Disparition de Wes Craven

[Fred]

Ce matin, en prenant connaissance des actus, j'ai appris la disparition à l'âge de 76 ans, de l'un des maîtres du cinéma d'horreur : Wes Craven, créateur, entre autres, de Freddy et de Scream. Sa carrière cinématographique a débuté en 1972 avec le film "La dernière maison sur la gauche" et ne va cesser, durant plusieurs décennies, de nous faire peur avec des long métrages dont certains sont devenus des films cultes.

[Lee Van Cleef]

J'ai des rapports pour le moins contrastés avec Craven. S'il apparait difficile de lui contester son statut de grand créateur d'icônes du cinéma fantastique (Freddy Krueger, son pull rayé, ses griffes cliquetantes et son délit de faciès, le Ghostface de Scream et son masque "munchien", les mutants dégénérés de The Hills Have Eyes), il me semble plus légitime par contre de chipoter sur le talent émérite qu'on lui prête un peu trop aisément en tant que pur "metteur en images". Sa spécialisation dans l'horreur ne relevait déjà pas d'un fantasme de fanboy qu'il aurait chéri toute sa vie (il s'est en tout cas assez lamenté sur le sujet), et le désenchantement las que les figures imposées du genre ont dû lui inspirer plus d'une fois imprègne les navets mollassons dont sa filmographie regorge. Deux réussites de première classe sont néanmoins à saluer : A Nightmare on Elm Street, évidemment, qui nimbe notre croque-mitaine favori d'une aura terrifiante et quasi mythologique qu'aucune des suites à foison ne se souciera d'enrichir, et le fascinant The Serpent and the Rainbow, plongée onirique et dans le même temps presque naturaliste au coeur des origines haïtiennes du zombie. Une oeuvre d'autant plus singulière que l'incroyable retentissement du Dawn of the Dead de Romero, dix ans plus tôt, avait engendré un tsunami d'ersatz bruyants et mal fagotés dont le personnage du mort-vivant était sorti dans un bien piètre état.

[Misquamacus]

et le fascinant The Serpent and the Rainbow, plongée onirique et dans le même temps presque naturaliste au coeur des origines haïtiennes du zombie. Une oeuvre d'autant plus singulière que l'incroyable retentissement du Dawn of the Dead de Romero, dix ans plus tôt, avait engendré un tsunami d'ersatz bruyants et mal fagotés dont le personnage du mort-vivant était sorti dans un bien piètre état.

Absolument Lee. Et j'ajoute à la liste le mésestimé et pourtant très sympathique "The People Under The Stairs". Rares sont les séries B de ce calibre de nos jours.

Côté Freddy, outre le mythique "Nightmare on Elm Street", je ne me lasse pas de l'opus 3 emballé par une Chuck Russel en grande forme sur un scénario plus que finaud de ce bon vieux Franck Darabont, et bien sûr de l'opus 7 avec un Craven himself bien tourmenté par sa création.