Tatsuya Nakadai le Magnifique

[Lee Van Cleef]

Aux demandes répétées de l'homme qui dégaine des liens plus vite que son ombre (est-il vraiment nécessaire de le nommer ?), voici quelques photos montrant sous un jour avantageux l'un des plus titanesques acteurs du cinéma japonais, pour ne pas dire du cinéma tout court, l'illustre Tatsuya Nakadai :



En guise de luxueux supplément, une poignée d'extraits ici, ici, là et encore là, où Nakadai joue du sabre avec une dextérité égalant presque la mienne (c'est dire si le bougre est redoutable), foudroie ses ennemis de son extraordinaire regard incandescent et profère quelque terrifiante menace de sa voix hypnotique et caverneuse.

Enfin, pour terminer sur une note plus guillerette, cette brève publicité où le grand Tatsuya prouve avec une aisance déconcertante qu'il est rigoureusement imperméable au ridicule (bon, d'accord, il s'en est fallu de fichtrement peu, sur ce coup-là).

[Walden]

haaa, cela fait bien plaisir cher Lee de découvrir le grand bonhomme ! Redoutable lame en effet, qui a le bon goût d'aimer les bières bien fraîches de surcroît !

merci pour ces liens, cela donne rudement envie de connaître tout ce pan du cinéma nippon que le Gaïdjin que je suis ignore honteusement.....

as tu d'ailleurs de bonnes éditions dvd à me conseiller ?

[Lee Van Cleef]

as tu d'ailleurs de bonnes éditions dvd à me conseiller ?

Si tu m'avais posé la question il y a encore quelques années, ç'aurait été morne plaine (tout du moins dans le cadre strict de l'édition française). Mais comme Pazu (Krull aussi, peut-être ? Rââh, ch'ais plus) et moi-même l'avions fait remarquer l'autre jour, de valeureux éditeurs, depuis, ont pris le taureau par les cornes pour remédier à ces intolérables manquements. Ce sont d'abord HK Video et Wild Side qui se sont le plus illustré, le premier avec ses somptueux coffrets dédiés au génial réalisateur Hideo Gosha (Le Sang du Damné, Bandits contre Samouraïs, Chasseurs des Ténèbres et Kagero, mais les autres titres, même sans Nakadai, ne sont pas à négliger non plus !), le second avec des perles de tous bords comme les mythiques Goyokin et Hitokiri de Gosha également (sans oublier Dans l'Ombre du Loup), Kill et le terrassant Le Sabre du Mal de Kihachi Okamoto, Le Shogun de l'Ombre, 21ème (et très bon) épisode de la légendaire saga Zatoïchi, et pour conclure en beauté, La Rivière Noire (l'un des premiers rôles d'un Nakadai déjà ombrageux et charismatique) et le sublime Rébellion, tous deux signés du grand Masaki Kobayashi.

En parlant de Kobayashi, deux des plus fabuleux chefs-d'oeuvre du maître sont à l'honneur chez Carlotta, Seppuku (Harakiri), incroyable charge contre l'intransigance inhumaine du Bushido, et le monumental La Condition de l'Homme, composé de trois films avoisinant les dix heures de métrage, où Nakadai, alors à l'aube de son exemplaire carrière, prouve avec un brio insensé qu'il est bel et bien l'un des plus remarquables acteurs au monde.

Voilà, mon brave Walden, je crois qu'il y a là de quoi combler tes heures creuses pour un sacré bout de temps. Surtout, ne tarde pas trop à te jeter à corps perdu dans cette orgie de (très) grand cinéma : je suis prêt à parier mon précieux katana que tu n'en reviendras pas !

[Walden]

diantre ! Voilà qui est bien alléchant Lee San ! Je me plongerai très vite dans ces petites perles du Japon glorieux, en espérant partager ces moments de méditation zen avec une petite Geïsha câline et sauvage !


ALIGATO GOZAÏMASS LEE SAN !!! Tout cela me rappelle mon adolescence, quand le Japon du ninja et du samouraï me faisait doucement rêver......

[Lee Van Cleef]

"D'après une histoire vraie" : une accroche publicitaire que nous connaissons bien, en règle générale accolée à des séries B d'horreur pantouflardes. Le cas de Hachiko Monogatari en diffère toutefois sensiblement puisqu'il s'agit là de l'histoire peu banale d'un chien, quasi-déifié au Japon, qui, après la mort soudaine de son maître, a attendu le retour de ce dernier durant dix ans, face à la gare où il avait pris l'habitude de l'accompagner chaque jour. Evidemment, avec une histoire pareille, le réalisateur cède volontiers à l'appel du mélo lacrymal, mais sans pour autant moquer ses personnages. Et la complicité entre le fidèle canidé et le grand Nakadai ne manque pas d'émotion.

[Lee Van Cleef]

En ayant accroché à leur tableau de chasse la presque totalité des 24 films réalisés par Hideo Gosha, Wild Side et HK Video semblaient bien partis pour s'enorgueillir d'avoir édité à eux deux l'intégrale de cet immense cinéaste (ce qui aurait, au passage, constitué une exclusivité bien d'chez nous). Le temps ayant hélas réussi à mettre à bas cette exaltante perspective, il fallait bien me résoudre à chercher ailleurs les dernières pièces manquantes de ce sublime puzzle. Ce à quoi je viens tout juste de m'employer en dénichant, en zone 1 chez Animeigo, le fameux The Wolves. Souvent considéré par les puristes comme l'une des plus imparables démonstrations de force de Gosha, le film ne faillit pas une seule seconde à cette si élogieuse réputation grâce à son nihilisme sanglant, sa perfection plastique (quel Scope, mes aïeux !) et la présence comme toujours hypnotique de Tatsuya Nakadai, qui s'efforce durant presque tout le métrage de ravaler son désarroi et sa frustration avant, bien entendu, de littéralement exploser lors d'un final inouï.

[Lee Van Cleef]

Pour les trois pelés, deux tondus et un moustachu et demi que la chose pourrait très hypothétiquement intéresser, Shussho Iwai (alias The Wolves, louangé juste au-dessus par votre serviteur) est disponible depuis quelque temps chez HK Video, pourvu cette fois de sous-titres français et d'un commentaire audio de Christophe Gans en personne. Il y a près de quinze ans, dans l'excellent coffret Kurosawa paru chez Arte, notre homme s'était déjà plié à l'exercice pour Sugata Sanshiro (La Légende du Grand Judo) aux côtés d'un Jean-Pierre Jackson presque réduit au silence par son débit mitraillette. Ce coup-ci, Léonard Haddad, son vieux camarade et confrère journaliste, ne s'en laisse pas si facilement conter, bien qu'on le retrouve à plus d'une occasion au bord de l'asphyxie par la faute des débordements érudits de Gans. On sent, chez ce dernier, la profonde admiration, peut-être piquée d'une pointe de jalousie, qu'un cinéaste peut éprouver à l'égard d'un autre qu'il sait d'une inatteignable virtuosité. Shussho Iwai, four mastoc et injuste en son temps, légitime en tout cas totalement cette exaltation pantoise.

[Gizmo]

ça fait quelque temps que je l'ai ce Shussho Iwai (alias The Wolves) : il faudrait que je pense à le regarder un de ces jours quand même

[Lee Van Cleef]

Et ta tendre moitié, dont les membres d'UnderScores louent ailleurs les vertus de parfaite ménagère, n'a jamais pensé à te rafraichir la mémoire ? Elle n'est décidément pas aussi infaillible qu'on le prétend...

[Isaius]

Et ta tendre moitié, dont les membres d'UnderScores louent ailleurs les vertus de parfaite ménagère

Ils doivent confondre alors...

Je m'incline bien bas devant votre grandeur mon cher Lee, mes connaissances en cinéma asiatique étant je l'avoue assez proches du 0, j'inscris à la seconde même à ma to-do list ce Shussho Iwai qui semble fameux et saurai, je vous le promets, rafraîchir la mémoire de mon cher et tendre mogwaï en temps voulu.