Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Fabthelaw a écrit :Une petite question aux gens qui possèdent le CD de The Hateful Eight: sur la piste 8 "Neve - Versione Integrale", entendez-vous comme moi des distorsions assez notables dans le son autour de 6:12, 6:23, et 6:45 (8:11 aussi, mais là j'ai l'impression que c'est la manipulation d'un instrument qui est en responsable) ?
Pour répondre à ta question, je ne les entends pas, mais, contrairement à PJ30, je n'ai pas enlevé les basses.
Janus a écrit :Alors, j'ai remarqué quelque chose d'assez amusant dans le cinéma d'Alberto Negrin, c'est qu'il y a certains morceaux qui voyagent d'un film à l'autre. Par exemple, j'ai été surpris de ré-entendre dans la même orchestration, sur une scène précise de Pane e Libertà, le fameux "Passagio a Sud" qui provient donc de Il Cuore nel Pozzo

PatrickB a écrit :Merci, Janus. C'est une collaboration importante avec ce réalisateur.
Oui, une collaboration importante parmi les dernières, avec celles qu'il entretient avec Tornatore et Battiato, qui a d'ailleurs démarré en beauté avec Le Secret du Sahara. Mais j'en reviens malgré tout à ce thème voyageur "Passagio a Sud" dans le cinéma d'Alberto Negrin. Que ne fut pas ma surprise de le voir ré-apparaître dans Mi ricordo Anna Frank, vers le début du film. Le réalisateur est vraiment tombé amoureux de ce morceau, c'est incroyable! Sinon, il y a suffisamment de musique originale (et de belle inspiration thématique en plus) pour en réaliser un cd. Le thème de la déportation est vraiment superbe.
PatrickB a écrit :Concernant les livres, plutôt que l'italien pas toujours facile à déchiffrer (surtout si c'est le Professeur Miceli !), je conseillerais LIFE NOTES dont on m'a dit du bien. Je vais le commander très vite. Morricone lui-même explique sa vision de la musique pour le cinéma


Très intéressant. Merci pour ce lien et cela même si c'est encore un achat que je n'avais pas prévu.
Daisybraille
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Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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L'heure est presque venue où Ennio va me faire rêver... Quelques courriels et puis, sous la couette bien chaude avec de douces musiques en tête !
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Daisybraille a écrit :L'heure est presque venue où Ennio va me faire rêver... Quelques courriels et puis, sous la couette bien chaude avec de douces musiques en tête !
Aujourd'hui, je me suis refait un grand classique du Maestro. Il s'agit de Once upon a time in America, version longue. Le problème que je rencontre avec les "Classiques", c'est d'avoir toujours cette impression de les connaître par-coeur, de les avoir trop écoutées. En réalité, il y a très longtemps que je n'étais pas revenu sur cette magnifique partition. Ce soir, elle a fait des ravages, des ravages bénéfiques biensûr, un somptueux mélange d'émotion purement musicale et de nostalgie...
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Leary
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Tu m'étonnes qu'elle ait encore fait des ravages ! :D
Je me dis que c'est bien de laisser ses classiques de côté un long moment, avant de s'y replonger. A trop les écouter, leur pouvoir s'amenuise. J'essaie donc de ne pas trop les "user". Il n'est pas rare pour certains que je laisse s'écouler plusieurs années, une dizaine parfois. On ne retrouve jamais complètement les sensations éprouvées au moment où on les a découverts (c'est peut-être ça que l'on recherche au fond), mais quelque chose de différent que tu décris très bien dans ton cas et celui de Once upon a time in America, en parlant d'un "somptueux mélange d'émotion purement musicale et de nostalgie".
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Leary a écrit :Tu m'étonnes qu'elle ait encore fait des ravages ! :D
Je me dis que c'est bien de laisser ses classiques de côté un long moment, avant de s'y replonger. A trop les écouter, leur pouvoir s'amenuise. J'essaie donc de ne pas trop les "user". Il n'est pas rare pour certains que je laisse s'écouler plusieurs années, une dizaine parfois. On ne retrouve jamais complètement les sensations éprouvées au moment où on les a découverts (c'est peut-être ça que l'on recherche au fond), mais quelque chose de différent que tu décris très bien dans ton cas et celui de Once upon a time in America, en parlant d'un "somptueux mélange d'émotion purement musicale et de nostalgie".
Je connais un amateur de musique classique qui me dit être toujours un peu déçu lorsqu'il décide de réécouter une oeuvre...chef-d'oeuvre...classique...ou simplement une musique qui l'avait profondément marqué à un moment donné de sa vie...qu'il considère comme "phare" dans son expérience de mélomane. Il ne retrouve jamais véritablement l'émotion de la première fois, l'émotion définitivement unique de la découverte.
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Déçu, peut-être pas (à moins que les goûts ou l'exigence aient évolué), mais l'émotion n'est plus jamais la même, c'est sûr...
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Leary a écrit :Déçu, peut-être pas...
Déception n'était effectivement pas le bon terme.
Leary a écrit : mais l'émotion n'est plus jamais la même, c'est sûr...
Oui, c'est exactement ça.
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Janus a écrit :
Leary a écrit :Tu m'étonnes qu'elle ait encore fait des ravages ! :D
Je me dis que c'est bien de laisser ses classiques de côté un long moment, avant de s'y replonger. A trop les écouter, leur pouvoir s'amenuise. J'essaie donc de ne pas trop les "user". Il n'est pas rare pour certains que je laisse s'écouler plusieurs années, une dizaine parfois. On ne retrouve jamais complètement les sensations éprouvées au moment où on les a découverts (c'est peut-être ça que l'on recherche au fond), mais quelque chose de différent que tu décris très bien dans ton cas et celui de Once upon a time in America, en parlant d'un "somptueux mélange d'émotion purement musicale et de nostalgie".
Je connais un amateur de musique classique qui me dit être toujours un peu déçu lorsqu'il décide de réécouter une oeuvre...chef-d'oeuvre...classique...ou simplement une musique qui l'avait profondément marqué à un moment donné de sa vie...qu'il considère comme "phare" dans son expérience de mélomane. Il ne retrouve jamais véritablement l'émotion de la première fois, l'émotion définitivement unique de la découverte.
Normal, autres dispositions, autre perception, autres circonstances, la musique n'a pas changée lui oui.
Mais à contrario parfois une musique qui nous aura laissés indifférents a une première écoute nous frappera des annees plus tard comme si nous ne l'avions pas entendue.
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Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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...Et il est des morceaux de musique qui vous accompagnent tout au long de votre vie depuis que vous les avez découverts, par exemple pour moi la piste 9 de Il était une fois dans l'Ouest. Je vais m'informer du titre.
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Dadid
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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"L'orchestraccia", la musique de saloon ? Excellent, je ne sais pas à quel age ce morceau t'a marqué mais il doit beaucoup plaire aux plus petits, avec ce coté espiègle et l'espèce de mirliton !
Daisybraille
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Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Je ne sais pas... Cette jolie petite mélodie... Cela ne s'explique pas, mais merci à Ennio de l'avoir composée.
Bruno09
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Une autre biographie du Maestro - probablement la version italienne de «Notes de la vie". Http://www.librerie.it
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Contemporaneamente par Ennio Morricone Il est en cours d' élaboration une nouvelle collection LP, jamais publié auparavant, de la musique contemporaine inédite du grand maître. ..... Pour votre platine.
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PatrickB
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par PatrickB »

Bruno09 a écrit :Une autre biographie du Maestro - probablement la version italienne de «Notes de la vie". Http://www.librerie.it
Si tu évoques le livre "Seguendo quel suono", c'est un livre différent de "Life Notes".
Son lien direct est : http://www.librerie.it/libri/autobiogra ... suono.html

Un livre d'entretien avec un des ses élèves compositeur, où apparemment, il raconte son travail de musicien pour l'image, de façon certainement plus approfondie que dans Life Notes.
je chercherai à le prendre (puis le déchiffrer !) car il doit y avoir pas mal d'infos et d'anecdotes inédites.

Il est aussi sur ibs.it : http://www.ibs.it/code/9788804663515/mo ... suono.html

Buona lettura !
Bruno09
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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PatrickB a écrit :
Bruno09 a écrit :Une autre biographie du Maestro - probablement la version italienne de «Notes de la vie". Http://www.librerie.it
Si tu évoques le livre "Seguendo quel suono", c'est un livre différent de "Life Notes".
Son lien direct est : http://www.librerie.it/libri/autobiogra ... suono.html

Un livre d'entretien avec un des ses élèves compositeur, où apparemment, il raconte son travail de musicien pour l'image, de façon certainement plus approfondie que dans Life Notes.
je chercherai à le prendre (puis le déchiffrer !) car il doit y avoir pas mal d'infos et d'anecdotes inédites.

Il est aussi sur ibs.it : http://www.ibs.it/code/9788804663515/mo ... suono.html

Buona lettura !
Merci pour tes précisions :D
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Personnellement, je continue ma progression dans le film italien, qu'il soit réalisé pour le grand ou petit écran. C'est un peu par curiosité, parce que les sujets traités peuvent éventuellement m'intéresser, et savoir à quelles images se rapportent des extraits musicaux que j'aime beaucoup pour différentes raisons. J'ai, par exemple, regardé, en langue italienne, Giovanni Falcone - L'uomo che sfido Cosa Nostra d'Andrea & Antonio Frazzi avec une partition d'Ennio Morricone. En fait, j'en ai profité pour regarder deux autres films sur Giovanni Falcone, un réalisé par Giuseppe Ferrara avec Michele Placido dans le rôle du juge, sur une musique que j'ai trouvé particulièrement insipide de Pino Donaggio, puis Excellent Cadavers de Ricky Tognazzi, également connu sous le titre de "Falcone", avec Chazz Palminteri dans le rôle principal et sur une musique de Michael Tavera qui m'a paru classique mais plutôt correcte. Pour en revenir à la version des frères Frazzi, réalisée pour la télévision sur une durée de trois heures environ, j'ai d'abord trouvé que Massimo Dapporto, acteur italien peu connu dans nos contrées, était celui qui endossait le mieux le rôle de Giovanni Falcone. Pour ce qui est de la partition d'Ennio Morricone, tout connaisseur de son oeuvre constatera que ce dernier a assis son immense savoir-faire dans quelques thèmes d'action parfaitement rodés, cédant même à l'auto-plagiat sur "Violenza nella città" (plage 6): Il reprend dans une orchestration plus "chargée" et sur un tempo qui m'a semblé plus lent un thème d'action qui provient de ce qu'il avait composé antérieurement sur la série TV La Piovra, en particulier sur La Piovra II, la N°1 ayant été mise en musique par Riz Ortolani. Je m'attendais à l'entendre dans le film - sur trois heures, il y avait la place - mais nenni! Les autres morceaux les plus rythmés n'apparaissent pratiquement pas non plus, peut-être les premières mesures de "Irruzione notturna" (plage7) et c'est tout! Comme le film insiste sur la relation amoureuse entre le juge et francesca, la dimension romantique de la musique de Morricone est mise en avant, principalement par le très séduisant "Francesca e Giovanni" puis "La madre" dans une moindre mesure. Le thème que je souhaitais réellement entendre s'intitule Pietas. Sur le disque, il y en a deux versions, une version longue et une version plus courte. Chacune a son intérêt propre et je pense nourrir une préférence pour la seconde (plage 11). Dans le film, j'ai été servi car il est très bien mis en valeur, en ai eu des frissons: c'est le genre de thème dont on s'imbibe progressivement et dont seul Morricone en a le secret, un thème lent, solennel et extrêmement troublant, d'une grande beauté désespérée. En revanche, on y entend trop brièvement le thème qui s'articule autour d'une sirène de police. Je me demande au passage si ce n'est pas là que lui est venu l'idée de son oeuvre de concert construite sur le même principe et intitulée Varianti su un segnale di Polizia pour orchestre...?..."Infiltrati" (Plage 10) contient le générique-début. Il y a un autre morceau qui selon moi a une importance cruciale dans le film des frères Frazzi, un morceau dont la construction/élaboration très carrée me fascine. il s'intitule "Da una vecchia casa" (plage 8) et "Il giudice Borsellino" (Plage 14). Dans la seconde version, il démarre à la basse seule et se débarrasse du contrepoint, n'en demeure pas moins captivant et propose par ce fait une alternative intéressante. Je le perçois comme le thème d'investigation.

Dans ma lancée, je me suis fait L'ultimo dei Corleonesi (2007) d'Alberto Negrin qui relate l'ascension et la chute des Riina, Leggio & Provenzano, les commanditaires des assassinats de Dalla Chiesa, Falcone et Borsellino. J'ai toujours énormément aimé l'excellente partition d'Ennio Morricone et il était donc normal de la redécouvrir dans son contexte, cela-même si j'en ai jamais eu besoin pour l'apprécier à sa juste valeur. Ca m'a en tout cas permis de constater que le thème principal était le thème d'action "Senza respiro" qui intervient plusieurs fois dans le film, généralement sur les fameuses scènes décisives, principalement inscrites dans la violence, mais aussi en générique-début et en générique-fin. Un autre thème d'action aussi fameux et assez singulier dans son orchestration et construction, intervient à deux reprises, me semble-t-il, mais sans me paraître aussi bien exploité (à l'image) dans son entièreté. Il s'intitule, sauf erreur, "Fuggiasco". Il y a deux autres extraits que j'aurais souhaité plus exploités dans le film de Negrin; "Apparente calma" que l'on entend brièvement, une fois je crois, lors du transport d'un cercueil, et un thème plutôt inhabituel chez Morricone, "Per tre", qui, lui, n'intervient nulle-part. Souvent, une idée musicale peut en évoquer plus ou moins une autre, sans qu'il s'agisse forcément d'un auto-plagiat comme celui que j'ai évoqué sur Giovanni Falcone, mais, avec "Per Tre", c'est autre chose, peut-être un morceau qui a été composé pour le plaisir ou n'a pas été retenu par le réalisateur parce que trop atypique, singulier...?...Ce morceau a été composé, comme son titre l'indique, pour trois instruments, le mandole, le piano et la flûte qui intervient un peu après. le thème est en réalité étrange et poétique, bien que la flûte y dessine une mélodie distincte et sifflable, presque un ovni en conclusion de la B.O. sur le disque. J'adore! :D
Daisybraille
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Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Daisybraille »

Comme ce doit être intéressant de lire ces livres qui parlent du Maestro : il doit avoir sur la musique de film une pensée très profonde, et, je crois, une immense culture musicale !
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Shardar
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Shardar »

Kronos Records réédite Ripley's Game. Je ne connais pas ce score. Les extraits sont intrigants et séducteurs... enfin, pour moi! Vos avis?
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Janus »

Shardar a écrit :Kronos Records réédite Ripley's Game. Je ne connais pas ce score. Les extraits sont intrigants et séducteurs... enfin, pour moi! Vos avis?
Personnellement, j'aime beaucoup l'ambiance de cette musique. Le "concerto" faussement baroque d'ouverture est joué en concert à la fin du film (il en est le générique-fin) et c'est effectivement une affaire de séduction...une séduction morbide, obsessionnelle et rampante. L'adjectif "intriguant" que tu emploies ne me surprend pas et je vais te dire pourquoi: il correspond assez bien à cet équilibre entre séduction et malaise (musique séduisante, troublée et troublante en même temps)...comme le film qui baigne en plein dans cet esprit-là, et finalement comme le personnage joué par John Malkovich, à croire que cette partition a été spécialement pensée et conçue pour lui. Après, attention, comme souvent chez ce compositeur atypique, ce n'est pas le genre de musique qui plaira à tout le monde. On s'éloigne radicalement de l'archétype symphonique hollywoodien. A noter aussi que dans le film on entend (à deux reprises?) la voix de Lisa Gerrard mais pas sur le disque. Je suppose qu'il s'agit de ses propres compositions et peut-être n'ont-elles même pas été composées pour ce Ripley's Game...?...
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Bruno09 »

Ripley'game est un très bon film que j'ai déjà visionné 3 fois, la musique du Maestro est particulièrement réussie, mélange habile de baroque et de suspense.
Du Morricone "grand cru" !!!
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Shardar
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Shardar »

Merci Janus, merci Bruno09. Je suis allé du côté de YouTube et ce que j’y ai entendu m'a convaincu. Je commande!
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Dadid
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Dadid »

Vu Chi L'Ha Vista Morire? en DVD grâce aux bons soins de l'éditeur "The Ecstasy of film". Sans conduire jusqu'à l'extase, voilà un excellent Giallo doté d'une ritournelle chorale faussement naïve concoctée par Morricone, à laquelle je ne m'attendais pas (j'imaginais un score plus expérimental). Le réalisateur, conscient de cette bénédiction, en use et en amuse pour notre plus grand plaisir ! J'étais déjà heureux de pouvoir alimenter une future compil dédiée au genre, mais hélas le CD semble épuisé. A un prix décent, je n'ai trouvé (chez Chris' SC) qu'une version DVD avec vidéo de LP tournant ! Nanmais c'est quoi ce machin ?

Quelqu'un peut-il me dire si la qualité sonore est bonne ? Ou si le CD est trouvable à prix normal ? Je l'ai vu sur priceminister, mais à 45€. Merci à vous !
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Janus »

Effectivement, Ennio Morricone n'a pas systématiquement abordé l'univers du giallo par la forme la plus atonale et expérimentale, comme par exemple il le fit sur "Il Gatto a nove code" et autres, il lui arrivait aussi d'opter pour une approche radicalement différente: ce fut le cas sur "Chi l'Ha Vista Morire" où il invita les voix blanches dans un registre obsessionnel faussement angélique, ou encore dans un tout autre genre, "Il Diavolo nel Cervello", une partition toute en nuance et délicatesse qu'il faudra que je réécoute. Pour ce qui est du cd, la qualité sonore est plutôt bonne mais je ne sais pas s"il est encore trouvable à prix clément.
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Julien
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Julien »

Tiens c'est vrai qu'elle a pas l'air évidente à trouver cette bo, pourtant il me semble qu'on la trouvait assez facilement à un moment. Je serais toi, je tenterais de télécharger une version pirate, faute de mieux. A noter qu'on entend à un moment dans le film, très brièvement une autre bo de Morricone provenant d'un film assez obscur : Cuore di Mamma. Je me souviens d'ailleurs d'avoir bien galéré pour trouver l'origine de ce titre, vu qu'il n'est pas du tout spécifié dans le générique du film. Et j'aime beaucoup ce morceau. C'est un thème très lancinant et hypnotique, porté par la voix d'Edda dell'Orso. C'est un titre qui a d'ailleurs était utilisé récemment dans le film américain, "The Place Beyond The Pines"
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Janus »

Dans un autre genre où Morricone mélange allègrement atonalisme et belles mélodies, je me demande très sérieusement si Un Bellissimo Novembre, film de Mauro Bolognini, ne contiendrait pas davantage de musique que la mini-suite existant sur cd ne le laisse supposer...?...Il faudrait que je réussisse à voir ce film pour en avoir le coeur net, ce qui ne devrait pas devenir un pensum étant donné qu'en général j'aime bien le cinéma de ce cinéaste.
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