Basil Poledouris (1945-2006)

[Mathilias]

Concernant Zoë Poledouris, c'est normal que l'on entend pas beaucoup parler d'elle dans le milieu de la musique à l'image, c'est normal ?
Elle a tout de même un nom célèbre donc j'imagine que son papa a dû lui apprendre des choses en terme de compositions, non ?
A moins qu'elle se soit totalement orientée vers un autre style de musique...

[Mortimer]

Dragon’s Domain Records a édité une compil’ de Zoé mais sa filmographie est encore assez maigre. Par contre elle est plus musique « pop » que symphonique

http://buysoundtrax.stores.yahoo.net/wacofimuofzo.html

[Edern]

Zoë Poledouris sera d'ailleurs avec son groupe Looner à Úbeda.

Quelqu'un sur FSM affirme que le mixage de Starship Troopers sur la version Deluxe est celui réalisé par Tim Boyle et repris des DAT de Poledouris, ce qui peut expliquer son caractère un peu étrange sur l'album (volume sonore variable, pupitres subitement poussés à l'arrière ou à l'avant plan par exemple — comme les bois sur certains passages). Ce serait donc, à la manière de The Hunt For Red October paru chez Intrada, le mixage préparé pour le film plutôt qu'un mixage revu pour l'album à partir des masters originaux du studio. Mais alors qu'Intrada a bien précisé tout ça dans le livret, il n'y a aucune note technique explicative chez Varèse ...comme d'hab.

Ah, en tout cas quel bonheur d'écouter le couplé Carmen's Shuttle Ride et Undocking. Le côté "aérien" voulu par Poledouris et Verhoeven est vraiment notable
Et le début du morceau The Fleet Limps Home me fait penser à du John Barry... Il est vrai Poledouris était un admirateur par ce dernier.

D'accord moi aussi en ce qui concerne la cohérence thématiques, c'est beaucoup plus clair en version complète. Certains thèmes comme celui développé uniquement dans "They Will Win" dans l'album original sont beaucoup plus présents, ce qui fait que l'écoute de cette piste est bien plus puissante et évocatrice que dans le premier album, puisqu'elle n'a pas l'air d'arriver de nulle part en fin de programme. Et puis le score est beaucoup plus aéré et s'écoute très bien d'une traite.
Rien ne m'a choqué niveau qualité sonore, à part les End Credits où on sent vraiment une différence je trouve.
Et j'adore la version de "Klendathu Drop" où les cordes sont beaucoup plus mises en avant dans la deuxième partie.

J'avoue ne pas être méga-friand des cordes synthés de la version film de Klendathu Drop, mais c'est peut-être l'habitude de la version album. Pour le thème entendu dans They Will Win, j'aime beaucoup la variation qui fait la transition entre Rico's Roughnecks (sur celui-là le son est légèrement étouffé par rapport au reste) et Destruction of the Rodger Young (là le son devient soudainement beaucoup plus clair et fort...).

Une autre idée un peu agaçante de Varèse est d'avoir fait un fondu enchaîné entre Radio Shack (inutilisé dans le film) et la version alternative de Whiskey Outpost Pt.2. Cela donne mois de punch au démarrage du second morceau. Une pause réelle entre les deux aurait été préférable, à mon sens.

[Malastrana]

Une autre idée un peu agaçante de Varèse est d'avoir fait un fondu enchaîné entre Radio Shack (inutilisé dans le film) et la version alternative de Whiskey Outpost Pt.2. Cela donne mois de punch au démarrage du second morceau. Une pause réelle entre les deux aurait été préférable, à mon sens.

Je suis en train de me faire mon album perso en récupérant des éléments du bootleg pour compléter les bonus (d'ailleurs si tu as une version de haute qualité et d'autres idées oubliées par varèse, n'hésite pas à en discuter !), et je songeais également à faire cette modification (et tenter une normalisation de l'enveloppe de ce fameux morceau, car je persiste: il sonne moins haut que le reste du double album !).

[Edern]

Oh, tu n'as pas à persister: je suis bien d'accord avec toi concernant cette variation de rendu sonore...

Pour les oublis de Varèse on peut aussi se reporter à la piste musicale isolée du DVD. La version film de Bugs Attack On Newsman, la version film de Whiskey Outpost Pt.2 (avec le plan sur Michael Ironside dégouté en voyant une nouvelle vague d'arachnides arriver)... Il y en a peut-être d'autres.

[DarkCat]

Juste pour info, SAE propose 30 % de réduction sur quelques titres de BSX, dont justement le CD "Watermelon Cookies", consacré aux musiques de Zoe Poledouris-Roché.

[Lee Van Cleef]

J'avoue ne pas être méga-friand des cordes synthés de la version film de Klendathu Drop, mais c'est peut-être l'habitude de la version album.

Une accoutumance inhibitrice à laquelle je devrais échapper, étant donné que je n'ai plus écouté depuis un sacré bail l'album d'origine et n'ai aucunement l'intention de lui offrir une nouvelle danse avant l'achat, prévu pour le mois prochain si tout se déroule sans anicroche, de la Deluxe Edition.

[Edern]

Garde la version d'origine sous le coude quand même... Sinon les cordes supplémentaires passent mieux à mes oreilles dans Whiskey Outpost Pt.2, mais il faut dire qu'elles sont présentes tout au long du morceau (sans prendre en compte Radio Shack et Death of Dizzy) et ne semblent donc pas "surgir" de nulle part (mais c'était peut-être l'effet souhaité sur Klendathu Drop).

En réécoutant l'album de 1997, je m'aperçois combien le mixage y est beaucoup plus ample et soigné, avec un rendu orchestral puissant. Même la chanons Into It est mixée différemment sur la version Deluxe... Et je préfère encore la version de 1997 dans ce cas!

[Lee Van Cleef]

Enfin ! Starship Troopers a réussi à trouver le chemin de mon lecteur affamé de fanfares destructrices, au terme de moult et parfois ubuesques péripéties dont je pourrais vous faire le résumé haut en couleurs si, fondamentalement, je ne m'en balançais pas comme de colin-tampon. Adieu donc, périlleuse odyssée du colis impatiemment attendu ! A la place, causons musique dans la joie et la bonne humeur. Car, pour moi qui ne connaissais pas le Varese décharné des années 90 sur le bout des doigts, cette Deluxe Edition flamboie avec l'éclat des redécouvertes majeures. Le score, sans commune mesure, au bout du compte, avec l'image monolithique que je m'en faisais jusqu'alors, est un de ces colosses battant en brèche l'idée communément répandue selon laquelle le roi Basil, adepte d'une simplicité viscérale, était incapable de sophistication. Ses lourdes bottes de combat aux pieds, il livre bataille sur tous les fronts, évidement contre les arachnides belliqueux, mais aussi contre les lavages de cerveau propagandistes et le sacrifice cynique d'une jeunesse malléable. En résulte un sidérant tourbillon où l'acier rugissant fusionne avec des jingles à l'ironie corrosive. Superbe terre de contrastes, qui voit le fameux et exaltant Klendathu Drop précéder son jumeau horrifique Klendathu Battle, tandis qu'à l'écran, les sourires Colgate se décomposent face à l'atrocité du carnage. En 2015, le vieux Van Clef avait eu droit à Judge Dredd. Cette année, il a Starship Troopers.

[Edern]

Petite curiosité qui traine sur YouTube: Together Until Goodbye, une chanson tirée du film mexicain ¡Tintorera! (à la réputation déplorable) qui doit sa musique à Poledouris, ses paroles à Carol Connors et Ayn Robbins, et chantée par Kelly Stevens.

[Le Yéti]

Contre toute attente, et sans doute parce que le Deluxe Edition est un peu mieux garni en électronique, j'adore les cordes synthé de Klendathu Drop.

(je n'arrive pas à croire que je viens d'écrire ça)

Ça me fait penser un peu à ce que Newman a pondu dans Spectre, notamment avec Snow Plane : il y a quelque chose d'assez étrange dans l'utilisation de fausses cordes, mais elles vont si haut et si vite que… ça passe nickel pour moi. Je trouve ça même charmant.

Bon, je replonge dans mon écoute de ce monument de musique de film où chaque piste fourmille de détails charmants, d'orchestrations aux petits oignons (bordel ces montées en puissance des percus !) et ces thèmes qui sortent de nulle part ! Quelle claque.

(et sinon je me rappelle aussi pourquoi je n'aime plus acheter des CDs : le boitier cristal merdique, une dent centrale perdue, les artworks hideux de Varèse... Heureusement qu'il y a un livret, franchement ça fait plaisir.

EDIT : je me suis réécouté le Klendathu Drop du premier CD et... ouais, y'a un vrai problème de mixage. L'original est plus grave, plus profond. Le Deluxe est plus clair, plus rond presque… Du coup va falloir vivre avec ça.

*part à la recherche du bootleg*

[Lee Van Cleef]

2016 restera décidément un cru de premier ordre pour le roi Basil. Après l'intégrale fracassante de son chef-d'oeuvre Starship Troopers, voici que débarque tous gyrophares hurlants un RoboCop 3 reléguant illico au rang d'obsolète antiquité l'édition originelle sous-alimentée. Désormais plein comme un oeuf, le score confirme avec superbe ce que les trente minutes anorexiques des années 90 avaient daigné nous laisser entrevoir : ce troisième opus est bien plus va-t-en-guerre que son grand frère. D'où pléthore de marches énervées et de décharges d'adrénaline au rythme haletant, qui attestent, s'il en était besoin encore, que Poledouris restait l'un des derniers compositeurs de l'époque (au coude-à-coude avec maître Jerry, bien sûr) capables d'imbriquer harmonieusement grand orchestre et légions de synthés. Tonton Hans et ses nervis, qui commençaient déjà à tirer toute la couverture à eux, auraient été bien inspirés de prendre des notes.

[Dadid]

Tu me fais saliver, mais je devrais avoir le mien ce soir... ça va robocoper sec. Quant à ta dernière remarque, bin oui, même si à l'époque de Robocop ou ses suites tout était loin d'être au niveau de Poledouris (faut pas rêver non plus), on imagine que trop bien comment ces films seraient mis en musique aujourd’hui - des scores insipides qui (au mieux) s'oublient aussitôt - en tout cas par moi !

[Starfe]

D'ailleurs, je ne l'ai même pas écouté, que pensez-vous du Robocop de Pedro Bromfman ?

[Cinéphonia]

D'ailleurs, je ne l'ai même pas écouté, que pensez-vous du Robocop de Pedro Bromfman ?

Comme l'a si bien dit Krull il y a quelques temps: "RoboCop nouveau, c'est 50% à la mode, 50% chiant, 100% de la merde"

[Alcibiade]

Excellente découverte que ce "Robocop 3" (et je ne parlerai pas du film qui franchement ne vaut rien par rapport au Kershner). Pour ma part une découverte complète car l'ancien Varèse de 28 minutes ne pouvait permettre une appropriation quelconque du score que j'avais indument trouvé très anecdotique, voire vain. L'hésitation entre le "Hellboy" et ce "Robocop 3" n'a pas duré en fait si longtemps, et ceci surtout lorsque les finances obligent à un choix cornélien. Et entre un compositeur que je n'apprécie pas plus que cela mais dont le score était conçu a priori comme mémorable (bien que le thème évidemment soit modérément percutant, avec certes aussi la mélancolie du thème paternel, je reste cependant un auditeur capricieux rapidement gagné par le somnambulisme que provoque en moi le style ronflant de Beltrami) et entre un compositeur que j'apprécie davantage mais dont le score était conçu comme dispensable, j'ai opté finalement pour le second choix. Et quel bonheur que de trouver là le point d'orgue du premier "Robocop" : une souplesse dans la composition et en même temps une radicalité définitive, avec ces nappes synthétiques dont Poledouris avait le secret et qui ne se démoderont jamais. Rivalisant presque avec le "Cherry 2000", ce "Robocop 3" est une friandise coupable dont le "End Crédits" de près de 8 minutes (reprenant tous les thèmes sur le ton de la synthèse cybernétique) achève de donner à l'ensemble le cachet rare d'une œuvre à part entière. Quatre écoutes n'y suffiront pas, et je retourne de ce pas m'en faire une suprême cinquième portion.

[Lee Van Cleef]

Quatre écoutes n'y suffiront pas, et je retourne de ce pas m'en faire une suprême cinquième portion.

Eh bien, mon boulimique camarade, que pourrions-nous te souhaiter de mieux qu'un appétit goulu ? Empiffre-toi donc à satiété, mais de grâce, sans projection intempestive de miettes musicales.

[Edern]

Voilà dix ans que Basil Poledouris est mort
Superbes souvenirs du concert de cet été à Ubeda...
On peut d'ailleur voir et à écouter pas mal de choses ici

[Lee Van Cleef]

Dix ans déjà que le roi Basil s'en est allé, laissant derrière lui sa couronne sertie de gemmes céruléennes et un trône étincelant de reflets d'or, sur lequel nul ne s'est encore montré digne de s'asseoir... Et ça n'est que maintenant que le vieux Van Cleef, après avoir laborieusement rampé hors de sa tanière, vient honorer la mémoire du glorieux monarque ! Heureusement, d'autres vassaux à la loyauté inentamée par le cours du temps ont travaillé, dans l'ombre, afin de marquer d'une pierre blanche le funèbre anniversaire. Du moins, si l'on en croit les rumeurs annonçant le retour imminent, cette fois sous la houlette d'Intrada, du superbe Blue Lagoon, l'une des oeuvres les plus lumineuses de Poledouris.

A propos, mes bons amis, que penser du bien moins souvent évoqué Return to the Blue Lagoon ? Voilà un titre que mes oreilles ne connaissent point et qu'il me plairait assez, a priori, de voir extirpé de l'ombre. A défaut de s'être toujours surpassé sur les suites de ses propres partitions (Free Willy n'est pas exactement mémorable, le numéro deux pas davantage), le compositeur est parfois arrivé à de réjouissants résultats, pourvus d'un esprit "série B d'action" fort délectable, en élaguant avec patience et dextérité ses grands classiques (Conan the Barbarian, RoboCop) de leurs majestueuses ramures.

[Edern]

Return to the Blue Lagoon mériterait effectivement l'attention d'un label spécialisé.
Poledouris y reprend partiellement le thème original pour l'intégrer au nouveau. Le ton est plus aventureux qu'enflammé. Moins de romantisme et plus de grands espaces donc, et un style d'écriture qui s'approche de White Fang (sans les éléments électroniques), composé à la même époque. Voilà de quoi attiser ta curiosité, j'espère.

[Lee Van Cleef]

Merci du renseignement, Trooper ! Allons, le disque doit bien pouvoir se trouver à vil prix quelque part, dans les abysses du Net où nulle lumière n'éclot jamais... Une telle acquisition se marierait idéalement à la toute jeune intégrale du lagon d'origine, que nos amis d'Intrada semblent avoir garnie d'affriolants compléments.

[Edern]

Pour les passionnés d'un compositeur il est toujours amusant de noter les "ponts" que l'on peut trouver d'un score à l'autre. Under Siege 2 reprend des idées entendues dans des scores comme The Jungle Book, Lassie, Hots Shots! Part Deux, Robocop 3 et annonce aussi des éléments que l'on retrouvera dans Breakdown, Switchback (un autre film de train) et Starship Troopers notamment.
Un excellent morceau totalement absent de l'édition de 1995 et qui régalera les amateurs de Basilou est Mercs Take Over Train : cinq minutes menées tambour battant, mêlant synthétiseurs tendus et un orchestre apportant couleurs et émotions... Mais il y a plein d'autres friandises comme ça tout au long du nouvel album paru chez Varèse.

Tiens, en écoutant la piste Plaisir d'Amor (?), je me demande si Poledouris n'y a pas camouflé le thème amoureux de The Blue Lagoon façon musette

[SamSam]

Je débarque ici après avoir lu le classement 2016 (oui 2016) des écoutes des différents rédacteurs d'UnderScores. Et cela m'a permis de découvrir qu'il existait une version Deluxe de Starship Troopers.

J'étais ravi mais en vous lisant je suis... perdu!
Il a l'air assez décevant niveau mixage des morceaux et des sons synthétiques plus présents si j'ai bien compris, et son intérêt réside surtout dans le fait d'avoir des pistes supplémentaires, c'est cela?

Il est encore dispo chez Varèse (les 3000 exemplaires ne se sont pas écoulés en 1 an) mais il y a quand même 13.5$ de FDP (en plus de l'album à 24$) donc je suis dubitatif sur le prendre ou pas.
Et en vous lisant, je décèle de la déception et de l'embarras. Mais je ne comprends pas alors pourquoi il se retrouve dans bon nombre de classements des rédacteurs...

[Nameless1138]

En ce qui me concerne, le mixage de ce Deluxe de Starship Troopers ne me gêne pas du tout, et c'est sans doute l'un des titres que j'ai le plus écouté en 2016. Franchement, pour la quantité de musique inédite ça vaut vraiment le coup, c'est un album totalement différent. Après oui, il y a certaines pistes où les synthés sont plus mis en avant par rapport à l'album d'origine mais ça ne me dérange pas, c'est surtout une question de goûts je pense.

[Edern]

Evidemment, pour qui est fan de Basilou ou du film, la version Deluxe vaut carrément le coup ! Je suis un peu déçu parce que cette version n'est pas "ma" version ultime personnelle. Niveau mixage (et je ne parle pas vraiment des synthés mais plutôt du côté étriqué du son du Deluxe par rapport à l'album - très ample et puissant) ou encore assemblage de morceaux ou versions alternatives mises de côté... Mais pour le reste c'est super d'avoir enfin une version aussi garnie !