Festival de Cannes 2015

[Lost_Highway]

Bonjour, je vais à Cannes dans 3 jours. Pensez-vous qu'il y aura des compositeurs cette année ? Merci d'avance

[Chapichapo]

Mes attentes pour ce festival 2015 se portaient sur Todd Haynes Nanni Moretti et Lazlo Nemes, le fils de Saül me faisant cependant un peu peur, par son côté conceptuel, avalisant l'idée d'une manière "correcte"de tourner une fiction sur ce sujet douloureux, comme si l'idée même d'une approche correcte avait un sens.
Cela dit, n'ayant vu aucun film, l'idée d'un regard critique que je poserais sur ce festival est absurde.
Cependant, muni de préjugés et n'ayant pas peur du ridicule , j'énoncerai les banalités ou contre vérités suivantes:
Les récents présidents du jury de nationalité de nationalité Américaine n'ont pas particulièrement brillé ces dernières années par leurs choix en récompense suprême, que ce soit Sean Penn avec "Entre les murs", Robert de Niro consacrant avec "Tree of life" un Terence Malick en forme déclinante, ou maintenant avec ce choix d'un film d'Audiard qui doit certainement être un bon film, mais…
Le cinéma Italien a été salement boudé, je n'ose penser qu'aucun des 3 films de cette sélection ne méritait une récompense, en particulier le Moretti, dont le visionnage d'une minute et demi m'a totalement fasciné.
Certainement pour moi, la plus grande déception, est que l'on n'ait accordé à Todd Haynes, qu'un demi prix d'interprétation féminine, alors que j'imagine que son film méritait mieux, comme en témoigne le visionnage de cette minute et demi hypnotique ou l'oeil puis l'appareil photo de Rooney Mara capte à travers un manteau neigeux la silhouette de Kate Blanchet.
Et puis l'attendu prix pour j'imagine le très beau et hiératique film de Hou Hsiao Hsien, conjuguant vénération et ennui, et le disputant à Tsaï Ming Liang (absent cette année) pour la palme du décrochement maxillaire.
Pour terminer sur une note positive, le prix du scénario, accordé à Michel Franco pour "Chronic", ce dernier ayant proposé avec "Despues de Lucia" probablement un des meilleurs films de l'année 2012.Et puis bien sur coup de chapeau à Vincent Lindon.

[Forrester]

C'est moi qui me suis endormi quelques minutes ou la camera d'or n'a pas été décernée durant la cérémonie de clôture.?

Sinon, petit regret: j'aurais bien aimer voir Michael Caine et Harvey Keitel monter les marches de la scène.

[Chapichapo]

C'est moi qui me suis endormi quelques minutes ou la camera d'or n'a pas été décernée durant la cérémonie de clôture.?

Sinon, petit regret: j'aurais bien aimer voir Michael Caine et Harvey Keitel monter les marches de la scène.

Moi aussi ça m'aurait bien plus de voir les 2 lascars monter sur scène, sinon la caméra d'or a été décernée cette année par Sabine Azéma au film Colombien "La tierra y la sombra" réalisé par César Augusto Acevedo.

[Lost_Highway]

côté BO, j'ai adoré la musique de SICARIO du film de Denis Villeneuve. La musique est de Jóhann Jóhannsson et sortira chez Varèse Sarabande d'après le générique de fin. Elle est vraiment indissociable du film.

[Chapichapo]

côté BO, j'ai adoré la musique de SICARIO du film de David Villeneuve. La musique est de Jóhann Jóhannsson et sortira chez Varèse Sarabande d'après le générique de fin. Elle est vraiment indissociable du film.

Il avait déjà composé la musique de l'avant dernier film de Denis Villeneuve "Prisoners"

[Wyatt Earp]

Cela dit, n'ayant vu aucun film, l'idée d'un regard critique que je poserais sur ce festival est absurde.
.

Je ne te le fais pas dire...

[Chapichapo]

Cela dit, n'ayant vu aucun film, l'idée d'un regard critique que je poserais sur ce festival est absurde.
.

Je ne te le fais pas dire...

Mise au point d'une extrême finesse.

[Wyatt Earp]

Ah ? J'ai du mal à comprendre qu'on puisse porter un jugement sur un festival dont on n'a pas vu les films en se basant uniquement sur l'idée qu'on s'en fait. Surtout en se plaignant que le cinéma italien, l'un des pires en Europe depuis bien des années, a été boudé.

[Chapichapo]

Ah ? J'ai du mal à comprendre qu'on puisse porter un jugement sur un festival dont on n'a pas vu les films en se basant uniquement sur l'idée qu'on s'en fait. Surtout en se plaignant que le cinéma italien, l'un des pires en Europe depuis bien des années, a été boudé.

Si cela s'appelle la critique fiction et je vais poser les droits d'auteur. Concernant le cinéma Italien, et pour avoir vu l'année dernière "La grande belleza" de Paolo Sorrentino j'estime que le jury Cannois 2014 a commis plus qu'une faute de goût l'année dernière en ne lui donnant aucune breloque, ce qu' a corrigé la cérémonie des "oscar" (aux choix souvent contestables) en lui attribuant le prix du meilleur film étranger. J'ai le sentiment que l'histoire ressert le même plat cette année avec Nanni Moretti. Donc à mon tour je m'étonne que tu considères le cinéma Italien qui lui ne se vautre pas dans le consensuel social, la crise de couple, le film dossier comme un des plus mauvais d'Europe, alors qu'il fait preuve d'une grande diversité dans les thèmes qu'il aborde et les styles qu'il propose. Il a certes connu une très longue traversée de désert mais la résurrection est assumée. Donc égalité dans la subjectivité et la sensibilité fictionnelle.

[Wyatt Earp]

Je n'ai pas encore vu le Sorrentino, mais je te crois sur parole. Cela dit, outre le fait que l'oscar du meilleur film étranger soit toujours décerné au film qui a pu se payer la meilleure campagne de pub auprès des votants, je maintiens que le cinéma italien actuel est une plaie. Car en dehors d'oeuvres à caractère social plombantes à la photo ignoble filmées comme des téléfilms des années 90, de comédies ringardes et de quelques piteux films de genre, il n'y a rien. En Espagne, en France et dans les pays slaves et nordiques, oui, mais pas en Italie. Ce qui est bien dommage quand on repense à ses heures de gloire et notamment au bis italien, qui n'avait pas besoin de psychodrames chiants pour faire dans le politique et le réalisme social.
Quant à Cannes, la concurrence est de toute façon très rude, notamment celle venue d'Asie et des USA.

[Chapichapo]

Je n'ai pas encore vu le Sorrentino, mais je te crois sur parole. Cela dit, outre le fait que l'oscar du meilleur film étranger soit toujours décerné au film qui a pu se payer la meilleure campagne de pub auprès des votants, je maintiens que le cinéma italien actuel est une plaie. Car en dehors d'oeuvres à caractère social plombantes à la photo ignoble filmées comme des téléfilms des années 90, de comédies ringardes et de quelques piteux films de genre, il n'y a rien. En Espagne, en France et dans les pays slaves et nordiques, oui, mais pas en Italie. Ce qui est bien dommage quand on repense à ses heures de gloire et notamment au bis italien, qui n'avait pas besoin de psychodrames chiants pour faire dans le politique et le réalisme social.
Quant à Cannes, la concurrence est de toute façon très rude, notamment celle venue d'Asie et des USA.

Quatre films (si tu ne les as pas déjà vus) pour essayer de te faire changer d'avis sur le "récent" cinéma Italien:
Le sourire de ma mère de Marco Bellochio
Les conséquences de l'amour de Paolo Sorrentino
La chambre du fils de Nanni Moretti
La solitude des nombres premiers de Saverio Costanzo

[Wyatt Earp]

Vu le dernier (très bon en effet) et le Moretti (dont je déteste tous les films). Je note pour les 2 autres, merci.

[Lee Van Cleef]

Ce qui est bien dommage quand on repense à ses heures de gloire et notamment au bis italien, qui n'avait pas besoin de psychodrames chiants pour faire dans le politique et le réalisme social.

Le bis rital, miroir réfléchissant des plus noires turpitudes de la société moderne ? Pourquoi pas... à condition, faut-il le préciser, de voir en Fuga dal Bronx un drame poignant sur l'insalubrité urbaine et la précarité du logement, ou de tenir les films de cannibales pour des plaidoyers incendiaires contre la malbouffe et ses terribles ravages. Quitte à chanter les louanges d'une époque révolue, où les impératifs du divertissement ne tondaient jamais la laine (ou alors trois fois rien) sur le dos d'une "matière" exigeante, j'aurais bien plus volontiers cité la grande époque de la comédie all'italiana et le réalisme rarement entrevu ailleurs des fleurons du film de mafia.

[Wyatt Earp]

Je faisais surtout référence aux polars et aux gialli.

[Lee Van Cleef]

Je vois un peu mieux, maintenant. Il faut savoir qu'en ce qui me concerne, le bis demeure un terme réellement peu flatteur qui prend sa source dans les années 80, avec son cortège d'ersatz mal fichus : les sous-Mad Max, les sous-Conan, les sous-Escape From New-York, les sous-Dawn of the Dead... Le poliziottesco, même si grossièrement sculpté dans l'argile épaisse des années de plomb, était déjà d'une tout autre trempe, nous sommes bien d'accord. En revanche, je ne te suis plus trop dans le cas du giallo : mon affection pour l'onirisme cauchemardesque et fétichiste de ses fameux morceaux de bravoure a beau n'avoir jamais vacillé d'un pouce, j'ai toujours eu la plus grande peine à m'accommoder de ses toiles de fond sans relief, vides d'intensité dramatique, cartésiennes jusqu'à la plus ordinaire banalité et, en fin de compte, assez stupides. Pour qui cherche du commentaire social acéré, ça n'est clairement pas à cette porte-là qu'il conviendrait de frapper.

[Lost_Highway]

côté BO, j'ai adoré la musique de SICARIO du film de Denis Villeneuve. La musique est de Jóhann Jóhannsson et sortira chez Varèse Sarabande d'après le générique de fin. Elle est vraiment indissociable du film.

C'est officiel !
http://filmmusicreporter.com/2015/07/24 ... rio-score/

et en prime un extrait de la BO dans la BA :


et sur http://www.sicariofilm.com/