Voyages à Travers le Cinéma Français

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Lee Van Cleef
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Voyages à Travers le Cinéma Français

Message non lu par Lee Van Cleef »

Les premiers mots de Bertrand Tavernier, en guise d'exergue à son oeuvre promettant d'être monumentale sur les nombreuses vies du cinéma français, ne sont nullement dédiés à l'un de ces réalisateurs qui lui transmirent naguère l'incoercible désir de sauter à son tour le pas, ni aux comédiens dont la présence à l'écran l'émut et aujourd'hui encore l'émeut avec une force inentamée, mais bien aux compositeurs, les braves des temps jadis : Henri Dutilleux, Joseph Kosma... Le volet liminaire de Voyages à Travers le Cinéma Français vient à peine de s'ouvrir que, déjà, le béophile chevronné sent se dilater dans sa poitrine son coeur tout chaviré d'émotion. Ce dernier ne pouvait réclamer de ses voeux plus touchante entrée en matière. Et la suite ne désarme pas. A l'inverse de ce que je m'étais sottement laissé aller à croire, Tatave se fiche éperdument de dresser un panorama voulu représentatif, courant des origines jusqu'à nos jours, du cinéma hexagonal. Non, seuls sont convoqués au banc de montage ses amours de pellicule, les films qui laissèrent un peu d'eux-mêmes sur sa propre sensibilité, à telle enseigne que le présent documentaire eût parfaitement pu s'intituler, à l'instar du bouquin de Truffaut faisant toujours autorité et de certaine collection vidéo fameuse, Les Films de ma Vie.

D'emblée, du lourd, des géants consacrés (quoique bien tardivement, parfois) du 7ème art bien de chez nous, avec Jean Grémillon et Max Ophüls, à l'adresse desquels Tavernier ne craint pas d'élaborer les plus vibrants panégyriques — ce que le vieux Van Cleef, grand admirateur lui aussi des deux hommes, s'abstiendra évidemment de dénigrer. Comparativement, Henri Decoin semble faire piteuse mine. Mais Tavernier, très attaché au cinéaste qu'il gratifie d'une infinie tendresse, balaie d'une pichenette le réflexe bassement pavlovien par la faute duquel le réalisateur de La Vérité sur Bébé Donge et Razzia sur la Chnouf passa toujours, au mieux, pour un faiseur de fort modeste acabit. Et c'est ainsi que s'achève l'épisode un d'une série que l'on brûle déjà de retrouver, chaque dimanche, en dépit de la case horaire quasi semblable à une léproserie (pas loin de minuit) que lui a dédaigneusement attribuée France 5.
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Odelay
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Re: Voyages à Travers le Cinéma Français

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Tatav était un peu colère aujourd'hui contre la façon dont F5 diffuse la série.

A noter que la Fnac sortira le blu ray de la série dans qq semaines, et à noter également qu'il ne s'agit PAS d'une version longue de "Voyage à travers le cinéma français", film de trois heures sorti il y a deux ans je crois, mais d'une version alternative en 8 épisodes. Donc si vous avez déjà le film, ne vous en débarrassez pas si vous comptez acquérir la série. Les deux sont complémentaires.
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Lee Van Cleef
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Re: Voyages à Travers le Cinéma Français

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D'après Tatave, Sacha Guitry et Marcel Pagnol furent en leur temps foulés aux pieds par la critique. Voilà qui est plutôt surprenant, dans la mesure où le premier appartint dès la fin des années 30 à la noble Académie Goncourt (il n'y fit pas de vieux os, certes) et où j'ai peine à imaginer que le second fût un jour autre chose que l'écrivain et cinéaste unanimement respecté dont nous sommes familiers depuis toujours. Mais on s'en fout, seul compte le plaisir hautement contagieux qu'éprouve Tavernier à flatter les immenses mérites de chacun (bon sang, ces dialogues qui fusaient chez Guitry, quand même), extraits graves ou bien savoureux à l'appui. Un peu plus loin, Robert Bresson et Tati goûtent eux aussi à ce lyrisme mouillé, on en mettrait sa main à trancher, de plusieurs gouttes de nostalgie. Ces mêmes sentiments vibrent encore dans la voix de notre cinéphile conteur lorsqu'il évoque l'Arthur Honegger du sublime Regain (le vieux Van Cleef, mordu également, était bien aise de l'entendre dire) et, beaucoup plus longuement, le très oublié Jean-Jacques Grünenwald, ignoré jusque dans le cénacle pourtant pétri d'érudition d'UnderScores. Que l'opprobre liquéfie nos os ainsi qu'un acide rédempteur !
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Lee Van Cleef
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Re: Voyages à Travers le Cinéma Français

Message non lu par Lee Van Cleef »

Voyages a Travers le Cinéma Français volume trois, ou la chance aux chansons ! Tatave se sentait d'humeur à entonner de la ritournelle désuète autant que nostalgique, ce qui nous valut au passage grâce à French Cancan le tout premier extrait en couleurs (gare au choc !) au sein d'une très longue lignée de films en noir et blanc. Inévitablement, nos chers compositeurs furent une nouvelle fois à l'honneur, ici par le truchement de précieuses images d'archive, comme Georges van Parys, assis face à son piano, irrésistible dans les affectueuses imitations qu'il livre de Michel Simon et d'Arletty, et Jean Wiéner, témoignant avec l'ombre d'un sourire du caractère notoirement introverti de Julien Duvivier. Le grand Duvivier, justement, pour toujours et à jamais l'un des cinéastes français fétiches du vieux Van Cleef, monopolise cet épisode où un Tavernier à l'évidence très ému, sans faire mystère de la peine qu'il éprouva jadis à apprivoiser l'oeuvre noire et revêche de son génial confrère, lui rend un merveilleux hommage. Qu'importe ce que Voyages à Travers le Cinéma Français nous réserve dans ses épisodes ultérieurs, encore nombreux : ce volet-ci restera à mes yeux un moment fort et particulier.
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Lee Van Cleef
Inside Man
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Re: Voyages à Travers le Cinéma Français

Message non lu par Lee Van Cleef »

Il fallait bien deux épisodes entiers à Tatave (et rien ne dit que le prochain n'y sera pas également consacré) pour rendre compte des profonds bouleversements qu'infligea la Seconde Guerre au cinéma français. Les violents soubresauts annonciateurs du conflit, l'Occupation et son cortège de sombres cumulus, les cahots secouant la libération, sont passés au crible sans complaisance ni tentative fielleuse de gauchir les moins reluisantes de leurs aspérités. L'énigme Claude Autant-Lara est évidemment de la partie, avec toujours ce distinguo qui n'en finit pas de déconcerter entre les diatribes répugnantes de l'homme et la sensibilité pétrie d'humanisme du réalisateur, René Clément hérite d'une bien belle et méritée portion (ah, La Bataille du Rail !), la vague des artistes et techniciens étrangers tentant d'échapper aux griffes du nazisme est l'occasion de toucher quelques mots de Robert Siodmak, et surtout de son magnifique Mollenard... Voilà ce qui s'appelle un programme chargé. Mais Tavernier ne craint rien, armé de son érudition jamais pédante, d'un entrain de cinéphile enflammé où l'émerveillement demeure aussi vivant qu'aux premiers jours, et à nouveau d'une tonne d'entretiens anciens et d'extraits donnant furieusement envie de (re)voir tous ces films ainsi congratulés.
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DarkCat
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Re: Voyages à Travers le Cinéma Français

Message non lu par DarkCat »

La façon dont France 5 diffuse cette série-documentaire est effectivement assez étrange, si ce n'est carrément révoltante. :-C
Pourquoi ne pas la diffuser en première ou deuxième partie de soirée ? Pour le coup, la chaîne me déçoit.
Pour l'instant, je n'ai pu voir que l'épisode sur "Les Oubliés" et celui sur "Les cinéastes étrangers dans la France d'avant-guerre". Je n'ai malheureusement pu voir que les dix dernières minutes de celui sur "Les chansons - Julien Duvivier" (et tout le monde connait mon affection pour les musiques et les chansons de cette époque). Une série passionnante et instructive !! :P
Et puis, quel plaisir d'entendre un documentaire évoquer le film "Les Otages" de Raymond Bernard qui fut tourner à 6 km de chez moi. ;)
Je guette la diffusion/rediffusion des autres épisodes.

Et dans la foulée, je me suis commandé le double CD consacré au film de 2016.
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Lee Van Cleef
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Re: Voyages à Travers le Cinéma Français

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DarkCat a écrit :La façon dont France 5 diffuse cette série-documentaire est effectivement assez étrange, si ce n'est carrément révoltante. :-C
Sans parler de la concurrence évidemment cruelle pour les fervents amateurs de moelleuse naphtaline qu'oppose ainsi France 5 à Brion et à son bon vieux Cinéma de Minuit. Lucifer soit loué, la vénérable institution, dans cet intervalle de temps précis, n'a jusqu'à maintenant rien diffusé qui eût pu susciter chez moi un intérêt dévorant — exception faite du superbe Mollenard, d'ailleurs porté aux nues par Tatave deux semaines auparavant, et que fort heureusement je possédais déjà sur mes étagères... Pour en revenir aux affaires courantes, je parierais volontiers ma liquette rongée aux mites voraces que le dernier épisode en date, Les Oubliés, a embrasé le chat du Cheshire d'une curiosité toute féline à l'égard des antiques comédies musicales de Jean Boyer, éternelle tête de Turc de la cinéphilie française. Le vieux Van Cleef lui-même, à l'occasion, ne dirait certes pas non.
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DarkCat
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Re: Voyages à Travers le Cinéma Français

Message non lu par DarkCat »

Voici un intéressant documentaire, qui me semble être complémentaire de l'excellente série de Tavernier. Il s'intitule "1940, main basse sur le cinéma français" et sera dispo sur le replay de France 5 jusqu'au 26 mai 2019.
RaulMarlon
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Re: Voyages à Travers le Cinéma Français

Message non lu par RaulMarlon »

Bonjour,

Si vous voyager hors de france et vous voulez regarder le Cinéma/tv Français a etranger, il faut avoir un serveur francais pour regarder tf1 en streaming
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DarkCat
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Re: Voyages à Travers le Cinéma Français

Message non lu par DarkCat »

Merci pour ta pertinente intervention, l'ami.
Mais bon, je n'ai déjà pas envie de regarder TF1 en France, alors ce n'est pas pour regarder cette chaîne à l'étranger. :lol:
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Misquamacus
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Re: Voyages à Travers le Cinéma Français

Message non lu par Misquamacus »

Attention ! Raul est un cyborg. C'est à dire un exosquelette recouvert d'une peau humaine. Il a été créé par l'entreprise "Skynet". Faudrait voir à pas trop déconner ! Mon Chat tu me donnes la patte et "Come with me if you want to live." (déclamé avec un fort accent Autrichien)
« Je ne connais pas la moitié d’entre vous autant que je le voudrais et j’aime moins de la moitié d’entre vous à moitié moins que vous ne le méritez ! »
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Sam Lowry
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Re: Voyages à Travers le Cinéma Français

Message non lu par Sam Lowry »

DarkCat a écrit :Merci pour ta pertinente intervention, l'ami.
Mais bon, je n'ai déjà pas envie de regarder TF1 en France, alors ce n'est pas pour regarder cette chaîne à l'étranger. :lol:
Menteur :

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Un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru. (Pierre DAC)
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