Et en avant la musique !

[Pierrebrrr]

Les tortues ninja quoi, mec !

Dire qu'il y a des gens qui ont la nostalgie de ce truc...

Non, moi je te parle de ça: Attention, le gars avec la baguette, par rapport à la vidéo précédente, c'est pas Vanilla, c'est Brian ! Sinon, mais où sont donc les choristes ?

[Edern]

Sinon, mais où sont donc les choristes ?

Ce sont eux qui tiennent la caméra

[Denshaotoko]

Oui, j'ai vu la vidéo postée par Tyler et oui, j'aime bien ce que fait Tyler en général, c'est très honnête comme zique et ça me convient

[Lee Van Cleef]

On remarque bien combien le score (atroce sur ce morceau) de Zimmer nappe les images sans tenir compte ni du montage ni de ce qui se passe à l'écran, la scène (excellente) est tartinée de bout en bout, on aboutit à un résultat sans aucun relief. Frappant par exemple de voir que les "pics" dramatiques de la scène ne sont absoument pas présent dans a musique: aucune effet de suspension, par exemple pour nous faire ressentir que la Batmobile s'apprête à sauter, aucune ponctuation du saut, ni du tir sur la rambarde. Du cpoté des personnages, rien, dans la musique ne prend en compte la présence de la passagère de Batman, ni son état particulier.

Ces boucles assommantes, assez voisines quelque part des borborygmes d'une bétonneuse en plein effort, ont au moins le drôle de mérite de fidèlement refléter les allures de sanglier furibard dont la trilogie "nolanienne" a affligé Batman. Exit l'ange noir fendant sans un bruit les ténèbres de Gotham, place à un lourdaud fruste qui fout le boxon partout où il passe. Dévastant des kilomètres de rues au volant d'un char d'assaut, envoyant valdinguer à coups de roquettes les voitures qui encombrent le passage de sa Batmoto, investissant en pleine lumière un club où il distribue lourdement coups de tête et de genou tel un vulgaire videur de boîte de nuit... Ce Caped Crusader-là ne pouvait que trouver le meilleur terrain d'entente avec Hans le très raffiné.

[Sam Lowry]

L'occasion faisant le larron, nos deux frères ennemis investissent aujourd'hui les lieux, le premier avec son efficacité toute moderniste,

Merci pour cette tranche de rigolade. J'avais "oublié quand Batman se met en mode suppositoire (et oui, bande de spectateurs hébétés, parce que, quand Batman est tête la première dans son horrible "batmobile", c'est pour vous faire comprendre que là il va devenir encore plus fort et encore plus rapide tout en détruisant encore plus, et surtout, s'il était resté dans la position banale de conduite, il n'aurait pas pu faire tout ça ! misère...).
Cette scène (que notre Pierrot confine à l'excellence ...) regorge à elle seule de tous les clichés du ciné d'action moderne :
- d'abord de l'humour (très très marrant et) furtif : un plan d'une seconde sur un mec qui regarde son gobelet en carton "ouh lalala, mais kesss-ki-zon-mi-dans-mon-cafééééé" ; puis un peu plus tard l'inscription au sol "COMPACT" au moment où la Batmobile défonce les deux voitures garées de chaque côté (index sur le coin de la bouche : "subtil les gars non ?") ;
- les dialogues, purgifiants au possible et complètement inutiles ;
- la "musique" : deux-trois motifs simplistes qui montent d'un ton, un ton et demi et qui sont relancés sans l'ombre d'une dose d'imagination, sans cassures rythmiques, au point qu'au lieu de soutenir l'action, ça en deviendrait presque hypnotique, aplanissant toute montée d'adrénaline que le réalisateur a sans doute voulu insuffler à sa séquence ... (mais c'est sans doute "fait exprès" me répondra-t-on). C'est exactement le Zimmer que je déteste. Et si je devais comparer cela avec des illustrations sonores du bonhomme, et qu'à mon humble niveau je considère comme "réussies" (pour du Zimmer), je citerais probablement certaines séquences d'action de THE PEACEMAKER qui, toutes bourrinantes et hééénaauurmes musicalement soient-elles, ont au moins le mérite de proposer autre chose que les boucles vides et sans âme de ce BATMAN BEGINS).
POUAH !

[Pierrebrrr]

Dévastant des kilomètres de rues au volant d'un char d'assaut, envoyant valdinguer à coups de roquettes les voitures qui encombrent le passage de sa Batmoto, investissant en pleine lumière un club où il distribue lourdement coups de tête et de genou tel un vulgaire videur de boîte de nuit... Ce Caped Crusader-là ne pouvait que trouver le meilleur terrain d'entente avec Hans le très raffiné.

Et ça, c'est cool, Lee.
L'interêt de Batman, c'est qu'on peut en faire à peu près ce qu'on veut, et qu'à condition d'y mettre un amour sincère, moi je pardonne tout.
J'ai toujours aimé le côté hooligan bourge du Batmn de Bale et Nolan, qui est toujours un peu ce gamin plein de colère rentrée qui n'a pas su sauver son père, et SURTOUT, dans cette trilogie, n'a pas pu abattre le meurtrier de son père. Moi ça me va très bien. Batman, c'est aussi un Burlyman violent, qui aime bien aller se mettre sur la tronche avec la lie de Gotham. ça a toujours été ça. Sinon c'est Sherlock Holmes !

Dévastant des kilomètres de rues au volant d'un char d'assaut, envoyant valdinguer à coups de roquettes les voitures

La Batmobile de Burton faisait exactment pareil. En fait, c'est l'existence même de la batmobile qui est quelque peu contradictoire avec ta vision du Caped Crusader, Lee. Si t'en as une, autant flamber avec hein !

un plan d'une seconde sur un mec qui regarde son gobelet en carton "ouh lalala, mais kesss-ki-zon-mi-dans-mon-cafééééé"

Je me suis fais la même remarque est j'ai trouvé ça bien lourd.

la "musique" : deux-trois motifs simplistes qui montent d'un ton, un ton et demi et qui sont relancés sans l'ombre d'une dose d'imagination, sans cassures rythmiques,

Exactement ce que je disais.

J'avais "oublié quand Batman se met en mode suppositoire

Ah toi alors, t'es pas un rêveur. Et pourquoi Actarus il doit tourner deux fois avant d'aller dans la tête de Goldorak, hein ?
Un exemple, s'il le fallait encore, que l'approche de Nolan, malgré les apparences, n'a rien de réaliste. Et c'est tant mieux.

que notre Pierrot confine à l'excellence ...

Mais oui. Tu oublies l'essentiel: c'est bien cadré, me montage a du mordant, les cascades sont superbes, la voiture très cinégénique, la chorégrapie globale de la poursuite est unn beau ballet, les jeux entre zones sombres et claires altérnées rythme joliment la séquence, et le plan de la Batmobile bondissant sur les toits m'a rempli de joie. Et surtout, c'est n'importe quoi en terme de logique "réaliste".

[Lee Van Cleef]

Dévastant des kilomètres de rues au volant d'un char d'assaut, envoyant valdinguer à coups de roquettes les voitures

La Batmobile de Burton faisait exactment pareil.

Voilà qui tombe bien, je n'ai jamais été client des scènes d'action expédiées sans la moindre conviction par Burton, pas plus, d'ailleurs, que je n'ai trouvé matière à m'empourprer d'excitation face au spectaculaire ampoulé et grotesque de tonton Schumi... Les multiples adaptations de Batman sur grand écran sont bien loin d'afficher des airs siamois, mais elles se rejoignent toutes sur une vision "blockbusterisée" du personnage, qu'on retrouve engoncé dans une armure de plus en plus lourde au fil des épisodes (il s'en plaint lui-même au début de Dark Knight Rises) et perdu au milieu de déluges pyrotechniques où, parfois, s'immiscent des corps-à-corps balourds, façon piliers de comptoir s'empapaoutant autour d'une pinte de bière. Un jour, peut-être, verrons-nous le justicier de Gotham débarrassé de cette mosaïque de plaques en Kevlar qui l'empêchent de frapper tel l'éclair ses adversaires médusés. M'enfin, à tous les coups, Hollywood partirait dans les excès inverses en faisant de Batman un ersatz numérique du célèbre haricot sauteur mexicain.

[Lee Van Cleef]

Les fans de Tangerine Dream, ô combien nombreux dans les venelles enténébrées d'UnderScores, sont en deuil. A défaut de leur offrir mon épaule osseuse pour qu'il puissent y verser quelques larmes (je ne suis pas moi-même ce qu'on pourrait appeler un inconditionnel, bien que je reconnaisse sans mal au groupe d'importants mérites), je suis tout prêt à passer le plumeau à poussière sur ce topic un tantinet négligé et à faire de Miracle Mile, l'étonnant petit film de Steve de Jarnatt, une belle épitaphe pour Edgar Froese. Ou comment instaurer l'inquiétante étrangeté que le cinéaste appelait de ses voeux grâce à cet ostinato tout bête, d'une confondante simplicité dans sa forme, mais rien moins qu'hypnotique.

[Lee Van Cleef]

On se demande pourquoi diable les producteurs de The Golden Child ont fait appel à John Barry s'ils souhaitaient, dès le départ, une partition bassement eighties. Les gaillards ont dû manquer avaler leur chique de travers en découvrant avec quelle emphase classieuse le compositeur avait emballé le Z je-m'en-foutiste d'Eddie Murphy. Heureusement, si l'on peut s'exprimer ainsi, les synthés "haroldfaltermeyeresques" de Michel Colombier ont très vite remis les choses en ordre... N'empêche que les amples envolées du regretté Barry avaient impressionnante allure, à telle enseigne que même le pauvre machin ailé qui colle aux basques de notre Beverly Hills Cop favori y puisait un regain de crédibilité.

[Lee Van Cleef]

La redécouverte toute neuve du score de The Most Dangerous Game, l'an passé, avait été un choc pour le vieux Van Cleef, qui ne se souvenait pas d'une telle puissance hargneuse dans l'écriture de Max Steiner. Aujourd'hui, après m'en être payé une nouvelle et méchante tranche, son haletante violence et ses sonneries de cuivres pré-The Vikings, couplées aux fantasmagoriques bancs de brume enveloppant tel un suaire l'île maudite du terrifiant Zaroff, me frappent par leur modernité avec une intensité encore accrue. Au risque de me répéter, voici ce que j'appelle un véritable coup de maître.

[Dadid]

Excellent ! Musique (ce motif de Zaroff, à la fois menaçant en emprunt d'une certaine noblesse...) et film d'ailleurs... On reconnait bien certains décors de Kong (il me semble que Zaroff a été tourné dans la foulée, voire en parallèle durant la nuit...)

[Lee Van Cleef]

A propos, compagnon, as-tu finalement cédé au disque Naxos qui, selon tes dires, te faisait du pied avec insistance ?

[Dadid]

Oui, j'ai craqué à l'époque de ton petit compte-rendu.

[Lee Van Cleef]

Pour la séquence finale désormais légendaire de The Last of the Mohicans, un décrassage sonore ne s'imposait pas toutes affaires cessantes. Il faut bien dire que Michael Mann, particulièrement inspiré par le lyrisme de Trevor Jones (oh l'ancêtre, et Randy Edelman, c'est du boudin ?), a su mettre en valeur l'ardente partition comme peu de cinéastes en auraient aujourd'hui le pouvoir. Mais puisque je suis résolu à tous les expédients pour ne pas voir mon beau topic disparaître sous la poussière du Net, il est hors de question que je laisse l'aubaine filer entre mes doigts cadavéreux.

[Scorebob]

Une des fins les plus terribles du cinéma héroïque.

[Edern]

Dommage que cette superbe version soit absente de l'album! Rien que pour ce passage j'aimerais bien une réédition (et si y a pas assez de place sur la galette, c'est pas la peine de mettre la musique de Randy Edelman les gars ).

[Lee Van Cleef]

Ailleurs, on parle de la toute nouvelle réédition Intrada d'Indecent Proposal. L'occasion faisant le larron, votre serviteur s'est déjà rué aux avant-postes pour administrer la preuve que la musique de Barry, même si elle ne dévie pas d'un pouce de ses traditionnelles formules, était dans le même élan un contrepoint suave à la froideur d'albâtre de la photo et son plus romanesque allié.

[Lee Van Cleef]

Certains parmi nous, ardemment désireux d'assister au tout récent ciné-concert de Back to the Future mais n'ayant pu effectuer le déplacement pour des motifs d'un prosaïsme cruel, en sont peut-être encore à sécher leurs larmes de chagrin. La petite vidéo que voici devrait, au choix, oindre leur déception d'un doux baume cicatrisant ou leur faire le douloureux effet d'une mortification.

[Lee Van Cleef]

Le gargantuesque et spectaculaire Tout l'Art des Maîtres de l'Univers vient il y a peu d'atterrir de tout le poids de ses 330 pages dans les bonnes boutiques. Le vieux Van Cleef, tombé sous le charme à la fois high-tech et fantasy de ce pavé splendidement illustré, songeait depuis lors à lui offrir toutes les distractions d'une spirituelle compagnie. Après mûre réflexion, qui pouvait être plus indiqué pour remplir cette noble tâche que les mâchoires contractées de Dolph Lundgren, le pauvre Frank langella à la dignité titubante et notre cher vieux Bill Conti ? Des trois larrons, ce dernier nous intéresse au plus haut degré, car sans discussion possible, il détient la force (symphonique) toute-puissante.

[Sam Lowry]

Nom d'un glaive en polycarbonate sulfurisé, le petit Bilou Conti en a dans le plastron ! Et même si ce morceau ne vaut pas "Battle at the gym" de ce même MASTERS OF THE UNIVERSE, cet extrait montre aux armées démoniaques du Teuton Infame, toutes vêtues de noir, comment on utilise les bois pour alléger une scène tout en gardant la cadence. Et rien que pour ça, je te remercie ami en pyjama ténébreux.

[Lee Van Cleef]

John Williams: E.T., toute la musique qui accompagne la scène de la bicyclette qui s'envole...

J'ignore s'il t'est déjà arrivé de mettre les pieds dans les parages, camarade (sans doute pas : les scores et films qui tiennent ici la vedette ne sont généralement pas ta tasse de thé), mais j'ai au fond de ma sébile toute blanchie très exactement ce qu'il te faut (encore que je me demande si tu ne faisais pas plutôt allusion à la précédente scène de vol. Si oui, tant pis). Il s'agit hélas de la version révisée, sans doute sur les désastreux conseils du mauvais génie George Lucas, grand spécialiste de la discipline. Avec tous ces agents fédéraux qui ont troqué leurs flingues contre des talkie-walkies, et surtout la disparition du fameux plan américain où un type sans visage (comme d'ailleurs à peu près tous les adultes du film, cadrés tels des troncs dépourvus de tête) étreint son fusil de chasse, l'acmé dramatique que la mise en scène de Spielberg et la musique de Williams atteignaient jadis en une parfaite osmose en prend hélas un méchant coup. Mais les chefs-d'oeuvre sont impossibles à assassiner !

[Dadid]

Comme tu as raison... et comme il est bon de voir que c'est la version originale qui a vu le jour en Blu Ray...

[Lee Van Cleef]

Pour changer, c'est au spectacle d'un impitoyable versus, mettant aux prises deux valeurs montantes des années 90, que le vieux Van Cleef vous convie aujourd'hui. Non pas que John Ottman et Marco Beltrami (qui ne trainait pas dans les parages de toute manière) en soient réellement venus aux mains lors du tournage d'Halloween H20. Mais leurs musiques, celle écrite spécifiquement pour l'occasion par le premier, et les tronçons éhontément prélevés dans les affectations horrifiques déjà fameuses du second, s'entrechoquent tout le long du film avec autant de rudesse que n'en mettent l'increvable Michael Myers et Laurie Strode à s'écharper.

[Lee Van Cleef]

Au moins pour cette fois, la Force est avec le Livre des Visages ! Tant pis pour le Tube, qui s'est fait damer le pion, et tant mieux pour le vieux Van Cleef, dont les réserves de vidéos susceptibles de convenir aux règles catégoriques de ce topic sont tout sauf inépuisables.

[Lee Van Cleef]

C'était l'époque où Jean-Claude, soudain assoiffé de respectabilité après des années passées à tranquillement lever la jambe, entendait prouver à l'humanité entière qu'un authentique acteur sommeillait derrière son regard bovin. Le genre d'introspection kamikaze par laquelle sont passés tous les kickers vedettes du cinéma, avec, en général, des résultats aux antipodes de ceux initialement escomptés (au hasard, Chuck Norris dans Code of Silence... Deux ou trois autres de cette trempe, et notre bon vieux moustachu aurait à coup sûr décroché une belle statuette). Ringo Lam n'étant pas encore passé par là pour lui ouvrir les portes du savoir-jouer, Van Damme se retrouve donc dans Nowhere to Run à donner laborieusement la réplique à Rosanna Arquette, qui se demande visiblement ce que diable elle est venue fabriquer ici. Heureusement pour nous, béophiles, Mark Isham est dans la place ! Et c'est bien grâce à son écriture, tout à fait classique mais joliment sculptée, qu'un peu d'émotion réussit à sourdre des larmoyants adieux finals.