Tsui Hark et le tout-numérique : pas un mariage de raison...

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Lee Van Cleef
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Tsui Hark et le tout-numérique : pas un mariage de raison...

Message non lu par Lee Van Cleef »

Le numérique est devenu le nouveau jouet de Tsui Hark, et il le triture aujourd'hui dans tous les sens avec le manque absolu de discernement qui est autant le fer de lance de son cinéma que son talon d'Achille. En passant des effets spéciaux pour le moins bricolés du mythique Zu, qui culminaient en particulier dans un final en apesanteur à peine digne d'un sentai fauché, aux CGI consuméristes et baveux de sa suite tardive, il n'est pas dit qu'on aura forcément gagné au change. Loin de s'atténuer, le doute croît un peu plus encore à la vision de la frénétique séquelle de Detective Dee. Tirant tous azimuts durant plus de deux heures, le film ensevelit la mise en scène sous un fatras toujours plus envahissant de trucages rustiques, condamnés à un vieillissement accéléré (c'est pas tout à fait ILM et ses logiciels surpuissants qui se sont chargés de l'affaire, voyez), et jette à la figure du spectateur une myriade d'objets cosmopolites (éclats de décor, armes extravagantes, flots bilieux, poissons crevés, guêpes sectionnées en deux), comme on viderait une mallette ventrue de tout le bric-à-brac qu'elle contient. Perdu dans les méandres d'une intrigue presque aussi tarabiscotée qu'un bon vieux Chu Yuan des temps jadis (ce qui ne va pas sans séduction), le transparent Mark Chao tente mollement d'effacer le souvenir d'Andy Lau. Quant à la musique, si elle demeure heureusement plus supportable que l'ignoble charivari simili-épique de l'original, elle n'en plombe pas moins les innombrables envolées grandiloquentes de Tsui, qui n'a de toute évidence pas compris, après le score guère concluant de Seven Swords, que Kenji Kawai n'était pas proportionné aux dimension de l'héroïsme médiéval.
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Pierrebrrr
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Re: Tsui Hark et le tout-numérique : pas un mariage de raison...

Message non lu par Pierrebrrr »

Le cinema de Hark, c'est une part de sa déraisonnable beauté, peut-être même son essence, a toujours fait passer les idées avant les moyens éventuels de les mettre en oeuvre. Aucun film de Hark n'est techniquement irréprochable, pas plus The Lovers, The blade ou Time and Tide que Detective Dee. Par contre, Hark a toujours fait les scènes qu'il voulait faire, à sa façon, sans forcément chercher à débaucher le spécialiste du voisin. Ce ne sont pas ILM qui conçoit les monstres de Dee, et c'est tant mieux. Les serpents de Green Snake sont caoutchouteux au possible, et presque tous les effets spéciaux de ce film ratés et à la ramasse de tout ce qui se faisait à l'époque en occident. La poussière est retombée, et ne subsiste de Green Snake que la grâce absolue de ses deux actrices et l'audace érotique de Hark.

Mais il est vrai qu'en matière de génie de l'action tout a fait au point techniquement, tu as déjà ton dieu, l'américain Michaël, dont tu aimes à rappeler que les louanges ici tressées par toi, sans relâche et à l'apparition du moindre trailer n'ont rien d'ironique. On va dire qu'on a pas les même valeurs, des fois...

Formellement, est c'est heureux, Detective Dee 2 est un pur film de Hong Kong, et forcément, il est un peu à la ramasse de tout ce qui se fait en occident en même temps. ça a toujours été la beauté de ce cinéma là: son approximation formelle est comme un défi lancé à l'aimer quand même, et pour ma part même par dessus-tout. Qu'est ce qui serait tellement mieux, dans Detective Dee, avec des images numériques photo réalistes ? Rien. Pas plus que Butterfly Murders gagnerait à avoir des papillons moins mécaniques, ou Zu des câbles moins visibles.

Quand au relief, nous n'avons pas plus les mêmes yeux que le même cerveau: Il est de bon goût, aujourd'hui, de pratiquer une 3D subtile, et envoyer des objets vers le spectateur, voyez-vous c'est le summum de la vulgarité. Bien qu'un Michaël Bay ne s'abaisserait jamais à ça, bien sûr, Tsui Hark lui, se contrefout depuis toujours du bon goût, et c'est tant mieux. L'homme qui filme des fresques politico-historiques au grand angle (remember Once upon a Time in China) n'est pas digne de nous envoyer toute sa "quincaillerie" à la figure ?

au contraire, c'est fait d'une façon hautement inventive et réjouissante (ce plan de poisson poussé hors de l'eau par le brusque soulèvement d'une vague, et qui se précipitent vers nous entourés de goutelettes irrisées... délice !), et ce n'est pas la seule façon dont Hark exploite la 3D. Après avoir franchement essuyé les plâtres sur Dragon Gate Il est au arrivé sur Detective Dee 2 à maturité: il y a tous les effets que tu cites, toujours filmé avec la grâce aérienne typique du cinéma de Hark- ce sont de vrais balets de gouttes, éclats de bois, feuilles, étincelles- mais aussi, le relief pris par les déductions de Lee, l'apparition de certaines de ses réflexions, des superpositions d'images qui sont aussi des superpositions de temps narratifs différents etc... On attend encore un tel plaisir jubilatoire (il y a aussi quelque chose de très enfantin et de ludique dans ce relief ) de tous ces pauvres blockbuster vaguement post convertis qui nous font maintenant tous éviter autant que possible les séances à lunettes.

Young Detective Dee est le seul film que j'ai aimé cet été, et pas qu'un peu. S'il n'a pas la déraison totale des premiers Wu Xia Pian de Hark, il n'en a pas non plus les défauts. Combien de ceux qui prétendent regretter le Hark de Zu ont vraiment tenu jusqu'au bout du film ? Qui aurait crû, il y a encore dix ans qu'Hark pouvait poser un récit policier et le raconter d'un manière séduisante et pleine de suspense ? En deux films, Hark a renouvelé son cinéma et relever les défis qui lui été tendus: Séduire le public chinois et surtout ses investisseurs, Proposer un romanesque conforme au attentes d'un large marché, et poursuivre sans se renier sa reflexion esthétique et son travail de pionnier autant que de régénérateur de formes. Young Detective Dee réussit sur tous les fronts. La question de la légitimité de la survie de la tradition est là, étendue maintenant à la question plus vaste de la place de l'intellectuel dans la société moderne. A ce titre, deux personnages du film se font écho: Dee qui utilise son cerveau de façon rationnelle- c'est souvent lui qui commande la mise en scène, son univers est presque abstrait puisqu'il accède à une dimension (la troisième, celle pour laquelle tu te mets des lunettes sur la tronche) qui n'existe que par l'artifice du cinéma, et il y a un autre personnage, essentiel, de poète, qui lui appartient à l'ancien monde, et existe à dans le film, à travers des objets purement bi-dimensionnels, par exemple ces poèmes, dessinés. La rencontre des ces deux univers se traduit dans la mise en scène de Hark, notamment, par un moment magnifique ou Dee trouve une solution en comprenant qu'un message du poète doit être lu après avoir été plié- autrement dit, en considérant sa troisième dimension, qui permet son pliage.

Si ça c'est une pensée de la 3D au rabais, je veux bien passer le reste de ma vie à regarder des films de cinéastes aussi triviaux que Tsui Hark.

Detective Dee 2 c'est le Wu Xia Pian dans toute sa splendeur, tel qu'on peut le faire aujourd'hui: il n'a rien perdu de sa beauté, rien: les personnages, pour traverser une pièce s'envole toujours d'un bout à l'autre en faisant autant de cabrioles que la longueur du saut le permet, les princesses volantes ont été remplacées par des courtisanes tout aussi envoûtantes, les affrontements incompréhensibles entre rivaux ont laissé la place à une enquête pour le moins circonvulée, mais avec au moins un pied de plus que d'habitude dans la logique la plus rationnelle, et les épousailles esthétiques entre une mise en scène à l'inventivité de chaque plan et un reflexion sentimentale sur les rapports de la tradition et de la modernité, chères à Hark sont toujours célébrées.

Tout ce qui te manques pour apprécier Detective Dee, Lee, ce sont les 20 ans qui te permettront, en 2034, de dire comme toujours " ah quand même, paltoquets cyniques, Detective Dee 2, ça s'était quelque chose !"
"Le cinéma, c'est comme l'amour, quand c'est bien fait, c'est merveilleux, quand c'est mal fait, c'est un petit peu merveilleux aussi." S.Donen

Octobre 2014: 31 jours, 31 films :http://trainfantome.blogspot.com/
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Cikay
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Re: Tsui Hark et le tout-numérique : pas un mariage de raison...

Message non lu par Cikay »

J'ai adoré Détective Dee 2, au point de retourner le voir quelques jours après. Et pourtant, j'avais été déçu par le 1 que j'avais trouvé un peu ennuyeux dans son enquête. Cette fois, je me suis retrouvé face à un film généreux et délirant, très rythmé, et riche en scènes d'action (ça se tape toutes les 10 minutes !). Sur ce point là, il donne des leçons à certaines Marveleries comme Iron Man 2 ou Thor avec leurs 3 pauvres scènes d'action de 30 secondes, ou encore aux aventures robotiques de Bay dans lesquels on trouve des passages à vide d'une heure remplis par une narration pourrave, des blagues sous la ceinture et des persos hystériques. Là, c'est un film d'action/aventures avec lequel je ne me suis pas senti volé, ça devient de plus en plus rare. Bref, ce Détective Dee 2 m'a embarqué pendant 2h et à la fin du film j'avais l'impression d'avoir 10 ans à nouveau, quand je passais mes après-midi à regarder les Indiana Jones et compagnie.

Quant aux effets spéciaux numériques, ils sont quand même beaucoup plus réussis que ceux du premier volet, et franchement pas si honteux même comparés aux grosses pointures hollywoodiennes. J'ai même trouvé le final avec la créature vachement impressionnant... il faut dire que la 3D rendait ce "dragon des mers" encore plus imposant (les plans où, hors de l'eau, il surplombe les héros, sont assez déments). Je rejoins d'ailleurs Pierre sur ce point, la 3D sert certes à faire mumuse pour nous balancer diverses choses à la tronche de manière esthétisée, mais pas que. Elle est aussi utilisée de manière narrative (les réflexions de Dee), ou pour donner une profondeur folle à certains décors. J'ai trouvé son utilisation et son rendu supérieurs à ceux de la plupart des blockbusters US.

Les artworks lors du générique de fin laissent entrevoir d'autres aventures probables pour Dee, avec plus d'éléments mythologiques ? En tout cas, je veux un 3è épisode !
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Lee Van Cleef
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Re: Tsui Hark et le tout-numérique : pas un mariage de raison...

Message non lu par Lee Van Cleef »

Allons bon... Pour une fois que j'avais décidé de laisser Michael Bay là où il est, il aura fallu que ce diable de Pierrot, victime d'un coup de sang subit, le catapulte lui-même dans l'arène. Mais après tout, pourquoi pas ? En sondant méticuleusement l'infini bourbier du n'importe quoi, Tsui Hark et le divin Michael se sont parfois enfoncés très loin. Avec pour résultat, cependant, des effets diamétralement opposés sur mon cortex cérébral. Quand Bay réalise l'incroyablement scrofuleux Bad Boys II, je jubile à ne pas m'en relever de tout ce qu'il y balance de crétineries dégénérées, de dérapages formels surréalistes et de violence irresponsable, à telle enseigne que le film deviendrait presque, d'une façon dont la perversité ne m'échappe pas le moins du monde, un antidote radical à la médiocrité "ordinaire" des blockbusters de confection courante. Par contre, voir un Tsui Hark plus cynique que jamais essorer son indéniable génie dans le non-sensique Knock Off ne m'incite guère à exulter. Tout ce qui, transposé chez Michael Bay, m'aurait à coup sûr tiré des hennissements de joie (l'exploration en vue subjective de l'intérieur d'une chaussure Adidas, Rob Schneider fouettant avec une anguille le derrière de Van Damme, notre pauvre Belge affublé d'une chemise hawaïenne et bramant à tue-tête de la Cantopop stupide), donne sous la houlette du grand cinéaste hongkongais l'impression d'un hénaurme foutage de trogne. Un sentiment en tout cas très désagréable pour moi qui, pas davantage que toi, Pierrot, n'apprécie d'être ravalé au rang de spectateur gobe-tout.

Mais au fait, comment vas-tu, camarade ? Ces derniers mois, à te voir englué dans des palabres sans fin sur les productions Marvel, j'en étais arrivé à croire que cette lubie vampirisante t'avait détourné de tout le reste. Finalement, rien ne valait un bon petit Tsui Hark pour t'aiguiller vers de plus fréquentables rails. Car figure-toi qu'en dépit de toutes tes piques un rien condescendantes sur le bon fonctionnement de mes facultés cognitives, j'ai plutôt bien aimé ce nouveau Detective Dee, tout comme j'avais déjà bien apprécié, sans pour autant bondir au plafond, le premier opus. Cette fois, le doux parfum de serial qui embaume ce prequel survitaminé renvoie, de bien plus ostensible manière que son grand frère encore assez timide, au wu xia pian post-moderne des années 90, époque à laquelle le genre avait flamboyé pour la dernière fois de son éclat le plus aveuglant. Reste qu'à cet "hommage" tiraillé entre nostalgie et modernité, je préfère clairement les réalisations/productions que Tsui usinait sans prendre le temps de respirer au sein de la Film Workshop : L'Auberge du Dragon, supérieur en toutes choses au récent et décevant Dragon Gate, Le Temple du Lotus Rouge, formidable réponse hongkongaise, gorgée de noirceur et de névroses, à Indiana Jones and the Temple of Doom, le sublime Swordsman 2 et, bien entendu, The Blade, unique représentant d'un cinéma de sabre aux aspirations fondamentalement primitives.

Sans compter que depuis l'assez mauvais Stormriders, film charnière dans l'histoire de l'industrie cantonaise, rares sont les oeuvres locales se reposant plus ou moins complaisamment sur l'emploi de CGI hasardeux à m'avoir vraiment emballé. Derrière l"opportunisme commercial, il y avait certes le très louable désir d'offrir au cinéma de Hong Kong une véritable plus-value technique, avec l'espoir de briser enfin l'image cheap ô combien rédhibitoire dont il a toujours souffert au-delà des frontières de l'Extrême-Orient. Aussi bricolés que les SFX "physiques" d'autrefois, mais ne renouant jamais avec leur charme naïf, les trucages numériques made in Hong Kong font hélas peine à voir. Pire, l'amateurisme de leur patine générale les voue à une fulgurante décrépitude, là où les rouleaux-compresseurs hollywoodiens gardent une plus confortable marge temporelle avant que les incessants progrès digitaux ne réussissent à les ringardiser (il n'a fallu que quelques années pour que Stormriders, considéré à sa sortie par les esprits bienveillants comme une luxueuse vitrine pour la nouvelle donne du wu xia pian, ne devienne une cinématique PlayStation carrément Z). Je ne prédis pas un destin plus envieux à Detective Dee 2, dont le bouillonnement souvent virtuose demeure par trop tributaire de l'infographie pour ne pas prendre très bientôt du plomb dans l'aile. Tout bien pesé, Stephen Chow s'en est mieux tiré que Tsui Hark, en prenant le parti de déréaliser les CGI pour les faire basculer dans une dimension cartoonesque où même leur aspect débraillé pouvait devenir un atout.
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DarkCat
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Tsui Hark en livre !

Message non lu par DarkCat »

Le 23 novembre prochain, sortira le livre "Tsui Hark : La Théorie du chaos", un livre de 576 pages, en édition limitée.
Plus d'infos sur le site de l'éditeur.
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Lee Van Cleef
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Re: Tsui Hark et le tout-numérique : pas un mariage de raison...

Message non lu par Lee Van Cleef »

Un livre tout en français dédié exclusivement à la gloire de celui qui fut un temps surnommé (et pas sottement, à y regarder de près) le "Spielberg de Hong Kong" ! Qu'il soit l'oeuvre d'Arnaud Lanuque, l'auteur d'un Police vs. Syndicats du Crime absolument copieux où le polar de l'ex-colonie vide ses nombreux tiroirs, apparaît déjà comme le gage d'une méticulosité scrupuleuse, grâce à laquelle même les thuriféraires du génie à barbiche, convaincus d'être incollables à son sujet, auront sans doute connaissance de multiples anecdotes de savoureux aloi qui les ébahiront. Sauf que je vois mal comment le style dont fait preuve Lanuque, d'un académisme propret, pourrait rendre compte des sidérantes éruptions créatrices qui furent toujours le moteur à propulsion de Tsui, et encore moins de l'impact atomique de sa découverte aux quatre coins du monde. Pour beaucoup, ce fut avec Zu, ses audaces plastiques sans nombre, son exotisme violemment dépaysant aux allures de terra incognita, et son titre scandé tel un cri de ralliement par les spectateurs persuadés alors de tenir là le film le plus schmuntz de la planète. De cette époque héroïque, ne subsistent plus que des reliefs atrophiés. La Théorie du Chaos parviendra-t-elle, forte de ses centaines de pages, à lui redonner un peu de sang et de vie ? Le scepticisme me taraude... Mais achat obligatoire malgré tout !
Scorebob
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Re: Tsui Hark et le tout-numérique : pas un mariage de raison...

Message non lu par Scorebob »

Je suis fan absolu des détectives Dee de Tsui Hark , sa maîtrise de la 3d est formidable et j'ai rarement vu des films au relief aussi saisissant . Il semblerait que le réalisateur Chinois utilise un procédé bien plus performant que celui ses concurrents Ricains dans ce domaine. Dans la même veine il y a aussi La bataille de la montagne du Tigre moins jouissif côté fantaisie et joyeux délires .
Polaris
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Re: Tsui Hark et le tout-numérique : pas un mariage de raison...

Message non lu par Polaris »

Je découvre l'existence de ce livre et je passe à la caisse.

Pas spécialement aimé les Dee.
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