Quincy Jones, gentleman compositeur

[Lee Van Cleef]

Un thème qui a largement inspiré Quincy Jones pour La couleur Pourpre

Un thème qui a largement inspiré Quincy Jones pour La couleur Pourpre

C'est ce à quoi je pense quand on me parle de Quincy Jones...

La reconnaissance, même fragile et menue comme c'est manifestement le cas ici, emprunte parfois d'inattendus chemins de traverse. L'un des plus fameux morceaux du riche répertoire de Jones en sait quelque chose, dont la notoriété s'est envolée vers de sacrées hauteurs avec l'aimable support d'un espion lubrique, qui contrebalance le relatif charme de ses dents cariées et de son torse aussi velu qu'un paillasson par un goût musical exemplaire... Quoi qu'il en soit, vivement cet automne, que le coffret chapeauté par Lerouge permette enfin à mes vils philistins de compagnons de poser sur The "Q" un regard moins dédaigneux !

[Janus]

De ce coffret, ce que j'attends avec impatience - et c'est devenu assez rare que je sois impatient en matière de B.O. - c'est ce qu'il a composé sur De sang froid car le peu que j'en ai entendu - ce grain de folie très répandu dans la musique de Quincy Jones - m'a déjà filé quelques frissons.

[Kevin95]

Et Spiellberg a engagé Delerue juste après sur Amazing Stories pour deux épisodes.

...et il a bien fait, mais moi, ce qui m'intéresse c'est l'excellente partition - l'une de mes préférées de Quincy Jones - qu'il confectionna pour le film de Richard Brooks, Dollars, et pas seulement pour la voix de Little Richard: c'est toute une alchimie sonore et électrique qui se dégage de cette B.O. atypique. Malheureusement, je n'ai jamais vu le film. S"il est à la hauteur de la partition de Quincy Jones, alors ça doit en jeter!

Le morceau Money Runner est une rafale de groove qui laisse n'importe qui sur le carreau.

[Janus]

Dans un autre genre, j'aime beaucoup l'arrangement (jazz) qu'il a réalisé d'"Exodus" d'Ernest Gold et aussi du "Watermelon man" d'Herbie Hancock. Ce qui m'a intrigué et que je n'avais pas remarqué sur mon disque "100 ans de jazz", en conclusion de celui-ci, c'est qu'il a "jazzifié" un extrait du ballet "Ondine" du grand Hans Werner Henze, ballet que je connais et apprécie d'ailleurs en entier, Henze étant le compositeur allemand dont j'ai le plus de cd. Il faudra, à l'occasion, que je réécoute cette musique de ballet car je n'ai pas reconnu le thème en question. Ca m'intrigue.

[Starfe]

Ce qui, par la même occasion, m'a conduit à repenser à The Split, l'un de ces achats programmés que l'on ne cesse de repousser aux lointaines calendes grecques pour de plus ou moins bonnes raisons. Disons que je n'attends plus, de la part des heureux détenteurs de l'album FSM (Janus, peut-être, Starfafouille et le chat du Cheshire, très certainement !), qu'une dialectique aux petits oignons pour me précipiter enfin vers la première échoppe virtuelle qui croisera ma route.

Étrangement, j'ai vécu un peu la même chose que toi, Janus. Ma première écoute a été une vraie douche froide, due notamment au fait que je venais d'enquiller plusieurs albums jazz, en mode big band, de Mister Q.. De ce fait, ce "Split" m'avait paru... bien fade.

Beaucoup ont été déçus lors de la sortie du CD car justement, ils s'attendaient à un album à la Shaft ou à la Superfly ou bien à un album de Q. mais c'est un score complet et pas l'album du film, avec beaucoup de morceaux jazzy ou groovy, mais des morceaux plus en retenus, plus thématiques. Et ça fonctionne super bien. De même, mes premières écoutes m'ont laissés un peu en demi-teinte mais rapidement...

...après plusieurs écoutes, mon opinion a radicalement changé !

Donc je te le conseille chaudement, Lee, et j'espère que rapidement, tu rejoindras notre enthousiasme.

Et je recommande aussi Killer by Night, un téléfilm cette fois-ci, sorti aussi chez FSM (couplé avec Nightwatch de John Williams). Ainsi que les plus connus Dollars, In The Heat Of The Night et sa suite, They Call Me Mister Tibbs (le générique de ce dernier doit être mon morceau préféré de Q.), In Cold Blood (qui sera dans le coffret Universal), The Hot Rock (qui ne sera pas dans le coffret universal) et un album à la géniale coolitude, signé Q et Bill Cosby et tiré des enregistrements pour la série The Cosby Show : The Original Jam Sessions 1969 !!

J'attends aussi avec grande impatience le coffret Universal.

[Denshaotoko]

Petite précision sur la Couleur Pourpre: j'ai adoré cette musique, même si j'ai toujours regretté cette infidélité obligée à Williams… Je regrette par contre des orchestrations trop convenues…

[Janus]

Petite précision sur la Couleur Pourpre: j'ai adoré cette musique, même si j'ai toujours regretté cette infidélité obligée à Williams… Je regrette par contre des orchestrations trop convenues…

En connaissance de tes goûts et des compositeurs/B.O. que tu vantes, en général, (Tyler, Barsotti, Talgorn...) je suis un peu étonné par cette remarque. Néanmoins,c'est un peu vrai dans la partie "score/symphonique" (pourtant très émouvante) de La Couleur Poupre qui n'est d'ailleurs pas du tout caractéristique de l'approche musicale de Quincy Jones, beaucoup moins vrai pour le reste de la B.O. et encore moins pour les autres compositions de Quincy Jones qui déploient souvent un instrumentarium atypique et ingénieux, s'extirpant des sentiers battus et surtout de la forme classique. Il suffit d'écouter un chef d'oeuvre comme Dans la chaleur de la nuit pour en vérifier toute l'ampleur. Williams que j'aime beaucoup a aussi parfois employé des orchestrations très convenues bien que la composition symphonique soit sa spécialité, ce qui n'est pas le cas de QJ qui est un jazzman avant tout; la musique noire coulant naturellement dans ses veines, étant le musicien tout désigné pour ce film de Steven Spielberg. Un réalisateur n'a pas à se sentir obligé de toujours travailler avec le même compositeur.

[Denshaotoko]

J'aime certes Barsotti et les autres que tu cites, toutefois j'ai adoré par exemple le Cry Freedom de Fenton et j'aime les musiques "typées" ou référencées. J'aime le gospel et les voix en général, d'ailleurs. En fait, j'ai des goûts très larges Et puis on parle d'une époque lointaine, quand même, je n'ai pas réécouté ce score depuis les années 90, je ne l'ai même plus!

[Janus]

Fenton a tendance à m'ennuyer , en général, trouvant justement sa musique trop convenue, trop lisse, trop pépère, mais j'ai totalement oublié Cry Freedom alors qu'il me semble avoir vu le film à l'époque. Je réessaierai. pour ce qui est des musiques "typées", comme tu les appelles, Quincy Jones nous en a offert de fameuses, j'aime Beaucoup aussi, dans un autre style, très singulier et innovant, Un homme nommé cheval de Rosenman. Hélas, contre toute attente, alors que je croyais me régaler, j'avais été bien déçu par Amistad de Williams, à l'exception peut-être du thème principal. Tout cela est biensûr tributaire de nos senbilités et exigences propres.

[Lee Van Cleef]

Ce qui, par la même occasion, m'a conduit à repenser à The Split, l'un de ces achats programmés que l'on ne cesse de repousser aux lointaines calendes grecques pour de plus ou moins bonnes raisons. Disons que je n'attends plus, de la part des heureux détenteurs de l'album FSM (Janus, peut-être, Starfafouille et le chat du Cheshire, très certainement !), qu'une dialectique aux petits oignons pour me précipiter enfin vers la première échoppe virtuelle qui croisera ma route.

Étrangement, j'ai vécu un peu la même chose que toi, Janus. Ma première écoute a été une vraie douche froide, due notamment au fait que je venais d'enquiller plusieurs albums jazz, en mode big band, de Mister Q.. De ce fait, ce "Split" m'avait paru... bien fade.

Beaucoup ont été déçus lors de la sortie du CD car justement, ils s'attendaient à un album à la Shaft ou à la Superfly ou bien à un album de Q. mais c'est un score complet et pas l'album du film, avec beaucoup de morceaux jazzy ou groovy, mais des morceaux plus en retenus, plus thématiques. Et ça fonctionne super bien. De même, mes premières écoutes m'ont laissés un peu en demi-teinte mais rapidement...

...après plusieurs écoutes, mon opinion a radicalement changé !

Donc je te le conseille chaudement, Lee, et j'espère que rapidement, tu rejoindras notre enthousiasme.

Gentlemen, vous m'avez convaincu ! A très bientôt pour un compte-rendu qui s'annonce haut en couleurs.

[Ere]

Bonjour à tous.
J'ai toujours aimé ce compositeur,au style si raffiné.
J'adore,en particulier,ses compositions pour"Guet-Apens" de Sam Peckinpah et "Les Quatre Malfrats" de Peter Yates.

[Kevin95]

Marrant ces réserves autours de The Split, ayant vu (et adoré) le film avant d'écouter le CD, je savais que le ton serait plus tendu que les scores les plus funkys de mister Q. Il n’empêche que la bête réserve quelques détours soul de premier choix, que les morceaux à suspense j'écoute avec grand plaisir, que l'époque du polar dur et cool à la fois se fait clairement entendre. C'est un peu plus nerveux que In the Heat of the Night, un peu moins pétaradant que They Call Me Mister Tibbs mais tout aussi indispensable.

Au passage, j'espère que la musique très Burt Bacharach du méconnu The Out of Towners ne sera pas oubliée par maitre Lerouge.

[Starfe]

Je ne connais pas le film.

[Janus]

Marrant ces réserves autours de The Split, ayant vu (et adoré) le film avant d'écouter le CD, je savais que le ton serait plus tendu que les scores les plus funkys de mister Q. Il n’empêche que la bête réserve quelques détours soul de premier choix, que les morceaux à suspense j'écoute avec grand plaisir, que l'époque du polar dur et cool à la fois se fait clairement entendre. C'est un peu plus nerveux que In the Heat of the Night, un peu moins pétaradant que They Call Me Mister Tibbs mais tout aussi indispensable.

Au passage, j'espère que la musique très Burt Bacharach du méconnu The Out of Towners ne sera pas oubliée par maitre Lerouge.

Pour ma part, ces "réserves" d'une première approche se sont vite dissoutes. Entièrement d'accord avec ton analyse qui me semble très juste.

PS: Le titre anglais du film Les Quatre Malfrats était The Hot Rock, si je me souviens bien. Je me souviens prioritairement d'un thème mélodique très doux qui me plaisait beaucoup à l'époque. Je ne l'ai pas réentendu depuis.

[Kevin95]

Je ne connais pas le film.

Pas de DVD en France, je me souviens l'avoir vu sur TCM. Polar brutal, film de casse avec un casting de trognes première classe (Donald Sutherland, Warren Oates, Gene Hackman, Ernest Borgnine come on man !), le grand Jim Brown pour piloter l'équipe, bref c'est culte.

Sinon, je faisais référence à The Out of Towners avec Jack Lemmon mais c'est vrai que The Hot Rock a aussi une musique tip top (un vinyle mais pas de CD). Ou alors je n'ai pas compris le PS de Janus.

[Starfe]

J'adore The Hot Rock et tout particulièrement la chanson "Listen to the melody" qui ouvre l'album et dont... la mélodie... est le thème principal :

[Odelay]

Je sens que ce coffret va être très sympa.

[Lee Van Cleef]

Gentlemen aux tympans plus acérés qu'une lame de rasoir, je ne vous comprends pas. Je reste coi que vous ayez eu besoin d'écoutes scrutatrices et réitérées pour parvenir à goûter la substantifique moelle de The Split, alors que son potentiel éminemment jubilatoire m'a éclaboussé le visage dès la première écoute. C'est donc par pur plaisir, et non pour combattre un sentiment mi-figue mi-raisin qui aurait l'audace de persister, que je procéderai à une deuxième séance. Laquelle ne tardera sans doute point, tant l'explosif score de Jones regorge de propriétés euphorisantes dont il serait criminel de songer à se priver.

[Kevin95]

Me voilà rassuré.

[Dadid]

Aucun retour sur le coffret Universal ?

Malgré de nombreuses nouveautés, j'ai pu aborder la bête et le style de Q commence à bien infuser dans mes veines de p'tit blanc. Son talent déborde de toutes parts, avec un goût prononcé pour le mélange des genres et les assemblages sonores originaux. Son talent mais aussi celui de ses instrumentistes, parfois des pointures célèbres du jazz, parfois des noms qui m'étaient inconnus - comme Don Elliott. Le livret est d'ailleurs instructif et permet de bien aborder l'art de cet homme. J'ignorais qu'il avait des goûts et une formation aussi riches dès le départ, ainsi que son intérêt pour la BO des anciens maîtres dès son enfance - ce qui n'est pas pour me déplaire ! Je commence juste mes écoutes après un premier survol. Le son m'a semblé généralement excellent (du moins optimal en fonction de sources que j'imagine très variables), y compris In Cold Blood... on l'attendait celui-là ! Les chansons et musiques diégétiques "non dramatiques" (même si la vérité est plus subtile) sont peut-être trop présentes face aux musiques plus directement dramatiques, dont l'intérêt est pourtant exemplaire... Cet aspect me semble minoré et l'on a parfois l'impression d'écouter une (excellente) compil jazz, restant pour le reste sur un léger goût de trop peu - mais s'il s'agit aussi - j'imagine - de problèmes de sources disponibles et de choix commerciaux hérités des albums d'époque, c'est en partie inhérent à ce style de composition. Bref, malgré cette petite réserve (temporaire ?), en gros c'est excellent.

[Janus]

Je l'ai reçu lundi mais je ne vais pas pouvoir l'écouter maintenant, occupé par un grand cycle autour du violoncelle. Merci pour tes impressions Dadid. Je suis très confiant sur le contenu, du sur-mesure pour moi!

[Dadid]

Un grand cycle autour du violoncelle ? Ce n'est pas un cycle, ça, c'est une mine sans fond ! De mon côté j'ai savouré In the heat of the night/ In cold blood, un duo de haut niveau, bien tendu, qui me fait mentir au passage sur la proportion de musique dramatique... J'attaque The lost man, avec ce chœur d'enfants posé presque en décalage sur le reste... une partie de la mélodie me disait quelque chose, et je viens de trouver... "Ewok celebration" du Retour du Jedi ! Il faut que je me sorte ça de la tête, ce n'est pas bon d'imaginer des ewoks se dandiner en chantant du QJ !

[Lee Van Cleef]

Aucun retour sur le coffret Universal ?

J'en ai fait l'acquisition hier, et n'ai guère pu entretemps que feuilleter le livret assez épais que nous a concocté Lerouge. Ledit bouquin, de par son élaboration en biais, m'a d'ailleurs interloqué au tout début, persuadé que j'étais en tournant de plus en plus fébrilement les pages que la transcription française de l'interview du grand Q avait été par mégarde escamotée ! Asmodée sot loué, il n'en est rien.

[Lee Van Cleef]

Par mes saintes cliques ! Ce n'est pas tous les jours que l'on doit avoir l'opportunité de confesser un musicien de cinéma aussi enthousiaste que Quincy Jones ! En tête-à-tête avec Lerouge, Big Q déballe toutes ses expériences de pellicule avec un entrain digne d'un jeune loup pas encore blasé par son job. Au détour d'une de ces anecdotes de première main dont il est aussi prodigue qu'un robinet grand ouvert, l'homme dévoile carrément sa Bible personnelle, le bouquin qui lui a enseigné comment tirer une bonne partie des ficelles du métier : Underscore (tiens, tiens), rédigé en 1950 par son confrère Frank Skinner. Le genre d'ouvrage à même de chatouiller ma curiosité. Ben sûr, je ne m'attends pas à ce qu'il ait fait jadis l'objet d'une traduction française... Mais peut-être, la chance aidant, qu'un camarade raisonnablement anglophone détient sur ses étagères l'intrigante chose.

[Mortimer]

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