Riz Ortolani

[Ozu]

j'ai lu une intéressante nécrologie de riz ortolani dans "le monde" de la semaine dernière - étonnant car on peut penser que sa mort n'intéresserait pas grand-monde. qui peut me conseiller quelques cds de lui? je ne possède que "cannibal holocaust", parfaitement écoutable à mon avis, et qui n'a pas du tout vieilli.

merci d'avance.

[Mortimer]

On en a parlé Ici

[Mortimer]

Sinon ça c'est pas mal

[Ozu]

cannibal holocaust (1979) :

- je suis épaté par la qualité sonore, instruments très proches, qui nous replonge dans l'ambiance des disques pop des années 70.
- le thème principal, langoureux avec une introduction de guitares acoustiques, pourrait tout à fait être celui d'un film érotique ("emmanuelle" quelconque) de cette période...aucun rapport avec un film d'horreur.
- le 3ème morceau, "cameramen's recreation", c'est tout à fait la pop de l'époque, genre peter frampton (un nom qui ne dit plus rien à 90% de la population). "relaxing in the savana", quant à lui, c'est ce que faisait stevie wonder dans ces années-là.
- les morceaux proprement d'épouvante ont une amplitude dynamique très forte, le "massacre of the troupe" a le son de l'orgue fou d'un deep purple, et la batterie y est omniprésente, très intelligemment utilisée (tout comme dans "savage rite"). on sent que, avec bien moins de moyens qu'aujourd'hui (tripatouillages électroniques), riz ortolani s'est tout de même bien éclaté...j'ai pensé par moments au 1er "o men"...
- et, dans le même genre que le morceau-titre, il y a la 6ème plage, de longues notes, tapis de violons sur fond d'arpèges de guitares, on pourrait se dire le compositeur a voulu illustrer un baiser langoureux sur une plage... jusqu'à ce que l'on regarde le titre du morceau : "crucified woman"! je ne peux m'empêcher de penser que riz ortolani devait avoir un sacré humour...

au total, un magnifique cd, varié, daté juste ce qu'il faut, toute une époque, et qu'on devrait recommander chaudement...

[Lee Van Cleef]

Des collaborations "en haute-fidélité" (© Stéphane Lerouge — les contrevenants mal inspirés seront dévorés par des fox-terriers affamés depuis trois semaines) qui ne connaissent pour ainsi dire jamais les honneurs de nos vertueuses conversations, il en existe pléthore. Le binôme Pupi Avati-Riz Ortolani fait partie de ces couples de cinéma toujours voilés d'ombre, peut-être parce que le réalisateur, en dépit d'une filmographie qu'on pourrait dérouler tel un très respectable papyrus, n'a réellement marqué les esprits que grâce à La Casa Dalle Finestre che Ridono... lequel n'a pas été mis en musique par Ortolani. N'empêche, ces deux-là ont fait un bout de chemin ensemble. A quelques rognure près, la fin de carrière du compositeur, dans les années 2000, s'est d'ailleurs exclusivement blottie dans le giron d'un Avati resté très actif. Il Cuore Altrove et La Rivincita di Natale, réunis sur un même disque, n'ont que de squelettiques chances de rejoindre le panthéon flamboyant du grand Riz, où siègent majestueusement des cadors d'un autre gabarit. Mais les doux plaisirs que j'y ai puisés méritent mieux qu'un reniflement de dédain. En particulier dans le cas du second cité, tiré à quatre épingles, un sourire enjôleur et jazzy aux lèvres.

[Lee Van Cleef]

Faudrait quand même qu'ils arrêtent les frais, chez Quartet, avec ces doubles albums dédiés aux scores italiens. A chaque fois, on se retrouve face à des éditions pourvues de grasses poignées d'amour, et qui feraient bien de suivre un régime strict au lieu de grignoter sans faim des alternates à l'intérêt plus que discutable. Au début, La Vergina di Norimberga séduit par son inclination canaille à toquer à toutes les portes, tantôt celle de l'épouvante gothique, derrière laquelle se tordent mille serpentins de brume, tantôt celle d'une pop endiablée dont les contorsions jazzy rappellent le jubilatoire thème d'Il Sorpasso, du même Ortolani. Mais comme de juste, cette partition hybride échoue à tenir la distance quasi marathonienne qu'on lui a imposée. Alors que se profile le terme du premier CD, on laisse déjà pendre une lippe dubitative ; avant même que le second ne soit arrivé à mi-parcours, on ne rêve plus que d'en terminer enfin. Et pourtant, vous allez voir que le vieux Van Cleef tombera encore dans le panneau avec les deux disques tout frais du capiteux Fantasma d'Amore...

[Scorebob]

Chez QUARTET on annonce un Riz Ortolani inédit et ma foi intéressant:
le Cinquième Mousquetaire qui serait le chapitre final des films de Richard Lester sur ce sujet:

http://www.quartetrecords.com/the-5th-musketeer.html

A écouter le premier thème on se croirait plus au far-west que dans les plaines Françaises du XVI siècle.

[Mortimer]

Comme dit ailleurs je suis assez tenté par le score de Sotto il segno dello scorpione de Vittorio Gelmetti

[Lee Van Cleef]

Ne l'appelez surtout pas "Ritz" ! Bon pied, bon oeil et bonne oreille dans l'entretien garnissant les bonus de l'édition The Ecstasy of Films de Zeder, le génial Ortolani voue aux gémonies les gredins qui s'amusent encore à piquer son prénom (lequel, pour la petite histoire, est le diminutif de Riziero) d'un "t" l'insupportant au dernier degré. Tout au long d'une interview qu'il irrigue de sa gouaille on ne peut plus latine, le compositeur se révèle assez peu loquace sur son style, passe en coup de vent sur sa collaboration au (très) long cours avec Pupi Avati (dont Zeder, qui vaut surtout pour les stridences synthético-herrmanno-rock de son agressif thème principal, représente moins un accomplissement qu'un chouette appendice) et régale d'anecdotes tirées de ses jeunes années lorsqu'il boulottait de la vache enragée. Sourire diabolique au coin des lèvres, il se remémore sa première rencontre avec sa future femme Katyna Ranieri, chanteuse de renom, qui trouvait minables les arrangements qu'il composait et ne se privait pas de le faire savoir à tout le monde.

En parlant d'anecdote, le vieux Van Cleef vous en propose une à propos de Zeder. La terrible séquence finale, incontestable sommet d'un film qui lambine un tantinet à faire monter la pression, s'avère identique en tout point à celle de Pet Sematary. Tout le croustillant de la chose tient à ce qu'Avati avait bouclé son histoire de résurrections sous tutelle technologique deux ans avant que le bouquin du King n'envahisse les librairies...

[Lee Van Cleef]

Comme dit ailleurs je suis assez tenté par le score de Sotto il segno dello scorpione de Vittorio Gelmetti

Rien à voir avec Ortolani, mon brave Morty, mais j'ose espérer que mon pétulant enthousiasme (du genre à effectuer des saltos arrière au sommet d'un escalier en colimaçon) s'est révélé suffisamment contagieux pour t'enjoindre à passer sans attendre davantage à la caisse.

[Mortimer]

C'est fait depuis un moment déjà

[Lee Van Cleef]

Bim ! Entre les deux yeux ! J'aurais dû m'en douter depuis le début, tiens...

[Mortimer]

C’est vrai j’aurai déjà pu répondre à ton post l’autre jour mais le temps que je vois le débat avait déjà viré sur L'Uomo Puma et Supersonic man . Des scores qui me laissent assez perplexe !

[Dadid]

Tu tapes dans le mille en parlant de perplexité, sentiment qui convient tout autant à ces deux films - je veux dire, entre une franche rigolade et un moment de profond désespoir face à tant de nullité !

[Mortimer]

A défaut de nouveautés Beat Records exhume du bis italien et pas n'importe quoi
Extrait
Sortie le 20 février

[Dadid]

En effet, ça fighte grave.

[Lee Van Cleef]

Il n'y a pas si longtemps, en je ne sais plus quelle autre section du forum, j'exigeais à cors impérieux et à cris stridents que soit exhumé enfin le dynamite cocktail du grand Riz. Un peu plus tard, opiniâtre à mon labeur de persuasion, j'en glissais un remuant extrait à l'intérieur de mon blind test voué à l'accordéon et bien sûr à la guitare électrique, deux chats pas exactement de la même portée. Et aujourd'hui, mon entêtement porte avec superbe ses fruits. Croyez-moi, gentlemen, ça va saigner dans les chaumières ! Et en abondance !

[Lee Van Cleef]

Est-ce que vous aimez les films avec des gladiateurs, gentlemen ? Il n'est pas certain que ce Il Guerrieri dell'Anno 2072 sans le sou, avec les hardes de mauvais goût dont il affuble les belligérants d'une arène empoissée par les feux nauséeux d'une centaine de projecteurs, réussisse à convertir les plus dubitatifs d'entre vous. Et la musique d'Ortolani, à des années-lumière des telluriques fanfares d'un Rozsa ou d'un Waxman, ne devrait pas davantage briller d'une lueur persuasive... Largement aussi bis que le machin de Lucio Fulci, elle ne fonctionne que par soubresauts péristaltiques, son électro-encéphalogramme s'enfiévrant aux embardées outrageusement rock de l'orchestre pour s'abîmer, la seconde suivante, dans l'atonie qu'exsudent des synthés infoutus d'invoquer la moindre vision futuriste. Un Love Theme plutôt anecdotique, quoique assez joli malgré tout, surgit au beau milieu de ce barnum dégingandé sans que quiconque n'ait prédit son arrivée, puis s'éclipse sur la pointe des pieds, comme s'il avait réalisé soudain s'être trompé de film. Ma foi, voici bien une incongruité tout à fait charmante, et qui rehausse d'un trait flageolant le drôle d'éclat de ce score de bric et de broc, là où La Casa Sperduta nel Parco, petite pâtisserie pop démoulée pour un succédané à la traîne de Last House on the Left, joue un peu trop systématiquement la carte du contrepied pour réussir à nous épargner les affres de la monotonie.

[Sandou]

Bonsoir à tous !

Première contribution sur le forum Si je ne me trompe pas il y a également une grande création de Riz Ortolani dans un film assez récent, Drive

https://www.youtube.com/watch?v=LcJGH82INkM.

[Dadid]

Une première contribution en chanson, quoi de mieux ? Well done sir !



Au passage une réédition CD serait bienvenue, parce que les prix flottent plutôt haut...