Carter Burwell, un style à lui

[Janus]

<<Carter Burwell est un compositeur américain principalement connu pour sa musique de film. Il est né le 8 novembre 1955, à New York City. Il est le fils de Natalie (née Benoît), un professeur de mathématiques, et Charles Burwell qui a fondé Thaibok Tissus, Ltd. Il est diplômé de l'École de Stamford, Connecticut , et du Harvard College où il était un dessinateur pour Le Harvard Lampoon . En tant que compositeur de film, Burwell a eu une relation privilégiée avec les frères Coen , fournissant de la musique pour tous les films qu'ils ont fait (sauf pour O Brother, Where Art Thou? , où il a fourni la musique supplémentaire pour une vingtaine de chansons traditionnelles produites par T-Bone Burnett ). Il aime travailler avec des réalisateurs et cinéastes de la trempe de Spike Jonze . Parmi ses meilleures musiques de films, on trouve Crossing Miller (1990), Conspiracy Theory (1997), Hamlet (2000), La Prisonnière espagnole (1997), Rob Roy (1995), In Bruges (2008), Crépuscule (2008) Where The Wild Things Are (2009), The Blind Side (2009), et Breaking Dawn Part 1 (2011). Burwell a écrit et enregistré la bande originale du film The Bourne Identity , mais sa partition a été remplacée à la demande du réalisateur Doug Liman pour celle de John Powell. Son travail alterne entre la performance live, la danse, les commandes pour le théâtre et le cinéma. Son opéra de chambre "The Celestial Alphabet" a été présenté à New York en 1991 et d'autres pièces de théâtre comprennent "Mère" (1994) et «Chapitres de Lucia" (2007), à la fois avec le groupe de théâtre expérimental Mabou Mines . >>

AIDS (And the band played one) fut pour moi un vrai coup de coeur et le point de départ de mon intérêt pour la musique de Carter Burwell. Il y a chez lui un style et un son uniques, quelque chose qui le différencie assez nettement de ses colègues américains. Je l'ai suivi pendant plusieurs années et sans avoir tout, j'ai accumulé une bonne vingtaine d'opus. En revanche, depuis trois ans environ, j'ai délaissé ce compositeur sans réelle raison. Disons que j'avais privilégié d'autres créateurs et pas nécessairement dans le domaine de la musique de film. La dernière B.O. acquise fut pour moi BURN AFTER READING. L'une de mes préférées demeure CONSPIRACY THEORY. Mais il y a aussi FARGO et j'aime beaucoup son approche sur BLAIR WITCH 2.... Mon principal souhait, désormais, serait de découvrir son opéra de chambre afin de voir à quoi il ressemble. Je suis très curieux.

La parole est à vous!

[Mathilias]

Content je suis de ce topic sur un compositeur américain que j'apprécie mais ne connaissant que trop peu de ses travaux musicaux. Le film où il m'a vraiment fait vibrer est True Grit, il y a eu aussi quelques beaux moments sonores des films Twilight je pense à celui-ci ou encore celui-la, il y a aussi Fargo fantastique score dans lequel je l'ai découvert. Je pense qu'il a besoin de travailler sur des films assez lent avec des personnages fort en émotion pour pouvoir prendre le temps de pondre une musique en parfaite adéquation avec les sujets des films sur lesquels il bosse.

[Janus]

True Grit et Twilight (1er volet) correspondent exactement à la période où j'ai commencé à me "défaire" (temporairement j'espère!) de son oeuvre. Pourtant, les extraits que j'avais écoutés m'avaient bien plu. Je possède quand même le premier "Twilight". Paradoxal, je sais...L'autre jour, à Gibert, j'ai vu qu'il était sorti plusieurs nouveaux titres et, évidemment, tout cela titille ma curiosité. En fait, il y a longtemps que je n'ai pas découvert un nouveau "burwell" et ça commence à me chatouiller derrière l'oreille. Je me demande, par exemple, ce qu'il a pu composer sur Hail Caesar!. Ce titre m'interpelle, je ne sais pas trop pourquoi.

[Scorebob]

Conspiracy theory ou il avait bénéficié d'un orchestre ENOOOORME!

[Janus]

Conspiracy theory ou il avait bénéficié d'un orchestre ENOOOORME!

Oui un grand orchestre, bien que Burwell évolue en général sur des formations plus "modestes", ce qui, souvent, correspond davantage à ma sensibilité et c'est aussi une raison pour laquelle j'aime ce compositeur...ne cherchant pas forcément la pompe et l'emphase pour exprimer ses idées...Seulement, j'ai adoré - j'adore toujours ceci-dit - Conspiracy Theory. J'ai trouvé que, contrairement à certains autres de ses collègues et compatriotes, il avait su exploiter et maîtriser les ressources d'un grand orchestre avec aplomb et brio, du moins sur ce coup-là.

[Walden]

Quand je pense à Carter BURWELL, je pense à son goût pour l'écriture en quintes, son écriture folk...Il a eu la chance de collaborer avec des cinéastes géniaux comme les frères Coen, qui lui offrent régulièrement des canevas sublimes à mettre en musique ! Et on sent l'intelligence de son approche dans de nombreux films. Et sa curiosité sonore : Janus, tu parlais de BLAIR WITCH 2, qui est un exemple remarquable de musique concrète au cinéma ! Et dans le cinéma bis en plus !

Le thème de Bella pour la saga TWILIGHT reste pour moi un des plus beaux thèmes composés pour le cinéma. Comme pour le sublime thème de Laura de David RAKSIN, ce thème est le fruit d'un malheur amoureux (les deux compositeurs ont imaginé leur thème après que leur femme les ait quittés !!!). Burwell, lui, a finalement retrouvé sa dulcinée...

Carter BURWELL est pour moi un proche musical de Thomas NEWMAN, un compositeur capable de créer un univers unique dans des films souvent de très bon niveau, voire des classiques et proposer une approche d'une grande intelligence.

[Scorebob]

Il est vrai qu'il est maître en délicatesse , je suis très fan de son "Grand Saut" ou sa musique se marie bien avec celle du grand K.

[Krull]

Janus, jette donc une oreille au score de Mr. Holmes. Très beau
Dans ses travaux récents, on trouve aussi The Family Fang

[Mortimer]

Mon préféré avec Fargo

[Mortimer]

Je me demande, par exemple, ce qu'il a pu composer sur Hail Caesar!. Ce titre m'interpelle, je ne sais pas trop pourquoi.

C’est pas mal du tout ! Il revisite un peu tous les styles hollywoodiens (il y a même des chœurs russes) tout en y gardant son empreinte si reconnaissable.

[Mathilias]

Carter BURWELL est pour moi un proche musical de Thomas NEWMAN, un compositeur capable de créer un univers unique dans des films souvent de très bon niveau, voire des classiques et proposer une approche d'une grande intelligence.

- Merci, Walden ! C'est exactement ce à quoi je pensais mais je n'arrivais pas à trouver les mots justes pour en faire une phrase concrète, je n'aurais pas dit mieux

[Forrester]

Avec son Projet Blair Witch 2, j'adore celui là

[Janus]

Je me demande, par exemple, ce qu'il a pu composer sur Hail Caesar!. Ce titre m'interpelle, je ne sais pas trop pourquoi.

C’est pas mal du tout ! Il revisite un peu tous les styles hollywoodiens (il y a même des chœurs russes) tout en y gardant son empreinte si reconnaissable.

Le concept me plait bien. Une B.O. qui m'a plu de lui est Adaptation, une de mes dernières acquisitions avec Fur.

[DarkCat]

Carter Burwell n'est vraiment pas un compositeur vers lequel je me dirige instantanément. Je n'ai d'ailleurs qu'une dizaine de titres de lui. Je viens même de me rendre compte que je n'ai écouté aucun de ses titres sortis depuis une dizaine d'années. Comme quoi...
Je retiens surtout "Rob Roy", "Conspiracy Theory", "A Knight's Tale", "Gods And Monsters", "The Hudsucker Proxy" et "A Goofy Movie". En outre, sans être fan, j'ai toujours trouvé son "Blair Witch 2" vraiment très intriguant et... attachant.

[Lee Van Cleef]

Je me demande, par exemple, ce qu'il a pu composer sur Hail Caesar!. Ce titre m'interpelle, je ne sais pas trop pourquoi.

C’est pas mal du tout ! Il revisite un peu tous les styles hollywoodiens (il y a même des chœurs russes) tout en y gardant son empreinte si reconnaissable.

Le concept me plait bien.

Prudence, éminent camarade ! Le fait que Burwell ait été ici amené à butiner dans le très expressif répertoire du Golden Age hollywoodien, période qui n'a pas précisément tes faveurs inconditionnelles, devrait t'inciter à une circonspection certaine. Qu'il se soit exécuté, au surplus, avec un talent tout relatif, livrant mollement des thèmes passe-partout (si on les compare aux standards de l'époque, s'entend) et n'enjolivant guère ses orchestrations, ne plaide pas davantage en sa faveur. Pour ma part, ce Hail Caesar sans brillant fut une jolie déception.

[Janus]

J'essaierai d'écouter la chose avant toute précipitation. Avec 21 cd au compteur j'ai de quoi me faire une petite rétrospection, histoire de me replonger avec gourmandise dans ce style unique; un cycle en somme, comme j'ai l'habitude de faire.

[Edern]

Je n'avais pas été vraiment totalement enchanté par l'album de Hail Caesar non plus. Si l'exercice est marrant en concept, j'ai un peu l'impression que Burwell n'y est pas allé à fond, et le résultat manque d'énergie et de folie.
Au sujet des chœurs russes souvent cités pour mettre en avant le travail de Burwell, il bon de noter que seul le morceau Soviet Man est de sa plume (sauf les paroles). Le reste des morceaux "soviétiques" sont des musiques préexistantes (sans arrangement de la part de Burwell).

[Mortimer]

N'écoute pas toutes ces mauvaises langues Janus et regarde l'underscorama qui avait des avis plus favorables

[Dadid]

je vous trouve un peu durs, je n'ai pas écouté l'album, mais dans le film j'ai trouvé sa musique parfaite... sans en garder un grand souvenir c'est vrai, mais le pastiche de "peplum" m'avait paru parfait pour ce que c'est faire.

[Lee Van Cleef]

je vous trouve un peu durs, je n'ai pas écouté l'album, mais dans le film j'ai trouvé sa musique parfaite...

"Parfaite", admettons, dans le sens où elle parvient à singer avec un minimum d'aplomb les couleurs désuètes de naguère (ce qui, au moins, a l'avantage de nous épargner la migraine que les habituels pourvoyeurs de hourvari se seraient ingéniés à nous coller). Mais n'offrir à nos exigeantes papilles qu'une modeste barquette micro-ondable en lieu et place du festin qu'auguraient les fantômes de Miklos Rozsa, Conrad Salinger ou Hans J. Salter, a de quoi nous précipiter dans les plus abyssaux gouffres de la frustration. Tiens, pour tout avouer, j'aurais mille fois préféré voir les Coen cocufier Burwell (il fait ce qu'il peut, c'est entendu, mais ce projet n'était tout simplement pas pour lui) en extirpant Ludovic Bource du bocal de formol où il semble condamné à passer le reste de sa carrière. Ses talents polymorphes, révélés au grand jour par Michel Hazanavicius, auraient pu mettre le feu à Hail Caesar ! d'une façon autrement mémorable.

[Janus]

N'ayant pas encore goûté de ce Hail Caesar! qui visiblement divise l'opinion, je me suis rabattu sur une musique de Carter Burwell et un film que je connais bien; Simone. En même temps, il y a un bail que je n'avais pas réécouté cette attachante B.O.. qui a sa part de romantisme et même d'onirisme. Pour moi, elle s'articule autour de deux thèmes principaux qui ne trouvent pas leur développement dès la première exposition. J'aime beaucoup les percussions et la construction du premier des deux (dans l'ordre d'apparition). Ce qui me gêne souvent dans l'approche thématique de Carter Burwell, c'est le côté "échantillon", ces morceaux très courts que je voudrais plus développés. Parallèlement, cette caractéristique contribue à son style si reconnaissable. Il est capable d'instaurer beaucoup de matière et d'intensité dans un morceau de moins d'une minute...et tellement de sa personnalité! C'est une musique qui semble se construire et prendre un réel visage au fil des plages. C'est d'ailleurs ce qui se passe avec Simone, partition pour un orchestre de moyenne envergure auquel se greffe avec délicatesse une pointe d'électronique, trahissant de manière onirique la réalité virtuelle du personnage principal joué par Catherine Keener.
Très heureux d'avoir croisé à nouveau l'univers si personnel de Carter Burwell.

[Krull]

Je partage ton opinion. J'ajouterai que Burwell est très fort pour "échantilloner" l'émotion et en balancer la juste dose quand il faut. D'ailleurs, la fin de S1mone me fend le cœur

Janus, jette donc une oreille au score de Mr. Holmes. Très beau
Dans ses travaux récents, on trouve aussi The Family Fang

Les conseilleurs ne sont pas souvent pas les payeurs. Pour le coup si, je viens de commander les deux. A noter que Mr. Holmes est limité à 1000exemplaires.

[Janus]

e partage ton opinion. J'ajouterai que Burwell est très fort pour "échantilloner" l'émotion et en balancer la juste dose quand il faut.

Et c'est justement une des principales qualités que j'apprécie le plus chez ce compositeur!

[Denshaotoko]

Three billboards, c'est si bien que ça pour être nominé aux Golden Globes?

[Krull]

Il n'y a que 22minutes de musique originale mais c'est superbe