Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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2flicsamiami a écrit :Chacun est libre d'écrire ce qu'il veut sur ce dernier cru de Morricone
Absolument et je je le ferai d'ailleurs probablement la semaine prochaine. J'en donnerai d'abord un avis avant la vision du film puis un autre après. En tout cas, j'apprécie beaucoup ton analyse, Dadid, parce que je la trouve sensée et assez précise. Je ne sais pas encore si je la partage, il me faut l'écouter pour ça. :mrgreen: Ceci étant, je ne m'attendais pas à une performance artistique de la part de Morricone sur ce film. Puis, lorsque l'on a atteint des sommets tels que Mose ou I Promessi Sposi, pour ne citer que ces deux exemples, il est bien difficile de renouveler un tel exploit, ne serait-ce déjà parce qu'il faut aussi tomber sur le cinéma qui va le permettre, et cela même si Morricone a pu composer parfois, tout au long de sa carrière, des musiques superbes sur des films bancals ou complètement ratés. Il me semble justement que I Promessi Sposi est le parfait exemple d'une partition remarquable sur un film fadasse, d'après ce que j'ai pu voir: le mystère de la création...
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2flicsamiami
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Dadid a écrit :Reste que l'ensemble de cette BO a le mérite d’exhaler - avec une certaine modestie, ce qui n'est peut-être pas plus mal - un sentiment profond d'humanité qu'on ne risque pas de trouver dans le premier blockbuster venu.
C'est d'ailleurs comme cela que j'ai interprété l'attitude de Christian Carion face à son sujet. Il reste modeste, il ne cherche pas à nous épater ou à nous émouvoir plus que de raison, ne brandissant pas le sacro-saint devoir de mémoire comme avait pu le faire très maladroitement Rose Bosch lorsqu'elle défendit sa larmoyante vision de la rafle du Vel' d'Hiv.
La musique de Morricone est à l'avenant de ce constat.
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Julien
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Dadid a écrit :Finalement, le morceau qui m'a le plus ému est "Tout laisser", surtout sa première partie avec ce dialogue instrumental et ces harmonies à la fois douces et grinçantes, qui donnent un sentiment doux-amer et m'ont fait penser à Philippe Sarde.
Ah tiens, j'ai pensé à Sarde moi aussi. César et Rosalie en particulier. Mais on doit pas parler du même morceau. Moi j'ai juste écouté le thème : "A la recherche de la paix" et quelque courts extraits sur amazon. En fait si j'étais un peu méchant, je dirais que l'impression que me donne cette bo c'est qu'elle ressemble surtout à du Morricone. Je pense que Janus devrait bien s'amuser à dénombrer les ressemblances et similitudes qu'il y a entre cette bo et les précédentes. Bon à son âge on va pas non plus lui demander de renouveler radicalement son style, étant donné qu'il s'est déjà bien évertué à le faire dans les années 60/70.
2flicsamiami a écrit :
Dadid a écrit :Reste que l'ensemble de cette BO a le mérite d’exhaler - avec une certaine modestie, ce qui n'est peut-être pas plus mal - un sentiment profond d'humanité qu'on ne risque pas de trouver dans le premier blockbuster venu.
C'est d'ailleurs comme cela que j'ai interprété l'attitude de Christian Carion face à son sujet. Il reste modeste, il ne cherche pas à nous épater ou à nous émouvoir plus que de raison, ne brandissant pas le sacro-saint devoir de mémoire comme avait pu le faire très maladroitement Rose Bosch lorsqu'elle défendit sa larmoyante vision de la rafle du Vel' d'Hiv.
Ah oui j'ai pas vu ce film de Bosch mais effectivement, rien que de voir les thèmes de musiques classiques utilisées, ça avait l'air de sentir bon la pleurniche ! Il y avait tout les standards bien larmoyants au violon... Moi j'avais bien apprécié l'approche de Losey et d'Egisto Macchi dans Mr Klein. Une partition minimaliste, jamais envahissante. C'est tout juste si on la remarque. Et en même temps, je trouve qu'elle participe très bien à l’atmosphère glaçante du film.
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PJ30
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Janus a écrit :
2flicsamiami a écrit :Chacun est libre d'écrire ce qu'il veut sur ce dernier cru de Morricone
Absolument et je je le ferai d'ailleurs probablement la semaine prochaine. J'en donnerai d'abord un avis avant la vision du film puis un autre après. En tout cas, j'apprécie beaucoup ton analyse, Dadid, parce que je la trouve sensée et assez précise. Je ne sais pas encore si je la partage, il me faut l'écouter pour ça. :mrgreen: Ceci étant, je ne m'attendais pas à une performance artistique de la part de Morricone sur ce film. Puis, lorsque l'on a atteint des sommets tels que Mose ou I Promessi Sposi, pour ne citer que ces deux exemples, il est bien difficile de renouveler un tel exploit, ne serait-ce déjà parce qu'il faut aussi tomber sur le cinéma qui va le permettre, et cela même si Morricone a pu composer parfois, tout au long de sa carrière, des musiques superbes sur des films bancals ou complètement ratés. Il me semble justement que I Promessi Sposi est le parfait exemple d'une partition remarquable sur un film fadasse, d'après ce que j'ai pu voir: le mystère de la création...
Janus, I promessi sposi est une série TV(peut-être fadasse) en plusieurs parties est non un film Fadasse.
ne l'ayant jamais vu je ne peux pas en dire plus...mais ce qui est sur c'est que cette BO fait parti également de mes préférés (du début à la fin) rien à jeter! le point culminant atteint des sommets de force tranquille planante au milieu de l'album avec le titre "Addio monti" ou encore vers la fin avec "la peste" vraiment un Must pour moi en tout cas cet album d'Ennio.
un autre titre me vient à l'esprit dans la catégorie des films "Ennio m'a sauvé" il s'agit de MISSION TO MARS qui comme tu sais n'est rien sans Ennio. :lol:
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Lee Van Cleef
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Janus a écrit :D'autre part, "Ni franchement-bon-ni-mauvais", mon cher Lee, ne veut pas dire grand chose, objectivement parlant, en tout cas pas davantage qu'un dithyrambe excessif.
Tout est pourtant dans l'énoncé, peu élégamment tourné, certes, mais d'une limpide simplicité : il y a au menu de cette partition quelques gentilles qualités qui lui épargnent l'opprobre, mais rien de suffisamment enthousiasmant non plus pour s'expliquer les grands brasiers lyriques allumés en nombre par les exégètes du Maestro. A titre de comparaison, je trouve Fraulein Doktor plat, sans saveur ni consistance, un score générique ne soulevant que l'ennui... auquel nous arrache, de façon aussi violente qu'inopinée, l'extraordinaire final de six minutes, que mes oreilles considèrent comme l'une des plus belles pièces savantes architecturées par Morricone. Avec En Mai..., on ne relèvera nul sursaut d'une telle trempe, aucune étincelle de génie, tonale ou non, qui l'écarterait ne fût-ce que brièvement de sa routine un peu plan-plan car déjà toute tracée. "Illogiquement", pourraient penser certains, mais inéluctablement malgré tout, son souvenir a commencé à partir en poussière dans les confins de mon esprit.
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Lee Van Cleef
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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PJ30 a écrit :quand au légendaire Lee Van Cleef il ne peut pas comprendre et de toute façon il est trop intelligent pour moi.
Notre bon vieux Two-Headed Sam vient régulièrement se pavaner avec sa deuxième tête, qui fait comme un bulbe d'oignon disgracieux sur son épaule. N'empêche qu'il n'est pas le seul à posséder un attribut précieux en double exemplaire. Tenez, le vieux Van Cleef, par exemple :

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PJ30
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Lee Van Cleef a écrit :
PJ30 a écrit :quand au légendaire Lee Van Cleef il ne peut pas comprendre et de toute façon il est trop intelligent pour moi.
Notre bon vieux Two-Headed Sam vient régulièrement se pavaner avec sa deuxième tête, qui fait comme un bulbe d'oignon disgracieux sur son épaule. N'empêche qu'il n'est pas le seul à posséder un attribut précieux en double exemplaire. Tenez, le vieux Van Cleef, par exemple :

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et voilà que le vieux Van Cleef parle de lui à la troisième personne le jour d'anniversaire D'Alain Delon. il veut rivaliser avec lui? mais ne lui arrivera jamais à la cheville car Alain Delon EST la troisième personne même... il est même à lui seul la rencontre du troisième type! un véritable un Demi-Dieu au pays du soleil levant...donc Van Cleef peut se rhabiller vite fait ou voire se déshabiller pour aller voir les Geishas :mrgreen:
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Lee Van Cleef a écrit :
Janus a écrit :D'autre part, "Ni franchement-bon-ni-mauvais", mon cher Lee, ne veut pas dire grand chose, objectivement parlant, en tout cas pas davantage qu'un dithyrambe excessif.
Tout est pourtant dans l'énoncé, peu élégamment tourné, certes, mais d'une limpide simplicité : il y a au menu de cette partition quelques gentilles qualités qui lui épargnent l'opprobre, mais rien de suffisamment enthousiasmant non plus pour s'expliquer les grands brasiers lyriques allumés en nombre par les exégètes du Maestro. A titre de comparaison, je trouve Fraulein Doktor plat, sans saveur ni consistance, un score générique ne soulevant que l'ennui... auquel nous arrache, de façon aussi violente qu'inopinée, l'extraordinaire final de six minutes, que mes oreilles considèrent comme l'une des plus belles pièces savantes architecturées par Morricone. Avec En Mai..., on ne relèvera nul sursaut d'une telle trempe, aucune étincelle de génie, tonale ou non, qui l'écarterait ne fût-ce que brièvement de sa routine un peu plan-plan car déjà toute tracée. "Illogiquement", pourraient penser certains, mais inéluctablement malgré tout, son souvenir a commencé à partir en poussière dans les confins de mon esprit.
Mon désaccord ne se situait pas sur ce point précis. Sur cette partition, je n'ai pas d'avis à donner qui confirmerait ou infirmerait ton ressenti puisque je ne l'ai pas encore écoutée ni vu le film comme je l'ai déjà écrit plus haut, mais disons que chez moi, "ni bon-ni-mauvais" ne veut rien dire. Chez moi, il n'existe pas de musique ni bonne ni mauvaise, une musique est plus ou moins bonne ou plus ou moins mauvaise. Voilà! :lol: Et je ne pense pas que le film de Carion puisse permettre un final exceptionnel comme celui de Fraulein Doktor qui n'est sûrement pas du genre à plaire à tout le monde et qui effraierait certainement beaucoup de cinéastes actuels, ni une effusion lyrique et dramatique d'une grande intensité comme on peut en entendre dans The Scarlett and the Black ou dans les Karol: attention chefs d'oeuvre!!, puisque de toute façon la volonté du réalisateur semble avoir été la retenue et la sobriété. Après, c'est à chacun de recevoir cette musique avec le "jugement" et l'"émotion qui sont les siens et je vois d'ailleurs que pour l'instant, les avis divergent, que chaque auditeur ne va pas forcément être ému par le même morceau, que l'on peut parfois être ému par quelque chose de très simple ou de simplement beau sans que quiconque ait à douter de la sincérité de celui qui aime ni de le suspecter de partisanisme. Personnellement, comme je l'ai déjà écrit et comme tu aurais dû le lire, ce n'est pas sur ce film que j'attendais un surpassement artistique du compositeur transalpin. Je m'attendais à un opus moyen. La dernière excellente partition d'Ennio Morricone est selon moi La meilleure offre et celle que j'attends avec un peu plus d'attente est La Correspondance, le prochain Tornatore qui sera sans doute dans une veine moins torturée et plus romantique que ce qui ressort de leur précédente collaboration. Et après on verra bien avec Tarantino qui le remet en selle sur un western, le genre qui l'a rendu célèbre dans le monde entier.
Julien a écrit :l'impression que me donne cette bo c'est qu'elle ressemble surtout à du Morricone
Ca me ferait bien chier qu'elle ressemble à du "Steiner" ou à je-ne-sais-quoi d'autre...bien que le début du final (premier sur le cd) m'a fait penser à Glass... :lol: Lorsque j'achète Bach, c'est pour entendre du Bach, lorsque j'écoute Goldsmith c'est pour entendre du Goldsmith et lorsque j'écoute Morricone, c'est pour entendre du Morricone. Après, il m'arrive d'être déçu, de rester sur ma faim, d'avoir espéré mieux. C'est une expérience inévitable lorsque l'on suit un compositeur, tel qu'il soit. Pareil lorsque j'écoute l'intégrale des cantates de J. S. Bach. Leurs détracteurs disent qu'elles sortent toutes d'un même moule routinier... :roll: Oui et non et c'est vrai qu'il y en a des plus formidables que d'autres, des plus inspirées, des plus consistantes que d'autres. Pourtant, même dans une "petite" cantate routinière, plan plan, il va y avoir au moins un Aria qui va s'avérer être une petite perle dans la plus pure tradition bachienne, Bach y faisant du Bach sans le moindre complexe ni souci de renouvellement. (Le renouvellement est un leurre de mélomane. En réalité, un compositeur ne se renouvelle jamais vraiment.) Et bien, je suis dans la même situation avec les B.O. d'Ennio Morricone, il y a toujours, excepté Hundra :mrgreen:, au minimum une perle, un diamant, le plus souvent deux, ce qui fait que j'ai besoin de ces "petites" cantates et de de ces "petites" B.O.. C'est justement en partie aussi grâce à ces pépites égarées et isolées que l'on reconnaît l'essence des grands compositeurs, ceux qui arrivent quand même à faire pousser une rose sur du béton. Je peux faire pratiquement le même rapprochement avec Lalo Schifrin, cela même si sur Man on a Swing je ne retiens rien, pas la moindre perle qui sauverait cette partition du néant absolu. C'est peut-être la première fois que je m'ennuie autant sur une B.O. de Schifrin. Incompréhensible! :roll:

Lee a écrit: <<...mais rien de suffisamment enthousiasmant non plus pour s'expliquer les grands brasiers lyriques allumés en nombre par les exégètes du Maestro...>>

Désolé, mais je n'ai lu aucun brasiers lyriques allumés ici en nombre, juste quelques propos favorables et positifs, parfois un peu passionnés, sur cette B.O. par certains béophiles. Il ne faut pas exagérer non plus sinon plus personne ne va oser exprimer son ressenti ici. Il n'y a rien d'enflammé dans le commentaire de Patrick ou de Jaweco par exemple, ni dans celui de Dadid. Jaweco parle de "simplement beau". C'est un dithyrambe excessif, ça? J'en ai lu des bien plus emphatiques sur les fils "Goldsmith" et "Horner", entre autres. Il y a juste PJ30 qui considère comme un Must le thème final, pas la B.O., juste le Final pour des raisons qui sont les siennes et après tout, pourquoi pas. C'est son avis et il est aussi valable et subjectif que le tien après tout. On n'aime pas toujours une musique pour les mêmes raisons. Par exemple, Le final de Fraulein Doktor et le final de Cefalonia sont deux morceaux radicalement différents et pourtant je les adore tous les deux pour des raisons complètement différentes. Le premier me fascine par sa construction impressionnante d'une grande créativité alors que le second me transporte par la grande humanité qui en émerge ainsi que par sa beauté, tout simplement...Sinon, toi aussi tu encenses des trucs que d'autres ne trouvent pas terribles, qui me laissent parfois circonspects, mais personne n'ira t'accuser de partisanisme pour autant ou d'avoir tes préférences. Surtout pas moi! Lorsque j'entends sur ce forum des mots comme "splendeur" ou "fantastique" et que j'écoute, enthousiaste, les B.O. qui ont suscité ces termes extrêment élogieux, je m'étonne aussi, réécoute même pour vérifier que je n'ai pas raté quelque-chose quelque-part, sous un cuivre ronflant ou une corde tartignole, mais après tout, c'est comme ça, la musique divise autant qu'elle rassemble, divise plus souvent d'ailleurs.
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2flicsamiami
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par 2flicsamiami »

Julien a écrit :Moi j'avais bien apprécié l'approche de Losey et d'Egisto Macchi dans Mr Klein. Une partition minimaliste, jamais envahissante. C'est tout juste si on la remarque. Et en même temps, je trouve qu'elle participe très bien à l’atmosphère glaçante du film.
Je n'ai pas de souvenir précis de sa musique, mais ce thriller kafkaïen méconnu signé Losey est effectivement exceptionnel, tout comme l'interprétation livrée par Alain Delon.
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Dadid
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Méconnu Monsieur Klein ? C'est plutôt un film "pour cinéphile", c'est certain, mais n’exagérons rien. C'est tout de même un classique de Delon, de Losey, et du cinéma (français) tout court, régulièrement diffusé sur nos chaines TV... au moins par le passé, parce-que maintenant, à part sur notre bon Arte...

Quant à la musique, c'est évidemment à l'opposé de "En mai fait ce qu'il te plait"... tout comme les films ! Morricone serait d'ailleurs un compositeur idéal pour composer la BO d'un film comme M. Klein, mais c'est un autre débat : c'est le film de Carrion qu'il a mis en musique.
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2flicsamiami
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par 2flicsamiami »

Dadid a écrit :Méconnu Monsieur Klein ? C'est plutôt un film "pour cinéphile", c'est certain, mais n’exagérons rien. C'est tout de même un classique de Delon, de Losey, et du cinéma (français) tout court, régulièrement diffusé sur nos chaines TV... au moins par le passé, parce-que maintenant, à part sur notre bon Arte...
Quand même, quand les journalistes évoque Delon sur les chaînes historiques (j'ai encore vu cela sur 50min Inside ce week-end), c'est Plein Soleil, La Piscine, sa collaboration avec Belmondo et Gabin. Ils citent peut-être Le Guépard ou Le Samouraï pour élever le reportage, et puis c'est tout. Comme tu le dis, hormis au sein du cercle des cinéphiles et des spectateurs, fort nombreux, d'Arte, Monsieur Klein est, aujourd'hui sans doute beaucoup plus qu'hier, peu connu.
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Sur Mr Klein, très beau film de Losey qui offrit à Alain Delon l'un de ses plus beaux rôles, il y eut deux approches musicales parallèles qui se retrouvent d'ailleurs sur un même disque. La plus intéressante est bien sûr celle d'Egisto Macchi. J'aime aussi son approche sur L'Assassinat de Trotsky du même Losey et aussi sur L'Affaire Matteotti, du moins pour les moments principaux, un peu moins sur la durée. Ce sont des films qui auraient très bien convenu à Ennio Morricone qui a écrit, tout au long de sa carrière des musiques dites "sans concession", le type de musique que l'on entendra très difficilement sur un film actuel. Il y a une telle frilosité sur le cinéma aujourd'hui, de toute façon, qu'un Macchi n'aurait même plus de travail!...Même Bruno Coulais qui, sans rien révolutionner, ne manquait cependant ni d'inventivité ni d'insolence, devient lisse et conventionnel. Ha, le formatage lorsqu'il gagne du terrain!
Dadid a écrit :Morricone serait d'ailleurs un compositeur idéal pour composer la BO d'un film comme M. Klein, mais c'est un autre débat : c'est le film de Carrion qu'il a mis en musique.
Carion n'est pas Lattuada ni Losey et n'a sûrement pas fait appel à Morricone pour qu'il lui fasse une frayeur avec un final digne de celui, atypique et extrêmement dissonnant, de Fraulein Doktor et il n'y a guère qu'avec Tornatore, voire Argento où il aurait la possibilité éventuelle de tenter une audace musicale digne de son talent, tonale ou atonale, sans se voir censuré ou rejeté.
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Le Yéti »

Ennio a 87 ans aujourd'hui.

Du coup je réécoute ça.
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Ha oui, c'est vrai, j'avais oublié. 87 ans déjà et encore capable d'écrire une superbe messe comme celle qu'il a composée pour le Pape François. Sinon très beau concert. Le morceau (parmi d'autres) que je rêve d'entendre en concert est le Final du film de Samuel Fuller; Les Voleurs de la Nuit. Seulement voilà, ça n'arrivera sûrement jamais. :(
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Julien
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Julien »

Janus a écrit :Ca me ferait bien chier qu'elle ressemble à du "Steiner" ou à je-ne-sais-quoi d'autre...bien que le début du final (premier sur le cd) m'a fait penser à Glass... :lol: Lorsque j'achète Bach, c'est pour entendre du Bach, lorsque j'écoute Goldsmith c'est pour entendre du Goldsmith et lorsque j'écoute Morricone, c'est pour entendre du Morricone.
Ah oui tiens, moi aussi d'ailleurs j'ai pensé à Glass. Faut dire qu'ils ont étaient tout les deux influencés par Bach. Il y a souvent pas mal de répétitions d'ailleurs dans la musique de Morricone, d'inspiration baroque. Chaconne, passacaille, fugue et autres. En fait moi c'est pas tant la musique qui me pose problème mais le film. Ça a l'air assez mièvre, et comme d'ab les nazis ont encore le mauvais rôle. Le film s'est d'ailleurs fait dézinguer à l'émission du masque et la plume ce dimanche par toute l'équipe. (Bon c'est pas non plus une référence le masque, mais ça n'augure quand même rien de bon). Après quand je disais que ça me faisait penser à du Morricone, c'est juste que ça m'a donné l'impression d'avoir déjà entendu cette approche lyrico-dramatique de nombreuses fois chez le compositeur. Ces cordes par exemple longuement tenues et légèrement dissonantes, avec la voix féminine par dessus. Il réexploite systématiquement les mêmes procédés d'écritures, d'orchestration et d'harmonie. D'ailleurs, en écoutant les extraits, j'ai décelé une référence à la Bataille d'Alger ! L'as tu trouvé ?
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Euh...Comme je l'ai déjà écrit... :mrgreen:...je n'ai pas encore écouté la musique ni vu le film de Carion. J'ai juste volé à l'arrachée des extraits sur la toile selon, en plus, un concept qui ne convient guère à Morricone, un concept qui permet découter le début de chaque thème...Morricone, prenant souvent son temps pour développer et juxtaposer...
Julien a écrit : Il réexploite systématiquement les mêmes procédés d'écritures, d'orchestration et d'harmonie
Sur cette B.O., je ne sais pas, mais en général, ce n'est pas si systématique, d'ailleurs, La Meilleure Offre, à l'exception du premier thème, bénéficie d'une atmosphère qui lui est totalement propre même si Morricone y est aussitôt identifiable. Ensuite, avec un même matériel, tu peux obtenir des résusltats relativement différents. Paradoxalement, on peut effectivement y voir un même moule comme ce que reprochent certains mélomanes aux Cantates de Bach qui peuvent (à juste titre?) donner l'impression d'être le résultat d'une même mécanique compositionnelle: des "spécialistes" m'ont prévenu que lorsque j'écouterai mon intégrale des Cantates de J. S. Bach j'allais être assez vite lassé pour ces raisons. A ma grande surprise, non seulement je suis arrivé au bout sans avoir éprouvé le moindre signe de lassitude mais j'en redemanderais volontiers une bonne centaine d'autres! :lol: En même temps, je suis extrêmement sensible à la musique de Bach, qu'elle soit vocale ou instrumentale. Je pourrais l'écouter tous les jours, ce que je ne fais bien sûr jamais, car, comme tu le sais, Julien, je m'intéresse à beaucoup de compositeurs très différents et bien au-delà des frontières du Septième Art et d'une époque en particulier. Bach a beaucoup composé. Le nombre d'opus est impressionnant même en retirant ce qu'il lui a été attribué à tort! Lorsque j'écoute des partitions tels que Le Dernier des Corleone, Ripley's Game, Celafonia ou encore Karol, E Ridendo L'uccise..., je n'ai franchement pas l'impression, mais alors pas du tout, qu'il réexploite systématiquement les mêmes procédés d'écriture, d'orchestration et d'harmonie...J'y entends suffisamment d'éléments neufs mélangés à d'autres effectivement plus anciens...Sans doute sait-il créer au moins l'illusion d'un renouveau tout relatif, je ne sais pas...?...Il y a un certain équilibre qui fait que, comme avec les cantates de Bach, je n'en suis pas encore lassé. Ce phénomène a fini par me lasser, par exemple, chez Wojciech Kilar, compositeur que j'adore aussi, mais chez L'Italien, la palette qu'il développa durant les années 60/70 est tellement large qu'il arrive à rebondir et à se réinventer suffisamment pour susciter assez d'intérêt chez ceux qui, comme moi, sont très sensibles à sa musique. Prends Lucia, c'est du "Morricone" pur-jus, et pourtant Lucia c'est Lucia, tu ne peux pas la confondre avec une autre B.O. du compositeur. Il y a quand même quelque chose qui est propre à cette musique et qui reste objectivement démontrable.

Après, il y a cet entretien où un journaliste musical reproche ou interroge Péter Eötvös sur le fait qu'il n'aurait pas un style-propre, bien définissable, un véritable air de famille qui relierait chacune de ses oeuvres entre elles. Le compositeur revendiqua son refus d'avoir un style unique comme Glass ou un autre, car le style-propre amène toujours le compositeur à la répétition abusive de ses idées et déléments musicaux qui constituent son style: <<Je préfère que l'on dise de chacune de mes oeuvres qu'elles ont leur propre style... >> C'est une vision des choses.
Julien a écrit : En fait moi c'est pas tant la musique qui me pose problème mais le film. Ça a l'air assez mièvre, et comme d'ab les nazis ont encore le mauvais rôle.
Ah! Parce que tu voudrais que les nazis aient le beau rôle dans un film qui traite de cette période???? Un film comique alors?
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Malastrana
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Janus a écrit :
Julien a écrit : En fait moi c'est pas tant la musique qui me pose problème mais le film. Ça a l'air assez mièvre, et comme d'ab les nazis ont encore le mauvais rôle.
Ah! Parce que tu voudrais que les nazis aient le beau rôle dans un film qui traite de cette période???? Un film comique alors?
Je suis choqué par cet anti-nazisme primaire. Il faut arrêter de stigmatiser les gens qui ont des idées et des conceptions différentes. Et, surtout, attendez la crème !
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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:shock: En tout cas, j'espère que ce fil ne va pas dévier sur des considérations politiques. Il y a le fil "Charlie" pour ça. Je ne réagirai donc pas sur ce point. :roll:
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Leary
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Bon Anniversaire au Maestro! Etre toujours aussi actif à son âge (et au centre des discussions), chapeau ! Je n'ai toujours pas reçu le CD du film de Carion , mais encore une fois, compte tenu de l'histoire du projet, on ne pouvait pas s'attendre à ce que le compositeur trouve ici matière à se réinventer. Carion lui a explicitement demandé de se référer à quelques uns de ses travaux antérieurs, il s'est exécuté. Comme l'a écrit Janus, l'audace, les expérimentations et l'excellence sont à trouver ailleurs dans son incommensurable discographie. Il y a le choix (tellement que je m'y perds). Le reste, c'est du bonus.
Alien7
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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En fait moi c'est pas tant la musique qui me pose problème mais le film. Ça a l'air assez mièvre, et comme d'ab les nazis ont encore le mauvais rôle.
Ah! Parce que tu voudrais que les nazis aient le beau rôle dans un film qui traite de cette période???? Un film comique alors?
Et bien cela dépend, c'est pas inintéressant comme débat, bien au contraire.
Pour ma part, je pense que certains films ont réussis à sortir de cette diabolisation systématique des nazis de façon nuancée et adroite,
je pense à LA CHUTE notamment, qui reste très critiquée mais qui, pourtant, montrait avec audace un visage plus humain d'Hitler et de ses sbires
durant leurs derniers jours. C'était pas toujours adroit mais l'effort mérite d'être salué. Et j'apprécie beaucoup VALKYRIE de Bryan Singer, qui montrait
là aussi une autre facette des nazis, et notamment des officiers allemands qui complotèrent pour éliminer Hitler. Finalement, Singer s'est arrangé pour les montrer
sous un angle plus positif sans pour autant prend parti (ça aurait été le risque !). D'ailleurs, il est amusant de constater que Singer avait déjà abordé la thématique du nazisme dans un précédent film, le glacial APT PUPIL...qui reste à mon avis l'un de ses meilleurs films avec USUAL SUSPECTS (et d'une manière générale, c'est la thématique de la puissance du mal qui revient souvent dans ses films !).
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Dadid
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Je ne pense pas que Janus considère un débat sur la représentation du mal comme étant inintéressant, c'est juste que le sujet, ici, est Morricone ! Surtout que quand Hitler s'immisce dans une discussion, ça part plus souvent en sucette encore qu'avec Hans Zimmer ! :mrgreen:
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2flicsamiami
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Julien a écrit :Le film s'est d'ailleurs fait dézinguer à l'émission du masque et la plume ce dimanche par toute l'équipe. (Bon c'est pas non plus une référence le masque, mais ça n'augure quand même rien de bon).
Du coup, j'ai écouté l'émission. C'est sur que le film ainsi présenté (méchant pour être méchant, sans analyse ni réflexion) n'engage pas la découverte.
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Dadid a écrit :Je ne pense pas que Janus considère un débat sur la représentation du mal comme étant inintéressant, c'est juste que le sujet, ici, est Morricone ! Surtout que quand Hitler s'immisce dans une discussion, ça part plus souvent en sucette encore qu'avec Hans Zimmer ! :mrgreen:
Absolument! Ce débat n'a strictement rien à faire ici, surtout qu'il y a en plus les espaces prévus sur ce forum pour évoquer les "meilleurs" films sur la Seconde Guerre Mondiale. ;)
Leary a écrit :mais encore une fois, compte tenu de l'histoire du projet, on ne pouvait pas s'attendre à ce que le compositeur trouve ici matière à se réinventer. Carion lui a explicitement demandé de se référer à quelques uns de ses travaux antérieurs, il s'est exécuté. Comme l'a écrit Janus, l'audace, les expérimentations et l'excellence sont à trouver ailleurs dans son incommensurable discographie. Il y a le choix (tellement que je m'y perds). Le reste, c'est du bonus.
Tu as entièrement raison, Leary, ça se comprend d'ailleurs très bien dans l'entretien croisé. L'approche de Morricone par Carion fut surtout nostalgique. C'est évident. Ce n'est pas la première fois qu'un réalisateur fait appel à Morricone dans cet état d'esprit, lui demandant, pour son film, d'écrire une musique comme Enquête sur un citoyen... ou La Bataille d'Alger...Après, le compositeur accepte ou refuse le projet pour les raisons qui sont les siennes. Puis, si une collaboration s'installe sur la durée, la complicité entre les deux hommes peut alors conduire à un surpassement ou quelque chose qui va du moins sortir du lot. La composition la plus audacieuse ou inventive pour le cinéma de Tornatore n'est certainement pas Cinema Paradiso. En même temps, il n'y a pas de règle car dans sa longue collaboration avec Alberto Negrin, la première rencontre, Le Secret du Sahara, demeure (selon moi) insurpassée, bien qu'en partie grâce aux deux morceaux qu'il composa initialement pour La Bible de John Huston mais pas seulement. C'est une collaboration qui avait mis la barre très haute dès le départ. Là, on peut raisonnablement supposer que ce film TV en plusieurs parties l'a beaucoup inspiré et lui a laissé tout l'espace nécessaire pour s'exprimer.
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Julien
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Julien »

Alien7 a écrit :
En fait moi c'est pas tant la musique qui me pose problème mais le film. Ça a l'air assez mièvre, et comme d'ab les nazis ont encore le mauvais rôle.
Ah! Parce que tu voudrais que les nazis aient le beau rôle dans un film qui traite de cette période???? Un film comique alors?
Et bien cela dépend, c'est pas inintéressant comme débat, bien au contraire.
Pour ma part, je pense que certains films ont réussis à sortir de cette diabolisation systématique des nazis de façon nuancée et adroite,
je pense à LA CHUTE notamment, qui reste très critiquée mais qui, pourtant, montrait avec audace un visage plus humain d'Hitler et de ses sbires
durant leurs derniers jours. C'était pas toujours adroit mais l'effort mérite d'être salué. Et j'apprécie beaucoup VALKYRIE de Bryan Singer, qui montrait
là aussi une autre facette des nazis, et notamment des officiers allemands qui complotèrent pour éliminer Hitler. Finalement, Singer s'est arrangé pour les montrer
sous un angle plus positif sans pour autant prend parti (ça aurait été le risque !). D'ailleurs, il est amusant de constater que Singer avait déjà abordé la thématique du nazisme dans un précédent film, le glacial APT PUPIL...qui reste à mon avis l'un de ses meilleurs films avec USUAL SUSPECTS (et d'une manière générale, c'est la thématique de la puissance du mal qui revient souvent dans ses films !).
J'ai pas vu ces films, à part La Chute mais seulement le début. J'ai pas trop accroché à la mise en scène qui m'a paru très classique, mais il faudrait que je lui donne une deuxième chance. Je sais qu'il y a quelques années, Oliver Stone avait envisagé de faire un film polémique sur Hitler ; qui le montrait davantage comme un bouc-émissaire facile. En fait la démarche de Stone était surtout de dénoncer le rôle des industriels américains et britanniques qui l'ont soutenu. Évidemment le film en est resté à l'état de projet, mais c'était intéressant ! C'est vrai que le nazisme est trés caricaturé, et en particulier Mein Kampf. (Les médias en ont parlé récemment car l'ouvrage tombe dans le domaine public en janvier). Pourtant lorsque tu replaces le texte dans le contexte de l'époque, tu te rends compte que le contenu n'a rien de bien scandaleux. Il n'y a par exemple aucune allusion à des massacres de civils ou aux camps de la mort. A la même époque, les théories raciales était d'ailleurs très présentes en Europe, ainsi que dans plusieurs régions des États-Unis. Pareil pour l’antisémitisme en France. Quand tu lis "La France Juive" de Drumont, ou "Bagatelles pour un Massacre" de Céline, dans le portrait des juifs, c'est même encore plus extrême.
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Janus »

IL y a d'autres espaces pour parler de ces sujets-là; Un peu de respect pour ce forum et pour ce fil en particulier où comptes tu te faire l'avocat du nazisme sur tous les fils de ce forum? Sérieux, ouvrez un sujet sur le sous-forum qui traite de cinéma ou sur celui des "Hors-sujet", je n'y vois aucun problème. J'y participerai peut-être qui sait...mais là non!
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