Re: Hans Zimmer sur The Amazing Spider-Man 2 !
Publié : mar. 22 avr. 2014 07:14
Son thème pour ceci n'est pas degueux non plus
https://www.underscores.fr/forum/
BEN oui c'est sublime le Choux en morceaux dans une soupe nom d'un Denrée!Mortimer a écrit :Quoi ? La soupe au choux ?Scorebob a écrit :Sublime morceau.
Entièrement d'accord ! Moi je suis capable de siffler la première minute de ça ....... On reconnait instantanément de quoi il s'agit.Hybrid Soldier a écrit :Essaie d'en siffler un dans la rue ou au taf et trouve moi un mec qui le reconnaîtra !
On touche à la philosophie, là.Je peux aussi te trouver pas mal de types qui peuvent fredonner La soupe au choux, ça en fait de la grande musique de film ?
L'argument parfait pour répondre à ceux qui osaient dire que la B.O. de Tintin de John Williams n'avait aucun thème !!!!Pour d'autre compositeurs, il faut y revenir plusieurs fois, parce que les thèmes sont "plus subtils" ou disons, moins bien ouvertement balancés dans la tronche.
Je ne crois pas que c'était son intention (je ne me souviens pas qu'il ait parlé d'invention originale mais ma mémoire me fait peut-être défaut).il y faisait passer un procédé tout à fait quelconque des modes de jeux d'instruments à cordes dans la musique contemporaine pour une invention originale.
Je conçois que pour un mélomane, l'écriture d'un thème puisse paraître une chose aisée. Mais cette simplicité est un leurre, car c'est précisemment à cette "évidence" que le compositeur aspire et qui exige de lui un travail acharné. L'idée que l'inspiration thématique puisse venir subitement sans crier gare est battue en brèche dès les premières tentatives compositionnelles: il faut longtemps improviser, réfléchir et jeter des centaines de thème avant de trouver le bon, celui qui fait vibrer mais celui qui permettra aussi toutes les variations possibles. Le profil mélodique se sculpte littéralement: le moindre détail, la moindre direction intervallique, la moindre subtilité rythmique, la moindre tension engendrée par l'harmonie suggérée par la mélodie acquiert alors une importance capitale. Plus l'on est expérimenté, plus on passe d'ailleurs du temps là dessus, car on est conscient de l'importance de ces détails.C'est offrir de la variété alors que l'écriture de thèmes, c'est sans doute ce qu'il y a de plus facile à accomplir dans la musique de film.
Je conçois que pour un mélomane, l'écriture d'un thème puisse paraître une chose aisée. Mais cette simplicité est un leurre, car c'est précisemment à cette "évidence" que le compositeur aspire et qui exige de lui un travail acharné. L'idée que l'inspiration thématique puisse venir subitement sans crier gare est battue en brèche dès les premières tentatives compositionnelles: il faut longtemps improviser, réfléchir et jeter des centaines de thème avant de trouver le bon, celui qui fait vibrer mais celui qui permettra aussi toutes les variations possibles. Le profil mélodique se sculpte littéralement: le moindre détail, la moindre direction intervallique, la moindre subtilité rythmique, la moindre tension engendrée par l'harmonie suggérée par la mélodie acquiert alors une importance capitale. Plus l'on est expérimenté, plus on passe d'ailleurs du temps là dessus, car on est conscient de l'importance de ces détails.
Je ne dirais pas tout à fait ça. Les thèmes de Desplat sont moins "in your face" et il me faut souvent longtemps pour les retenir (justement parce que son jeu harmonique n'est pas simpliste, ce qui brouille un peu les pistes mais c'est aussi ce qui maintient beaucoup l'intérêt d'un thème à mon sens).Et je suis d'accord au sujet de Desplat : c'est un très bon compositeur avec une bonne technique, mais je le trouve très faible dans l'écriture des thèmes.
Assez d'accord avec cette analyse. La gageure de la composition c'est de savoir, pour moi en tout cas, combiner la technique, l'invention et l'instinct (l'émotion que peut générer un thème, et même là c'est très subjectif : par exemple, on compose une mélodie, on la trouve tarte, on est prêt à tout jeter et puis quelqu'un vous dit "hé, c'est joli ça").je trouve qu'il raisonne trop de manière intellectuelle et pas assez sur l'émotion, hors, à mon sens, pour faire un bon thème, c'est le plus important
Je plussoie à 100 % ! C'est pourquoi j'ai toujours trouvé cette partition énormissime et même qui confine au chef d'oeuvre pour moi. Dans un aute registre, je trouve que le MISSION IMPOSSIBLE de Danny Elfman, dans son genre, est également énorme !TOTAL RECALL : la manière dont Goldsmith joue avec la dizaine de notes du thème principal tout au long du film est remarquable, car le compositeur utilise ici toutes les possibilités qui s'offrent à lui pour le développer, à tel point que la plupart des morceaux contiennent ce thème ou des variantes parfois dissimulées discrètement en contrepoint d'autres lignes mélodiques, parfois ralentie, ou accélérée, parfois même ségmenté, ou alors en monneyage, ou en ostinato comme pour le final de "End of a Dream". C'est une vraie leçon de composition qui mérite qu'on s'y attarde longuement, car on a beaucoup à apprendre d'une partition monumentale comme TOTAL RECALL, et bien d'autres encore!
Sam Lowry a écrit :qui confine au chef d'oeuvre pour moi. Dans un aute registre, je trouve que le MISSION IMPOSSIBLE de Danny Elfman, dans son genre, est également énorme !
La mienne aussi, peut-être. J'avais eu l'impression qu'il faisait comme si l'idée de travailler un timbre sur une hauteur donnée - et à travers les différents modes de jeu - était une nouveauté, ou en tout cas quelque chose de hors norme. Dans une BO oui, mais pas en musique au sens général du terme.YuHirà a écrit :Je ne crois pas que c'était son intention (je ne me souviens pas qu'il ait parlé d'invention originale mais ma mémoire me fait peut-être défaut).Full Moon: il y faisait passer un procédé tout à fait quelconque des modes de jeux d'instruments à cordes dans la musique contemporaine pour une invention originale.
Tout à fait d'accord. La compétence de compositeur s'affirmant comme l'aptitude à générer des thèmes susceptibles d'être travaillés dans le sens que tu développes. D'où l'intérêt d'une formation traditionnelle à l'écriture, qui ne donnera pas grand'chose si le compositeur n'est pas doué, mais qui apportera des outils utiles à ce que tu décris.YuHirà a écrit :Je conçois que pour un mélomane, l'écriture d'un thème puisse paraître une chose aisée. Mais cette simplicité est un leurre, car c'est précisemment à cette "évidence" que le compositeur aspire et qui exige de lui un travail acharné. L'idée que l'inspiration thématique puisse venir subitement sans crier gare est battue en brèche dès les premières tentatives compositionnelles: il faut longtemps improviser, réfléchir et jeter des centaines de thème avant de trouver le bon, celui qui fait vibrer mais celui qui permettra aussi toutes les variations possibles. Le profil mélodique se sculpte littéralement: le moindre détail, la moindre direction intervallique, la moindre subtilité rythmique, la moindre tension engendrée par l'harmonie suggérée par la mélodie acquiert alors une importance capitale. Plus l'on est expérimenté, plus on passe d'ailleurs du temps là dessus, car on est conscient de l'importance de ces détails.DannyBiker: C'est offrir de la variété alors que l'écriture de thèmes, c'est sans doute ce qu'il y a de plus facile à accomplir dans la musique de film.
Zimmer a souvent avoué être confronté à cette problématique (ce qui explique sans doute pourquoi il réduit de plus en plus ses thèmes à de simples motifs). Mais il me semble avoir lu que Williams également (le contraire m'étonnerait fortement).
Là où je te rejoins, c'est que Zimmer ne travaille pas autant ses thèmes comme le fait Williams. Combiner habilement des thèmes de manière contrapuntique, c'est vraiment difficile techniquement, et Williams y arrive très bien: son thème se retrouve à la basse, imité dans d'autres voix... C'est un approfondissement thématique constant qu'il est l'un des rares à maîtriser à ce niveau dans la musique de film.
Néanmoins, imaginer des thèmes et les faire varier sont bien deux tâches distinctes et tout aussi difficiles l'une que l'autre. Pour varier ses thèmes, on peut se s'appuyer sur des techniques, certes difficiles à maîtriser mais relativement balisées (la technique du contrepoint renversable ou de l'imitation par exemple). Alors que l'élaboration d'un thème obéit à la seule émotion, ce qui fait qu'il faut souvent beaucoup de temps pour arriver à le sortir; quand une deadline approche, cela engendre d'ailleurs des angoisses pas possibles.
Il faut aussi imaginer qu'un thème accompagne un compositeur pendant toute la durée de composition. En une semaine, on a le temps de s'en lasser. Si on n'est pas totalement amoureux de ce motif, si on ne ressent pas soi-même l'évidence et la beauté de celui-ci, il est bien difficile de vivre avec, de l'arranger, de l'orchestrer pendant des semaines voire des mois. Le thème est la fondation même de toute l'architecture de l'oeuvre, c'en est la première pierre, alors qu'un contrechant ou un choix d'orchestration ne sont que des murs non porteurs. Du coup, la qualité d'une variation dépend étroitement de la qualité du thème. Si l'on décide de modifier tout à coup le thème en cours de route, toute la construction s'en trouve chancelante. D'où l'importance de passer beaucoup de temps sur le matériel de base.
Disons que ce qu'il y a d'ennuyant dans l'affaire, c'est que généralement, une mélodie appelle naturellement certains types d'harmonie (en fonction des notes de la-dite mélodie qui correspondent à certaines gammes et modes)... Hors lorsque tu te retrouves, par exemple, avec un thème qui ne correspond pas trop aux notes de la gamme par ton et que tu veux pourtant harmoniser en gamme par ton, tu es obligé de recourir à des compromis ou des astuces pas toujours très heureuses.Alien7 a écrit :mais il n'y a rien de plus compliqué que d'écrire des thèmes car il faut non seulement trouver la bonne succession de notes mais aussi déterminer les harmonies qui vont l'accompagner,
quels sont les titres qui ressortent (et les themes associés) stp ?Jaweco a écrit :On pense aussi à Matchstick Men au cours de cette Electro Suite, c'est quand même pas la première référence qu'on sortirait sur un film de super-héros ! Deuxième écoute, j'aime toujours autant .
Ca non, et les mélodies marquantes sont de plus en plus rares au cinéma. Pas sûr que celui-ci y gagne d'ailleurs. Je suis bien d'accord que tout le travail et le savoir-faire du compositeur se réalise dans l'habillage de la dite mélodie, toutefois, si son talent de mélodiste est au rendez-vous, c'est encore mieux! Parce que lorsqu'un compositeur décide de composer une partition mélodique, donc porteuse de mélodies, autant que celles-ci soient réellement marquantes, de celles qui m'envahissent et dont je ne peux plus m'en défaire avant qu'une autre, aussi accaparante, ne la remplace, comme, par exemple, le magnifique thème "Le vieux Fusil" ou encore le fabuleux thème de "La Banquière", véritable déclaration d'amour à Romy Schneider.Taboulez a écrit : Non pas qu'une splendide mélodie soit si facile que ça à trouver,
Je suis assez d'accord dans le fond: il y a quelque chose de naturel et de profondément spontané dans l'élaboration d'une mélodie.Tandis qu'en théorie la mélodie (sans harmonie) reste quelque chose à la portée du premier siffloteur venu. Non pas qu'une splendide mélodie soit si facile que ça à trouver, mais simplement qu'elle ne nécessite aucun savoir, aucune compétence ni aucun travail véritable
Bah, j'étais dans le sujetYuHirà a écrit :Histoire d'être un peu dans le sujet, je viens d'écouter cette BO et je suis particulièrement impressionné!
YuHirà a écrit :Comme l'évoquait Jaweco plus haut, cela sort vraiment des sentiers battus.
Oui oui, pas d'inquiétude, je faisais allusion à ma propre intervention (au dessus de la tienne), qui était quasi HSBah, j'étais dans le sujet
La musique tonale n'étant que l'élaboration d'une suite d'accords basiques et toutes les possibilités ayant été très largement balisées (mais pas totalement épuisées à mon sens), il me semble difficile aujourd'hui d'écrire une musique réellement imprévisible sans faire de la musique atonale/quasi inécoutable, et encore plus si tu as une connaissance de la musique qui te permet de mieux "prévoir" Le langage harmonique de Zimmer demeurant encore très proche du rock, il est forcément balisé donc pas de surprise à avoir de ce côté à mon humble avis!Au niveau strictement sonore alors ? Parce que pour le reste, c'est, une fois de plus, d'une pauvreté abyssale... et encore une fois, une succession d'accords archi-prévisible ! Sincèrement, je peux couper presque n'importe quel morceau au bout de deux mesures et vous dire quels seront les accords dominants des deux mesures suivantes. C'est désespérant !