Et en avant la musique !

[Lee Van Cleef]

Content que mon périple "hornerien" ait enchanté tes deux bulbes faciaux, vieux Sam. Surtout, profite bien de la dernière fournée, car elle me voit franchir enfin la ligne d'arrivée, dans les gutturales exclamations d'un Bishop's Countdown que les trailers pour blockbusters estampillés Fox ont jadis fait tourner à tire-larigot, puis dans un paroxystique transport que le destin, plutôt malicieux sur ce coup-là, s'est arrangé pour associer à un autre classique eighties, dû non plus à James Cameron mais à son grand rival dans le domaine de l'entertainment hollywoodien virtuose.

[Lee Van Cleef]

Le temp track, c'est le mal ! En règle générale, nous autres béophiles sommes plutôt d'accord pour vouer à la géhenne d'où elle n'aurait jamais dû s'échapper cette pernicieuse pratique. Mais il arrive parfois que la muse du compositeur, au lieu de se retrouver pieds et poings liés devant les figures musicales imposées, soit au rendez-vous. Ainsi, Ludovic Bource, confronté au spectre pour le moins imposant de la love story quasi nécrophile de Vertigo, était parvenu dans The Artist à donner avec brio la réplique à Bernard Herrmann. Le film, hélas, refusa de nous donner à entendre les derniers soubresauts du thème à bout de souffle de George Valentin. Mais le vieux Van Cleef, lui, n'est pas si rabat-joie !

[Misquamacus]

Ouahou ! Excellent travail encore une fois sur mon film culte "Aliens". Bravo !

[Jimbo]

Merci mon cher Benjamin Lee !
Comment peut-on ne pas penser qu'Horner était un génie dans l'action-suspens-scoring quand on entend ça ? ALIENS est un monument dans la carrière d'Horner. Mais c'est aussi pour moi, l'une des plus belles symbioses image/musique de la science-fiction.
Fantastique.

Pour se persuader du génie d'Horner en action-suspense, écoutons aussi Ambush de Clear and Present Danger, Samuel's Death de Legends of the Fall et Al Bathra de Courage Under Fire ! Des monuments musicaux.

[Mortimer]

Excellent montage pour The Artist ! Bravo l'artiste

[Lee Van Cleef]

Merci, mes bons camarades, merci ! J'en rosirais d'un plaisir narcissique si mon épiderme tanné par les siècles en était seulement encore capable... Mais vos compliments ne me feront pas oublier mes anonymes confrères, qui, ayant trouvé asile sur YouTube, abattent de leur côté un tout aussi chouette boulot. L'un d'entre eux m'a d'ailleurs carrément coupé l'herbe sous le pied, en donnant forme à l'une de mes petites ambitions : restaurer sous sa forme originelle la scène de The Empire Strikes Back qui nous fait découvrir l'Empire et ses immenses déploiements armés. On ne pourra pas reprocher à ce brave d'avoir traité son boulot par-dessus la jambe, puisqu'il a très habilement "gonflé" une musique initialement un poil trop courte pour habiller ladite séquence de bout en bout.

[Lee Van Cleef]

Le kaiju eiga, ce sont des effets spéciaux revendiquant fièrement leur esprit artisanal, des maquettes vouées à finir en miettes et des types engoncés dans d'extravagants costumes, qu'on lâche au milieu des gratte-ciel miniatures... De saines petites joies, en d'autres termes. Mais le père fondateur Inoshiro Honda, épaulé notamment par les très expressives musiques d'Akira Ifukube, n'a jamais perdu de vue l'inguérissable traumatisme auquel le genre tout entier doit son existence même.

[Dadid]

Deux classiques présentés sous un nouveau jour, merci !

[Lee Van Cleef]

C'était le bon temps ! Les jours heureux où Alan Silvestri régnait en compagnie de quelques autres compositeurs hâlés par le soleil sur les blockbusters estivaux. A l'aube des années 2000, cette saine domination avait déjà commencé à nettement s'effriter. Mais quand les studios, pensant à notre homme de loin en loin, l'autorisaient à jaillir toutes flammes crépitantes de son terrier, il ne faisait pas davantage qu'autrefois dans la dentelle ! Mon modeste effort, malgré les coups de katana parfois maladroits dont j'ai parfois été contraint de le larder (il y avait bien plusieurs dizaines de secondes en trop dans le morceau tel qu'on le connaît), devrait vous en convaincre, gentlemen.

[Lee Van Cleef]

C'est marrant, je me rends compte seulement maintenant qu'une fois Puccini mis au rebut (avec, ça va de soi, tous les égards dus à son rang), le bref travelling sur la chaîne stéréo beuglant Nessun Dorma à pleins poumons n'a plus guère de raison d'être... Mais il fallait bien passer par ces méthodes expéditives pour tenter de redonner figure à peu près convenable à la grande scène du bal dans The Witches of Eastwick. Plus d'une minute du morceau original est hélas restée à la fourrière. Le vénérable Williams daigne accorder l'absolution au vieux Van Cleef...

[Julien]

Une chose est sûre en visionnant cette vidéo, Williams connait sur le bout des doigts, le répertoire musical des grands compositeurs français !

[Lee Van Cleef]

J'aimerais tellement, à l'heure actuelle, pouvoir en dire autant d'autres compositeurs hollywoodiens ! Mais dans la catégorie lourdement achalandée des voeux pieux, celui-ci est apte à fracasser quelques records... Bref ! Oublions jusqu'à nouvel ordre la poésie aux reflets d'obsidienne et d'émeraude, et allons patauger aux côtés d'Ennio Morricone dans la tourbe froide des tranchées de l'avant-garde. Quel dommage que Janus ne se soit jamais aventuré dans les environs (à moins que ?) pour y farfouiller à droite et à gauche : je suis certain que ma petite vidéo assemblée avec grande piété lui aurait fait chaud au coeur.

[Sam Lowry]

Ainsi, Ludovic Bource, confronté au spectre pour le moins imposant de la love story quasi nécrophile de Vertigo, était parvenu dans The Artist à donner avec brio la réplique à Bernard Herrmann. Le film, hélas, refusa de nous donner à entendre les derniers soubresauts du thème à bout de souffle de George Valentin. Mais le vieux Van Cleef, lui, n'est pas si rabat-joie !

Superbe montage (que j'avais loupé au moment de ton post, mon cher Lee, toutes mes excuses) ! Ludovic Bource s'en sort avec un certain brio, je dois bien le reconnaitre. Dommage que le film (et le Blu-Ray) ne nous ait pas proposé la scène avec la musique d'Herrmann, puis avec celle de Bource. Heureusement que tu veilles au grain pour réparer cet affront !

[Lee Van Cleef]

Dommage que le film (et le Blu-Ray) ne nous ait pas proposé la scène avec la musique d'Herrmann, puis avec celle de Bource.

A ce propos, je me suis parfois demandé si Bource n'avait pas profité des multiples ciné-concerts dont The Artist fait l'objet depuis plus de cinq ans, pour exhumer des tiroirs où elle se languit et dépérit sa propre version de la séquence du suicide avorté. Voilà qui me surprendrait fort, pour tout avouer, mais sait-on jamais...

[Lee Van Cleef]

On reste embourbé en plein champ de bataille après le cauchemar sonore du Maestro, mais le ton change radicalement. Cette fois, la guerre est devenue cool ! Normal, me direz-vous, avec un Stallone chevelu s'échinant à ressembler à Mark Gregory (alors qu'on a plutôt pour habitude de prétendre l'inverse) et surtout maître Jerry, auquel je n'ai pas ménagé mes efforts pour rendre sa superbe, quelque peu écornée jadis par le choix de préférer la musique du second Rambo.

[Edern]

Merci Lee, c'est un chouette boulot
C'est à se demander où tu cachais tes compétences jusque là...

[Sam Lowry]

Dans un autre topic, on parle de l'abus de mickey-mousing dans la musique des scènes d'action moderne... Voilà ce qu'il faudrait faire aujourd'hui. Même des décennies plus tard, Goldsmith enfonce tout ce qui se fait aujourd'hui, ou presque... (rhhhhaaa la reprise du thème à 4'20 dans cette video !!!) Merci Lee !

[Edern]

Marrant, je trouve que c'est l'exact contraire aujourd'hui : il n'y a plus vraiment de synchronisation explicite dans les musiques d'action, tout est dans les pulsations/rythmiques insistantes, ponctuées de montées/descentes, qu'on peut plaquer et remonter (allonger/raccourcir) sans trop de souci au montage.
Ce qui est sûr par contre en comparant le travail de Goldmsith sur Rambo III et ce qui se fait aujourd'hui, c'est l'absence de thèmes mélodiques forts intégrés aux morceaux d'action (aujourd'hui les thèmes apparaissent souvent uniquement pour souligner un passage clé, un court passage victorieux par exemple).

[Le Yéti]

On reste embourbé en plein champ de bataille après le cauchemar sonore du Maestro, mais le ton change radicalement. Cette fois, la guerre est devenue cool ! Normal, me direz-vous, avec un Stallone chevelu s'échinant à ressembler à Mark Gregory (alors qu'on a plutôt pour habitude de prétendre l'inverse) et surtout maître Jerry, auquel je n'ai pas ménagé mes efforts pour rendre sa superbe, quelque peu écornée jadis par le choix de préférer la musique du second Rambo.

Magnifique <3

[Edern]

Cette fois, la guerre est devenue cool !

— Je dirais même plus : la guerre, c'est fantastique !

[Sam Lowry]

Marrant, je trouve que c'est l'exact contraire aujourd'hui : il n'y a plus vraiment de synchronisation explicite dans les musiques d'action, tout est dans les pulsations/rythmiques insistantes, ponctuées de montées/descentes, qu'on peut plaquer et remonter (allonger/raccourcir) sans trop de souci au montage.

Tu n'as pas tort non plus, au moins en ce qui concerne le scoring d'action à la RCP. Mais deci, delà, il y a certains compositeurs qui font des efforts : je pense en particulier à un type comme Bear McCreary (voir son fantastique HUMAN TARGET). Brian Tyler, bien qu'il soit une grosse feignasse, essaie parfois d'intégrer son thème dans les scènes d'action... bon, il n'y arrive pas toujours très bien, je le reconnais, mais il essaie.

[Edern]

En te lisant, me vient une autre remarque. Ce n'est pas tellement que les thèmes ne sont pas utilisés. J'aurais même tendance à dire que le scores façon RCP le font énormément ! Le souci c'est leur "remarquabilité" (je ne sais pas comment exprimer ça autrement). Depuis quelque années, ils se fondent dans la masse sonore sans vraiment se démarquer, et on a l'impression qu'ils passent au second plan, même s'ils sont toujours là pour structurer l'ensemble.

Un autre souci, venu aussi du formatage façon RCP, sans qu'on a l'impression que beaucoup de thèmes principaux sont calqués les uns sur les autres, avec simplement des variations de notes minimales. Même au sein d'une même série de films, il y a une tendance à faire à chaque film de nouveaux thèmes "calqués", plutôt que de s'embêter à faire des variations et broder, construire autour des thèmes existants. Je pense notamment à la série des Transformers de Jablonsky. Rien ne justifie la mise aux placard des thèmes du premier film, et pourtant, dans les suites, on a droit à des thèmes "nouveaux" qui jouent le même rôle que les anciens. Un peu comme si arranger et orchestrer autour de thèmes établis était plus compliqué que d'écrire de nouveaux thèmes construits sur un même modèle. Mmmh... je ne sais pas si je suis très clair

[Lee Van Cleef]

C'est à se demander où tu cachais tes compétences jusque là...

Cette boutade-là, je parie que tu la gardais au chaud depuis des années, n'attendant pour la libérer au grand air qu'un post un tant soit peu propice ! Autant dire que tu peux carrément m'adresser des remerciements, et même doublement. Car il s'en est fallu de peu que je ne te coupe un peu plus tôt l'herbe sous le pied, plus précisément lors de l'inauguration du fil appelé "Où est Zimmer ?", au sein duquel je m'étais dit en riant à beaux chicots que le trait d'esprit du colonel Trautman aurait fait sensation. Dommage que je n'ai pas cédé à la diabolique tentation, tiens !

[Lee Van Cleef]

A force de faire le terre-neuve au milieu des partitions brimées, le vieux Van Cleef va bien finir par édulcorer sa proverbiale image de raseur éructant et sardonique pour écoper de celle d'un placide saint-bernard, arborant autour de son cou un petit tonnelet d'alcool à destination des compositeurs pris dans la gangue froide du development hell... Macabre perspective que celle-ci. Enfin bref, aujourd'hui, c'est Elmer Bernstein que je me suis occupé, tant bien que mal, de requinquer. Son formidable Scarlet Letter, passionné sans aucune retenue, traversé d'éclats de violence fonçant au pas de charge, n'avait pas eu l'heur autrefois de satisfaire les costards-cravates hollywoodiens (ni Demi Moore, à ce qu'il parait), qui lui préférèrent un John Barry plus pépère. Après tout, pourquoi pas ? N'empêche que le vaillant Elmer, qui gratifiait là sa carrière finissante d'un épique fleuron, aurait mérité de voir braqués sur lui les feux de tous les projecteurs au lieu d'être relégué tel un malpropre en coulisses.

[Mortimer]

Toujours aussi bien fait ces montages ! Tu n'as pas de problème de droits d'auteur avec ces vidéos ?