The Hateful 8 ».
Contrairement à certains commentaires, je pense qu’il s’agit d’un beau film, intéressant et émouvant, sur un épisode assez méconnu.
Quant à la musique, ça n’ajoute pas un chef d’œuvre absolu à sa carrière, mais quand même, voilà une partition pas du tout déshonorante, très mélodique car apparemment il en avait assez de composer des choses difficiles pour le cinéma. Outre le premier et dernier morceaux excellents (avec un bonus pour le 1 pour son émotion dans la dignité, un malus pour le dernier pour la facilité ) quelques morceaux peuvent être isolés : "Ils resteront trois", le dual "Tout laisser" 1° partie avec harmonica, 2° plus bateau) et "Tous ensemble" et sa flute évocatrice. Et "Respirations" aussi, même si ça a l’air facile, qu’il a fait déjà ce genre de pauses dans un thème de cordes (mais pas pareil dans la construction).
Le Morricone touchant et émouvant est étonnamment simple et naïf, il suspend toujours le discours musical en ciel et terre, « de plus haut » en qq sorte, parfois en réussissant, parfois en ratant, à chacun de juger. On l’avait peut-être oublié, cette veine simplement humaine, si je puis dire.
Les morceaux de suspense/tension ne valent presque rien, à mon avis.
Bref, si c'était un Delerue, certains Américains et d’autres crierait au chef d’œuvre ou à peu près. (il fallait voir les grandes attentes et dithyrambes dans le FSM board sur « Man, Woman and Child », qui ne vaut pas grand-chose, du pilote automatique, et pourtant … j’aime beaucoup Delerue).
J’ai eu la chance d’avoir Carion en entretien exclusif à l’occasion d’une avant-première dans ma région : il est donc dans Maestro 9 qui sort sur chimai.com.
Au total, c’est important pour moi et une grande partie de morriconiens car ce film dépasse « La cage aux folles III (elles se marient !) » et parachève dignement, pour un film profondément humain, sa carrière française, peut-être en une dernière étape, qui sait.
Contrairement à certains commentaires, je pense qu’il s’agit d’un beau film, intéressant et émouvant, sur un épisode assez méconnu.
Quant à la musique, ça n’ajoute pas un chef d’œuvre absolu à sa carrière, mais quand même, voilà une partition pas du tout déshonorante, très mélodique car apparemment il en avait assez de composer des choses difficiles pour le cinéma. Outre le premier et dernier morceaux excellents (avec un bonus pour le 1 pour son émotion dans la dignité, un malus pour le dernier pour la facilité ) quelques morceaux peuvent être isolés : "Ils resteront trois", le dual "Tout laisser" 1° partie avec harmonica, 2° plus bateau) et "Tous ensemble" et sa flute évocatrice. Et "Respirations" aussi, même si ça a l’air facile, qu’il a fait déjà ce genre de pauses dans un thème de cordes (mais pas pareil dans la construction).
Le Morricone touchant et émouvant est étonnamment simple et naïf, il suspend toujours le discours musical en ciel et terre, « de plus haut » en qq sorte, parfois en réussissant, parfois en ratant, à chacun de juger. On l’avait peut-être oublié, cette veine simplement humaine, si je puis dire.
Les morceaux de suspense/tension ne valent presque rien, à mon avis.
Bref, si c'était un Delerue, certains Américains et d’autres crierait au chef d’œuvre ou à peu près. (il fallait voir les grandes attentes et dithyrambes dans le FSM board sur « Man, Woman and Child », qui ne vaut pas grand-chose, du pilote automatique, et pourtant … j’aime beaucoup Delerue).
J’ai eu la chance d’avoir Carion en entretien exclusif à l’occasion d’une avant-première dans ma région : il est donc dans Maestro 9 qui sort sur chimai.com.
Au total, c’est important pour moi et une grande partie de morriconiens car ce film dépasse « La cage aux folles III (elles se marient !) » et parachève dignement, pour un film profondément humain, sa carrière française, peut-être en une dernière étape, qui sait.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Je ne pense pas que le compositeur en avait assez de composer des choses difficiles pour l'image, - difficile déjà de connaître les aspirations d'un compositeur sauf s"il en fait part lors d'un entretien - c'est juste à mon avis un film qui lui a inspiré ce type de partition avec l'aval du réalisateur, bien évidemment. Morricone a toujours oeuvré entre lyrisme et cérébralité et c'est justement ce qui fait la richesse et la force de sa musique, surtout pour un mélomane qui, comme moi, a la chance d'aimer les deux approches. D'ailleurs, à propos de sa musique pour le film de Carion, j'ai écrit sur la page précédente un peu près la même chose que toi.PatrickB a écrit :voilà une partition pas du tout déshonorante, très mélodique car apparemment il en avait assez de composer des choses difficiles pour le cinéma
- Lee Van Cleef
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Foi de Van Cleef, il y a anguille luisante sous roche ! Saurais-tu déjà quelque chose que nous ignorons à propos de la musique que ces 8 salopards vont trimballer dans leur barda ?PatrickB a écrit :Je reviens sur « En mai, fais ce qu’il te plait » qui est l’actualité, avant la grosse pièce plus rude et dense de « The Hateful 8 ».
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Pour En mai, ..., il dit dans l'interview qu'il ne voyait pas une musique dramatique, mais plutôt une approche humaine, et qu'il ne voulait pas illustrer un film de guerre de plus (en substance), ce qui est effectivement un peu différent.
Cher vieux Lee, pour The Hateful 8, je me basais simplement sur le style de film, qui n'est pas une bluette avec enfants de choeur mais un film qui réclame de la tension et une ambiance menaçante.
J'ai juste entendu un très court extrait video d'un enregistrement où ça bardait dans les cuivres. Reste à savoir ce qu'il y aura vraiment, certainement d'autres choses.
Parmi les musiques reprises, Il grande silenzio ? Ca parait si évident que ce n'est sûr, on verra.
Si on se base sur les titres du CD annoncé, il y aurait 17 titres de Morricone (ceux en Italien), ça a l'air déjà dense et consistant.
Cher vieux Lee, pour The Hateful 8, je me basais simplement sur le style de film, qui n'est pas une bluette avec enfants de choeur mais un film qui réclame de la tension et une ambiance menaçante.
J'ai juste entendu un très court extrait video d'un enregistrement où ça bardait dans les cuivres. Reste à savoir ce qu'il y aura vraiment, certainement d'autres choses.
Parmi les musiques reprises, Il grande silenzio ? Ca parait si évident que ce n'est sûr, on verra.
Si on se base sur les titres du CD annoncé, il y aurait 17 titres de Morricone (ceux en Italien), ça a l'air déjà dense et consistant.
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- Yes Man
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Bon Anniversaire EnnioRe: Ennio Morricone: génial stakhanovi
Aujourd'hui, mes amis d'UnderScore, notre cher Ennio fête ses 87 printemps !
En mai, fais ce qu'il te plaît, mais en attendant, souffle bien tes bougies, et continue de nous rendre heureux par tes magnifiques mélodies !
Buvons un coup à sa santé ! Et à la joie de sa famille !
Linda alias Daisybraille
En mai, fais ce qu'il te plaît, mais en attendant, souffle bien tes bougies, et continue de nous rendre heureux par tes magnifiques mélodies !
Buvons un coup à sa santé ! Et à la joie de sa famille !
Linda alias Daisybraille
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Ennio Morricone est né le 10 novembre 1928, mais bon, il n'est pas trop tard pour trinquer .
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- Yes Man
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Joyeux non-anniversaire Ennio !
Me voilà avec 10 jours de retard ! Il faudra que je corrige mon calendrier !
Sorry Ennio !
Sorry Ennio !
Re: Joyeux non-anniversaire Ennio !
Bah, il n'est jamais trop tard pour boire un coup! Dix jours de retard, ce n'est rien.Daisybraille a écrit :Me voilà avec 10 jours de retard ! Il faudra que je corrige mon calendrier !
Sorry Ennio !
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- Yes Man
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A ta santé Ennio !
De toute façon, Janus, quand on écoute sa musique, c'est toujours une fête !
- Arnaudspell
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Bonsoir et bon anniversaire au Maestro avec retard...
Voici quelques nouvelles solides quant à la BO du Tarantino : http://pitchfork.com/news/62357-ennio-m ... k-release/.
Voilà, quelques musiques additionnelles et pas mal de nouveautés a priori.
Bonne soirée.
Voici quelques nouvelles solides quant à la BO du Tarantino : http://pitchfork.com/news/62357-ennio-m ... k-release/.
Voilà, quelques musiques additionnelles et pas mal de nouveautés a priori.
Bonne soirée.
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- Yes Man
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Merci !
Merci Arnaud !
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Avec ce lien, c'est le double 33 tours, superbe pochette, peut-être mieux que celle du CD. Mais c'est une autre édition que Decca : Third man records :Arnaudspell a écrit : Voici quelques nouvelles solides quant à la BO du Tarantino : http://pitchfork.com/news/62357-ennio-m ... k-release/.
Voilà, quelques musiques additionnelles et pas mal de nouveautés a priori.
http://consequenceofsound.net/2015/12/t ... ful-eight/
J'avais vu pourtant un autre visuel pour le 33 T Decca, sans mention, que je n'arrive plus à retrouver.
La source fiable pour le CD est Decca : http://www.prestoclassical.co.uk/r/Decca/4769489
Avec leurs détails sur les morceaux, ceux d'Ennio sont 16 et non plus 17 car 1 est aussi en version dialogues (voir réellement si c'est la même).
Vivement le 18/12 ! Pour Noel, avec ça, j'aurais assez.
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- Yes Man
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Bonsoir !
Jouis bien de ce cadeau de Noël !
- Arnaudspell
- Quiet Man
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
J'attends avec une folle impatience cette BOF comme jamais.
La pochette du vinyl qui va sortir tout droit du label des White Stripes est effectivement plus captivante que la version CD chez Decca.
Je déteste avoir des musiques en doublon, donc je vais aller sur le CD mais avec un peu de regrets...
Whatever, vivement ce CD dans ma boite aux lettres !
Sinon: http://www.telegraph.co.uk/music/artist ... u-have-ev/.
PS: suis en train d'écouter I Crudeli...toujours aussi bien.
A vous tous.
La pochette du vinyl qui va sortir tout droit du label des White Stripes est effectivement plus captivante que la version CD chez Decca.
Je déteste avoir des musiques en doublon, donc je vais aller sur le CD mais avec un peu de regrets...
Whatever, vivement ce CD dans ma boite aux lettres !
Sinon: http://www.telegraph.co.uk/music/artist ... u-have-ev/.
PS: suis en train d'écouter I Crudeli...toujours aussi bien.
A vous tous.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Tarantino ( à qui le journaliste fait remarquer dans Première que Les 8 salopards est peut être bien un film d'horreur) :"La musique de Morricone s' apparente d'ailleurs plus à ce genre qu'à un score de Western Spaghetti. On est plus proche de The thing que de Sergio Leone."
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Une approche hybride entre "Le Grand Silence" et "The Thing" n'est effectivement pas à exclure même si on reste pour l'instant dans le domaine de la supposition de béophile averti. Ce qui me paraît évident, en revanche, c'est qu'il ne s'agira pas d'une partition dans le style de ce qu'il composa pour le western leonien...peut-être quelques clins d'oeil ci et là, éventuellement, et encore ce n'est pas sûr. Autre réalisateur, autre époque, autre cinéma...autre aventure.Leary a écrit :Tarantino ( à qui le journaliste fait remarquer dans Première que Les 8 salopards est peut être bien un film d'horreur) :"La musique de Morricone s' apparente d'ailleurs plus à ce genre qu'à un score de Western Spaghetti. On est plus proche de The thing que de Sergio Leone."
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
ça a l'air de causer beaucoup plus qu'un Western Leonien: genre palabres dans la diligence, causette dans l'auberge, ballade en forêt et discussion au bord d'un puits, pour le style opératique on repassera.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
J'irai jusqu'à penser que Morricone a voulu tester Tarantino, voire le remettre gentiment à sa place, en proposant quelque chose que l'on imagine assez aride au lieu du "spaghetti style" que le réalisateur devait ardemment espérer. Le "jeune freluquet", pris à son propre piège (puisqu'il court après le compositeur depuis longtemps), n'avait pas d'autre choix que d'accepter ! Trop tard pour intégrer d'anciens morceaux de Morricone comme dans les précédents films, ça aurait été l'insulter après la confiance accordée. Je délire peut-être, mais quand on sait que le compositeur n'aimait pas beaucoup les films du réalisateur, j'imagine une certaine malice dans tout ça...Janus a écrit :Autre réalisateur, autre époque, autre cinéma...autre aventure.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Pas impossible que Morricone se soit amusé dans ce sens. C'est quelque chose que j'imagine assez bien aussi venant de lui.
Mais dans l'interview que je citais, Tarantino assume bien l'aspect film d'horreur de son dernier opus et parle d'un hommage à The Thing, pas seulement au niveau de la musique.
Mais dans l'interview que je citais, Tarantino assume bien l'aspect film d'horreur de son dernier opus et parle d'un hommage à The Thing, pas seulement au niveau de la musique.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Il l'assume, mais dans l'interview de Morricone citée sur le bulletin de Chi-mai, celui-ci évoque la stupéfaction de Tarantino face à une musique totalement inattendue pour lui... il a dû la réécouter avant d'affirmer qu'il l'aimait, et Morricone de confirmer qu'il n'allait pas refaire ce qu'il avait déjà fait. C'est assez ironique je trouve, et le plus intéressant pourrait du coup être la musique elle-même !
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Ah oui, pas impossible non plus que Morricone ait vu le premier dans ce film quelque chose que Tarantino n'avait pas cherché consciemment, mais qu'il assume désormais pleinement.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Etant donné la façon dont Tarantino utilise la musique quand il réalise un film, c'est à dire comme une suite de clips musicaux ou les musiques de film qui ont bercés sa vie de cinéphile sont détournés pour porter son sujet, on peut comprendre que cette perte de contrôle artistique sur son œuvre puisse le déstabiliser:
il ne pouvait pas anticiper l'effet ou l'efficacité de la scène tournée avec la musique en tête au préalable, le voilà obligé de "composer" avec l'interprétation d'un autre sa propre mise en scène au risque d'être très éloigné de ce qu'il avait imaginé ;
Ici le compositeur redevient une sorte de co-réalisateur qui va fortement contribuer a créer ou souligner l'atmosphère du film et de façon toute personnelle, perspective que Tarantino dans une célèbre interview rejetait avec force mépris mais à laquelle il semble s'être plié devant l'honneur que lui faisait le maestro .Reste à savoir si cela fonctionne dans le film et si Morricone a su porter le sujet sans trahir l'intention de son réalisateur (ou le saborder pour lui apprendre le respect de ses aînés ).
il ne pouvait pas anticiper l'effet ou l'efficacité de la scène tournée avec la musique en tête au préalable, le voilà obligé de "composer" avec l'interprétation d'un autre sa propre mise en scène au risque d'être très éloigné de ce qu'il avait imaginé ;
Ici le compositeur redevient une sorte de co-réalisateur qui va fortement contribuer a créer ou souligner l'atmosphère du film et de façon toute personnelle, perspective que Tarantino dans une célèbre interview rejetait avec force mépris mais à laquelle il semble s'être plié devant l'honneur que lui faisait le maestro .Reste à savoir si cela fonctionne dans le film et si Morricone a su porter le sujet sans trahir l'intention de son réalisateur (ou le saborder pour lui apprendre le respect de ses aînés ).
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Scorebob, tu as parfaitement développé ma pensée. Nous sommes sur la même longueur d'onde ! Car même si Tarantino apprécie je suppose The Thing et certains thrillers Morriconiens au style aride, ce n'est certainement pas ça qu'il était venu chercher.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Pourtant, vu la liberté artistique (sans nulle autre pareille à Hollywood) dont jouit Tarantino, il lui aurait été facile de mettre un score à la corbeille si celui-ci allait contre son film chéri. Comme l'a dit Morricone, je pense que le réalisateur a d’abord fait la fine bouche avant de prendre en sympathie (si ce n'est plus) le score de son idole.